Les femmes victimes de violence en Algérie se comptent par milliers, elles sont environ 8500 à avoir subi l'oukase de l'homme en 2012. Ce constat a été relevé hier à Alger lors d'une journée de sensibilisation contre les violences à l'égard des femmes organisée à l'hôtel Hilton par l'association Rachda (Rassemblement Contre la Hogra et pour les Droits des Algériennes) et ce, à l'occasion de la Journée Internationale de la Femme. Selon Mme Dalila Aoudj, présidente de Rachda, qui cite les services de polices judiciaires, ce chiffre de 8500 femmes battues traduit une hausse de « 426 % durant les huit premiers mois de l'année 2012 ».Dalila Aoudj estime que la violence existe également sous forme « légale », en ce sens qu'elle « est structurée par des lois ». Et de déplorer « l'insuffisance » des amendements de 2005 sur le Code de la famille. Mme Messoudène, commissaire divisionnaire, chargée de l'enfance et du dossier des femmes au niveau de la Direction générale de la sureté nationale (DGSN) confime le chiffre avancé par la présidente de Rachda, tout en donnant davantage de détails. Selon elle « en 2012 il a été enregistré 8748 cas de femmes victimes de toutes formes de violence. La violence physique vient en tête avec 6446 cas, puis les mauvais traitements (1928 cas), les violences sexuelles (294 cas), le harcèlement sexuel (43 cas) et l'inceste (5 cas). « Même des femmes majeures ont subi l'inceste » soutient la commissaire divisionnaire. Elle relève toutefois que par rapport à 2011, le nombre des femmes battues a « diminué de 3% environ », cela est peut-être dû aux campagnes de sensibilisation » a-t-elle suggéré. Quant aux auteurs des agressions sur les femmes leur nombre est évalué à 9016 par la DGSN. « La violence est pratiquée surtout sur la voie publique, elle est le fait de gens étrangers à la victime (le voisinage, le quartier, les collègues de travail » précise Mme Messaoudène. Et de noter « 46 % de ces violences se manifestent en dehors de la famille ». La violence qui s'exprime à l'intérieur de la famille, est quant à elle, majoritairement, le fait des époux ( soit 23 %) qui prennent ainsi la tête du peloton. Mais on notera cette surprenante violence « ascendante » laquelle « prend de l'ampleur ». Les fils qui violentent leur maman représentent 7%. Ils sont suivis des frères qui violentent les sœurs (5%), puis par les oncles et les cousins (13 %). Les pères contre leur fille (0, 6%), les amants (relations entre amis femme et homme, 3%), les fiancés (O, 32), « ils leur donnent une tannée avant de les épouser » ironise Mme Messaoudène. « Depuis au moins les dix dernières années, le dossier de la violence contre les femmes est pris en charge sérieusement par les services de police » assure la commissaire divisionnaire. Et d'ajouter « il y a une prise de conscience de la part des femmes, avant elles souffraient en silence, maintenant elles font des plaintes, qui sont consignées, puis transférées vers la justice ». Intervenant sur la problématique du harcèlement sexuel au travail, Mme Soumia Salhi, syndicaliste à l'UGTA et militante féministe, a appelé les autorités à protéger les témoins dans les affaires d'harcellement sexuel. « Nous demandons d'une façon urgente » à « prendre des dispositions qui protègent les témoins contre les sanctions éventuelles au niveau professionnel » a-t-elle lancé. La Pr F. Merah, du service de médecine légale du CHU de Béni Messous a donné d'autres indications sur les femmes battues en exploitant les données recueillies auprès de son établissement. Selon elle en 2012 « La violence conjugale représente 28% de cas par rapport au nombre de Victime de CBV examinées au sein de notre Service ». « La majorité des victimes ont un âge situé entre 21 et 45 ans soit 68% des cas avec une moyenne d'âge de 35 ans et des extrêmes de 19ans et 66ans » a-t-elle dit. Et d'ajouter « les 2/3 des victimes sont sans profession" précisant que "le niveau socio économique bas est un facteur prépondérant ». Mais Mme Merah note que même les femmes universitaires et autres cadres sont victimes de violence. Le mois de carême, le ramadhan est la période propice du déchainement de la violence a-t-on également noté. "Les principales causes de la violence sont la consommation de drogue, de l'alcool, les troubles psychologiques, les difficultés financières, l'infidélité et les Problèmes sexuels » a-t-on relevé encore. Le Pr Merah estime que beaucoup d'époux violents « sont malades et ont besoin d'être pris en charge ». Et de préciser « il peut y avoir également des femmes malades, qui provoquent la violence de leur mari » dans tous les cas il faut une prise en charge" a-t-elle conclu. Les femmes victimes de violence en Algérie se comptent par milliers, elles sont environ 8500 à avoir subi l'oukase de l'homme en 2012. Ce constat a été relevé hier à Alger lors d'une journée de sensibilisation contre les violences à l'égard des femmes organisée à l'hôtel Hilton par l'association Rachda (Rassemblement Contre la Hogra et pour les Droits des Algériennes) et ce, à l'occasion de la Journée Internationale de la Femme. Selon Mme Dalila Aoudj, présidente de Rachda, qui cite les services de polices judiciaires, ce chiffre de 8500 femmes battues traduit une hausse de « 426 % durant les huit premiers mois de l'année 2012 ».Dalila Aoudj estime que la violence existe également sous forme « légale », en ce sens qu'elle « est structurée par des lois ». Et de déplorer « l'insuffisance » des amendements de 2005 sur le Code de la famille. Mme Messoudène, commissaire divisionnaire, chargée de l'enfance et du dossier des femmes au niveau de la Direction générale de la sureté nationale (DGSN) confime le chiffre avancé par la présidente de Rachda, tout en donnant davantage de détails. Selon elle « en 2012 il a été enregistré 8748 cas de femmes victimes de toutes formes de violence. La violence physique vient en tête avec 6446 cas, puis les mauvais traitements (1928 cas), les violences sexuelles (294 cas), le harcèlement sexuel (43 cas) et l'inceste (5 cas). « Même des femmes majeures ont subi l'inceste » soutient la commissaire divisionnaire. Elle relève toutefois que par rapport à 2011, le nombre des femmes battues a « diminué de 3% environ », cela est peut-être dû aux campagnes de sensibilisation » a-t-elle suggéré. Quant aux auteurs des agressions sur les femmes leur nombre est évalué à 9016 par la DGSN. « La violence est pratiquée surtout sur la voie publique, elle est le fait de gens étrangers à la victime (le voisinage, le quartier, les collègues de travail » précise Mme Messaoudène. Et de noter « 46 % de ces violences se manifestent en dehors de la famille ». La violence qui s'exprime à l'intérieur de la famille, est quant à elle, majoritairement, le fait des époux ( soit 23 %) qui prennent ainsi la tête du peloton. Mais on notera cette surprenante violence « ascendante » laquelle « prend de l'ampleur ». Les fils qui violentent leur maman représentent 7%. Ils sont suivis des frères qui violentent les sœurs (5%), puis par les oncles et les cousins (13 %). Les pères contre leur fille (0, 6%), les amants (relations entre amis femme et homme, 3%), les fiancés (O, 32), « ils leur donnent une tannée avant de les épouser » ironise Mme Messaoudène. « Depuis au moins les dix dernières années, le dossier de la violence contre les femmes est pris en charge sérieusement par les services de police » assure la commissaire divisionnaire. Et d'ajouter « il y a une prise de conscience de la part des femmes, avant elles souffraient en silence, maintenant elles font des plaintes, qui sont consignées, puis transférées vers la justice ». Intervenant sur la problématique du harcèlement sexuel au travail, Mme Soumia Salhi, syndicaliste à l'UGTA et militante féministe, a appelé les autorités à protéger les témoins dans les affaires d'harcellement sexuel. « Nous demandons d'une façon urgente » à « prendre des dispositions qui protègent les témoins contre les sanctions éventuelles au niveau professionnel » a-t-elle lancé. La Pr F. Merah, du service de médecine légale du CHU de Béni Messous a donné d'autres indications sur les femmes battues en exploitant les données recueillies auprès de son établissement. Selon elle en 2012 « La violence conjugale représente 28% de cas par rapport au nombre de Victime de CBV examinées au sein de notre Service ». « La majorité des victimes ont un âge situé entre 21 et 45 ans soit 68% des cas avec une moyenne d'âge de 35 ans et des extrêmes de 19ans et 66ans » a-t-elle dit. Et d'ajouter « les 2/3 des victimes sont sans profession" précisant que "le niveau socio économique bas est un facteur prépondérant ». Mais Mme Merah note que même les femmes universitaires et autres cadres sont victimes de violence. Le mois de carême, le ramadhan est la période propice du déchainement de la violence a-t-on également noté. "Les principales causes de la violence sont la consommation de drogue, de l'alcool, les troubles psychologiques, les difficultés financières, l'infidélité et les Problèmes sexuels » a-t-on relevé encore. Le Pr Merah estime que beaucoup d'époux violents « sont malades et ont besoin d'être pris en charge ». Et de préciser « il peut y avoir également des femmes malades, qui provoquent la violence de leur mari » dans tous les cas il faut une prise en charge" a-t-elle conclu.