On les appelle les enfants de la Lune parce qu'ils ne doivent pas être exposés aux rayons ultraviolets. Un nom poétique pour une grave maladie génétique rare nommée : Xeroderma Pigmentosum. On les appelle les enfants de la Lune parce qu'ils ne doivent pas être exposés aux rayons ultraviolets. Un nom poétique pour une grave maladie génétique rare nommée : Xeroderma Pigmentosum. Le xeroderma pigmentosum est une maladie d'origine génétique rare. Elle se caractérise par une sensibilité excessive de la peau au soleil, des troubles oculaires et un risque multiplié par 1.000 de développer un cancer de la peau ou des yeux. Concrètement, les mécanismes de réparation de l'ADN sont inopérants et n'arrivent pas à réparer notamment les dimères de thymine. Plus précisément, ces patients sont déficients dans l'un des gènes codant les protéines participant au mécanisme de réparation par excision de nucléotides. Les mutations dues à l'environnement (surtout les ultraviolets) s'accumulent donc au cours des mitoses successives. La moitié des personnes atteintes ont dès leur plus jeune âge une réaction cutanée excessive à l'exposition solaire. Une des caractéristiques de la maladie est la présence de lentigines solaires semblables à des taches de rousseur importantes au niveau du visage avant l'âge de deux ans, alors que celles-ci sont rares chez les enfants. La peau est sèche et épaisse avec des anomalies variées de la pigmentation. Les troubles oculaires sont souvent limités à la chambre antérieure de l'œil impliquant une cataracte ou une kératite. Les paupières sont très fragiles avec perte des cils et pouvant aller jusqu'à la destruction totale. L'âge moyen de survenue des cancers de la peau est inférieur à 10 ans. Un tiers des individus ont des manifestations neurologiques comprenant des pertes de l'audition, une microcéphalie, des troubles du développement et des réflexes tendineux diminués ou absents. Les formes variantes du xeroderma pigmentosum se manifestent beaucoup plus tard. L'affection se caractérise, dès la petite enfance pour la plupart de ses formes, par des hyperpigmentations apparaissant au soleil évoluant en cancer ou complications oculaires. Le XP peut aussi inclure d'autres problèmes neurologiques ou un nanisme... Le XP touche les deux sexes. En fonction de sa forme et de l'âge à laquelle il se déclare, il réduit significativement l'espérance de vie du malade. Il n'existe, à l'heure actuelle, aucun traitement. On ne peut que limiter les symptômes en appliquant des mesures préventives drastiques et très onéreuses. Il faut donc supprimer toute exposition aux UV, ou du moins la réduire très fortement. Pour cela, il faut utiliser des tenues intégrales (développées par la NASA), appliquer intensivement et fréquemment des crèmes solaires à indice de protection maximal, se méfier de toute source lumineuse (soleil, néons...) et mesurer le taux d'UV avant d'y exposer les malades. Il faut consulter très régulièrement son dermatologue et traiter tout problème dermatologique rapidement. Xeroderma Pigmentosum ou derme sec et pigmenté Dès la naissance, la peau présente une importante sécheresse. Le premier contact avec les ultraviolets du soleil ou ceux de certaines lampes, provoque des réactions d'hyperpigmentation. Des tâches brunes nommées photodermatose, apparaissent sur le corps. D'autres signes peuvent aussi apparaître comme des troubles oculaires ou des troubles nerveux. Mécanisme de la maladie Chacune de nos cellules contient du matériel génétique sous forme d'ADN. Chaque morceau de cet ADN est appelé : gène : il contient une information particulière. Par exemple comment fabriquer une protéine comme la mélanine : pigment de la peau. Cet ADN est constamment attaqué par différentes substances chimiques mais aussi par les ultraviolets. Pour éviter de fabriquer des protéines malades, il existe un système de réparation de l'ADN. Quand le système de réparation de l'ADN ne fonctionne pas, les fragments d'ADN lésés par le soleil ne sont pas réparés. Des cellules tumorales apparaissent. Pour les enfants de la Lune, le risque de développer un cancer de la peau est ainsi des milliers de fois plus élevé que dans la population générale. Enfants de la Lune : qui sont-ils ? La pathologie concerne une naissance sur un million. La plupart des enfants sont d'origine maghrébine en raison de la fréquence des mariages entre cousins. La maladie ne s'exprime que si le gène malade est transmis par les deux parents. À ce jour, il n'existe aucun traitement définitif, faute d'une bonne connaissance de ses causes moléculaires. Or, voilà que Frédéric Coin et Jean-Marc Egly, de l'Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire de Strasbourg, viennent de décrire un mécanisme de base de cette pathologie, impliquant la protéine XPB qui fonctionne mal chez les patients souffrant du xeroderma. « Jusqu'ici on pensait que XPB agissait normalement comme une "hélicase, c'est-à-dire une molécule capable d'ouvrir la double hélice d'ADN afin que celui-ci puisse être réparé », précise Frédéric Coin. Et là, surprise : en analysant les conséquences de différentes mutations de XPB, le chercheur strasbourgeois et son équipe ont montré que la protéine n'intervient pas directement dans l'ouverture de l'ADN. En revanche, elle orchestre sur l'ADN des molécules permettant de repérer le site lésé ; et c'est une autre protéine qui ouvre ensuite l'ADN. « Or, chez les patients portant une mutation sur le gène XPB, l'activité d'ouverture de l'ADN par cette autre protéine est divisée par dix par rapport à la normale », indique Frédéric Coin. Autre résultat tout aussi important, la molécule XPB mutée fonctionne mal car elle ne peut pas être stimulée. « Nous avons, en effet, observé que chez les patients portant une XPB mutée, il y a manque d'interaction de celle-ci avec la protéine qui régule son activité », précise Frédéric Coin. Ces résultats soulèvent de nombreuses et nouvelles questions et leur résolution sera cruciale pour la conception d'un traitement. Le xeroderma pigmentosum est une maladie d'origine génétique rare. Elle se caractérise par une sensibilité excessive de la peau au soleil, des troubles oculaires et un risque multiplié par 1.000 de développer un cancer de la peau ou des yeux. Concrètement, les mécanismes de réparation de l'ADN sont inopérants et n'arrivent pas à réparer notamment les dimères de thymine. Plus précisément, ces patients sont déficients dans l'un des gènes codant les protéines participant au mécanisme de réparation par excision de nucléotides. Les mutations dues à l'environnement (surtout les ultraviolets) s'accumulent donc au cours des mitoses successives. La moitié des personnes atteintes ont dès leur plus jeune âge une réaction cutanée excessive à l'exposition solaire. Une des caractéristiques de la maladie est la présence de lentigines solaires semblables à des taches de rousseur importantes au niveau du visage avant l'âge de deux ans, alors que celles-ci sont rares chez les enfants. La peau est sèche et épaisse avec des anomalies variées de la pigmentation. Les troubles oculaires sont souvent limités à la chambre antérieure de l'œil impliquant une cataracte ou une kératite. Les paupières sont très fragiles avec perte des cils et pouvant aller jusqu'à la destruction totale. L'âge moyen de survenue des cancers de la peau est inférieur à 10 ans. Un tiers des individus ont des manifestations neurologiques comprenant des pertes de l'audition, une microcéphalie, des troubles du développement et des réflexes tendineux diminués ou absents. Les formes variantes du xeroderma pigmentosum se manifestent beaucoup plus tard. L'affection se caractérise, dès la petite enfance pour la plupart de ses formes, par des hyperpigmentations apparaissant au soleil évoluant en cancer ou complications oculaires. Le XP peut aussi inclure d'autres problèmes neurologiques ou un nanisme... Le XP touche les deux sexes. En fonction de sa forme et de l'âge à laquelle il se déclare, il réduit significativement l'espérance de vie du malade. Il n'existe, à l'heure actuelle, aucun traitement. On ne peut que limiter les symptômes en appliquant des mesures préventives drastiques et très onéreuses. Il faut donc supprimer toute exposition aux UV, ou du moins la réduire très fortement. Pour cela, il faut utiliser des tenues intégrales (développées par la NASA), appliquer intensivement et fréquemment des crèmes solaires à indice de protection maximal, se méfier de toute source lumineuse (soleil, néons...) et mesurer le taux d'UV avant d'y exposer les malades. Il faut consulter très régulièrement son dermatologue et traiter tout problème dermatologique rapidement. Xeroderma Pigmentosum ou derme sec et pigmenté Dès la naissance, la peau présente une importante sécheresse. Le premier contact avec les ultraviolets du soleil ou ceux de certaines lampes, provoque des réactions d'hyperpigmentation. Des tâches brunes nommées photodermatose, apparaissent sur le corps. D'autres signes peuvent aussi apparaître comme des troubles oculaires ou des troubles nerveux. Mécanisme de la maladie Chacune de nos cellules contient du matériel génétique sous forme d'ADN. Chaque morceau de cet ADN est appelé : gène : il contient une information particulière. Par exemple comment fabriquer une protéine comme la mélanine : pigment de la peau. Cet ADN est constamment attaqué par différentes substances chimiques mais aussi par les ultraviolets. Pour éviter de fabriquer des protéines malades, il existe un système de réparation de l'ADN. Quand le système de réparation de l'ADN ne fonctionne pas, les fragments d'ADN lésés par le soleil ne sont pas réparés. Des cellules tumorales apparaissent. Pour les enfants de la Lune, le risque de développer un cancer de la peau est ainsi des milliers de fois plus élevé que dans la population générale. Enfants de la Lune : qui sont-ils ? La pathologie concerne une naissance sur un million. La plupart des enfants sont d'origine maghrébine en raison de la fréquence des mariages entre cousins. La maladie ne s'exprime que si le gène malade est transmis par les deux parents. À ce jour, il n'existe aucun traitement définitif, faute d'une bonne connaissance de ses causes moléculaires. Or, voilà que Frédéric Coin et Jean-Marc Egly, de l'Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire de Strasbourg, viennent de décrire un mécanisme de base de cette pathologie, impliquant la protéine XPB qui fonctionne mal chez les patients souffrant du xeroderma. « Jusqu'ici on pensait que XPB agissait normalement comme une "hélicase, c'est-à-dire une molécule capable d'ouvrir la double hélice d'ADN afin que celui-ci puisse être réparé », précise Frédéric Coin. Et là, surprise : en analysant les conséquences de différentes mutations de XPB, le chercheur strasbourgeois et son équipe ont montré que la protéine n'intervient pas directement dans l'ouverture de l'ADN. En revanche, elle orchestre sur l'ADN des molécules permettant de repérer le site lésé ; et c'est une autre protéine qui ouvre ensuite l'ADN. « Or, chez les patients portant une mutation sur le gène XPB, l'activité d'ouverture de l'ADN par cette autre protéine est divisée par dix par rapport à la normale », indique Frédéric Coin. Autre résultat tout aussi important, la molécule XPB mutée fonctionne mal car elle ne peut pas être stimulée. « Nous avons, en effet, observé que chez les patients portant une XPB mutée, il y a manque d'interaction de celle-ci avec la protéine qui régule son activité », précise Frédéric Coin. Ces résultats soulèvent de nombreuses et nouvelles questions et leur résolution sera cruciale pour la conception d'un traitement.