La Catalogne, poussée par une fronde indépendantiste a voté pour renouveler son Parlement, dans un défi au gouvernement espagnol qui pourrait mener cette puissante région du nord-est du pays vers un référendum sur son avenir. Dans les rues de Barcelone flottaient la "senyera", le drapeau catalan, rayé rouge et jaune, et l'"estelada", le drapeau indépendantiste frappé d'une étoile blanche sur fond bleu. "Ce sont les élections les plus décisives de l'histoire de la Catalogne, dans lesquelles nous jouons tous un rôle comme pays, comme peuple", a lancé le chef de file nationaliste Artur Mas, en votant. La participation à la mi-journée atteignait 29,35%, contre 24,79% lors des dernières élections de 2010 à la même heure. Nourri par la crise économique qui impose à sa population de lourds sacrifices sociaux, le mécontentement a éclos ces derniers mois dans cette région traditionnellement riche, au fort caractère culturel et linguistique, réveillant de vieilles frustrations vis-à-vis de l'Etat espagnol. Jusqu'à cette manifestation monstre, aux cris de "Indépendance", le 11 septembre à Barcelone : le tournant qui a convaincu Artur Mas de convoquer ces élections anticipées, promettant aux 7,5 millions de Catalans d'organiser dans les quatre ans un référendum d'autodétermination. "Nous sommes à un virage. Jusqu'à maintenant, il y avait un sentiment nationaliste minoritaire, qui a grandi avec la crise", affirme Carme Llistosella, une secrétaire au chômage de 60 ans, électrice de CiU (Convergencia i Unio), la coalition d'Artur Mas. Face au refus de Madrid d'accorder à la Catalogne l'autonomie budgétaire accrue qu'elle réclame, le président de région a fait le pari du conflit ouvert, espérant une majorité absolue pour soutenir son projet d'"Etat souverain". Un jeu risqué, puisque les derniers sondages ne donnent à CiU qu'une majorité relative des 135 députés régionaux. Les petits partis indépendantistes de gauche en revanche, beaucoup plus radicaux, pourraient progresser. Le gouvernement conservateur espagnol, déjà accaparé par sa lutte contre la crise économique, se retrouve confronté à un autre défi majeur : si la perspective d'une éventuelle indépendance reste éloignée, il en va de la pérennité du modèle de l'autonomie régionale, l'un des fondements de la Constitution de 1978. C'est à l'époque justement de la transition démocratique que les Catalans avaient retrouvé le droit de s'exprimer librement dans leur langue, bannie de l'espace public durant la dictature franquiste (1939-1975). La Catalogne, poussée par une fronde indépendantiste a voté pour renouveler son Parlement, dans un défi au gouvernement espagnol qui pourrait mener cette puissante région du nord-est du pays vers un référendum sur son avenir. Dans les rues de Barcelone flottaient la "senyera", le drapeau catalan, rayé rouge et jaune, et l'"estelada", le drapeau indépendantiste frappé d'une étoile blanche sur fond bleu. "Ce sont les élections les plus décisives de l'histoire de la Catalogne, dans lesquelles nous jouons tous un rôle comme pays, comme peuple", a lancé le chef de file nationaliste Artur Mas, en votant. La participation à la mi-journée atteignait 29,35%, contre 24,79% lors des dernières élections de 2010 à la même heure. Nourri par la crise économique qui impose à sa population de lourds sacrifices sociaux, le mécontentement a éclos ces derniers mois dans cette région traditionnellement riche, au fort caractère culturel et linguistique, réveillant de vieilles frustrations vis-à-vis de l'Etat espagnol. Jusqu'à cette manifestation monstre, aux cris de "Indépendance", le 11 septembre à Barcelone : le tournant qui a convaincu Artur Mas de convoquer ces élections anticipées, promettant aux 7,5 millions de Catalans d'organiser dans les quatre ans un référendum d'autodétermination. "Nous sommes à un virage. Jusqu'à maintenant, il y avait un sentiment nationaliste minoritaire, qui a grandi avec la crise", affirme Carme Llistosella, une secrétaire au chômage de 60 ans, électrice de CiU (Convergencia i Unio), la coalition d'Artur Mas. Face au refus de Madrid d'accorder à la Catalogne l'autonomie budgétaire accrue qu'elle réclame, le président de région a fait le pari du conflit ouvert, espérant une majorité absolue pour soutenir son projet d'"Etat souverain". Un jeu risqué, puisque les derniers sondages ne donnent à CiU qu'une majorité relative des 135 députés régionaux. Les petits partis indépendantistes de gauche en revanche, beaucoup plus radicaux, pourraient progresser. Le gouvernement conservateur espagnol, déjà accaparé par sa lutte contre la crise économique, se retrouve confronté à un autre défi majeur : si la perspective d'une éventuelle indépendance reste éloignée, il en va de la pérennité du modèle de l'autonomie régionale, l'un des fondements de la Constitution de 1978. C'est à l'époque justement de la transition démocratique que les Catalans avaient retrouvé le droit de s'exprimer librement dans leur langue, bannie de l'espace public durant la dictature franquiste (1939-1975).