Croissance mondiale, réforme du FMI, évasion fiscale, programme de soutien de la Fed à l'économie américaine et santé économique des pays émergents... Les ministres des finances et les banquiers centraux du G20 ont achevé leurs discussions, dimanche 23 février, à Sydney, en Australie. Croissance mondiale, réforme du FMI, évasion fiscale, programme de soutien de la Fed à l'économie américaine et santé économique des pays émergents... Les ministres des finances et les banquiers centraux du G20 ont achevé leurs discussions, dimanche 23 février, à Sydney, en Australie. Appliquer la réforme du FMI au plus vite A l'issue de la réunion, les représentants des vingt principales économies du monde ont regretté « profondément » que les réformes sur les quotas et la gouvernance du Fonds monétaire international (FMI), décidées en 2010, n'aient toujours pas été mises en œuvre. "Nous engageons les Etats-Unis à le faire avant notre prochaine réunion en avril", ont-ils indiqué dans le communiqué final. L'accord de 2010 prévoit un doublement du capital du fonds (les quote-parts) et une redistribution de l'actionnariat au profit des pays émergents, alors que l'institution est contrôlée depuis ses origines par les Etats-Unis et l'Europe. Mais la réforme est bloquée par le Congrès américain. Un objectif mondial de croissance chiffré ? Les pays du G20 se sont fixés pour objectif de doper la croissance de 2 % supplémentaires au cours des cinq prochaines années. Pour augmenter de 2 points la croissance par rapport à la tendance actuelle, les pays s'engagent à "développer des politiques ambitieuses mais réalistes", ont indiqué les membres du G20. Le trésorier australien Joe Hockey avait manifesté sa volonté que les pays se fixent un objectif de croissance mondiale chiffré, mais la proposition avait été accueillie avec tiédeur par l'Allemagne, et aussi par l'Inde. "Il est important pour nous tous d'être plus ambitieux et de faire ce qui est nécessaire", mais les politiques de croissance "sont des batailles politiques intérieures et nous devons chacun livrer notre propre bataille", a déclaré le gouverneur de la banque centrale indienne Raghuram Rajan au quotidien économique Australian Financial Review. Des avancées dans la lutte contre l'évasion fiscale La coopération fiscale entre les grands pays et la lutte contre l'évasion pratiquée par les multinationales étaient également au menu des discussions de dimanche. Le G20 devait franchir une nouvelle étape en approuvant la norme d'échange automatique de données fiscales conçue par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et que plus de 42 pays se sont engagés à appliquer. Cette norme "change la donne", a estimé le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria. Elle va "renforcer la coopération fiscale internationale, placer les gouvernements sur un pied d'égalité lorsqu'ils cherchent à protéger l'intégrité de leur système de taxation et [permettre] la lutte contre l'évasion fiscale". "La mondialisation du système financier a rendu de plus en plus simple d'avoir et de gérer des investissements hors de son pays de résidence", a rappelé le secrétaire général de l'OCDE. La mise en place de l'échange automatique de données fiscales, qui va plus loin que des coopérations reposant sur la bonne volonté des pays concernés, a été élevée au rang de priorité lors du dernier sommet du G20 en 2013 à Saint-Pétersbourg, et doit démarrer à la fin de 2015. Cette norme obligera les administrations fiscales des pays qui l'adoptent à livrer toutes les informations à leur disposition sur les actifs financiers détenus chez eux par des personnes ou des entités non résidentes. Elle couvre les dépôts bancaires, les intérêts et les plus-values, et s'appuie sur le principe du "bénéficiaire ultime et réel", de manière à empêcher en théorie la fraude fiscale via des trusts et autres sociétés-écrans. La France avait insisté samedi sur la nécessité de poursuivre le chantier de la régulation financière, qui "ne doit pas être considéré comme achevé fin 2014", selon les mots du ministre de l'économie Pierre Moscovici. Il avait mis en garde contre la tentation de relâcher les efforts, maintenant que la crise financière "est derrière nous". Les pays émergents au cœur des débats Autre sujet majeur, les effets collatéraux de la sortie progressive de la Réserve fédérale américaine (Fed) de sa politique monétaire ultra-accomodante. Là aussi, a indiqué M. Hockey, les discussions sont "excellentes et détaillées". Plusieurs pays émergents ont enregistré ces derniers mois une chute de leur devise, en cause, la réduction des achats mensuels d'actifs de la Fed, qui met fin à une abondance de liquidités et les attentes d'une remontée des taux américains qui incitent les investisseurs à sortir leurs capitaux des émergents pour les rapatrier vers les Etats-Unis. Appliquer la réforme du FMI au plus vite A l'issue de la réunion, les représentants des vingt principales économies du monde ont regretté « profondément » que les réformes sur les quotas et la gouvernance du Fonds monétaire international (FMI), décidées en 2010, n'aient toujours pas été mises en œuvre. "Nous engageons les Etats-Unis à le faire avant notre prochaine réunion en avril", ont-ils indiqué dans le communiqué final. L'accord de 2010 prévoit un doublement du capital du fonds (les quote-parts) et une redistribution de l'actionnariat au profit des pays émergents, alors que l'institution est contrôlée depuis ses origines par les Etats-Unis et l'Europe. Mais la réforme est bloquée par le Congrès américain. Un objectif mondial de croissance chiffré ? Les pays du G20 se sont fixés pour objectif de doper la croissance de 2 % supplémentaires au cours des cinq prochaines années. Pour augmenter de 2 points la croissance par rapport à la tendance actuelle, les pays s'engagent à "développer des politiques ambitieuses mais réalistes", ont indiqué les membres du G20. Le trésorier australien Joe Hockey avait manifesté sa volonté que les pays se fixent un objectif de croissance mondiale chiffré, mais la proposition avait été accueillie avec tiédeur par l'Allemagne, et aussi par l'Inde. "Il est important pour nous tous d'être plus ambitieux et de faire ce qui est nécessaire", mais les politiques de croissance "sont des batailles politiques intérieures et nous devons chacun livrer notre propre bataille", a déclaré le gouverneur de la banque centrale indienne Raghuram Rajan au quotidien économique Australian Financial Review. Des avancées dans la lutte contre l'évasion fiscale La coopération fiscale entre les grands pays et la lutte contre l'évasion pratiquée par les multinationales étaient également au menu des discussions de dimanche. Le G20 devait franchir une nouvelle étape en approuvant la norme d'échange automatique de données fiscales conçue par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et que plus de 42 pays se sont engagés à appliquer. Cette norme "change la donne", a estimé le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria. Elle va "renforcer la coopération fiscale internationale, placer les gouvernements sur un pied d'égalité lorsqu'ils cherchent à protéger l'intégrité de leur système de taxation et [permettre] la lutte contre l'évasion fiscale". "La mondialisation du système financier a rendu de plus en plus simple d'avoir et de gérer des investissements hors de son pays de résidence", a rappelé le secrétaire général de l'OCDE. La mise en place de l'échange automatique de données fiscales, qui va plus loin que des coopérations reposant sur la bonne volonté des pays concernés, a été élevée au rang de priorité lors du dernier sommet du G20 en 2013 à Saint-Pétersbourg, et doit démarrer à la fin de 2015. Cette norme obligera les administrations fiscales des pays qui l'adoptent à livrer toutes les informations à leur disposition sur les actifs financiers détenus chez eux par des personnes ou des entités non résidentes. Elle couvre les dépôts bancaires, les intérêts et les plus-values, et s'appuie sur le principe du "bénéficiaire ultime et réel", de manière à empêcher en théorie la fraude fiscale via des trusts et autres sociétés-écrans. La France avait insisté samedi sur la nécessité de poursuivre le chantier de la régulation financière, qui "ne doit pas être considéré comme achevé fin 2014", selon les mots du ministre de l'économie Pierre Moscovici. Il avait mis en garde contre la tentation de relâcher les efforts, maintenant que la crise financière "est derrière nous". Les pays émergents au cœur des débats Autre sujet majeur, les effets collatéraux de la sortie progressive de la Réserve fédérale américaine (Fed) de sa politique monétaire ultra-accomodante. Là aussi, a indiqué M. Hockey, les discussions sont "excellentes et détaillées". Plusieurs pays émergents ont enregistré ces derniers mois une chute de leur devise, en cause, la réduction des achats mensuels d'actifs de la Fed, qui met fin à une abondance de liquidités et les attentes d'une remontée des taux américains qui incitent les investisseurs à sortir leurs capitaux des émergents pour les rapatrier vers les Etats-Unis.