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Saïd Mekbel, le billettiste de la révolte
18 ans déjà depuis sa tragique disparition
Publié dans Le Midi Libre le 03 - 12 - 2012

Il y a déjà 18 ans une grande plume journalistique a péri sous les balles assassines. Saïd Mekbel a ainsi rejoint, le 3 décembre 1994, la longue liste des intellectuels algériens martyrs du militantisme démocratique.
Il y a déjà 18 ans une grande plume journalistique a péri sous les balles assassines. Saïd Mekbel a ainsi rejoint, le 3 décembre 1994, la longue liste des intellectuels algériens martyrs du militantisme démocratique.
Saïd Mekbel était de ceux qui dérangeaient tout autant certains cercles que les islamistes par sa plume et ses opinions, à l'instar de Tahar Djaout, Smaïl Yefseh, Matoub Lounès... D'ailleurs Saïd Mekebel (dit Mekbel) a été l'un des chroniqueurs satiriques les plus lus à travers le pays, il s'est fait connaître sous le le pseudonyme Mesmar Dj'ha.
Pour les dix-huit ans de sa disparition, une commémoration est organisée au cimetière Sidi-Mohamed-Amokrane de Béjaïa où il a été inhumé.
Said Mekbel est née dans cette même ville un 25 mars 1940. Issu d'une famille modeste, d'un père marin, il a été l'aîné de quatre enfants.
À 10 ans, il entre à l'école militaire de Miliana, puis à l'école des cadets de Koléa. Il poursuit ses études à Aix-en-Provence à l'école militaire où il y passe son bac. Sa réussite au concours d'entrée à Saint-Cyr coïncide avec l'indépendance de l'Algérie, mais il rentre définitivement au pays le 26 janvier 1963. En mai 1963, il occupe le poste d'attaché d'administration à la Direction de l'énergie et des carburants, participe, aux côtés de Belaïd Abdesselam et de Sid-Ahmed Ghozali (futurs chefs de gouvernement), aux négociations franco-algériennes sur le pétrole. Mais attiré par le journalisme, il fera ses premières armes à Alger Républicain où il est critique de cinéma. Il démissionne de son poste à la Direction de l'énergie et des carburants pour devenir journaliste à plein temps à partir de mai 1964. Sur les conseils d'Henri Alleg, alors directeur de publication, il participe à la chronique satirique de L'Ogre ouverte à tous les journalistes du quotidien, qu'il reprendra ensuite sous le nom d'El Ghoul, au même moment il crée sa propre chronique... Mesmar Djeha (signée Saïd Mekbel). Il reste à Alger Républicain jusqu'au 19 juin 1965 date de la prise de pouvoir de Houari Boumediene coïncidant avec l'interdiction du journal à paraître. En octobre 1965, il sera recruté par l'EGA (Sonelgaz).
En 1969, concours d'entrée à l'Enita (Ecole nationale d'ingénieurs et de techniciens algériens, école militaire).
En 1974, il obtient le diplôme d'ingénieur électromécanicien, spécialisé en mécanique des fluides. 1974-1975, professeur d'écoulement des fluides compressibles au centre de Ben Aknoun et conférencier technique à l'école technique de Blida.
1975-1976 il fait une année à l'école des applications du gaz à Paris.
Il poursuivra ses études à la faculté des sciences d'Alger et obtient son doctorat d'ingénieur en mécanique des fluides qu'il soutient en 1978, puis sera nommé ingénieur chef de Région, dans les années 80 il sera professeur associé à l'école polytechnique d'El Harrach et membre du jury d'examen de l'IAP de Boumerdès, période durant laquelle, en amateur, il s'adonnera à la photo et montera son laboratoire chez lui. En 1989, à l'appel d'anciens d'Alger Républicain, il reprend la plume pour faire renaître la chronique d'El Ghoul, qu'il accompagnera souvent de ses propres caricatures, sans pour autant quitter Sonelgaz, au sein de laquelle il sera nommé ingénieur assistant à la direction du transport gaz, il sera contacté par Djillali Liabés pour intégrer l'Institut des études de stratégie globale de Aïn Ouessara. Il participe au journal satirique El Manchar. En 1991, il quitte Alger Républicain. avec une équipe de journalistes qui créent en septembre de la même année le Matin où il réapparaît avec Mesmar j'ha, qu'il décide de planter en haut à droite de la 24. En avril 92, Il crée son propre bimensuel satirique Baroud qu'il arrête après une dizaine de numéros suite à des problèmes administratifs. En 1993, il collabore à l'hebdomadaire Ruptures. En septembre il sera nommé directeur de la publication du quotidien le Matin puis en décembre à Sonelgaz, il sera promu ingénieur expert à la direction du transport gaz.
Janvier 1994, menacée de mort à deus reprises, sa femme quitte l'Algérie pour se réfugier en France, Saïd échappe à un premier attentat le 8 mars 1994 à la sortie de son domicile. Mais le 3 décembre 1994, il est de nouveau victime d'un attentat dans un restaurant proche du siège du journal le Matin à Hussein Dey. Touché de deux balles à la tête, Said succombera à ses blessures le lendemain à l'hôpital Aïn Naâdja d'Alger. Il sera enterré, au cimetière Sidi-Mohand-Amokrane à Béjaïa. Son dernier billet Ce voleur qui publié le jour de son assassinat fera le tour de la presse mondiale. Car ce fut le dernier écrit de Mesmar j'ha : une lettre d'adieu et un message prémonitoire.
Saïd Mekbel était de ceux qui dérangeaient tout autant certains cercles que les islamistes par sa plume et ses opinions, à l'instar de Tahar Djaout, Smaïl Yefseh, Matoub Lounès... D'ailleurs Saïd Mekebel (dit Mekbel) a été l'un des chroniqueurs satiriques les plus lus à travers le pays, il s'est fait connaître sous le le pseudonyme Mesmar Dj'ha.
Pour les dix-huit ans de sa disparition, une commémoration est organisée au cimetière Sidi-Mohamed-Amokrane de Béjaïa où il a été inhumé.
Said Mekbel est née dans cette même ville un 25 mars 1940. Issu d'une famille modeste, d'un père marin, il a été l'aîné de quatre enfants.
À 10 ans, il entre à l'école militaire de Miliana, puis à l'école des cadets de Koléa. Il poursuit ses études à Aix-en-Provence à l'école militaire où il y passe son bac. Sa réussite au concours d'entrée à Saint-Cyr coïncide avec l'indépendance de l'Algérie, mais il rentre définitivement au pays le 26 janvier 1963. En mai 1963, il occupe le poste d'attaché d'administration à la Direction de l'énergie et des carburants, participe, aux côtés de Belaïd Abdesselam et de Sid-Ahmed Ghozali (futurs chefs de gouvernement), aux négociations franco-algériennes sur le pétrole. Mais attiré par le journalisme, il fera ses premières armes à Alger Républicain où il est critique de cinéma. Il démissionne de son poste à la Direction de l'énergie et des carburants pour devenir journaliste à plein temps à partir de mai 1964. Sur les conseils d'Henri Alleg, alors directeur de publication, il participe à la chronique satirique de L'Ogre ouverte à tous les journalistes du quotidien, qu'il reprendra ensuite sous le nom d'El Ghoul, au même moment il crée sa propre chronique... Mesmar Djeha (signée Saïd Mekbel). Il reste à Alger Républicain jusqu'au 19 juin 1965 date de la prise de pouvoir de Houari Boumediene coïncidant avec l'interdiction du journal à paraître. En octobre 1965, il sera recruté par l'EGA (Sonelgaz).
En 1969, concours d'entrée à l'Enita (Ecole nationale d'ingénieurs et de techniciens algériens, école militaire).
En 1974, il obtient le diplôme d'ingénieur électromécanicien, spécialisé en mécanique des fluides. 1974-1975, professeur d'écoulement des fluides compressibles au centre de Ben Aknoun et conférencier technique à l'école technique de Blida.
1975-1976 il fait une année à l'école des applications du gaz à Paris.
Il poursuivra ses études à la faculté des sciences d'Alger et obtient son doctorat d'ingénieur en mécanique des fluides qu'il soutient en 1978, puis sera nommé ingénieur chef de Région, dans les années 80 il sera professeur associé à l'école polytechnique d'El Harrach et membre du jury d'examen de l'IAP de Boumerdès, période durant laquelle, en amateur, il s'adonnera à la photo et montera son laboratoire chez lui. En 1989, à l'appel d'anciens d'Alger Républicain, il reprend la plume pour faire renaître la chronique d'El Ghoul, qu'il accompagnera souvent de ses propres caricatures, sans pour autant quitter Sonelgaz, au sein de laquelle il sera nommé ingénieur assistant à la direction du transport gaz, il sera contacté par Djillali Liabés pour intégrer l'Institut des études de stratégie globale de Aïn Ouessara. Il participe au journal satirique El Manchar. En 1991, il quitte Alger Républicain. avec une équipe de journalistes qui créent en septembre de la même année le Matin où il réapparaît avec Mesmar j'ha, qu'il décide de planter en haut à droite de la 24. En avril 92, Il crée son propre bimensuel satirique Baroud qu'il arrête après une dizaine de numéros suite à des problèmes administratifs. En 1993, il collabore à l'hebdomadaire Ruptures. En septembre il sera nommé directeur de la publication du quotidien le Matin puis en décembre à Sonelgaz, il sera promu ingénieur expert à la direction du transport gaz.
Janvier 1994, menacée de mort à deus reprises, sa femme quitte l'Algérie pour se réfugier en France, Saïd échappe à un premier attentat le 8 mars 1994 à la sortie de son domicile. Mais le 3 décembre 1994, il est de nouveau victime d'un attentat dans un restaurant proche du siège du journal le Matin à Hussein Dey. Touché de deux balles à la tête, Said succombera à ses blessures le lendemain à l'hôpital Aïn Naâdja d'Alger. Il sera enterré, au cimetière Sidi-Mohand-Amokrane à Béjaïa. Son dernier billet Ce voleur qui publié le jour de son assassinat fera le tour de la presse mondiale. Car ce fut le dernier écrit de Mesmar j'ha : une lettre d'adieu et un message prémonitoire.


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