L'horreur au large de Lampedusa, petite île située au sud de la Sicile en Italie. Jeudi matin, une embarcation, à bord de laquelle se trouvaient quelque 500 personnes, originaires d'Erythrée et de Somalie, a fait naufrage. L'horreur au large de Lampedusa, petite île située au sud de la Sicile en Italie. Jeudi matin, une embarcation, à bord de laquelle se trouvaient quelque 500 personnes, originaires d'Erythrée et de Somalie, a fait naufrage. Vendredi, 111 corps ont été retrouvés sur un total estimé de 300 à 360 morts. L'Europe s'émeut et se sent plus que jamais concernée par ces drames qui surviennent de manière récurrente le long de ses côtes. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a annoncé hier que son pays devrait porter à l'ordre du jour du Conseil européen des 24 et 25 octobre la question de l'immigration, après le drame de Lampedusa, qui sera discuté dès mardi à Luxembourg par les ministres européens de l'Intérieur. "La Méditerranée ne peut pas rester un immense cimetière à ciel ouvert. Il faut agir", a déclaré Fabius, lors du Grand rendez-vous d'Europe 1, i-Télé, Le Monde. "Il est très possible que le président de la République porte cela à l'ordre du jour du prochain Conseil européen. (...) Je n'exclus pas que François Hollande exige cela au prochain Conseil qui a lieu au mois d'octobre", a affirmé Laurent Fabius. Mardi, le drame sera à l'ordre du jour du Conseil européen des ministres des Affaires intérieures à Luxembourg, à la demande de l'Italie et de la France, a-t-il dit. "Les chefs d'Etat doivent traduire leur indignation en faits et en actes", a-t-il poursuivi, précisant que l'action se résumait en trois mots : "Développement, contrôle, sanctions". Renforcer l'aide au développement des pays pauvres à l'origine des migrations, mieux contrôler les flux en renforçant le budget de Frontex, et sanctionner les passeurs "qui se font des fortunes sur la mort des gens", sont les trois objectifs, selon Laurent Fabius. A Lampedusa, la mer agitée sans doute à l'origine du naufrage empêche désormais la recherche des corps de dizaines de migrants encore prisonniers de l'épave. Pour l'heure un peu plus de 110 naufragés ont été retrouvés, mais ils sont peut-être le double au fond de la mer. Un plongeur parle de dizaines de corps empilés. Une des solutions envisagées serait de remonter toute l'épave. "Je sais qu'en tant que citoyens de Lampedusa nous avons déjà fait ce que nous devions faire. Nous l'avons fait avec plaisir et nous allons continuer à le faire pour aider ces gens. Lampedusa est une petite île sur la mer où tout le monde peut trouver une place pour se reposer. Nous sommes là pour tout le monde, les Syriens, les Tunisiens, les Grecs, les Turcs, nous sommes là pour ça, c'est notre histoire" raconte un jeune insulaire. Pendant ce temps, le flux de clandestins qui tentent de traverser la Méditerranée ne tarit pas. 60 Syriens ont été secourus jeudi soir par un navire de commerce au large de la Sicile. Quant aux victimes du naufrage, le Premier ministre italien leur a accordé la nationalité italienne à titre posthume. Le phénomène de l'immigration de masse n'a rien de nouveau. Depuis plusieurs dizaines d'années, les pays d'Europe du Sud, Italie et Espagne particulièrement, sont forcés d'accueillir tous les ans des milliers de personnes, parfois des familles entières, aspirant à une vie meilleure. Ces images remontent aux années 90 et déjà à l'époque l'Europe de l'Est et l'Afrique étaient les points de départ privilégiés des migrants fuyant la dictature, la persécution ou la pauvreté. En vingt ans selon différents calculs, entre 17.000 et 20.000 personnes seraient mortes sur les routes de l'immigration. Et pour ceux qui mettent le pied sur le sol européen, c'est souvent ruinés par leur traversée et sans aucun repère culturel qu'ils abordent leur nouvelle vie. Pour beaucoup, très dure est la chute. Les vagues d'immigration augmentent avec les évènements politiques violents, comme le Printemps arabe ces deux dernières années. Par la force des choses, l'Algérie est devenue depuis quelques mois la destination de centaines, voire de milliers de ressortissants africains venus de différents pays du Sahel et de Syrie en proie à une guerre civile. Les différents quartiers des grandes villes du pays, ou même dans les petites bourgades les plus éloignées accueillent un grand nombreux de ces "clandestins", fuyant les affres des combats ou tout simplement des conditions socio-économiques difficiles. A son corps défendant, l'Algérie est touchée, elle aussi, par le phénomène qui a pris une ampleur considérable en Algérie, celui des "harraga" ( ceux qui brûlent les frontières), ces jeunes qui risquent leur vie sur des embarcations de fortune pour gagner l'Europe. Chaque année des centaines de ces jeunes Algériens sont interpellés sur les côtes algériennes, notamment près des plages proches d'Annaba, devenues les principales zones d'embarquement vers la Sardaigne. Les autorités font état de milliers d'arrestations de harraga qui sont aussitôt traduit devant les tribunaux. On ne connaît ni le nombre de ceux qui parviennent à destination, ni, évidemment, celui de ceux qui périssent. Le phénomène s'amplifie d'année en année, malgré la loi qui réprime cette manière de "quitter" le pays. Les autorités sont impuissantes face à ce fléau à défaut d'offrir une alternative aux jeunes, à savoir du travail et une vie à la mesure de leurs espoirs. Vendredi, 111 corps ont été retrouvés sur un total estimé de 300 à 360 morts. L'Europe s'émeut et se sent plus que jamais concernée par ces drames qui surviennent de manière récurrente le long de ses côtes. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a annoncé hier que son pays devrait porter à l'ordre du jour du Conseil européen des 24 et 25 octobre la question de l'immigration, après le drame de Lampedusa, qui sera discuté dès mardi à Luxembourg par les ministres européens de l'Intérieur. "La Méditerranée ne peut pas rester un immense cimetière à ciel ouvert. Il faut agir", a déclaré Fabius, lors du Grand rendez-vous d'Europe 1, i-Télé, Le Monde. "Il est très possible que le président de la République porte cela à l'ordre du jour du prochain Conseil européen. (...) Je n'exclus pas que François Hollande exige cela au prochain Conseil qui a lieu au mois d'octobre", a affirmé Laurent Fabius. Mardi, le drame sera à l'ordre du jour du Conseil européen des ministres des Affaires intérieures à Luxembourg, à la demande de l'Italie et de la France, a-t-il dit. "Les chefs d'Etat doivent traduire leur indignation en faits et en actes", a-t-il poursuivi, précisant que l'action se résumait en trois mots : "Développement, contrôle, sanctions". Renforcer l'aide au développement des pays pauvres à l'origine des migrations, mieux contrôler les flux en renforçant le budget de Frontex, et sanctionner les passeurs "qui se font des fortunes sur la mort des gens", sont les trois objectifs, selon Laurent Fabius. A Lampedusa, la mer agitée sans doute à l'origine du naufrage empêche désormais la recherche des corps de dizaines de migrants encore prisonniers de l'épave. Pour l'heure un peu plus de 110 naufragés ont été retrouvés, mais ils sont peut-être le double au fond de la mer. Un plongeur parle de dizaines de corps empilés. Une des solutions envisagées serait de remonter toute l'épave. "Je sais qu'en tant que citoyens de Lampedusa nous avons déjà fait ce que nous devions faire. Nous l'avons fait avec plaisir et nous allons continuer à le faire pour aider ces gens. Lampedusa est une petite île sur la mer où tout le monde peut trouver une place pour se reposer. Nous sommes là pour tout le monde, les Syriens, les Tunisiens, les Grecs, les Turcs, nous sommes là pour ça, c'est notre histoire" raconte un jeune insulaire. Pendant ce temps, le flux de clandestins qui tentent de traverser la Méditerranée ne tarit pas. 60 Syriens ont été secourus jeudi soir par un navire de commerce au large de la Sicile. Quant aux victimes du naufrage, le Premier ministre italien leur a accordé la nationalité italienne à titre posthume. Le phénomène de l'immigration de masse n'a rien de nouveau. Depuis plusieurs dizaines d'années, les pays d'Europe du Sud, Italie et Espagne particulièrement, sont forcés d'accueillir tous les ans des milliers de personnes, parfois des familles entières, aspirant à une vie meilleure. Ces images remontent aux années 90 et déjà à l'époque l'Europe de l'Est et l'Afrique étaient les points de départ privilégiés des migrants fuyant la dictature, la persécution ou la pauvreté. En vingt ans selon différents calculs, entre 17.000 et 20.000 personnes seraient mortes sur les routes de l'immigration. Et pour ceux qui mettent le pied sur le sol européen, c'est souvent ruinés par leur traversée et sans aucun repère culturel qu'ils abordent leur nouvelle vie. Pour beaucoup, très dure est la chute. Les vagues d'immigration augmentent avec les évènements politiques violents, comme le Printemps arabe ces deux dernières années. Par la force des choses, l'Algérie est devenue depuis quelques mois la destination de centaines, voire de milliers de ressortissants africains venus de différents pays du Sahel et de Syrie en proie à une guerre civile. Les différents quartiers des grandes villes du pays, ou même dans les petites bourgades les plus éloignées accueillent un grand nombreux de ces "clandestins", fuyant les affres des combats ou tout simplement des conditions socio-économiques difficiles. A son corps défendant, l'Algérie est touchée, elle aussi, par le phénomène qui a pris une ampleur considérable en Algérie, celui des "harraga" ( ceux qui brûlent les frontières), ces jeunes qui risquent leur vie sur des embarcations de fortune pour gagner l'Europe. Chaque année des centaines de ces jeunes Algériens sont interpellés sur les côtes algériennes, notamment près des plages proches d'Annaba, devenues les principales zones d'embarquement vers la Sardaigne. Les autorités font état de milliers d'arrestations de harraga qui sont aussitôt traduit devant les tribunaux. On ne connaît ni le nombre de ceux qui parviennent à destination, ni, évidemment, celui de ceux qui périssent. Le phénomène s'amplifie d'année en année, malgré la loi qui réprime cette manière de "quitter" le pays. Les autorités sont impuissantes face à ce fléau à défaut d'offrir une alternative aux jeunes, à savoir du travail et une vie à la mesure de leurs espoirs.