Au cœur des fournaises du complexe sidérurgique ArcelorMittal d'El-Hadjar (Annaba), les travailleurs ont su créer une tradition liée à la rupture du jeûne qui leur permet de vivre des moments très conviviaux et de reprendre de l'énergie pour poursuivre leur travail particulièrement éreintant. Au cœur des fournaises du complexe sidérurgique ArcelorMittal d'El-Hadjar (Annaba), les travailleurs ont su créer une tradition liée à la rupture du jeûne qui leur permet de vivre des moments très conviviaux et de reprendre de l'énergie pour poursuivre leur travail particulièrement éreintant. Ces hommes ont su développer, au cours des 50 dernières années, des pratiques de partage puisées des profondes valeurs sociales de solidarité et de fraternité où la chaleur humaine "rafraîchit" des ateliers où la température oscille entre 600 et 1.700 degrés Celsius. Ali Sadkaoui, qui a passé 30 ans dans la zone chaude qui comprend notamment le haut fourneau, affirme que beaucoup de travailleurs partis à la retraite "ont aujourd'hui la nostalgie de revivre les moments forts de partage et de joie qu'ils savaient instaurer pendant les ultimes minutes précédant la rupture du jeûne et qui leur faisaient oublier les conditions difficiles de travail". Que ce soit dans les unités de la fonderie, dans le haut fourneau, au laminoir ou aux aciéries, la même ambiance règne parmi les travailleurs qui ne relâchent pas pour autant leur vigilance ni le sens de discipline, soutient le même travailleur. Trois équipes travaillant chacune huit heures, avec une demi-heure de pause, se relayent pendant les 24 heures. La première équipe (mais il existe un roulement) est considérée par certains comme "privilégiée" car elle commence à 5h30 et termine le travail à 13h30. C'est la seconde équipe qui la remplace qui se trouve obligée de rompre le jeune sur le site car son travail ne prend fin qu'à 21h30. Même si l'administration du complexe met un restaurant à la disposition des travailleurs pour prendre leur f'tour, certains travailleurs, parmi ceux qui sont concernés par la coulée de fonte ou assurant le contrôle des températures ne peuvent pas s'éloigner de leurs postes de travail. Qu'à cela ne tienne ! Des espaces tout près de ces postes, avec tables, chaises et nappes en papier, sont "aménagés" par les travailleurs avec ce qu'il faut pour chauffer ou maintenir frais les aliments. "La chorba, le bourek annabi, le café et le thé font toujours partie du menu nécessaire pour reprendre de l'énergie", assure le jeune Nounou, technicien fraîchement recruté. Les travailleurs des laminoirs, eux, peuvent "ajuster" le moment de repos de la journée avec l'heure du f'tour pour se regrouper autour d'une longue table pour plus de 20 personnes échangeant divers plats faits maisons. Ils en profitent aussi pour accomplir toutes les prières de la journée que la contrainte des postes de travail empêche d'effectuer à temps. Les travailleurs du haut fourneau où la température frise les 1.700 degrés sont les plus éprouvés pendant le jeûne. Certains, frôlant la déshydratation, se voient parfois obligés de prendre un peu d'eau de crainte pour leur santé, reconnaît Mabrouk un "ancien" qui explique que les fondeurs du haut fourneau sont obligés de prendre le f'tour à tour de rôle et d'une manière "très expéditive" pour ne pas perturber le processus de fonte. Les travailleurs du complexe perçoivent, en fonction de leurs rotations, une prime de f'tour de 600 DA et une autre, dite du s'hour, de 150 DA. Juste de quoi acheter un peu de zlabia, plaisante Mabrouk. Ces hommes ont su développer, au cours des 50 dernières années, des pratiques de partage puisées des profondes valeurs sociales de solidarité et de fraternité où la chaleur humaine "rafraîchit" des ateliers où la température oscille entre 600 et 1.700 degrés Celsius. Ali Sadkaoui, qui a passé 30 ans dans la zone chaude qui comprend notamment le haut fourneau, affirme que beaucoup de travailleurs partis à la retraite "ont aujourd'hui la nostalgie de revivre les moments forts de partage et de joie qu'ils savaient instaurer pendant les ultimes minutes précédant la rupture du jeûne et qui leur faisaient oublier les conditions difficiles de travail". Que ce soit dans les unités de la fonderie, dans le haut fourneau, au laminoir ou aux aciéries, la même ambiance règne parmi les travailleurs qui ne relâchent pas pour autant leur vigilance ni le sens de discipline, soutient le même travailleur. Trois équipes travaillant chacune huit heures, avec une demi-heure de pause, se relayent pendant les 24 heures. La première équipe (mais il existe un roulement) est considérée par certains comme "privilégiée" car elle commence à 5h30 et termine le travail à 13h30. C'est la seconde équipe qui la remplace qui se trouve obligée de rompre le jeune sur le site car son travail ne prend fin qu'à 21h30. Même si l'administration du complexe met un restaurant à la disposition des travailleurs pour prendre leur f'tour, certains travailleurs, parmi ceux qui sont concernés par la coulée de fonte ou assurant le contrôle des températures ne peuvent pas s'éloigner de leurs postes de travail. Qu'à cela ne tienne ! Des espaces tout près de ces postes, avec tables, chaises et nappes en papier, sont "aménagés" par les travailleurs avec ce qu'il faut pour chauffer ou maintenir frais les aliments. "La chorba, le bourek annabi, le café et le thé font toujours partie du menu nécessaire pour reprendre de l'énergie", assure le jeune Nounou, technicien fraîchement recruté. Les travailleurs des laminoirs, eux, peuvent "ajuster" le moment de repos de la journée avec l'heure du f'tour pour se regrouper autour d'une longue table pour plus de 20 personnes échangeant divers plats faits maisons. Ils en profitent aussi pour accomplir toutes les prières de la journée que la contrainte des postes de travail empêche d'effectuer à temps. Les travailleurs du haut fourneau où la température frise les 1.700 degrés sont les plus éprouvés pendant le jeûne. Certains, frôlant la déshydratation, se voient parfois obligés de prendre un peu d'eau de crainte pour leur santé, reconnaît Mabrouk un "ancien" qui explique que les fondeurs du haut fourneau sont obligés de prendre le f'tour à tour de rôle et d'une manière "très expéditive" pour ne pas perturber le processus de fonte. Les travailleurs du complexe perçoivent, en fonction de leurs rotations, une prime de f'tour de 600 DA et une autre, dite du s'hour, de 150 DA. Juste de quoi acheter un peu de zlabia, plaisante Mabrouk.