Fukushima est, désormais, l'un de ces noms de sinistre mémoire qui hantent l'histoire. Celui d'une catastrophe nucléaire qui frappa l'une des plus grandes puissances planétaires. Fukushima est, désormais, l'un de ces noms de sinistre mémoire qui hantent l'histoire. Celui d'une catastrophe nucléaire qui frappa l'une des plus grandes puissances planétaires. En 1986, quand la centrale de Tchernobyl explose, le monde découvre des "liquidateurs" et des populations civiles sacrifiées au pays des Soviets. Vingt-cinq ans plus tard, c'est le pays de l'innovation et des robots qui est meurtri. Cette fois-ci, l'Occident tétanisé se voit dans le miroir. Et prend peur. Pourtant, aujourd'hui, les industriels en seraient presque à tourner la page. La plupart des programmes nucléaires ont été maintenus. Une cinquantaine de pays ne dévient pas de leur route vers l'atome. La Chine, l'Inde, le Vietnam, la Turquie, l'Arabie saoudite, le Bangladesh vont continuer de développer cette source d'énergie. Par inertie ou par choix politique, le nombre de centrales en chantier dépasse aujourd'hui celui de celles qui ont été arrêtées, indique-t-on chez Areva, le champion français du nucléaire. Mais faire le total des plus ou des moins ne suffit pas. Car la terre du nucléaire tremble. Elle tremble depuis que l'Allemagne, la Suisse et l'Italie ont annoncé vouloir définitivement renoncer à l'atome. Berlin arrêtera son dernier réacteur en 2022 et veut promouvoir un nouveau modèle énergétique. En France, où le nucléaire faisait, depuis le début des années 1970, l'objet d'un large consensus entre droite et gauche, le débat s'anime. Si, le 6 mai, François Hollande sort vainqueur de l'élection présidentielle, le candidat socialiste s'est engagé à réduire la part du nucléaire dans la production française d'électricité, de 74% à 50% d'ici à 2025. Le nucléaire est une énergie "politique" qui a besoin du soutien des gouvernements et des populations. Sans cette double adhésion, l'avenir peut vite s'assombrir. Depuis Fukushima, les langues aussi se délient. Longtemps la parole fut confisquée par "ceux qui savent", la grande famille du corps des Mines, en l'occurrence. En France, grâce au rapport de la Cour des comptes rendu public le 31 janvier, on connaît mieux le coût réel de la filière, même s'il reste "de nombreuses incertitudes". Fukushima est l'artisan de cette transparence recouvrée, qui permet aussi que la sûreté des centrales soit renforcée. Les audits se multiplient. Des travaux sont exigés par les autorités de contrôle. Début décembre 2011, le coup de force de Greenpeace, qui s'est introduit dans deux centrales, a également mis en évidence que l'infaillibilité n'existait pas. Tout cela conduit à s'interroger aussi sur le prix de l'électricité issue de l'atome. Qui va augmenter, aucun expert n'en doute plus. Mais ces questionnements en appellent d'autres : vers quel modèle se diriger, puisqu'il faut à tout prix réduire la part des énergies fossiles, qui chaque jour réchauffent un peu plus notre planète qui n'en peut plus ? Le nucléaire n'est plus un rêve devenu réalité. Depuis Fukushima, le rêve s'est dissipé dans le réel. En 1986, quand la centrale de Tchernobyl explose, le monde découvre des "liquidateurs" et des populations civiles sacrifiées au pays des Soviets. Vingt-cinq ans plus tard, c'est le pays de l'innovation et des robots qui est meurtri. Cette fois-ci, l'Occident tétanisé se voit dans le miroir. Et prend peur. Pourtant, aujourd'hui, les industriels en seraient presque à tourner la page. La plupart des programmes nucléaires ont été maintenus. Une cinquantaine de pays ne dévient pas de leur route vers l'atome. La Chine, l'Inde, le Vietnam, la Turquie, l'Arabie saoudite, le Bangladesh vont continuer de développer cette source d'énergie. Par inertie ou par choix politique, le nombre de centrales en chantier dépasse aujourd'hui celui de celles qui ont été arrêtées, indique-t-on chez Areva, le champion français du nucléaire. Mais faire le total des plus ou des moins ne suffit pas. Car la terre du nucléaire tremble. Elle tremble depuis que l'Allemagne, la Suisse et l'Italie ont annoncé vouloir définitivement renoncer à l'atome. Berlin arrêtera son dernier réacteur en 2022 et veut promouvoir un nouveau modèle énergétique. En France, où le nucléaire faisait, depuis le début des années 1970, l'objet d'un large consensus entre droite et gauche, le débat s'anime. Si, le 6 mai, François Hollande sort vainqueur de l'élection présidentielle, le candidat socialiste s'est engagé à réduire la part du nucléaire dans la production française d'électricité, de 74% à 50% d'ici à 2025. Le nucléaire est une énergie "politique" qui a besoin du soutien des gouvernements et des populations. Sans cette double adhésion, l'avenir peut vite s'assombrir. Depuis Fukushima, les langues aussi se délient. Longtemps la parole fut confisquée par "ceux qui savent", la grande famille du corps des Mines, en l'occurrence. En France, grâce au rapport de la Cour des comptes rendu public le 31 janvier, on connaît mieux le coût réel de la filière, même s'il reste "de nombreuses incertitudes". Fukushima est l'artisan de cette transparence recouvrée, qui permet aussi que la sûreté des centrales soit renforcée. Les audits se multiplient. Des travaux sont exigés par les autorités de contrôle. Début décembre 2011, le coup de force de Greenpeace, qui s'est introduit dans deux centrales, a également mis en évidence que l'infaillibilité n'existait pas. Tout cela conduit à s'interroger aussi sur le prix de l'électricité issue de l'atome. Qui va augmenter, aucun expert n'en doute plus. Mais ces questionnements en appellent d'autres : vers quel modèle se diriger, puisqu'il faut à tout prix réduire la part des énergies fossiles, qui chaque jour réchauffent un peu plus notre planète qui n'en peut plus ? Le nucléaire n'est plus un rêve devenu réalité. Depuis Fukushima, le rêve s'est dissipé dans le réel.