La décision de la Haute Cour constitutionnelle égyptienne d'invalider, jeudi, un tiers des sièges du Parlement et de maintenir la candidature d'Ahmed Chafik n'empêchera pas l'élection présidentielle de se tenir ce week-end, a annoncé le Conseil suprême des forces armées (CSFA, au pouvoir). La décision de la Haute Cour constitutionnelle égyptienne d'invalider, jeudi, un tiers des sièges du Parlement et de maintenir la candidature d'Ahmed Chafik n'empêchera pas l'élection présidentielle de se tenir ce week-end, a annoncé le Conseil suprême des forces armées (CSFA, au pouvoir). Mais cette double décision a été qualifiée de "coup d'Etat" par les islamistes, qui y voient une nouvelle preuve de la volonté des militaires et des élites issues de l'ancien régime de se maintenir au pouvoir. L'arrêt concernant l'assemblée devrait entraîner la dissolution de la Chambre basse et la tenue d'un nouveau scrutin législatif, a précisé le président de la Cour, Farouk Soltan. La juridiction suprême a parallèlement annulé une loi votée en avril par le Parlement qui visait à interdire aux hauts responsables de l'ancien régime de concourir à la magistrature suprême. Ahmed Chafik, ancien commandant en chef de l'armée de l'air et dernier Premier ministre d'Hosni Moubarak, est arrivé en deuxième position au premier tour de la présidentielle, les 23 et 24 mai. Il affrontera au second tour, samedi et dimanche, le candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi. L'ancien général a salué un jugement "historique", affirmant lors d'un meeting au Caire qu'il renforçait sa légitimité. Mohamed Morsi a prévenu, pour sa part, que toute manipulation déclencherait "une énorme révolution". Il a également dit que les deux arrêts pris dans la journée par la Haute Cour constitutionnelle montraient qu'"il y a ceux qui cherchent et luttent et puis ceux qui veulent du mal au peuple". Au devant de "journées très dangereuses" La confrérie islamiste a, de son côté, pris acte de la décision de la Haute Cour et fait savoir qu'elle maintenait son candidat dans la course à la magistrature suprême, tout en estimant que l'Egypte allait au devant de "journées très difficiles qui pourraient être encore plus dangereuses que les derniers jours du régime de Moubarak". Devant le siège de la Haute Cour, des manifestants ont scandé "A bas le régime militaire". Des pierres ont été lancées en direction des forces de l'ordre. A Washington, la secrétaire américaine d'Etat, Hillary Clinton, a déclaré que les Etats-Unis attendaient des généraux égyptiens qu'ils remettent comme prévu la totalité de leurs pouvoirs à un gouvernement civil démocratiquement élu. "Il ne peut pas y avoir de marche en arrière concernant la transition démocratique réclamée par le peuple égyptien", a-t-elle dit. La Cour a également invalidé un tiers des 498 sièges du Parlement, dominé par les islamistes, en estimant que certaines règles appliquées lors des législatives de l'hiver dernier étaient contraires à la Constitution. "L'arrêt concernant le Parlement inclut la dissolution de la Chambre basse du Parlement dans sa totalité car la loi qui a régi le déroulement des élections est contraire aux règles de la Constitution", a expliqué Farouk Soltan par téléphone à Reuters. "Ce sera à l'exécutif d'organiser un nouveau scrutin", a ajouté le président de la Haute Cour. «Sombre tunnel» Les premières élections législatives depuis la chute du président Hosni Moubarak lors de la "révolution du Nil" de janvier-février 2011 ont eu lieu entre novembre et janvier dernier et ont consacré une nette victoire des islamistes. L'Egypte entrera dans un "sombre tunnel" si le Parlement est dissous, a mis en garde Essam El Erian, député du parti de la Liberté et de la Justice, le parti issu des Frères musulmans. "Le futur président n'aura ni Parlement ni Constitution (...). Il y a de la confusion et de nombreuses questions se posent", a-t-il dit à Reuters par téléphone. Le candidat islamiste dissident à la présidentielle Abdel Moneim Abol Fotouh a, pour sa part, qualifié la dissolution de "coup d'Etat" sur sa page Facebook. "Maintenir le candidat de l'armée et renverser le Parlement élu après avoir accordé à la police militaire le droit de procéder à des arrestations est un véritable coup d'Etat et quiconque pense que des millions de jeunes vont laisser le coup d'Etat se produire se trompe", écrit-il. La loi contre les hauts responsables de l'ancien régime, votée par une assemblée dominée par les islamistes, a conduit dans un premier temps à l'invalidation de la candidature de Chafik. Il a été réintégré dans la course après la censure de cette loi en première instance, censure qu'a confirmée jeudi la juridiction suprême. Mais cette double décision a été qualifiée de "coup d'Etat" par les islamistes, qui y voient une nouvelle preuve de la volonté des militaires et des élites issues de l'ancien régime de se maintenir au pouvoir. L'arrêt concernant l'assemblée devrait entraîner la dissolution de la Chambre basse et la tenue d'un nouveau scrutin législatif, a précisé le président de la Cour, Farouk Soltan. La juridiction suprême a parallèlement annulé une loi votée en avril par le Parlement qui visait à interdire aux hauts responsables de l'ancien régime de concourir à la magistrature suprême. Ahmed Chafik, ancien commandant en chef de l'armée de l'air et dernier Premier ministre d'Hosni Moubarak, est arrivé en deuxième position au premier tour de la présidentielle, les 23 et 24 mai. Il affrontera au second tour, samedi et dimanche, le candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi. L'ancien général a salué un jugement "historique", affirmant lors d'un meeting au Caire qu'il renforçait sa légitimité. Mohamed Morsi a prévenu, pour sa part, que toute manipulation déclencherait "une énorme révolution". Il a également dit que les deux arrêts pris dans la journée par la Haute Cour constitutionnelle montraient qu'"il y a ceux qui cherchent et luttent et puis ceux qui veulent du mal au peuple". Au devant de "journées très dangereuses" La confrérie islamiste a, de son côté, pris acte de la décision de la Haute Cour et fait savoir qu'elle maintenait son candidat dans la course à la magistrature suprême, tout en estimant que l'Egypte allait au devant de "journées très difficiles qui pourraient être encore plus dangereuses que les derniers jours du régime de Moubarak". Devant le siège de la Haute Cour, des manifestants ont scandé "A bas le régime militaire". Des pierres ont été lancées en direction des forces de l'ordre. A Washington, la secrétaire américaine d'Etat, Hillary Clinton, a déclaré que les Etats-Unis attendaient des généraux égyptiens qu'ils remettent comme prévu la totalité de leurs pouvoirs à un gouvernement civil démocratiquement élu. "Il ne peut pas y avoir de marche en arrière concernant la transition démocratique réclamée par le peuple égyptien", a-t-elle dit. La Cour a également invalidé un tiers des 498 sièges du Parlement, dominé par les islamistes, en estimant que certaines règles appliquées lors des législatives de l'hiver dernier étaient contraires à la Constitution. "L'arrêt concernant le Parlement inclut la dissolution de la Chambre basse du Parlement dans sa totalité car la loi qui a régi le déroulement des élections est contraire aux règles de la Constitution", a expliqué Farouk Soltan par téléphone à Reuters. "Ce sera à l'exécutif d'organiser un nouveau scrutin", a ajouté le président de la Haute Cour. «Sombre tunnel» Les premières élections législatives depuis la chute du président Hosni Moubarak lors de la "révolution du Nil" de janvier-février 2011 ont eu lieu entre novembre et janvier dernier et ont consacré une nette victoire des islamistes. L'Egypte entrera dans un "sombre tunnel" si le Parlement est dissous, a mis en garde Essam El Erian, député du parti de la Liberté et de la Justice, le parti issu des Frères musulmans. "Le futur président n'aura ni Parlement ni Constitution (...). Il y a de la confusion et de nombreuses questions se posent", a-t-il dit à Reuters par téléphone. Le candidat islamiste dissident à la présidentielle Abdel Moneim Abol Fotouh a, pour sa part, qualifié la dissolution de "coup d'Etat" sur sa page Facebook. "Maintenir le candidat de l'armée et renverser le Parlement élu après avoir accordé à la police militaire le droit de procéder à des arrestations est un véritable coup d'Etat et quiconque pense que des millions de jeunes vont laisser le coup d'Etat se produire se trompe", écrit-il. La loi contre les hauts responsables de l'ancien régime, votée par une assemblée dominée par les islamistes, a conduit dans un premier temps à l'invalidation de la candidature de Chafik. Il a été réintégré dans la course après la censure de cette loi en première instance, censure qu'a confirmée jeudi la juridiction suprême.