Il y a 50 ans le président américain John Fidgérald Kennedy était assassiné à Dallas alors qu'il effectuait une visite dans cette ville qu'on a surnommé la cité de la mort. 35e Président des Etats-Unis, 46 ans, dont la figure et le mythe sont toujours auréolés de fascination, tombait il y a 50 ans sous les balles de Lee Harvey Oswald, 24 ans, selon l'enquête officielle encore âprement contestée. Il y a 50 ans le président américain John Fidgérald Kennedy était assassiné à Dallas alors qu'il effectuait une visite dans cette ville qu'on a surnommé la cité de la mort. 35e Président des Etats-Unis, 46 ans, dont la figure et le mythe sont toujours auréolés de fascination, tombait il y a 50 ans sous les balles de Lee Harvey Oswald, 24 ans, selon l'enquête officielle encore âprement contestée. Pour trois quarts des Américains, JFK restera dans l'histoire comme un président "remarquable", en première position d'une liste des dirigeants américains depuis Dwight Eisenhower (1953-1961), selon un sondage Gallup publié vendredi. Né dans une famille riche et influente de Boston (Est), John F. Kennedy, plus jeune président élu et premier président catholique, n'a pu terminer son premier mandat commencé en 1961. Ce dernier a été marqué, notamment, par la Guerre froide et la crise des missiles, la déroute de la Baie des Cochons et le programme Apollo pour envoyer un Américain sur la Lune. Mais le mythe Kennedy, toujours vivace, doit aussi au style moderne répercuté par la télévision qui commençait alors à triompher, et au charme de son épouse Jackie. L'annonce et les images de la mort du président dans une limousine décapotable, Jackie en tailleur Chanel rose à ses côtés, font toujours partie de la mémoire collective mondiale. Assassinat de JFK : la théorie du complot Avec le cinquantième anniversaire de la mort de JFK, assassiné à Dallas le 22 novembre 1963, une multitude de nouveaux livres sont publiés aux Etats-Unis et en France. L'un d'eux est écrit par Edward Jay Epstein, premier à avoir enquêté sur les explications officielles de l'assassinat. Il publie The JFK Assassination Diary : My Search for Answers to the Mystery of the Century (Le carnet de l'assassinat de JFK : ma quête de réponses au mystère du siècle) récit de ses apartés avec les membres de la Commission Warren. Michael Wolff de USA Today l'a rencontré. Aujourd'hui, le journaliste, que le public français a (re)découvert avec l'affaire DSK (pour lui, l'ex-patron du FMI est victime d'un "complot" des services secrets français – même s'il n'écrit jamais directement le mot), est parfois contesté pour ses positions. Sur son site, on y observe un homme attiré par les "zones d'ombres" autour des grands scandales contemporains, frôlant parfois le "conspirationnisme". A propos du 11 Septembre, par exemple, il affirme qu'al-Qaida n'est pas l'unique auteur des attentats : "Tous les chemins ne mènent pas au même endroit." Il n'empêche, sur l'assassinat de John F. Kennedy, Michael Wolff le rappelle, Epstein est le premier à avoir enquêté. Avant la publication de son livre Le rapport Epstein (Inquest) en 1966, les médias nationaux n'avaient mené "aucune investigation exhaustive" sur les conclusions de la Commission Warren. Les médias se sont mis à douter, pour le meilleur et pour le pire – les journaux nationaux se sont précipités sur la thèse de la Nouvelle Orléans jusqu'à son effondrement dans "l'ignominie et le déshonneur" En démontant une à une les failles de la commission Warren, Inquest a ouvert grand la porte aux théories conspirationnistes, jusqu'aux plus absurdes. En quelque sorte, conclut Michael Wolff, il est l'homme qui a donné naissance au "business moderne du complot". Il était "recherché pour trahison" juste avant son assassinat Le prospectus, distribué à environ 75.000 exemplaires autour de Dallas les jours qui ont précédé la visite du président Kennedy le 22 novembre 1963, accuse Kennedy d'une série d'infractions, qui vont d'être "laxiste" avec le communisme, à "nommer des anti-chrétiens au pouvoir fédéra l" jusqu'à mentir au peuple américain sur sa vie privée. Le général Edwin A. Walker, un Texan qui avait servi durant la Seconde Guerre mondiale et la guerre de Corée, avait démissionné de son poste à l'armée après qu'une enquête ordonnée par Kennedy avait démontré qu'il avait violé la "loi Hatch qui interdit aux employés fédéraux de s'engager dans une activité politique pendant leur travail", en distribuant des écrits de la Society John Birch Society (une association conservatrice, NdT) à ses troupes. Walker avait déménagé à Dallas et était devenu un leader d'extrême droite dans la ville. L'ex-général avait mené l'opposition à l'inscription de James Meredith à l'université du Mississippi en 1962 (symbole de la lutte pour les droits civiques, il est devenu le premier étudiant noir-américain de l'université du Mississippi, jusqu'alors réservée aux étudiants blancs) et avait échoué à briguer le poste de gouverneur du Texas. Après l'assassinat de JFK, l'organisation de Walker a été brièvement soupçonnée, et l'enquête de la Commission Warren est remontée de ces prospectus jusqu'à Robert Surrey, l'assistant de Warren. Surrey avait supervisé la distribution des documents dans les jours qui avaient précédé l'arrivée de JFK, les membres de l'organisation de Walker, agissant en son nom, les avaient posé sous les essuie-glaces et dans les présentoirs à journaux. Le groupe de Walker a été disculpé en ce qui concerne l'assassinat, mais la Commission Warre a soulevé une coïncidence bizarre. Le 10 avril 1963, Walker était assis à son bureau, chez lui, quand une balle tirée de l'extérieur de la maison a raté sa tête.Selon le témoignage de Marina Oswald (l'épouse de Lee Harvey Oswald, NdT), que la Commission a trouvé convaincant, Lee Harvey Oswald avait soigneusement planifié et exécuté cette tentative d'assassinat, des mois avant d'assassiner le président des Etats-Unis, le 22 novembre La fausse note qui résonne encore Quand les Etats-Unis ont enterré John Fitzgerald Kennedy – on commémorera les 50 ans de sa mort le 22 novembre – les quatre jours de célébration se sont terminés par un morceau de clairon. Alors que le cercueil de JFK venait d'être placé dans la tombe, le sergent Keith Clark, qui jouait ce jour-là, a entamé sa partition et... a fait une fausse note. Lui, dont le Washington Post fait le portrait, c'était le meilleur musicien, celui qui jouait "pour toutes les cérémonies importantes", témoigne un ancien clairon de l'armée de l'air. Quand Clark a appris la mort de Kennedy, il s'est préparé, il est même allé se faire couper les cheveux. Et puis il a attendu qu'on l'appelle. Le coup de téléphone n'est venu qu'à 2h30 du matin, le jour même des funérailles. Les organisateurs avaient oublié de prévoir un clairon. La faute à "la pression, le froid et l'attente", Clark – qui "n'a jamais loupé une note" confie sa fille – en fera une ce jour-là et elle résonne encore aujourd'hui, même après sa mort en 2002. Il vivra cette expérience comme un échec. Pourtant, selon James Swanson, auteur américain dont le nouvel ouvrage, Ends of days, détaille l'assassinat de JFK, cette note brisée restera parmi "les sons et les images" les plus "mémorables" des funérailles. Il écrit : "Cette fausse note était en quelque sorte le symbole de ce que signifiait ce week-end pour le peuple américain. C'est comme un cri humain. C'est comme si le joueur de clairon pleurait... C'était une in parfaite pour ces quatre jours. Que s'est-il passé à bord d'Air Force One après l'assassinat de John F. Kennedy ? Lyndon B. Johnson prête serment à bord d'Air Force One sur le tarmac à Dallas, 98 minutes après l'assassinat de Kennedy. Cecil W. Stoughton via Wikimedia Commons.Dans Esquire, Chris Jones raconte les heures qui suivent l'assassinat de John F. Kennedy à bord d'Air Force One, ce 22 novembre 1963. Le journaliste commence son récit avec le commandant de bord dévorant son sandwich à 12h30, lorsque la radio à bord crachote, quelqu'un du convoi présidentiel aurait été blessé. Puis le message tombe, clair : le Président Kennedy vient d'être tué par balles.Une heure plus tard, le vice-Président Lyndon B. Johnson prend place à bord d'Air Force One, et appelle le procureur général, Robert Kennedy. Les deux hommes se détestent, la course à l'investiture de 1960 a laissé des traces. Johnson lui demande s'il doit prêter serment sur le champ, et quels sont les mots qu'il doit prononcer. Silence. Kennedy lui répond qu'il se renseigne et qu'il le rappelle.Ce que les deux hommes se diront ensuite est controversé, aucun enregistrement n'a été retrouvé. Selon Johnson, Kennedy lui a annoncé qu'il devait prêter serment à Dallas. Ce que démentira Kennedy. JFK, dans son cercueil, est embarqué à bord d'Air Force One à 14h14, suivi par son épouse, choquée de voir Johnson à bord. Un quart-d'heure plus tard, 98 minutes seulement après la mort de JFK, le 36e Président des Etats-Unis prête serment devant Jackie Kennedy, sa robe rose tachée des morceaux de cervelle de son mari – elle refuse de se changer: "Je veux qu'ils voient ce qu'ils ont fait à Jack." La scène est immortalisée par le photographe Cecil Stoughton. Pendant tout le vol, Jackie Kennedy restera assise derrière le cercueil, dans un mutisme total. Pour trois quarts des Américains, JFK restera dans l'histoire comme un président "remarquable", en première position d'une liste des dirigeants américains depuis Dwight Eisenhower (1953-1961), selon un sondage Gallup publié vendredi. Né dans une famille riche et influente de Boston (Est), John F. Kennedy, plus jeune président élu et premier président catholique, n'a pu terminer son premier mandat commencé en 1961. Ce dernier a été marqué, notamment, par la Guerre froide et la crise des missiles, la déroute de la Baie des Cochons et le programme Apollo pour envoyer un Américain sur la Lune. Mais le mythe Kennedy, toujours vivace, doit aussi au style moderne répercuté par la télévision qui commençait alors à triompher, et au charme de son épouse Jackie. L'annonce et les images de la mort du président dans une limousine décapotable, Jackie en tailleur Chanel rose à ses côtés, font toujours partie de la mémoire collective mondiale. Assassinat de JFK : la théorie du complot Avec le cinquantième anniversaire de la mort de JFK, assassiné à Dallas le 22 novembre 1963, une multitude de nouveaux livres sont publiés aux Etats-Unis et en France. L'un d'eux est écrit par Edward Jay Epstein, premier à avoir enquêté sur les explications officielles de l'assassinat. Il publie The JFK Assassination Diary : My Search for Answers to the Mystery of the Century (Le carnet de l'assassinat de JFK : ma quête de réponses au mystère du siècle) récit de ses apartés avec les membres de la Commission Warren. Michael Wolff de USA Today l'a rencontré. Aujourd'hui, le journaliste, que le public français a (re)découvert avec l'affaire DSK (pour lui, l'ex-patron du FMI est victime d'un "complot" des services secrets français – même s'il n'écrit jamais directement le mot), est parfois contesté pour ses positions. Sur son site, on y observe un homme attiré par les "zones d'ombres" autour des grands scandales contemporains, frôlant parfois le "conspirationnisme". A propos du 11 Septembre, par exemple, il affirme qu'al-Qaida n'est pas l'unique auteur des attentats : "Tous les chemins ne mènent pas au même endroit." Il n'empêche, sur l'assassinat de John F. Kennedy, Michael Wolff le rappelle, Epstein est le premier à avoir enquêté. Avant la publication de son livre Le rapport Epstein (Inquest) en 1966, les médias nationaux n'avaient mené "aucune investigation exhaustive" sur les conclusions de la Commission Warren. Les médias se sont mis à douter, pour le meilleur et pour le pire – les journaux nationaux se sont précipités sur la thèse de la Nouvelle Orléans jusqu'à son effondrement dans "l'ignominie et le déshonneur" En démontant une à une les failles de la commission Warren, Inquest a ouvert grand la porte aux théories conspirationnistes, jusqu'aux plus absurdes. En quelque sorte, conclut Michael Wolff, il est l'homme qui a donné naissance au "business moderne du complot". Il était "recherché pour trahison" juste avant son assassinat Le prospectus, distribué à environ 75.000 exemplaires autour de Dallas les jours qui ont précédé la visite du président Kennedy le 22 novembre 1963, accuse Kennedy d'une série d'infractions, qui vont d'être "laxiste" avec le communisme, à "nommer des anti-chrétiens au pouvoir fédéra l" jusqu'à mentir au peuple américain sur sa vie privée. Le général Edwin A. Walker, un Texan qui avait servi durant la Seconde Guerre mondiale et la guerre de Corée, avait démissionné de son poste à l'armée après qu'une enquête ordonnée par Kennedy avait démontré qu'il avait violé la "loi Hatch qui interdit aux employés fédéraux de s'engager dans une activité politique pendant leur travail", en distribuant des écrits de la Society John Birch Society (une association conservatrice, NdT) à ses troupes. Walker avait déménagé à Dallas et était devenu un leader d'extrême droite dans la ville. L'ex-général avait mené l'opposition à l'inscription de James Meredith à l'université du Mississippi en 1962 (symbole de la lutte pour les droits civiques, il est devenu le premier étudiant noir-américain de l'université du Mississippi, jusqu'alors réservée aux étudiants blancs) et avait échoué à briguer le poste de gouverneur du Texas. Après l'assassinat de JFK, l'organisation de Walker a été brièvement soupçonnée, et l'enquête de la Commission Warren est remontée de ces prospectus jusqu'à Robert Surrey, l'assistant de Warren. Surrey avait supervisé la distribution des documents dans les jours qui avaient précédé l'arrivée de JFK, les membres de l'organisation de Walker, agissant en son nom, les avaient posé sous les essuie-glaces et dans les présentoirs à journaux. Le groupe de Walker a été disculpé en ce qui concerne l'assassinat, mais la Commission Warre a soulevé une coïncidence bizarre. Le 10 avril 1963, Walker était assis à son bureau, chez lui, quand une balle tirée de l'extérieur de la maison a raté sa tête.Selon le témoignage de Marina Oswald (l'épouse de Lee Harvey Oswald, NdT), que la Commission a trouvé convaincant, Lee Harvey Oswald avait soigneusement planifié et exécuté cette tentative d'assassinat, des mois avant d'assassiner le président des Etats-Unis, le 22 novembre La fausse note qui résonne encore Quand les Etats-Unis ont enterré John Fitzgerald Kennedy – on commémorera les 50 ans de sa mort le 22 novembre – les quatre jours de célébration se sont terminés par un morceau de clairon. Alors que le cercueil de JFK venait d'être placé dans la tombe, le sergent Keith Clark, qui jouait ce jour-là, a entamé sa partition et... a fait une fausse note. Lui, dont le Washington Post fait le portrait, c'était le meilleur musicien, celui qui jouait "pour toutes les cérémonies importantes", témoigne un ancien clairon de l'armée de l'air. Quand Clark a appris la mort de Kennedy, il s'est préparé, il est même allé se faire couper les cheveux. Et puis il a attendu qu'on l'appelle. Le coup de téléphone n'est venu qu'à 2h30 du matin, le jour même des funérailles. Les organisateurs avaient oublié de prévoir un clairon. La faute à "la pression, le froid et l'attente", Clark – qui "n'a jamais loupé une note" confie sa fille – en fera une ce jour-là et elle résonne encore aujourd'hui, même après sa mort en 2002. Il vivra cette expérience comme un échec. Pourtant, selon James Swanson, auteur américain dont le nouvel ouvrage, Ends of days, détaille l'assassinat de JFK, cette note brisée restera parmi "les sons et les images" les plus "mémorables" des funérailles. Il écrit : "Cette fausse note était en quelque sorte le symbole de ce que signifiait ce week-end pour le peuple américain. C'est comme un cri humain. C'est comme si le joueur de clairon pleurait... C'était une in parfaite pour ces quatre jours. Que s'est-il passé à bord d'Air Force One après l'assassinat de John F. Kennedy ? Lyndon B. Johnson prête serment à bord d'Air Force One sur le tarmac à Dallas, 98 minutes après l'assassinat de Kennedy. Cecil W. Stoughton via Wikimedia Commons.Dans Esquire, Chris Jones raconte les heures qui suivent l'assassinat de John F. Kennedy à bord d'Air Force One, ce 22 novembre 1963. Le journaliste commence son récit avec le commandant de bord dévorant son sandwich à 12h30, lorsque la radio à bord crachote, quelqu'un du convoi présidentiel aurait été blessé. Puis le message tombe, clair : le Président Kennedy vient d'être tué par balles.Une heure plus tard, le vice-Président Lyndon B. Johnson prend place à bord d'Air Force One, et appelle le procureur général, Robert Kennedy. Les deux hommes se détestent, la course à l'investiture de 1960 a laissé des traces. Johnson lui demande s'il doit prêter serment sur le champ, et quels sont les mots qu'il doit prononcer. Silence. Kennedy lui répond qu'il se renseigne et qu'il le rappelle.Ce que les deux hommes se diront ensuite est controversé, aucun enregistrement n'a été retrouvé. Selon Johnson, Kennedy lui a annoncé qu'il devait prêter serment à Dallas. Ce que démentira Kennedy. JFK, dans son cercueil, est embarqué à bord d'Air Force One à 14h14, suivi par son épouse, choquée de voir Johnson à bord. Un quart-d'heure plus tard, 98 minutes seulement après la mort de JFK, le 36e Président des Etats-Unis prête serment devant Jackie Kennedy, sa robe rose tachée des morceaux de cervelle de son mari – elle refuse de se changer: "Je veux qu'ils voient ce qu'ils ont fait à Jack." La scène est immortalisée par le photographe Cecil Stoughton. Pendant tout le vol, Jackie Kennedy restera assise derrière le cercueil, dans un mutisme total.