Les deux paniers sont pleins de produits agricoles frais et de viandes. La dame, la quarantaine environ, a de la peine à les porter. Jeune, dans la force de l'âge, elle arrive à se tenir tout de même en équilibre. Les deux paniers sont pleins de produits agricoles frais et de viandes. La dame, la quarantaine environ, a de la peine à les porter. Jeune, dans la force de l'âge, elle arrive à se tenir tout de même en équilibre. Les deux paniers pèsent quelques dizaines de kilogrammes. Elle sort du marché et se dirige vers sa voiture. Elle a préparé un bon menu pour ce sixième jour de Ramadhan. Elle a son idée pour garnir la table ,comme il est de tradition et dans les règles de l'art, pour honorer comme il se doit ce mois sacré. Les journées sont longues, la faim et la soif qui nous tenaillent sont difficilement supportables surtout, quand il fait chaud dehors. A l'heure du ftour, il faut se rattraper après une longue journée de jeûne. Hors d'œuvres variés, thon, tomate, olives, anchois et cornichons. Un plat de résistance, de la viande rôtie et du poulet rôti pour ceux qui ont une sainte horreur de la viande, accompagné d'haricots verts sautés. De la gazouz à volonté et jus de fruits pour étancher la soif de la famille réunie autour de la table. Des fruits de saison et quelques autres exotiques. Du pain sous toutes ses formes : étoile, rond, baguette, et avec ses différents composants, farine, son. De la zalabia et du kelbalouz et autres gâteaux, achetés chez les spécialistes de ces sucreries. A 20h 05 mn, l'appel du muezzin. Les 6 personnes font entendre les sons de la cuillière. Quelques cuillérées de chorba, deux ou trois verres de limonade, un petit morceau de viande et on est déjà rassasié. Les différents plats sont à peine touchés. Les restes s'amoncellent et il est difficile à la maîtresse de maison de «récupérer» un peu de tous ces plats. Alors la solution de facilité, s'impose : tous les restes partent à la poubelle. Du gaspillage. Un vrai gâchis qui aurait pu être évité si la raison l'emportait sur le ventre. Tard le soir ou, au petit matin, les poubelles sont remplies de victuailles En ce mois sacré de Ramadhan, ce scénario est au rendez-vous dans la plupart des foyers algériens. Des sommes importantes sont ainsi jetées par la fenêtre par les ménages en ce mois de piété. Un constat : le mois de Ramadhan est un mois de gaspillage bien qu'il soit un mois de jeûne. Les ménages dépensent en nourriture dans ce mois bien plus que dans d'autres mois de l'année. Ce sera ainsi durant les 29 ou 30 jours du mois sacré de Ramadhan. Un argument est brandi pour se justifier et se dédouaner des reproches. C'est Ramadhan et c'est le mois des "envies" de toutes sortes de plats, 2 ou 3 par soir, des sucreries en tous genre, des boissons gazeuses ou non et de différentes variétés de fruits. Une enquête relative à la consommation des produits alimentaires pendant le mois de Ramadhan, réalisée par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), corrobore cette tendance à la boulimie que rien ne justifie. Les estimations approximatives de cette enquête font ressortir que les Algériens devront consommer pour cette période 1,2 milliard de baguettes de pain d'une valeur de 11 milliards DA. La consommation de 70 000 tonnes de viandes dont le coût varie entre 67 et 70 milliards DA vient en seconde position. Le lait connaîtra également un pic durant le mois de jeûne avec une consommation de plus de 120 millions litres estimés à plus de 3 milliards DA sur la base de 25 DA le sachet d'un litre. 500 millions d'unités d'œufs dont le coût est estimé à 1,5 milliard DA seront consommés. Les dattes, elles aussi connaîtront un pic de consommation durant ce mois d'abstinence dont le coût atteindra plusieurs millions de dinars. L'enquête de l'UGCAA s'est arrêtée à ces quatre aliments, les plus consommés durant cette période. Les autres produits agro-alimentaires connaîtront eux aussi des pics de consommation en ce mois. Selon les initiateurs de cette enquête, plus de 50% des produits alimentaires sont gaspillés pendant le mois de Ramadhan. L'an dernier, il a été enregistré la perte de 50 millions de baguettes de pain jetées par les consommateurs. Paradoxe en ce mois d'abstinence qu'il est difficile pour un musulman de justifier. L'Islam reprouve le gaspillage, a fortiori au mois de Ramadhan, qui est un mois de spiritualité et de retour à des valeurs. Le Coran compare les gaspilleurs aux diables. Mais pourquoi, alors céder à l'exagération et au gaspillage d'un côté, tandis que de l'autre côté on crie à qui veut nous entendre à la cherté de la vie ? Une inflation que nous alimentons par nos comportements absurdes. Les deux paniers pèsent quelques dizaines de kilogrammes. Elle sort du marché et se dirige vers sa voiture. Elle a préparé un bon menu pour ce sixième jour de Ramadhan. Elle a son idée pour garnir la table ,comme il est de tradition et dans les règles de l'art, pour honorer comme il se doit ce mois sacré. Les journées sont longues, la faim et la soif qui nous tenaillent sont difficilement supportables surtout, quand il fait chaud dehors. A l'heure du ftour, il faut se rattraper après une longue journée de jeûne. Hors d'œuvres variés, thon, tomate, olives, anchois et cornichons. Un plat de résistance, de la viande rôtie et du poulet rôti pour ceux qui ont une sainte horreur de la viande, accompagné d'haricots verts sautés. De la gazouz à volonté et jus de fruits pour étancher la soif de la famille réunie autour de la table. Des fruits de saison et quelques autres exotiques. Du pain sous toutes ses formes : étoile, rond, baguette, et avec ses différents composants, farine, son. De la zalabia et du kelbalouz et autres gâteaux, achetés chez les spécialistes de ces sucreries. A 20h 05 mn, l'appel du muezzin. Les 6 personnes font entendre les sons de la cuillière. Quelques cuillérées de chorba, deux ou trois verres de limonade, un petit morceau de viande et on est déjà rassasié. Les différents plats sont à peine touchés. Les restes s'amoncellent et il est difficile à la maîtresse de maison de «récupérer» un peu de tous ces plats. Alors la solution de facilité, s'impose : tous les restes partent à la poubelle. Du gaspillage. Un vrai gâchis qui aurait pu être évité si la raison l'emportait sur le ventre. Tard le soir ou, au petit matin, les poubelles sont remplies de victuailles En ce mois sacré de Ramadhan, ce scénario est au rendez-vous dans la plupart des foyers algériens. Des sommes importantes sont ainsi jetées par la fenêtre par les ménages en ce mois de piété. Un constat : le mois de Ramadhan est un mois de gaspillage bien qu'il soit un mois de jeûne. Les ménages dépensent en nourriture dans ce mois bien plus que dans d'autres mois de l'année. Ce sera ainsi durant les 29 ou 30 jours du mois sacré de Ramadhan. Un argument est brandi pour se justifier et se dédouaner des reproches. C'est Ramadhan et c'est le mois des "envies" de toutes sortes de plats, 2 ou 3 par soir, des sucreries en tous genre, des boissons gazeuses ou non et de différentes variétés de fruits. Une enquête relative à la consommation des produits alimentaires pendant le mois de Ramadhan, réalisée par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), corrobore cette tendance à la boulimie que rien ne justifie. Les estimations approximatives de cette enquête font ressortir que les Algériens devront consommer pour cette période 1,2 milliard de baguettes de pain d'une valeur de 11 milliards DA. La consommation de 70 000 tonnes de viandes dont le coût varie entre 67 et 70 milliards DA vient en seconde position. Le lait connaîtra également un pic durant le mois de jeûne avec une consommation de plus de 120 millions litres estimés à plus de 3 milliards DA sur la base de 25 DA le sachet d'un litre. 500 millions d'unités d'œufs dont le coût est estimé à 1,5 milliard DA seront consommés. Les dattes, elles aussi connaîtront un pic de consommation durant ce mois d'abstinence dont le coût atteindra plusieurs millions de dinars. L'enquête de l'UGCAA s'est arrêtée à ces quatre aliments, les plus consommés durant cette période. Les autres produits agro-alimentaires connaîtront eux aussi des pics de consommation en ce mois. Selon les initiateurs de cette enquête, plus de 50% des produits alimentaires sont gaspillés pendant le mois de Ramadhan. L'an dernier, il a été enregistré la perte de 50 millions de baguettes de pain jetées par les consommateurs. Paradoxe en ce mois d'abstinence qu'il est difficile pour un musulman de justifier. L'Islam reprouve le gaspillage, a fortiori au mois de Ramadhan, qui est un mois de spiritualité et de retour à des valeurs. Le Coran compare les gaspilleurs aux diables. Mais pourquoi, alors céder à l'exagération et au gaspillage d'un côté, tandis que de l'autre côté on crie à qui veut nous entendre à la cherté de la vie ? Une inflation que nous alimentons par nos comportements absurdes.