La disponibilité des médicaments a connu une amélioration dans les hôpitaux et les officines, mais des dysfonctionnements persistent en raison notamment de la "mauvaise distribution" et de "l'insuffisance" de la production locale, estiment différents acteurs du secteur. La disponibilité des médicaments a connu une amélioration dans les hôpitaux et les officines, mais des dysfonctionnements persistent en raison notamment de la "mauvaise distribution" et de "l'insuffisance" de la production locale, estiment différents acteurs du secteur. Ainsi, des pharmaciens et des patients ont fait état de "l'indisponibilité", ces derniers jours, de certains médicaments dans les structures hospitalières et les pharmacies."Nous manquons de certains médicaments nécessaires aux malades, tels que l'isorythme, pour assurer le rythme cardiaque, et le colpotrophine destiné à arrêter les saignements après l'accouchement", a indiqué à l'APS un pharmacien d'Alger-Centre. "Je me suis présentée en fin de soirée dans un établissement hospitalier pour une séance d'aérosol (pour les patients souffrant de crises d'asthme), les infirmiers m'ont dit qu'il n'y avait pas de sérum et m'ont suggéré de l'acheter. Heureusement que j'ai trouvé une pharmacie de garde où je me le suis procurée", raconte Zahia, qui habite sur les hauteurs d'Alger. Pour le président du syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo), Messaoud Belambri, qui reconnaît une "amélioration" de la gestion de "l'épineuse" question du médicament entre 2011 et 2012, un "changement profond" dans la manière de gérer le secteur est une "nécessité absolue". "Il faut une réforme, mettre en place des outils pour arriver à assurer une bonne organisation. Il est impératif de mettre en place une structure qui aura la charge de gérer et d'assurer le suivi de la distribution des médicaments", a-t-il préconisé. «D'ailleurs l'installation de l'Agence nationale du médicament, dont les textes y afférents ont été promulgués en 2008, pourrait mettre fin à beaucoup de dysfonctionnements", a considéré M. Belambri. Pour lui, certains opérateurs prennent la question du médicament avec "beaucoup de légèreté", alors que des vies humaines sont en jeu chaque jour. "Il ne faut pas que le gain soit leur unique motivation", a-t-il affirmé. Selon lui, "ou bien les prévisions (pour les besoins en médicaments, ndlr) sont mal faites, ou bien la chaîne de distribution est défaillante", pour qu'il y ait "autant de dysfonctionnements" dans le secteur. La décision prise par les pouvoirs publics à partir de 2009, portant sur l'interdiction d'importer des médicaments fabriqués localement "a également contribué à provoquer une tension sur certains médicaments", a estimé, pour sa part, Mohamed S., délégué médical et pharmacien. "La production locale n'arrive pas à couvrir entièrement les besoins en matière de médicaments, notamment en ce qui concerne les médicaments prescrits en oncologie et en pédiatrie", selon lui. Les grossistes pointés du doigt Ce pharmacien a fait savoir, en outre, que des grossistes procèdent au stockage de certaines médicaments et consommables, "pour créer la pénurie sur le marché", mettant ainsi en péril la santé du citoyen. "Ces grossistes proposent, le moment venu, la vente concomitante de médicaments, objet de pénurie, associés à d'autres produits, souvent arrivés à péremption, mettant le pharmacien devant le fait accompli", a-t-il dénoncé. Pour le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), le Dr Mohamed Yousfi, "il y a un sérieux problème de gestion, se traduisant par des pénuries et des ruptures de stocks récurrentes, au grand dam des malades". "Les malades sont souvent obligés de faire toute une gymnastique pour se procurer des médicaments, faute de les trouver dans les structures hospitalières. Où sont ces médicaments distribués par la PCH (Pharmacie centrale des hôpitaux)", s'est-il interrogé. Pour le président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), le Dr Lyès Merabet, dont l'organisation affirme avoir réalisé une enquête, du 20 mars au 20 mai, dans "plus de 170 établissement répartis sur 21 wilayas", des médicaments sont en rupture de stock, dont ceux utilisés pour les pathologies lourdes, notamment la digoxine (cardiologie) et la métomycine injectable (cancérologie). "Nous demandons une enquête indépendante pour éclaircir et expliquer toutes ces pénuries et ces ruptures de stock à répétition", a-t-il proposé. Le cri de détresse des cancéreux De son côté, la secrétaire générale de l'association El Amel d'aide aux cancéreux, Hamida Kettab, reconnaît une "nette amélioration" de la prise en charge des malades, notamment les cancéreux au CPMC (Centre Pierre et Marie Curie), sans que le problème de l'indisponibilité de certains médicaments ne soit définitivement réglé. "La situation des cancéreux s'est nettement améliorée au CPMC. Néanmoins certains médicaments, comme le métotrixate est indisponible. De plus, pour la chirurgie, les malades manquent de tout", a-t-elle soutenu. Pour le directeur des produits pharmaceutiques au ministère de la Santé, Hafidh Hamou, "ce ne sont pas tous les médicaments qui sont en rupture de stock". "Il est possible qu'il y ait un problème de distribution", a-t-il cependant admis. "On ne pas dire que tout est rose ou qu'il n'y a rien à faire. De fait, il y a tout un arsenal de mesures que nous sommes en train de préparer pour éviter à l'avenir les dysfonctionnements et pour qu'il y ait une traçabilité du médicament", a-t-il indiqué. M. Hamou a insisté sur l'établissement de prévisions précises. "Sinon il y aura des tensions sur les médicaments (...) quand il y a de mauvaises prévisions, il y a des dysfonctionnements", a-t-il dit. Ainsi, des pharmaciens et des patients ont fait état de "l'indisponibilité", ces derniers jours, de certains médicaments dans les structures hospitalières et les pharmacies."Nous manquons de certains médicaments nécessaires aux malades, tels que l'isorythme, pour assurer le rythme cardiaque, et le colpotrophine destiné à arrêter les saignements après l'accouchement", a indiqué à l'APS un pharmacien d'Alger-Centre. "Je me suis présentée en fin de soirée dans un établissement hospitalier pour une séance d'aérosol (pour les patients souffrant de crises d'asthme), les infirmiers m'ont dit qu'il n'y avait pas de sérum et m'ont suggéré de l'acheter. Heureusement que j'ai trouvé une pharmacie de garde où je me le suis procurée", raconte Zahia, qui habite sur les hauteurs d'Alger. Pour le président du syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo), Messaoud Belambri, qui reconnaît une "amélioration" de la gestion de "l'épineuse" question du médicament entre 2011 et 2012, un "changement profond" dans la manière de gérer le secteur est une "nécessité absolue". "Il faut une réforme, mettre en place des outils pour arriver à assurer une bonne organisation. Il est impératif de mettre en place une structure qui aura la charge de gérer et d'assurer le suivi de la distribution des médicaments", a-t-il préconisé. «D'ailleurs l'installation de l'Agence nationale du médicament, dont les textes y afférents ont été promulgués en 2008, pourrait mettre fin à beaucoup de dysfonctionnements", a considéré M. Belambri. Pour lui, certains opérateurs prennent la question du médicament avec "beaucoup de légèreté", alors que des vies humaines sont en jeu chaque jour. "Il ne faut pas que le gain soit leur unique motivation", a-t-il affirmé. Selon lui, "ou bien les prévisions (pour les besoins en médicaments, ndlr) sont mal faites, ou bien la chaîne de distribution est défaillante", pour qu'il y ait "autant de dysfonctionnements" dans le secteur. La décision prise par les pouvoirs publics à partir de 2009, portant sur l'interdiction d'importer des médicaments fabriqués localement "a également contribué à provoquer une tension sur certains médicaments", a estimé, pour sa part, Mohamed S., délégué médical et pharmacien. "La production locale n'arrive pas à couvrir entièrement les besoins en matière de médicaments, notamment en ce qui concerne les médicaments prescrits en oncologie et en pédiatrie", selon lui. Les grossistes pointés du doigt Ce pharmacien a fait savoir, en outre, que des grossistes procèdent au stockage de certaines médicaments et consommables, "pour créer la pénurie sur le marché", mettant ainsi en péril la santé du citoyen. "Ces grossistes proposent, le moment venu, la vente concomitante de médicaments, objet de pénurie, associés à d'autres produits, souvent arrivés à péremption, mettant le pharmacien devant le fait accompli", a-t-il dénoncé. Pour le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), le Dr Mohamed Yousfi, "il y a un sérieux problème de gestion, se traduisant par des pénuries et des ruptures de stocks récurrentes, au grand dam des malades". "Les malades sont souvent obligés de faire toute une gymnastique pour se procurer des médicaments, faute de les trouver dans les structures hospitalières. Où sont ces médicaments distribués par la PCH (Pharmacie centrale des hôpitaux)", s'est-il interrogé. Pour le président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), le Dr Lyès Merabet, dont l'organisation affirme avoir réalisé une enquête, du 20 mars au 20 mai, dans "plus de 170 établissement répartis sur 21 wilayas", des médicaments sont en rupture de stock, dont ceux utilisés pour les pathologies lourdes, notamment la digoxine (cardiologie) et la métomycine injectable (cancérologie). "Nous demandons une enquête indépendante pour éclaircir et expliquer toutes ces pénuries et ces ruptures de stock à répétition", a-t-il proposé. Le cri de détresse des cancéreux De son côté, la secrétaire générale de l'association El Amel d'aide aux cancéreux, Hamida Kettab, reconnaît une "nette amélioration" de la prise en charge des malades, notamment les cancéreux au CPMC (Centre Pierre et Marie Curie), sans que le problème de l'indisponibilité de certains médicaments ne soit définitivement réglé. "La situation des cancéreux s'est nettement améliorée au CPMC. Néanmoins certains médicaments, comme le métotrixate est indisponible. De plus, pour la chirurgie, les malades manquent de tout", a-t-elle soutenu. Pour le directeur des produits pharmaceutiques au ministère de la Santé, Hafidh Hamou, "ce ne sont pas tous les médicaments qui sont en rupture de stock". "Il est possible qu'il y ait un problème de distribution", a-t-il cependant admis. "On ne pas dire que tout est rose ou qu'il n'y a rien à faire. De fait, il y a tout un arsenal de mesures que nous sommes en train de préparer pour éviter à l'avenir les dysfonctionnements et pour qu'il y ait une traçabilité du médicament", a-t-il indiqué. M. Hamou a insisté sur l'établissement de prévisions précises. "Sinon il y aura des tensions sur les médicaments (...) quand il y a de mauvaises prévisions, il y a des dysfonctionnements", a-t-il dit.