L'écrivain Dany Laferrière a été élu à l'Académie française. À 60 ans, le romancier québécois d'origine haïtienne est le plus jeune Immortel de l'histoire et fait la fierté du Canada et d'Haïti. L'écrivain Dany Laferrière a été élu à l'Académie française. À 60 ans, le romancier québécois d'origine haïtienne est le plus jeune Immortel de l'histoire et fait la fierté du Canada et d'Haïti. "J'ai couché hier soir mortel, je me suis réveillé Immortel". C'est par ces mots que l'écrivain Dany Laferrière a réagi à l'annonce de son élection à l'Académie française. Ce romancier canadien né en Haïti en 1953 va désormais occuper le fauteuil 2, laissé vacant par l'auteur d'origine argentine Hector Bianciotti, décédé en juin 2012. Un fauteuil symbolique, qui fut aussi celui de Montesquieu et d'Alexandre Dumas fils, dont le père le général Dumas était lui aussi originaire d'Haïti, de Jérémie au sud de l'île. Très honoré d'avoir été élu, Dany Laferrière a expliqué qu'il ne comptait pas être un académicien fantôme, mais qu'il souhaitait participer activement à la vie de l'institution. "J'espère y apporter aussi quelques mots de notre langue savoureuse d'Haïti et du Québec", s'est-il ainsi enthousiasmé lors d'un entretien sur Radio-Canada. La nouvelle de son entrée au sein de l'Académie française a bien entendu déclenché une avalanche de félicitations depuis sa terre natale. Le président haïtien Michel Martelly a félicité son compatriote sur son compte twitter : "Dany, Haïti est fière de vous ! C'est avec beaucoup de joie et de fierté que je salue l'élection de Dany Laferrière à l'Académie française !". Dans la presse du pays, les journalistes se sont aussi empressés de rendre hommage à ce nouveau héros national. "La nouvelle de l'élection de Dany Laferrière à l'Académie française a explosé comme une grenade. Un geste ô combien historique, qui vient de nous remettre sur la carte du monde", a ainsi écrit avec émotion Dieulermesson Petit Frère dans le quotidien Le Nouvelliste. "Avec 13 voix sur 23, il devient jusqu'à aujourd'hui, après Léopold Sédar Senghor, le poète-président, le deuxième Noir ou plutôt le deuxième descendant d'Africain à rentrer dans cette prestigieuse institution de trois siècles et plus." Ce journaliste profite également de l'occasion pour lancer un avertissement aux autorités haïtiennes. Selon lui, le gouvernement ne doit pas oublier que "les hommes de plume" sont essentiels à la démocratie et pour faire avancer le pays : "Cet événement doit au moins nous servir de prétexte pour nous porter à remettre les pendules à l'heure. À nous prendre au sérieux. À faire de la culture notre carte de visite. À croire aux choses de l'esprit. Question d'inventer un avenir aux jeunes". "Un Québécois universel et Immortel" Si aujourd'hui Dany Laferrière est encensé par Haïti, il fut une époque où l'écrivain avait dû fuir son pays et le régime de Jean-Claude Duvalier. En 1976, après l'assassinat de l'un de ses amis journalistes par les tristement célèbres "tontons macoutes" à la solde du dictateur, l'auteur fit ses valises pour Montréal. Même si son attachement pour la terre de ses ancêtres ne s'est jamais éteint, c'est au Canada que Dany Laferrière a connu le succès à partir des années 80 avec des romans très autobiographiques comme "Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer" (1985), "Cette grenade dans la main du jeune nègre est-elle une arme ou un fruit ?" (1993) ou encore L'énigme du retour (Prix Médicis en 2009), qui raconte son retour en Haïti après la mort de son père, exilé lui aussi. Vivant désormais entre ses deux pays, Dany Laferrière est un personnage incontournable de la scène culturelle canadienne. "Cette prestigieuse élection vient une fois de plus mettre en lumière l'incroyable talent des artistes québécois et leur rayonnement à l'étranger", a ainsi commenté la Première ministre du Québec, Pauline Marois. Les journaux de la Belle Province ont aussi mis en lumière ce beau symbole d'intégration et de rapprochement culturel. "Qu'un autre devenu un des nôtres, sans renier son âme haïtienne ou diluer sa nord-américanité, soit admis au cénacle des défenseurs de la langue française, en dit long sur l'homme", note ainsi Lise Ravary dans le Journal de Montréal, tout en félicitant ce "Québécois universel et Immortel". La journaliste de Radio-Canada Sophie Langlois juge pour sa part qu'il s'agit d'une excellente nouvelle pour le Québec, mais surtout pour Haïti, touché il y a trois ans par un tremblement de terre meurtrier : "Aujourd'hui, ce n'est pas un séisme qui frappe Haïti, mais un ouragan de bonheur (...) Une page d'histoire s'écrit. Bravo Dany. Tu es une fierté et une inspiration pour les Haïtiens, les Noirs, tous ceux qui aiment, les mots, la vie". "J'ai couché hier soir mortel, je me suis réveillé Immortel". C'est par ces mots que l'écrivain Dany Laferrière a réagi à l'annonce de son élection à l'Académie française. Ce romancier canadien né en Haïti en 1953 va désormais occuper le fauteuil 2, laissé vacant par l'auteur d'origine argentine Hector Bianciotti, décédé en juin 2012. Un fauteuil symbolique, qui fut aussi celui de Montesquieu et d'Alexandre Dumas fils, dont le père le général Dumas était lui aussi originaire d'Haïti, de Jérémie au sud de l'île. Très honoré d'avoir été élu, Dany Laferrière a expliqué qu'il ne comptait pas être un académicien fantôme, mais qu'il souhaitait participer activement à la vie de l'institution. "J'espère y apporter aussi quelques mots de notre langue savoureuse d'Haïti et du Québec", s'est-il ainsi enthousiasmé lors d'un entretien sur Radio-Canada. La nouvelle de son entrée au sein de l'Académie française a bien entendu déclenché une avalanche de félicitations depuis sa terre natale. Le président haïtien Michel Martelly a félicité son compatriote sur son compte twitter : "Dany, Haïti est fière de vous ! C'est avec beaucoup de joie et de fierté que je salue l'élection de Dany Laferrière à l'Académie française !". Dans la presse du pays, les journalistes se sont aussi empressés de rendre hommage à ce nouveau héros national. "La nouvelle de l'élection de Dany Laferrière à l'Académie française a explosé comme une grenade. Un geste ô combien historique, qui vient de nous remettre sur la carte du monde", a ainsi écrit avec émotion Dieulermesson Petit Frère dans le quotidien Le Nouvelliste. "Avec 13 voix sur 23, il devient jusqu'à aujourd'hui, après Léopold Sédar Senghor, le poète-président, le deuxième Noir ou plutôt le deuxième descendant d'Africain à rentrer dans cette prestigieuse institution de trois siècles et plus." Ce journaliste profite également de l'occasion pour lancer un avertissement aux autorités haïtiennes. Selon lui, le gouvernement ne doit pas oublier que "les hommes de plume" sont essentiels à la démocratie et pour faire avancer le pays : "Cet événement doit au moins nous servir de prétexte pour nous porter à remettre les pendules à l'heure. À nous prendre au sérieux. À faire de la culture notre carte de visite. À croire aux choses de l'esprit. Question d'inventer un avenir aux jeunes". "Un Québécois universel et Immortel" Si aujourd'hui Dany Laferrière est encensé par Haïti, il fut une époque où l'écrivain avait dû fuir son pays et le régime de Jean-Claude Duvalier. En 1976, après l'assassinat de l'un de ses amis journalistes par les tristement célèbres "tontons macoutes" à la solde du dictateur, l'auteur fit ses valises pour Montréal. Même si son attachement pour la terre de ses ancêtres ne s'est jamais éteint, c'est au Canada que Dany Laferrière a connu le succès à partir des années 80 avec des romans très autobiographiques comme "Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer" (1985), "Cette grenade dans la main du jeune nègre est-elle une arme ou un fruit ?" (1993) ou encore L'énigme du retour (Prix Médicis en 2009), qui raconte son retour en Haïti après la mort de son père, exilé lui aussi. Vivant désormais entre ses deux pays, Dany Laferrière est un personnage incontournable de la scène culturelle canadienne. "Cette prestigieuse élection vient une fois de plus mettre en lumière l'incroyable talent des artistes québécois et leur rayonnement à l'étranger", a ainsi commenté la Première ministre du Québec, Pauline Marois. Les journaux de la Belle Province ont aussi mis en lumière ce beau symbole d'intégration et de rapprochement culturel. "Qu'un autre devenu un des nôtres, sans renier son âme haïtienne ou diluer sa nord-américanité, soit admis au cénacle des défenseurs de la langue française, en dit long sur l'homme", note ainsi Lise Ravary dans le Journal de Montréal, tout en félicitant ce "Québécois universel et Immortel". La journaliste de Radio-Canada Sophie Langlois juge pour sa part qu'il s'agit d'une excellente nouvelle pour le Québec, mais surtout pour Haïti, touché il y a trois ans par un tremblement de terre meurtrier : "Aujourd'hui, ce n'est pas un séisme qui frappe Haïti, mais un ouragan de bonheur (...) Une page d'histoire s'écrit. Bravo Dany. Tu es une fierté et une inspiration pour les Haïtiens, les Noirs, tous ceux qui aiment, les mots, la vie".