La Banque mondiale prévoit un ralentissement de l'économie mondiale affectant les pays en développement. Les perspectives pour l'économie mondiale anticipent une année 2012 agitée. La Banque mondiale prévoit un ralentissement de l'économie mondiale affectant les pays en développement. Les perspectives pour l'économie mondiale anticipent une année 2012 agitée. Le monde en développement continuera de tirer la croissance mondiale, mais à un rythme moins soutenu. Les pays en développement souffriront de la «deuxième vague » de la crise financière Freinée par les contrecoups de la crise financière de 2008, l'économie mondiale devrait afficher, en 2012, une croissance d'à peine 2,5%, selon les perspectives pour l'économie mondiale 2012 de la Banque mondiale. La crise de la dette souveraine en Europe, qui a pris une tournure inquiétante en août 2011, coïncide avec un ralentissement de la croissance dans plusieurs grands pays en développement (Brésil, Inde et, dans une moindre mesure, Russie, Afrique du Sud et Turquie). Celui-ci résulte surtout des mesures de resserrement mises en place fin 2010 et début 2011 pour contrer la montée des tensions inflationnistes découlant d'une croissance trop rapide. Par conséquent, la BM table, pour les pays en développement, sur une croissance de 5,4 % en 2012, ce qui constitue leur deuxième plus mauvaise performance sur les dix dernières années. Elle a également révisé à la baisse ses anticipations de croissance dans les pays à revenu élevé, laquelle s'établirait à 1,4 % en 2012, et plus particulièrement à – 0,3 % dans les pays de la zone euro. Du fait du ralentissement de la croissance, les échanges commerciaux mondiaux, dont l'essor en 2011 est estimé à 6,6%, ne progresseront que de 4,7% en 2012, avant de remonter à 6,8% en 2013. La crise de la dette dans la zone euro a suscité une aversion pour le risque qui s'est propagée aussi bien aux pays en développement qu'à d'autres pays à revenu élevé. Les rendements de la dette souveraine des pays en développement ont cédé 117 points de base, en moyenne, entre fin juillet 2011 et début janvier 2012, tout comme ceux de la plupart des pays de la zone euro, dont la France (86 points) et l'Allemagne (36 points), mais aussi hors de la zone euro, à l'instar du Royaume-Uni (18 points). Les flux de capitaux en direction des pays en développement ont accusé une baisse sévère, les investisseurs ayant retiré des sommes considérables des marchés de ces pays au second semestre 2011 : les flux bruts vers ces pays ont alors plongé à 170 milliards de dollars, ce qui représente seulement 55 % des 309 milliards de dollars reçus pendant la même période en 2010. Les marchés boursiers des pays en développement ont perdu 8,5% de leur valeur depuis la fin juillet. Cette situation, conjuguée à la baisse de 4,2 % des marchés boursiers des pays à revenu élevé, s'est soldée par 6.500 milliards de dollars de perte de richesse, soit 9,5% du PIB mondial. Les Perspectives de la BM invitent instamment les pays en développement à être prêts à affronter de nouveaux risques de dégradation, tant qu'il est encore temps : ces derniers doivent évaluer leurs vulnérabilités et se préparer aux aléas en préfinançant leurs déficits budgétaires, en donnant une place prioritaire aux filets de protection sociale et aux dépenses d'infrastructure afin d'assurer leur croissance à long terme, et en soumettant leurs banques à des tests de résistance de façon à éviter la survenue de crises bancaires nationales. Ainsi, le rapport stipule la croissance du PIB dans la région Asie de l'Est et Pacifique, affectée par les inondations en Thaïlande et les turbulences en Europe, a ralenti, selon les estimations, à 8,2% en 2011, et devrait encore se tasser, à 7,8 %, en 2012 et 2013. La croissance chinoise, estimée à 9,1 % en 2011, devrait descendre à 8,4 % en 2012. La croissance de la région Europe et Asie centrale ressort, selon les estimations, à 5,3 % en 2011. Néanmoins, en raison du ralentissement attendu dans les pays d'Europe à revenu élevé, des tensions inflationnistes toujours préoccupantes dans la région et du recul des flux de capitaux dû à la crise de la zone euro, la croissance régionale risque de fléchir à 3,3 % en 2012, avant de se redresser à 4,3 % en 2013. La région Amérique latine et Caraïbes a enregistré une croissance estimée à 4,2 %, mais qui devrait se tasser à 3,6% en 2012, avant de remonter à 4,2% en 2013. Le ralentissement de la croissance mondiale, l'incertitude découlant de la crise de la dette dans la zone euro, la croissance moins vive en Chine et la décélération de la demande intérieure induite par la politique publique sont autant de facteurs qui pèsent sur les perspectives économiques régionales. La croissance du PIB de l'Asie du Sud a décéléré en 2011 pour s'établir à 6,6%, sous l'effet du ralentissement marqué constaté en Inde au second semestre, ainsi que d'autres facteurs contraires extérieurs. La croissance du PIB de la région devrait encore reculer en 2012, à 5,8%, mais se redresser en 2013, à 7,1%. En Afrique subsaharienne, la croissance est restée robuste en 2011, à 4,9%. La région, hors Afrique du Sud, a affiché une croissance encore plus vigoureuse, de 5,9% en 2011, ce qui en fait l'une des régions en développement dont l'expansion est la plus rapide. La croissance de l'Afrique subsaharienne devrait s'accélérer, à 5,3% en 2012 et à 5,6% en 2013. Moyen-Orient et Afrique du Nord Selon le rapport l'activité économique dans les pays en développement de la région MENA a été dominée par les bouleversements politiques du Printemps arabe et la vigueur des cours du pétrole. Les troubles politiques ont fortement, quoique ponctuellement, perturbé la croissance dans la région. Celle-ci est aujourd'hui confrontée à deux types de tensions et d'incertitudes : d'une part, l'éventualité d'une poursuite voire d'une intensification de ces troubles et, d'autre part, la perspective d'une dégradation de la situation dans les pays européens à revenu élevé, dont les effets se font déjà sentir sur les échanges de marchandises, le cours des produits de base, le tourisme et d'autres recettes d'exportation. Selon les estimations, en 2011, le PIB des pays en développement de la région a progressé de 1,7% seulement, contre 3,6% en 2010. Pour l'Algérie il est prévu à 2,7% en 2012 et 2,9% pour 2013. La croissance risque de rester atone en 2012, à environ 2,3%, tant chez les exportateurs de pétrole (en partie du fait du repli des cours) que chez les importateurs, dont bon nombre (Maroc, Tunisie, Egypte) entretiennent des relations économiques étroites avec les pays européens à revenu élevé, tandis que d'autres (Jordanie et Liban) ont des liens étroits avec les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). La croissance devrait s'accélérer pour atteindre 3,2% d'ici 2013, sous l'effet de la reprise des investissements — dont les investissements directs étrangers (IDE) — et du retour à la normale des flux de recettes traditionnels (tourisme et envois de fonds des migrants), sous réserve de l'apaisement des troubles politiques dans plusieurs pays. Même si, fin 2011, plusieurs économies de la région, notamment la Tunisie, le Maroc et la Jordanie, semblaient sur le point d'enregistrer une croissance positive ou renforcée, la crise financière qui touche les pays à revenu élevé risque fort d'en retarder la concrétisation. Les perspectives des pays en développement importateurs nets de pétrole sont assombries par la limitation de leur marge de manœuvre budgétaire, l'épuisement de leurs réserves et la persistance de tensions sociales dans plusieurs d'entre eux. Les pays en développement exportateurs de pétrole (ou, tout du moins, ceux qui ne connaissent pas de conflits internes) sont mieux à même de résister à la crise, car les revenus et les recettes publiques sont soutenus par des cours encore élevés. En 2011, les hydrocarbures ont rapporté un total de 785 milliards de dollars à l'ensemble de la région, les pays pétroliers en développement (Algérie, Iran, Syrie et Yémen) absorbant 50 milliards des 200 milliards de hausse sur l'année. La situation budgétaire de ces pays reste tenable aux cours actuels, mais si les conditions extérieures devaient se dégrader et provoquer une chute sévère du prix du pétrole, les autorités nationales pourraient se voir contraintes de réduire leurs dépenses. Les flux de capitaux en direction des pays en développement de la région ont fortement reculé pendant l'année. Les flux d'IDE (essentiellement en provenance des pays du CCG) se sont repliés de près de 40 %, tandis que les entrées de fonds propres et de titres obligataires ont chuté aux troisième et quatrième trimestres à un niveau tout juste égal à la moitié de celui de 2010. Cependant, dans plusieurs pays de la région, l'aide publique des pays du CCG et d'autres donateurs permet de compenser une bonne partie (voire plus de 100% dans certains cas) des pertes de liquidité, et contribue à combler le déficit budgétaire d'un certain nombre d'économies en transition. Risques et vulnérabilités dans la région MENA Selon toujours le rapport la région MENA est en proie à des incertitudes extrêmes, alors qu'elle doit gérer à la fois la menace persistante des protestations et une véritable crise dans la zone euro. La région est, en effet, fortement exposée à une intensification de la crise en Europe, avec qui elle entretient des liens puissants et étendus via les échanges commerciaux, le tourisme, les envois de fonds des migrants et, dans une moindre mesure, la finance. Les effets du ralentissement de la croissance en Europe, et dans le monde, se feront principalement sentir au niveau des échanges, en particulier de pétrole, mais aussi de biens manufacturés. Les économies importatrices de pétrole comme les pays en développement exportateurs de pétrole (hors Iran) entretiennent des liens d'exportation forts avec l'Union européenne. C'est notamment le cas de la Syrie, dont 80% des exportations de carburant sont destinées à l'UE des 25, et de l'Algérie, qui exporte des volumes substantiels vers l'UE et les Etats-Unis. En cas de ralentissement significatif des cours, les importateurs de pétrole au sein de la région pourraient voir leur déficit budgétaire se réduire considérablement, tandis que les exportateurs seraient affectés par un repli de la demande et une baisse des recettes. En supposant que les pays puissent satisfaire leurs besoins financiers sur les marchés des capitaux internationaux, l'incidence sur le PIB pourrait aller de - 0,8 à - 1,2% pour les importateurs de pétrole et de - 0,2 à - 0,6% pour les exportateurs. Le recul du nombre de touristes dans la région est sans précédent. C'est la Syrie qui a été le plus durement touchée, avec 80 % de visiteurs en moins en 2011, suivie par la Jordanie (57%), la Tunisie (55%) et l'Egypte (30%). En hausse de 2,6%, les envois de fonds des migrants se sont relativement bien tenus en 2011. Alors que le durcissement des conditions sur les marchés du travail européens aurait pu réduire les transferts de revenu vers les pays d'origine, les données indiquent que la valeur en dollars de ces flux a progressé de 500 millions pour l'Egypte ainsi que pour le Maroc, et de 100 millions pour le Liban. La Jordanie et la Tunisie n'accusent qu'un déclin modéré. Dans le même temps, les recettes pétrolières ont permis aux économies du CCG d'enregistrer une importante progression de leur PIB en 2011, ce qui a permis de soutenir l'activité économique, l'emploi et les envois de fonds des populations émigrées. Cela dit, dans son rapport la BM rappporte que la région MENA fait face à des risques de dégradation conjoncturelle, compte tenu de l'ampleur de l'exposition d'un grand nombre de pays à l'Europe et de leur dépendance vis-à-vis des cours des produits de base. Elle recommande aux pays de prendre des mesures décisives et formuler un vaste programme de réforme, destiné à encourager une croissance inclusive, tout en maintenant la stabilité économique, afin de renforcer la confiance, de concrétiser les attentes et de récolter les avantages sur le long terme de cette transformation historique. Le monde en développement continuera de tirer la croissance mondiale, mais à un rythme moins soutenu. Les pays en développement souffriront de la «deuxième vague » de la crise financière Freinée par les contrecoups de la crise financière de 2008, l'économie mondiale devrait afficher, en 2012, une croissance d'à peine 2,5%, selon les perspectives pour l'économie mondiale 2012 de la Banque mondiale. La crise de la dette souveraine en Europe, qui a pris une tournure inquiétante en août 2011, coïncide avec un ralentissement de la croissance dans plusieurs grands pays en développement (Brésil, Inde et, dans une moindre mesure, Russie, Afrique du Sud et Turquie). Celui-ci résulte surtout des mesures de resserrement mises en place fin 2010 et début 2011 pour contrer la montée des tensions inflationnistes découlant d'une croissance trop rapide. Par conséquent, la BM table, pour les pays en développement, sur une croissance de 5,4 % en 2012, ce qui constitue leur deuxième plus mauvaise performance sur les dix dernières années. Elle a également révisé à la baisse ses anticipations de croissance dans les pays à revenu élevé, laquelle s'établirait à 1,4 % en 2012, et plus particulièrement à – 0,3 % dans les pays de la zone euro. Du fait du ralentissement de la croissance, les échanges commerciaux mondiaux, dont l'essor en 2011 est estimé à 6,6%, ne progresseront que de 4,7% en 2012, avant de remonter à 6,8% en 2013. La crise de la dette dans la zone euro a suscité une aversion pour le risque qui s'est propagée aussi bien aux pays en développement qu'à d'autres pays à revenu élevé. Les rendements de la dette souveraine des pays en développement ont cédé 117 points de base, en moyenne, entre fin juillet 2011 et début janvier 2012, tout comme ceux de la plupart des pays de la zone euro, dont la France (86 points) et l'Allemagne (36 points), mais aussi hors de la zone euro, à l'instar du Royaume-Uni (18 points). Les flux de capitaux en direction des pays en développement ont accusé une baisse sévère, les investisseurs ayant retiré des sommes considérables des marchés de ces pays au second semestre 2011 : les flux bruts vers ces pays ont alors plongé à 170 milliards de dollars, ce qui représente seulement 55 % des 309 milliards de dollars reçus pendant la même période en 2010. Les marchés boursiers des pays en développement ont perdu 8,5% de leur valeur depuis la fin juillet. Cette situation, conjuguée à la baisse de 4,2 % des marchés boursiers des pays à revenu élevé, s'est soldée par 6.500 milliards de dollars de perte de richesse, soit 9,5% du PIB mondial. Les Perspectives de la BM invitent instamment les pays en développement à être prêts à affronter de nouveaux risques de dégradation, tant qu'il est encore temps : ces derniers doivent évaluer leurs vulnérabilités et se préparer aux aléas en préfinançant leurs déficits budgétaires, en donnant une place prioritaire aux filets de protection sociale et aux dépenses d'infrastructure afin d'assurer leur croissance à long terme, et en soumettant leurs banques à des tests de résistance de façon à éviter la survenue de crises bancaires nationales. Ainsi, le rapport stipule la croissance du PIB dans la région Asie de l'Est et Pacifique, affectée par les inondations en Thaïlande et les turbulences en Europe, a ralenti, selon les estimations, à 8,2% en 2011, et devrait encore se tasser, à 7,8 %, en 2012 et 2013. La croissance chinoise, estimée à 9,1 % en 2011, devrait descendre à 8,4 % en 2012. La croissance de la région Europe et Asie centrale ressort, selon les estimations, à 5,3 % en 2011. Néanmoins, en raison du ralentissement attendu dans les pays d'Europe à revenu élevé, des tensions inflationnistes toujours préoccupantes dans la région et du recul des flux de capitaux dû à la crise de la zone euro, la croissance régionale risque de fléchir à 3,3 % en 2012, avant de se redresser à 4,3 % en 2013. La région Amérique latine et Caraïbes a enregistré une croissance estimée à 4,2 %, mais qui devrait se tasser à 3,6% en 2012, avant de remonter à 4,2% en 2013. Le ralentissement de la croissance mondiale, l'incertitude découlant de la crise de la dette dans la zone euro, la croissance moins vive en Chine et la décélération de la demande intérieure induite par la politique publique sont autant de facteurs qui pèsent sur les perspectives économiques régionales. La croissance du PIB de l'Asie du Sud a décéléré en 2011 pour s'établir à 6,6%, sous l'effet du ralentissement marqué constaté en Inde au second semestre, ainsi que d'autres facteurs contraires extérieurs. La croissance du PIB de la région devrait encore reculer en 2012, à 5,8%, mais se redresser en 2013, à 7,1%. En Afrique subsaharienne, la croissance est restée robuste en 2011, à 4,9%. La région, hors Afrique du Sud, a affiché une croissance encore plus vigoureuse, de 5,9% en 2011, ce qui en fait l'une des régions en développement dont l'expansion est la plus rapide. La croissance de l'Afrique subsaharienne devrait s'accélérer, à 5,3% en 2012 et à 5,6% en 2013. Moyen-Orient et Afrique du Nord Selon le rapport l'activité économique dans les pays en développement de la région MENA a été dominée par les bouleversements politiques du Printemps arabe et la vigueur des cours du pétrole. Les troubles politiques ont fortement, quoique ponctuellement, perturbé la croissance dans la région. Celle-ci est aujourd'hui confrontée à deux types de tensions et d'incertitudes : d'une part, l'éventualité d'une poursuite voire d'une intensification de ces troubles et, d'autre part, la perspective d'une dégradation de la situation dans les pays européens à revenu élevé, dont les effets se font déjà sentir sur les échanges de marchandises, le cours des produits de base, le tourisme et d'autres recettes d'exportation. Selon les estimations, en 2011, le PIB des pays en développement de la région a progressé de 1,7% seulement, contre 3,6% en 2010. Pour l'Algérie il est prévu à 2,7% en 2012 et 2,9% pour 2013. La croissance risque de rester atone en 2012, à environ 2,3%, tant chez les exportateurs de pétrole (en partie du fait du repli des cours) que chez les importateurs, dont bon nombre (Maroc, Tunisie, Egypte) entretiennent des relations économiques étroites avec les pays européens à revenu élevé, tandis que d'autres (Jordanie et Liban) ont des liens étroits avec les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). La croissance devrait s'accélérer pour atteindre 3,2% d'ici 2013, sous l'effet de la reprise des investissements — dont les investissements directs étrangers (IDE) — et du retour à la normale des flux de recettes traditionnels (tourisme et envois de fonds des migrants), sous réserve de l'apaisement des troubles politiques dans plusieurs pays. Même si, fin 2011, plusieurs économies de la région, notamment la Tunisie, le Maroc et la Jordanie, semblaient sur le point d'enregistrer une croissance positive ou renforcée, la crise financière qui touche les pays à revenu élevé risque fort d'en retarder la concrétisation. Les perspectives des pays en développement importateurs nets de pétrole sont assombries par la limitation de leur marge de manœuvre budgétaire, l'épuisement de leurs réserves et la persistance de tensions sociales dans plusieurs d'entre eux. Les pays en développement exportateurs de pétrole (ou, tout du moins, ceux qui ne connaissent pas de conflits internes) sont mieux à même de résister à la crise, car les revenus et les recettes publiques sont soutenus par des cours encore élevés. En 2011, les hydrocarbures ont rapporté un total de 785 milliards de dollars à l'ensemble de la région, les pays pétroliers en développement (Algérie, Iran, Syrie et Yémen) absorbant 50 milliards des 200 milliards de hausse sur l'année. La situation budgétaire de ces pays reste tenable aux cours actuels, mais si les conditions extérieures devaient se dégrader et provoquer une chute sévère du prix du pétrole, les autorités nationales pourraient se voir contraintes de réduire leurs dépenses. Les flux de capitaux en direction des pays en développement de la région ont fortement reculé pendant l'année. Les flux d'IDE (essentiellement en provenance des pays du CCG) se sont repliés de près de 40 %, tandis que les entrées de fonds propres et de titres obligataires ont chuté aux troisième et quatrième trimestres à un niveau tout juste égal à la moitié de celui de 2010. Cependant, dans plusieurs pays de la région, l'aide publique des pays du CCG et d'autres donateurs permet de compenser une bonne partie (voire plus de 100% dans certains cas) des pertes de liquidité, et contribue à combler le déficit budgétaire d'un certain nombre d'économies en transition. Risques et vulnérabilités dans la région MENA Selon toujours le rapport la région MENA est en proie à des incertitudes extrêmes, alors qu'elle doit gérer à la fois la menace persistante des protestations et une véritable crise dans la zone euro. La région est, en effet, fortement exposée à une intensification de la crise en Europe, avec qui elle entretient des liens puissants et étendus via les échanges commerciaux, le tourisme, les envois de fonds des migrants et, dans une moindre mesure, la finance. Les effets du ralentissement de la croissance en Europe, et dans le monde, se feront principalement sentir au niveau des échanges, en particulier de pétrole, mais aussi de biens manufacturés. Les économies importatrices de pétrole comme les pays en développement exportateurs de pétrole (hors Iran) entretiennent des liens d'exportation forts avec l'Union européenne. C'est notamment le cas de la Syrie, dont 80% des exportations de carburant sont destinées à l'UE des 25, et de l'Algérie, qui exporte des volumes substantiels vers l'UE et les Etats-Unis. En cas de ralentissement significatif des cours, les importateurs de pétrole au sein de la région pourraient voir leur déficit budgétaire se réduire considérablement, tandis que les exportateurs seraient affectés par un repli de la demande et une baisse des recettes. En supposant que les pays puissent satisfaire leurs besoins financiers sur les marchés des capitaux internationaux, l'incidence sur le PIB pourrait aller de - 0,8 à - 1,2% pour les importateurs de pétrole et de - 0,2 à - 0,6% pour les exportateurs. Le recul du nombre de touristes dans la région est sans précédent. C'est la Syrie qui a été le plus durement touchée, avec 80 % de visiteurs en moins en 2011, suivie par la Jordanie (57%), la Tunisie (55%) et l'Egypte (30%). En hausse de 2,6%, les envois de fonds des migrants se sont relativement bien tenus en 2011. Alors que le durcissement des conditions sur les marchés du travail européens aurait pu réduire les transferts de revenu vers les pays d'origine, les données indiquent que la valeur en dollars de ces flux a progressé de 500 millions pour l'Egypte ainsi que pour le Maroc, et de 100 millions pour le Liban. La Jordanie et la Tunisie n'accusent qu'un déclin modéré. Dans le même temps, les recettes pétrolières ont permis aux économies du CCG d'enregistrer une importante progression de leur PIB en 2011, ce qui a permis de soutenir l'activité économique, l'emploi et les envois de fonds des populations émigrées. Cela dit, dans son rapport la BM rappporte que la région MENA fait face à des risques de dégradation conjoncturelle, compte tenu de l'ampleur de l'exposition d'un grand nombre de pays à l'Europe et de leur dépendance vis-à-vis des cours des produits de base. Elle recommande aux pays de prendre des mesures décisives et formuler un vaste programme de réforme, destiné à encourager une croissance inclusive, tout en maintenant la stabilité économique, afin de renforcer la confiance, de concrétiser les attentes et de récolter les avantages sur le long terme de cette transformation historique.