Depuis les années 70, le curcuma fait l'objet de recherches poussées, car cette racine a le grand avantage d'être à la fois anti-inflammatoire et antioxydante. Deux processus essentiels pour se prémunir de nombreux troubles dont les brûlures d'estomac, Alzheimer et certains cancers. Depuis les années 70, le curcuma fait l'objet de recherches poussées, car cette racine a le grand avantage d'être à la fois anti-inflammatoire et antioxydante. Deux processus essentiels pour se prémunir de nombreux troubles dont les brûlures d'estomac, Alzheimer et certains cancers. Origines du curcuma : Originaire d'Asie du Sud-Est, ce gingembre à la chair orangée est très prisé dans les rites religieux hindous, et par la médecine ayurvédique et chinoise. Ses pigments ont servi de teinture aux robes des bonzes et donné sa couleur jaune au curry, dont il est le principal ingrédient (jusqu'à 25 %). Parmi les 50 espèces, c'est au Curcuma longa que l'on recourt pour un usage médicinal. Il est utilisé pour ses propriétés digestives et anti-inflammatoires, et de nombreuses études sont en cours pour préciser son action sur les cancers, la maladie d'Alzheimer, la sclérose en plaques, le sida. Dans l'attente de ces résultats, rien ne vous empêche d'ajouter du curcuma à votre assiette. Sachez que pour être bien absorbé par l'organisme, il doit être dilué dans de l'huile, ou associé à du poivre (pipérine) ou de l'ananas (broméline). Contre les dommages oxydatifs On le sait aujourd'hui, les dommages oxydatifs sont responsables de nombreuses maladies, dont celle d'Alzheimer et la sclérose en plaques. Le curcuma aurait donc son rôle à jouer en prévention. Des équipes américaines ont montré que chez les animaux, la curcumine (l'un des principes actifs de l'épice) bloque l'accumulation des protéines amyloïdes qui sont responsables des déficits cognitifs de la maladie d'Alzheimer. Prévient le cancer Les études in vitro ont montré que le curcuma serait susceptible d'agir à trois niveaux : il diminuerait l'effet mutagène de certaines substances (comme celles présentes dans le tabac), faciliterait la mort prématurée des cellules en dégénérescence et aurait un effet anti-angiogénique en empêchant la vascularisation de la tumeur. En Chine, il est officiellement recommandé aux personnes à risque de cancer de l'œsophage. Améliore la digestion En stimulant le foie et en favorisant l'excrétion de la bile. Il est d'ailleurs le composant principal de l'Hépatoum®, précieux après des excès de table. En régulant l'hyperacidité, il prévient ainsi les parois de l'estomac contre les brûlures gastriques. Sa présence dans le curry n'est donc pas anodine, il vient contrebalancer l'acidité à laquelle peuvent conduire les épices « chaudes ». Enfin, il interagit avec les enzymes du foie qui sont responsables de la détoxication. Il facilite ainsi l'élimination de certains toxiques, comme l'arsenic ou ceux liés à la prise de médicament. Si vous suivez un traitement lourd, parlez-en avec votre médecin. Il calme les inflammations La médecine ayurvédique l'utilise pour soigner des arthrites, des rhumatismes, des inflammations oculaires. Des recherches ont permis de décrypter son mode d'action?: "Il n'empêche pas l'inflammation, mais la module, résume Franck Dubus, il "éteint le feu". En fait, il inhibe les enzymes, qui participent à la synthèse des substances inflammatoires. Des études cliniques prometteuses ont été conduites sur les colites ulcéreuses. Sous quelle forme l'acheter ? En poudre, le plus souvent. Même si certains maraîchers le vendent frais. Choisissez-le bio de préférence. Sous forme d'huile essentielle. Celle de Curcuma longa est utilisée pour les troubles digestifs, pour calmer les inflammations et la douleur des rhumatismes. Attention?: vérifiez bien que l'huile essentielle ne soit pas de Curcuma xanthorrhiza ou de Curcuma zeodaria (cette dernière étant toxique sur le système nerveux). Pour un usage cutané, n'oubliez pas de la mélanger à de l'huile végétale. En compléments alimentaires. Ces derniers couplent presque toujours le curcuma avec de la pipérine ou de la broméline. Comment l'utiliser ? La prise standard est de 1,5 g de poudre par jour soit la moitié d'une cuillère à thé (avec une pincée de poivre). Vous le saviez ? En inde, ses vertus anticancer sont reconnues. Les pays qui consomment du curcuma (Inde, Sri Lanka, Bangladesh, Myanmar, etc.) ont une prévalence des cancers du côlon, du sein, de la prostate et du poumon moins élevée, malgré des degrés de pollution, beaucoup plus importante que dans nos pays. Historique du curcuma Le curcuma est une plante herbacée vivace originaire du sud de l'Asie. Son rhizome séché et réduit en poudre est une épice très populaire. Le curcuma, nommé haridra en sanscrit, est un des principaux ingrédients du cari, un mélange d'épices omniprésent dans la cuisine indienne. En Asie, on a depuis longtemps découvert qu'ajouter du curcuma aux aliments permettait de conserver leur fraîcheur, leur saveur et leur valeur nutritive. Ainsi, bien avant l'époque des conservateurs synthétiques, le curcuma jouait un rôle primordial comme additif alimentaire. Son nom chinois, Jianghuang, signifie « gingembre jaune », une allusion à sa ressemblance avec le gingembre, une plante de la même famille, et à la remarquable couleur de son rhizome qu'on a utilisé comme colorant et teinture. Médecine ayurvédique La médecine ayrvédique ou médecine traditionnelle de l'Inde, de même que dans les médecines traditionnelles de la Chine, du Japon, de la Thaïlande et de l'Indonésie, le curcuma est utilisé pour stimuler la digestion, notamment parce qu'il augmente la sécrétion biliaire. En fait, ces propriétés sont universellement reconnues, si bien que le rhizome est commercialisé dans le monde entier. Au cours des dernières décennies, on a isolé, dans les rhizomes du curcuma, des substances auxquelles on a donné le nom de curcuminoïdes (la curcumine constitue environ 90 % de ces composés). Il s'agit d'antioxydants très puissants, qui pourraient expliquer un certain nombre des indications médicinales traditionnelles de cette plante, notamment pour le traitement de divers troubles inflammatoires dont les douleurs rhumatismales ou menstruelles. En Asie et en Inde, il est également utilisé de façon topique pour accélérer la guérison des ulcères, des blessures ainsi que des lésions causées par la gale et l'eczéma, par exemple. Recherches sur le curcuma Dans ce domaine, la recherche est très active et les résultats de plusieurs essais cliniques sont attendus. Les chercheurs pensent que les effets antioxydants et anti-inflammatoires de la curcumine peuvent jouer un rôle dans la prévention et le traitement du cancer. Des études in vitro indiquent déjà que la curcumine inhibe la prolifération des cellules cancéreuses en agissant à divers moments de leur développement et qu'elle favorise la fabrication d'enzymes qui aident le corps à se débarrasser des cellules cancéreuses. Prévention du cancer Selon des données épidémiologiques, la prévalence de plusieurs cancers (du côlon, du sein, de la prostate et du poumon) est moins élevée dans les pays asiatiques où l'on consomme beaucoup de curcuma. En outre, de nombreuses études sur des animaux exposés à des substances carcinogènes indiquent que la curcumine pourrait prévenir plusieurs cancers (du poumon, du côlon, de l'estomac, du foie, de la peau, du sein, de l'oesophage, lymphomes et leucémie). D'un point de vue clinique, les données sont encore peu nombreuses. Elles ont été obtenues avec des groupes ne dépassant pas 25 personnes dans le meilleur des cas. Néanmoins, les résultats sont prometteurs. Ils suggèrent que la consommation de curcuma pourrait être associée à une baisse du risque de cancer chez les fumeurs. Chez des patients à risque, des doses de 1 g à 8 g de curcumine par jour pendant 3 mois sont parvenues à faire régresser certaines lésions précancéreuses. Enfin, le nombre et la taille des polypes intestinaux de personnes atteintes de polypose familiale ont diminué sous l'effet de la curcumine (480 mg, 3 fois par jour) associée à la quercétine (20 mg). Traitement du cancer Les propriétés anticancéreuses de la curcumine sont prises très au sérieux par la communauté scientifique et plusieurs essais cliniques sont en cours. Jusqu'à présent, on ne dispose que de peu de résultats, mais ils sont encourageants. Utilisée seule ou en association avec la chimiothérapie, la curcumine (8 g par jour) a permis, dans quelques cas, de stabiliser l'évolution du cancer du pancréas. Cet effet a également été observé chez des patients souffrant de cancer colorectal.. Ces études préliminaires ont toutefois confirmé ce que les études avec l'animal avait révélé : la biodisponibilité de la curcumine est très faible. Elle est peu absorbée par les intestins et la fraction absorbée est rapidement transformée par le foie et éliminée. Les quantités qui se sont révélées efficaces dans les expériences in vitro sont donc difficiles à atteindre dans l'organisme. C'est une des raisons pour laquelle les essais cliniques utilisent des doses si importantes et se focalisent sur les cancers du tube digestif où les quantités de curcumine demeurent élevées. Adjuvant aux traitements habituels du cancer. De nombreux résultats obtenus in vitro ou in vivo avec les animaux indiquent que la curcumine augmente les effets thérapeutiques de la radiothérapie et de la chimiothérapie en rendant les cellules cancéreuses plus sensibles à ces traitements. Elle pourrait aussi réduire leurs effets indésirables. Ulcères gastroduodénaux Les études in vitro et sur des animaux indiquent que le curcuma a des effets protecteurs sur la muqueuse gastrique et qu'il peut détruire ou inhiber la bactérie Helicobacter pylori, responsable de la plupart des ulcères gastriques et duodénaux D'un point de vue clinique, les études sont rares et leurs résultats encore peu concluants. Toutefois, dans l'une d'entre elles, réalisée sans placebo, le taux de guérison a été de 75 % avec des doses de 3 g de curcuma par jour durant 12 semaines. Maladies inflammatoires chroniques En Inde et en Chine, on utilise le curcuma depuis très longtemps pour ses propriétés à contrer l'inflammation. Des essais in vitro et sur des animaux ont donné des résultats positifs pour le traitement de la colite ulcéreuse, de l'arthrite rhumatoïde et de la pancréatite. Chez l'humain, les données sont encore parcellaires et il faudra attendre les résultats de plusieurs essais cliniques en cours pour se faire une idée plus exacte de son efficacité. Arthrite Comparée à des anti-inflammatoires classiques, la curcumine (1 200 mg par jour) s'est montrée aussi efficace que la phénylbutazone dans le traitement de l'arthrite rhumatoïde. Quant au curcuma, des doses de 2 g par jour pendant 6 semaines ont produit des effets comparables à l'ibuprofène (800 mg par jour) sur des personnes souffrant d'arthrose. De bons résultats ont aussi été obtenus avec de la curcumine (200 mg par jour pendant 8 mois) couplée à de la phosphatidylcholine (Meriva®) afin d'améliorer son absorption par l'organisme. Maladies inflammatoires des intestins Un extrait normalisé de curcuma a été utilisé avec succès chez des personnes souffrant du syndrome de l'intestin irritable. Les 2 doses testées, équivalentes à 72 mg et 144 mg de curcumine par jour, ont permis de réduire les symptômes et d'améliorer le confort des malades. Il est à noter qu'un essai de plus grande envergure est en cours aux Etats-Unis. Dans une autre étude avec des patients atteints de colite ulcéreuse, la curcumine à raison de 1 g 2 fois par jour, en plus du traitement habituel (sulfasalazine ou mézalamine), a limité le nombre de crises aiguës de la maladie pendant les 6 mois qu'a duré le traitement. Les manifestations cliniques ont également régressé. Ces résultats confirment ceux obtenus au cours d'un essai préliminaire qui avait également montré des effets de la curcumine sur la maladie de Crohn. Par ailleurs, le curcuma et la curcumine ont donné des résultats encourageants pour le traitement des d'oedèmes post-opératoires et de certaines inflammations de l'oeil. Usage reconnu Troubles digestifs. La Commission E et l'Organisation mondiale de la Santé reconnaissent l'efficacité des rhizomes du curcuma pour traiter la dyspepsie, c'est-à-dire des troubles digestifs, comme les maux d'estomac, les nausées, la perte d'appétit ou les sensations de lourdeur. Au cours d'un essai clinique, le curcuma, à raison de 250 mg 4 fois par jour, a été nettement plus efficace qu'un placebo pour soulager les problèmes digestifs des participants. Le curcuma est aussi utilisé pour améliorer les fonctions biliaires, qui sont souvent une des causes de la dyspepsie. Une préparation à base de chélidoine et de curcuma a été utilisée avec un certain succès sur des personnes souffrant de douleurs abdominales dans la région du foie29. La faible qualité méthodologique de cet essai et le fait que la chélidoine est aussi une plante qui stimule la vésicule biliaire rendent ces résultats difficiles à interpréter. Divers Les chercheurs s'intéressent également aux effets bénéfiques potentiels de la curcumine sur la maladie d'Alzheimer : 3 essais cliniques sont en cours. Précautions On s'intéresse de près aux effets anticancer de la curcumine, mais de hautes doses sont nécessaires. On ne connaît pas les effets à long terme de telles doses qui pourraient, dans certains cas, avoir des effets indésirables importants.Bien qu'on ne signale aucun cas d'effet indésirable lié à la consommation de curcuma ou de curcuminoïdes durant la grossesse, certains auteurs estiment qu'en raison de son emploi traditionnel pour traiter l'aménorrhée (absence de menstruations), les femmes enceintes devraient éviter de prendre de fortes doses de curcuma ou de curcuminoïdes. Contre-indications Obstructions et calculs biliaires. Si une lésion ou un calcul obstrue les voies biliaires, il est impératif de consulter un médecin avant d'entreprendre un traitement au curcuma. Effets indésirables Aucun connu aux doses habituellement utilisées. Interactions Avec des plantes ou des suppléments. Les effets du curcuma et de la curcumine peuvent s'ajouter à ceux d'autres plantes ou produits naturels ayant un effet anti-inflammatoire. Origines du curcuma : Originaire d'Asie du Sud-Est, ce gingembre à la chair orangée est très prisé dans les rites religieux hindous, et par la médecine ayurvédique et chinoise. Ses pigments ont servi de teinture aux robes des bonzes et donné sa couleur jaune au curry, dont il est le principal ingrédient (jusqu'à 25 %). Parmi les 50 espèces, c'est au Curcuma longa que l'on recourt pour un usage médicinal. Il est utilisé pour ses propriétés digestives et anti-inflammatoires, et de nombreuses études sont en cours pour préciser son action sur les cancers, la maladie d'Alzheimer, la sclérose en plaques, le sida. Dans l'attente de ces résultats, rien ne vous empêche d'ajouter du curcuma à votre assiette. Sachez que pour être bien absorbé par l'organisme, il doit être dilué dans de l'huile, ou associé à du poivre (pipérine) ou de l'ananas (broméline). Contre les dommages oxydatifs On le sait aujourd'hui, les dommages oxydatifs sont responsables de nombreuses maladies, dont celle d'Alzheimer et la sclérose en plaques. Le curcuma aurait donc son rôle à jouer en prévention. Des équipes américaines ont montré que chez les animaux, la curcumine (l'un des principes actifs de l'épice) bloque l'accumulation des protéines amyloïdes qui sont responsables des déficits cognitifs de la maladie d'Alzheimer. Prévient le cancer Les études in vitro ont montré que le curcuma serait susceptible d'agir à trois niveaux : il diminuerait l'effet mutagène de certaines substances (comme celles présentes dans le tabac), faciliterait la mort prématurée des cellules en dégénérescence et aurait un effet anti-angiogénique en empêchant la vascularisation de la tumeur. En Chine, il est officiellement recommandé aux personnes à risque de cancer de l'œsophage. Améliore la digestion En stimulant le foie et en favorisant l'excrétion de la bile. Il est d'ailleurs le composant principal de l'Hépatoum®, précieux après des excès de table. En régulant l'hyperacidité, il prévient ainsi les parois de l'estomac contre les brûlures gastriques. Sa présence dans le curry n'est donc pas anodine, il vient contrebalancer l'acidité à laquelle peuvent conduire les épices « chaudes ». Enfin, il interagit avec les enzymes du foie qui sont responsables de la détoxication. Il facilite ainsi l'élimination de certains toxiques, comme l'arsenic ou ceux liés à la prise de médicament. Si vous suivez un traitement lourd, parlez-en avec votre médecin. Il calme les inflammations La médecine ayurvédique l'utilise pour soigner des arthrites, des rhumatismes, des inflammations oculaires. Des recherches ont permis de décrypter son mode d'action?: "Il n'empêche pas l'inflammation, mais la module, résume Franck Dubus, il "éteint le feu". En fait, il inhibe les enzymes, qui participent à la synthèse des substances inflammatoires. Des études cliniques prometteuses ont été conduites sur les colites ulcéreuses. Sous quelle forme l'acheter ? En poudre, le plus souvent. Même si certains maraîchers le vendent frais. Choisissez-le bio de préférence. Sous forme d'huile essentielle. Celle de Curcuma longa est utilisée pour les troubles digestifs, pour calmer les inflammations et la douleur des rhumatismes. Attention?: vérifiez bien que l'huile essentielle ne soit pas de Curcuma xanthorrhiza ou de Curcuma zeodaria (cette dernière étant toxique sur le système nerveux). Pour un usage cutané, n'oubliez pas de la mélanger à de l'huile végétale. En compléments alimentaires. Ces derniers couplent presque toujours le curcuma avec de la pipérine ou de la broméline. Comment l'utiliser ? La prise standard est de 1,5 g de poudre par jour soit la moitié d'une cuillère à thé (avec une pincée de poivre). Vous le saviez ? En inde, ses vertus anticancer sont reconnues. Les pays qui consomment du curcuma (Inde, Sri Lanka, Bangladesh, Myanmar, etc.) ont une prévalence des cancers du côlon, du sein, de la prostate et du poumon moins élevée, malgré des degrés de pollution, beaucoup plus importante que dans nos pays. Historique du curcuma Le curcuma est une plante herbacée vivace originaire du sud de l'Asie. Son rhizome séché et réduit en poudre est une épice très populaire. Le curcuma, nommé haridra en sanscrit, est un des principaux ingrédients du cari, un mélange d'épices omniprésent dans la cuisine indienne. En Asie, on a depuis longtemps découvert qu'ajouter du curcuma aux aliments permettait de conserver leur fraîcheur, leur saveur et leur valeur nutritive. Ainsi, bien avant l'époque des conservateurs synthétiques, le curcuma jouait un rôle primordial comme additif alimentaire. Son nom chinois, Jianghuang, signifie « gingembre jaune », une allusion à sa ressemblance avec le gingembre, une plante de la même famille, et à la remarquable couleur de son rhizome qu'on a utilisé comme colorant et teinture. Médecine ayurvédique La médecine ayrvédique ou médecine traditionnelle de l'Inde, de même que dans les médecines traditionnelles de la Chine, du Japon, de la Thaïlande et de l'Indonésie, le curcuma est utilisé pour stimuler la digestion, notamment parce qu'il augmente la sécrétion biliaire. En fait, ces propriétés sont universellement reconnues, si bien que le rhizome est commercialisé dans le monde entier. Au cours des dernières décennies, on a isolé, dans les rhizomes du curcuma, des substances auxquelles on a donné le nom de curcuminoïdes (la curcumine constitue environ 90 % de ces composés). Il s'agit d'antioxydants très puissants, qui pourraient expliquer un certain nombre des indications médicinales traditionnelles de cette plante, notamment pour le traitement de divers troubles inflammatoires dont les douleurs rhumatismales ou menstruelles. En Asie et en Inde, il est également utilisé de façon topique pour accélérer la guérison des ulcères, des blessures ainsi que des lésions causées par la gale et l'eczéma, par exemple. Recherches sur le curcuma Dans ce domaine, la recherche est très active et les résultats de plusieurs essais cliniques sont attendus. Les chercheurs pensent que les effets antioxydants et anti-inflammatoires de la curcumine peuvent jouer un rôle dans la prévention et le traitement du cancer. Des études in vitro indiquent déjà que la curcumine inhibe la prolifération des cellules cancéreuses en agissant à divers moments de leur développement et qu'elle favorise la fabrication d'enzymes qui aident le corps à se débarrasser des cellules cancéreuses. Prévention du cancer Selon des données épidémiologiques, la prévalence de plusieurs cancers (du côlon, du sein, de la prostate et du poumon) est moins élevée dans les pays asiatiques où l'on consomme beaucoup de curcuma. En outre, de nombreuses études sur des animaux exposés à des substances carcinogènes indiquent que la curcumine pourrait prévenir plusieurs cancers (du poumon, du côlon, de l'estomac, du foie, de la peau, du sein, de l'oesophage, lymphomes et leucémie). D'un point de vue clinique, les données sont encore peu nombreuses. Elles ont été obtenues avec des groupes ne dépassant pas 25 personnes dans le meilleur des cas. Néanmoins, les résultats sont prometteurs. Ils suggèrent que la consommation de curcuma pourrait être associée à une baisse du risque de cancer chez les fumeurs. Chez des patients à risque, des doses de 1 g à 8 g de curcumine par jour pendant 3 mois sont parvenues à faire régresser certaines lésions précancéreuses. Enfin, le nombre et la taille des polypes intestinaux de personnes atteintes de polypose familiale ont diminué sous l'effet de la curcumine (480 mg, 3 fois par jour) associée à la quercétine (20 mg). Traitement du cancer Les propriétés anticancéreuses de la curcumine sont prises très au sérieux par la communauté scientifique et plusieurs essais cliniques sont en cours. Jusqu'à présent, on ne dispose que de peu de résultats, mais ils sont encourageants. Utilisée seule ou en association avec la chimiothérapie, la curcumine (8 g par jour) a permis, dans quelques cas, de stabiliser l'évolution du cancer du pancréas. Cet effet a également été observé chez des patients souffrant de cancer colorectal.. Ces études préliminaires ont toutefois confirmé ce que les études avec l'animal avait révélé : la biodisponibilité de la curcumine est très faible. Elle est peu absorbée par les intestins et la fraction absorbée est rapidement transformée par le foie et éliminée. Les quantités qui se sont révélées efficaces dans les expériences in vitro sont donc difficiles à atteindre dans l'organisme. C'est une des raisons pour laquelle les essais cliniques utilisent des doses si importantes et se focalisent sur les cancers du tube digestif où les quantités de curcumine demeurent élevées. Adjuvant aux traitements habituels du cancer. De nombreux résultats obtenus in vitro ou in vivo avec les animaux indiquent que la curcumine augmente les effets thérapeutiques de la radiothérapie et de la chimiothérapie en rendant les cellules cancéreuses plus sensibles à ces traitements. Elle pourrait aussi réduire leurs effets indésirables. Ulcères gastroduodénaux Les études in vitro et sur des animaux indiquent que le curcuma a des effets protecteurs sur la muqueuse gastrique et qu'il peut détruire ou inhiber la bactérie Helicobacter pylori, responsable de la plupart des ulcères gastriques et duodénaux D'un point de vue clinique, les études sont rares et leurs résultats encore peu concluants. Toutefois, dans l'une d'entre elles, réalisée sans placebo, le taux de guérison a été de 75 % avec des doses de 3 g de curcuma par jour durant 12 semaines. Maladies inflammatoires chroniques En Inde et en Chine, on utilise le curcuma depuis très longtemps pour ses propriétés à contrer l'inflammation. Des essais in vitro et sur des animaux ont donné des résultats positifs pour le traitement de la colite ulcéreuse, de l'arthrite rhumatoïde et de la pancréatite. Chez l'humain, les données sont encore parcellaires et il faudra attendre les résultats de plusieurs essais cliniques en cours pour se faire une idée plus exacte de son efficacité. Arthrite Comparée à des anti-inflammatoires classiques, la curcumine (1 200 mg par jour) s'est montrée aussi efficace que la phénylbutazone dans le traitement de l'arthrite rhumatoïde. Quant au curcuma, des doses de 2 g par jour pendant 6 semaines ont produit des effets comparables à l'ibuprofène (800 mg par jour) sur des personnes souffrant d'arthrose. De bons résultats ont aussi été obtenus avec de la curcumine (200 mg par jour pendant 8 mois) couplée à de la phosphatidylcholine (Meriva®) afin d'améliorer son absorption par l'organisme. Maladies inflammatoires des intestins Un extrait normalisé de curcuma a été utilisé avec succès chez des personnes souffrant du syndrome de l'intestin irritable. Les 2 doses testées, équivalentes à 72 mg et 144 mg de curcumine par jour, ont permis de réduire les symptômes et d'améliorer le confort des malades. Il est à noter qu'un essai de plus grande envergure est en cours aux Etats-Unis. Dans une autre étude avec des patients atteints de colite ulcéreuse, la curcumine à raison de 1 g 2 fois par jour, en plus du traitement habituel (sulfasalazine ou mézalamine), a limité le nombre de crises aiguës de la maladie pendant les 6 mois qu'a duré le traitement. Les manifestations cliniques ont également régressé. Ces résultats confirment ceux obtenus au cours d'un essai préliminaire qui avait également montré des effets de la curcumine sur la maladie de Crohn. Par ailleurs, le curcuma et la curcumine ont donné des résultats encourageants pour le traitement des d'oedèmes post-opératoires et de certaines inflammations de l'oeil. Usage reconnu Troubles digestifs. La Commission E et l'Organisation mondiale de la Santé reconnaissent l'efficacité des rhizomes du curcuma pour traiter la dyspepsie, c'est-à-dire des troubles digestifs, comme les maux d'estomac, les nausées, la perte d'appétit ou les sensations de lourdeur. Au cours d'un essai clinique, le curcuma, à raison de 250 mg 4 fois par jour, a été nettement plus efficace qu'un placebo pour soulager les problèmes digestifs des participants. Le curcuma est aussi utilisé pour améliorer les fonctions biliaires, qui sont souvent une des causes de la dyspepsie. Une préparation à base de chélidoine et de curcuma a été utilisée avec un certain succès sur des personnes souffrant de douleurs abdominales dans la région du foie29. La faible qualité méthodologique de cet essai et le fait que la chélidoine est aussi une plante qui stimule la vésicule biliaire rendent ces résultats difficiles à interpréter. Divers Les chercheurs s'intéressent également aux effets bénéfiques potentiels de la curcumine sur la maladie d'Alzheimer : 3 essais cliniques sont en cours. Précautions On s'intéresse de près aux effets anticancer de la curcumine, mais de hautes doses sont nécessaires. On ne connaît pas les effets à long terme de telles doses qui pourraient, dans certains cas, avoir des effets indésirables importants.Bien qu'on ne signale aucun cas d'effet indésirable lié à la consommation de curcuma ou de curcuminoïdes durant la grossesse, certains auteurs estiment qu'en raison de son emploi traditionnel pour traiter l'aménorrhée (absence de menstruations), les femmes enceintes devraient éviter de prendre de fortes doses de curcuma ou de curcuminoïdes. Contre-indications Obstructions et calculs biliaires. Si une lésion ou un calcul obstrue les voies biliaires, il est impératif de consulter un médecin avant d'entreprendre un traitement au curcuma. Effets indésirables Aucun connu aux doses habituellement utilisées. Interactions Avec des plantes ou des suppléments. Les effets du curcuma et de la curcumine peuvent s'ajouter à ceux d'autres plantes ou produits naturels ayant un effet anti-inflammatoire.