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Les pourparlers sur le Premier ministre suspendus sine die
Tunisie, consensus autour d'un nom
Publié dans Le Midi Libre le 06 - 11 - 2013

Les pourparlers entre les islamistes tunisiens au pouvoir et leurs opposants ont échoué lundi soir et ont été suspendus sine die faute d'accord sur le prochain Premier ministre, aggravant encore une profonde crise politique nourrie par les violences jihadistes.
Les pourparlers entre les islamistes tunisiens au pouvoir et leurs opposants ont échoué lundi soir et ont été suspendus sine die faute d'accord sur le prochain Premier ministre, aggravant encore une profonde crise politique nourrie par les violences jihadistes.
"Nous avons décidé de suspendre le dialogue national jusqu'à ce qu'il y ait un terrain favorable à sa réussite", a déclaré le secrétaire général de l'UGTT, Houcine Abassi."Nous ne sommes pas arrivés à un consensus sur la personnalité qui dirigera le gouvernement, nous avons essayé de résoudre les difficultés mais il n'y a pas eu de consensus", a-t-il ajouté.
Ces négociations sur l'identité du prochain Premier ministre, un indépendant pour conduire le pays jusqu'aux prochaines élections, étaient censées s'achever samedi mais faute d'accord les négociations se sont prolongées, sans aboutir, lundi.Les deux camps ont bataillé pour s'imposer: les islamistes d'Ennahda et leur allié laïc Ettakatol insistant sur Ahmed Mestiri, 88 ans, et l'essentiel de l'opposition sur Mohamed Ennaceur, 79 ans, deux vétérans déjà ministres à l'époque du père de l'indépendance Habib Bourguiba.
"Nous ne voyons pas d'alternative à Ahmed Mestiri", a souligné Rached Ghannouchi, chef d'Ennahda, après l'échec des négociations. L'opposition, qui refuse M. Mestiri jugé trop vieux et trop faible, a dit avoir proposé d'autres solutions, notamment la candidature d'un ex-ministre de la Défense, Abdelkarim Zbidi, refusée par le président Moncef Marzouki, un allié.
"La troïka (coalition au pouvoir, ndlr), notamment Ennahda, ont fait échouer le dialogue. Ils cherchent par tous les moyens à rester au pouvoir", a martelé Hamma Hammami un des représentants de la coalition d'opposition Front de salut national.Selon lui, les détracteurs d'Ennahda vont désormais mener "des discussions pour prendre les mesures qui s'imposent".
Coup d'Etat parlementaire
Ces pourparlers visaient à sortir la Tunisie de la profonde impasse dans laquelle elle est plongée depuis l'assassinat le 25 juillet d'un député d'opposition attribué à la mouvance jihadiste. Le Premier ministre Ali Larayedh avait promis fin octobre de laisser sa place à condition que l'ensemble du calendrier de ce "dialogue national" soit respecté.
Outre la désignation d'un nouveau chef de gouvernement et de son cabinet, ces négociations devaient aboutir à l'adoption d'une législation et d'un calendrier électoraux ainsi que le lancement de la procédure d'adoption de la Constitution, en cours d'élaboration depuis deux ans. Mais ces différents dossiers ont d'ores et déjà pris du retard: les membres de la future commission électorale n'ont pas été élus samedi comme prévu en raison d'un problème de procédure et le travail sur la législation régissant les élections, censée être adoptée le 9 novembre, n'a pas commencé.
Lundi après-midi, des élus d'opposition ont aussi accusé Ennahda de multiplier les amendements au règlement intérieur de l'Assemblée nationale constituante pour retirer aux opposants leurs armes parlementaires. "Nous sommes face à un coup d'Etat parlementaire", a dénoncé le député Mongi
Rahoui lors d'une conférence de presse.
Sentant les négociations très mal engagées, le quotidien La Presse avait fustigé dans son édition de lundi "un dialogue de sourds dans lequel chacun tire la couverture à lui".
Après trois mois de disputes et moult reports, les pourparlers ont débuté le 25 octobre mais depuis aucune décision consensuelle concrète n'a été mise en œuvre. Sur le front sécuritaire, la présidence a annoncé dimanche le prolongement de huit mois, jusqu'à fin juin 2014, de l'état d'urgence en vigueur depuis la révolution ayant renversé le régime de Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011.
Une telle extension témoigne de la menace accrue, le chef de l'Etat, Moncef Marzouki, n'ayant prorogé l'état d'urgence depuis 18 mois que par tranches de un à trois mois. Pour la première fois depuis la révolution, des attaques attribuées aux jihadistes ont ciblé la semaine dernière deux sites touristiques. L'un a été visé par un attentat suicide qui n'a pas fait de victime et l'autre par une tentative déjouée à temps.
Durant le seul mois d'octobre, neuf gendarmes et policiers ont été tués dans des affrontements.
Arrivés au pouvoir en octobre 2011, les islamistes ont été considérablement affaiblis par la multiplication des crises politiques, les assassinats de deux opposants, les heurts avec les jihadistes, les faiblesses de l'économie et les polémiques sur leurs tentatives supposées "d'islamiser" la société ou de juguler la liberté d'expression.
"Nous avons décidé de suspendre le dialogue national jusqu'à ce qu'il y ait un terrain favorable à sa réussite", a déclaré le secrétaire général de l'UGTT, Houcine Abassi."Nous ne sommes pas arrivés à un consensus sur la personnalité qui dirigera le gouvernement, nous avons essayé de résoudre les difficultés mais il n'y a pas eu de consensus", a-t-il ajouté.
Ces négociations sur l'identité du prochain Premier ministre, un indépendant pour conduire le pays jusqu'aux prochaines élections, étaient censées s'achever samedi mais faute d'accord les négociations se sont prolongées, sans aboutir, lundi.Les deux camps ont bataillé pour s'imposer: les islamistes d'Ennahda et leur allié laïc Ettakatol insistant sur Ahmed Mestiri, 88 ans, et l'essentiel de l'opposition sur Mohamed Ennaceur, 79 ans, deux vétérans déjà ministres à l'époque du père de l'indépendance Habib Bourguiba.
"Nous ne voyons pas d'alternative à Ahmed Mestiri", a souligné Rached Ghannouchi, chef d'Ennahda, après l'échec des négociations. L'opposition, qui refuse M. Mestiri jugé trop vieux et trop faible, a dit avoir proposé d'autres solutions, notamment la candidature d'un ex-ministre de la Défense, Abdelkarim Zbidi, refusée par le président Moncef Marzouki, un allié.
"La troïka (coalition au pouvoir, ndlr), notamment Ennahda, ont fait échouer le dialogue. Ils cherchent par tous les moyens à rester au pouvoir", a martelé Hamma Hammami un des représentants de la coalition d'opposition Front de salut national.Selon lui, les détracteurs d'Ennahda vont désormais mener "des discussions pour prendre les mesures qui s'imposent".
Coup d'Etat parlementaire
Ces pourparlers visaient à sortir la Tunisie de la profonde impasse dans laquelle elle est plongée depuis l'assassinat le 25 juillet d'un député d'opposition attribué à la mouvance jihadiste. Le Premier ministre Ali Larayedh avait promis fin octobre de laisser sa place à condition que l'ensemble du calendrier de ce "dialogue national" soit respecté.
Outre la désignation d'un nouveau chef de gouvernement et de son cabinet, ces négociations devaient aboutir à l'adoption d'une législation et d'un calendrier électoraux ainsi que le lancement de la procédure d'adoption de la Constitution, en cours d'élaboration depuis deux ans. Mais ces différents dossiers ont d'ores et déjà pris du retard: les membres de la future commission électorale n'ont pas été élus samedi comme prévu en raison d'un problème de procédure et le travail sur la législation régissant les élections, censée être adoptée le 9 novembre, n'a pas commencé.
Lundi après-midi, des élus d'opposition ont aussi accusé Ennahda de multiplier les amendements au règlement intérieur de l'Assemblée nationale constituante pour retirer aux opposants leurs armes parlementaires. "Nous sommes face à un coup d'Etat parlementaire", a dénoncé le député Mongi
Rahoui lors d'une conférence de presse.
Sentant les négociations très mal engagées, le quotidien La Presse avait fustigé dans son édition de lundi "un dialogue de sourds dans lequel chacun tire la couverture à lui".
Après trois mois de disputes et moult reports, les pourparlers ont débuté le 25 octobre mais depuis aucune décision consensuelle concrète n'a été mise en œuvre. Sur le front sécuritaire, la présidence a annoncé dimanche le prolongement de huit mois, jusqu'à fin juin 2014, de l'état d'urgence en vigueur depuis la révolution ayant renversé le régime de Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011.
Une telle extension témoigne de la menace accrue, le chef de l'Etat, Moncef Marzouki, n'ayant prorogé l'état d'urgence depuis 18 mois que par tranches de un à trois mois. Pour la première fois depuis la révolution, des attaques attribuées aux jihadistes ont ciblé la semaine dernière deux sites touristiques. L'un a été visé par un attentat suicide qui n'a pas fait de victime et l'autre par une tentative déjouée à temps.
Durant le seul mois d'octobre, neuf gendarmes et policiers ont été tués dans des affrontements.
Arrivés au pouvoir en octobre 2011, les islamistes ont été considérablement affaiblis par la multiplication des crises politiques, les assassinats de deux opposants, les heurts avec les jihadistes, les faiblesses de l'économie et les polémiques sur leurs tentatives supposées "d'islamiser" la société ou de juguler la liberté d'expression.


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