Synthèse de Ghada Hamrouche Vingt-quatre heures après sa suspension par la Ligue arabe, la Syrie a appelé, hier, à la tenue d'un sommet arabe urgent consacré à la crise qui secoue le pays depuis mars. Une information médiatisée par la télévision publique. «La Syrie demande la tenue d'un sommet arabe urgent pour remédier à la crise et à ses conséquences négatives sur la conjoncture arabe», a précisé la télévision. Selon un communiqué officiel reproduit par l'agence Sana, Damas invite également les pays arabes à envoyer des ministres en Syrie pour s'enquérir de la situation sur le terrain et superviser l'application du plan de sortie de crise proposé par la Ligue arabe. La Syrie «accueille favorablement une visite d'un comité ministériel arabe avant le 16 novembre», date à laquelle la décision de la Ligue arabe doit entrer en vigueur, affirme le texte. Cette délégation «serait accompagnée d'observateurs, d'experts civils et militaires et de médias arabes, afin de s'informer directement de ce qui se passe sur le terrain, et de superviser, en coordination avec le gouvernement syrien, l'application du plan arabe». «La Syrie, qui a accepté le 2 novembre ce plan, y voit toujours un cadre adéquat pour remédier à la crise, loin de toute ingérence étrangère», selon le communiqué officiel de Damas qui avait dénoncé la décision de la Ligue arabe de suspendre la Syrie de ses travaux. La Syrie demande enfin au secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, d'«agir rapidement pour appliquer ces propositions». La Ligue arabe a, par ailleurs, déclaré qu'elle étudiait «la mise en place d'un mécanisme pour protéger les civils en Syrie». «Ce qui est demandé maintenant à la Ligue arabe, c'est de mettre en place un mécanisme pour protéger les civils», a déclaré, hier, son secrétaire général, Nabil al-Arabi, lors d'une visite à Tripoli, au cours d'une conférence de presse commune avec le chef du Conseil national de transition libyen, Moustapha Abdeljalil. Faisant le parallèle avec le scénario libyen, M. Al-Arabi a estimé qu' «il n'y avait aucun mal à aller au Conseil de sécurité, car c'est la seule organisation à même d'imposer» la protection des civiles et faire respecter la zone d'exclusion aérienne. L'opposition syrienne a salué, quand à elle, comme étant «un pas» vers la démocratie la décision, samedi, de la Ligue arabe de suspendre la participation de la Syrie. Une démarche qui n'a, certainement, pas enchanté les partisans du président Bachar al-Assad. Ces derniers sont sortis par dizaines de milliers pour manifester leur soutien au dictateur et l'assurer de leur soutien sans réserve. Selon des organisations de défense des droits de l'Homme, les violences ont fait des dizaines de morts en Syrie, dont plus de 120 pour la seule région de Homs, depuis le 2 novembre. L'organisation panarabe a décidé samedi de suspendre la Syrie de ses travaux à compter de mercredi, jusqu'à ce qu'elle honore son engagement d'appliquer un plan arabe de sortie de crise prévoyant, en premier lieu, la fin des violences qui ont déjà fait, selon l'ONU, plus de 3 500 morts depuis la mi-mars.