A Sydney, les ministres des Finances et argentiers du G-20 (85% de l'économie mondiale) ont mis le cap sur les chantiers de la réforme du FMI, décidée depuis 2010 et bloquée par le Congrès américain. Cette réforme, qui prévoit un doublement du capital du Fonds (les quotes-parts) et une redistribution de l'actionnariat au profit des pays émergents, pose la problématique de la gouvernance mondiale dont le FMI, dominé par les Etats-Unis et l'Europe, est la parfaite illustration de l'iniquité d'un ordre inadapté aux mutations internationales. Le challenge de la « croissance chiffrée », fixée à 2% au cours des 5 prochaines années, est un objectif tracé par le G-20. L'Allemagne et l'Inde qui doivent livrer des « batailles politiques intérieures » pour promouvoir des programmes de croissances adaptés aux exigences nationales sont réticentes. Le « chacun pour soi » est, dans ce cas d'espèce, privilégié. Il reste le dossier brûlant de la « coopération fiscale », en matière d'évasion pratiquée par les multinationales, pour rafistoler un consensus à la peine. L'échange automatique des données fiscales prendra effet fin 2015. A Sidney, l'ombre de la crise des pays émergents, confrontés à la chute drastique de leurs devises, a soufflé fortement. En cause, les effets désastreux de la politique monétaire de la FED américaine qui ont dressé en blocs rivaux le G-20 et le G-8.