Comme prévu, la Banque centrale européenne (BCE) a laissé son principal taux directeur inchangé, à 0,25%. Mario Draghi, son président, a toutefois créé la surprise en présentant la « bande-annonce » de la réunion suivante de politique monétaire, prévue en juin : Comme prévu, la Banque centrale européenne (BCE) a laissé son principal taux directeur inchangé, à 0,25%. Mario Draghi, son président, a toutefois créé la surprise en présentant la « bande-annonce » de la réunion suivante de politique monétaire, prévue en juin : le Conseil des gouverneurs de la BCE est « à l'aise pour agir la prochaine fois », a-t-il déclaré sans équivoque lors de la conférence de presse, suivant la réunion mensuelle de la BCE, délocalisée à Bruxelles. La raison qui a poussé le banquier italien à autant s'épancher tient à la persistance d'une inflation basse, en dépit d'une appréciation modeste au mois d'avril, à 0,7%, après 0,5% en mars. Le conseil des gouverneurs est « unanime » pour « ne pas se résigner» à supporter un tel niveau longtemps, a indiqué le président. La sortie de Mario Draghi intervient suite à une salve de recommandations venant tant de Paris que d'organisations internationales (FMI, OCDE..) pour que la BCE desserre encore l'étau monétaire, afin notamment de faire baisser l'euro. Le banquier central a ironisé hier à ce sujet : « Nous sommes très reconnaissants de tous ces avis. » Et d'ajouter, histoire de fermer le ban : « Nous sommes indépendants.» Mais s'il a rappelé que l'euro fort n'est pas un objectif de politique monétaire, il n'en est pas moins un « souci majeur » pour la BCE : c'est autant un facteur de baisse des prix — les importations coûtent moins cher — qu'un frein à la reprise, en renchérissant les exportations. Aussi, la léthargie n'est pas de mise chez les gardiens de l'euro, alors qu'une inflation trop faible, ou à l'inverse trop forte, doit les forcer à réagir. Lors de leurs débats, les gouverneurs ont évoqué les risques pesant sur la reprise économique : l'affaiblissement de la demande mondiale, le conflit avec la Russie, et de possibles sanctions économiques contre Moscou, le niveau élevé de l'euro dans un contexte de faible inflation et de conjoncture molle. Draghi pris au mot Rien n'est pourtant acté. Avant de se décider, la BCE prendra connaissance des dernières prévisions économiques issues de son staff. Holger Schmieding, chez Berenberg Bank, s'attend au maintien de la prévision de PIB en zone euro pour 2014, à 1,2%, et à une correction à la baisse concernant l'inflation, à 0,8%, contre 1 % en mars. Ce qui compte, c'est l'objectif de 1,6% fixé d'ici à fin 2016 : s'il devait être abaissé, un nouveau stimulus monétaire serait inévitable. Toute la question est de savoir comment la BCE compte réagir. Une campagne massive de rachats d'actifs à l'américaine semblerait exagérée. Une action sur le principal taux directeur ? Elle pourrait s'accompagner d'un passage en négatif du taux rémunérant les dépôts bancaires au guichet de la BCE, actuellement de 0 %. Mario Draghi, interrogé, est resté évasif. le Conseil des gouverneurs de la BCE est « à l'aise pour agir la prochaine fois », a-t-il déclaré sans équivoque lors de la conférence de presse, suivant la réunion mensuelle de la BCE, délocalisée à Bruxelles. La raison qui a poussé le banquier italien à autant s'épancher tient à la persistance d'une inflation basse, en dépit d'une appréciation modeste au mois d'avril, à 0,7%, après 0,5% en mars. Le conseil des gouverneurs est « unanime » pour « ne pas se résigner» à supporter un tel niveau longtemps, a indiqué le président. La sortie de Mario Draghi intervient suite à une salve de recommandations venant tant de Paris que d'organisations internationales (FMI, OCDE..) pour que la BCE desserre encore l'étau monétaire, afin notamment de faire baisser l'euro. Le banquier central a ironisé hier à ce sujet : « Nous sommes très reconnaissants de tous ces avis. » Et d'ajouter, histoire de fermer le ban : « Nous sommes indépendants.» Mais s'il a rappelé que l'euro fort n'est pas un objectif de politique monétaire, il n'en est pas moins un « souci majeur » pour la BCE : c'est autant un facteur de baisse des prix — les importations coûtent moins cher — qu'un frein à la reprise, en renchérissant les exportations. Aussi, la léthargie n'est pas de mise chez les gardiens de l'euro, alors qu'une inflation trop faible, ou à l'inverse trop forte, doit les forcer à réagir. Lors de leurs débats, les gouverneurs ont évoqué les risques pesant sur la reprise économique : l'affaiblissement de la demande mondiale, le conflit avec la Russie, et de possibles sanctions économiques contre Moscou, le niveau élevé de l'euro dans un contexte de faible inflation et de conjoncture molle. Draghi pris au mot Rien n'est pourtant acté. Avant de se décider, la BCE prendra connaissance des dernières prévisions économiques issues de son staff. Holger Schmieding, chez Berenberg Bank, s'attend au maintien de la prévision de PIB en zone euro pour 2014, à 1,2%, et à une correction à la baisse concernant l'inflation, à 0,8%, contre 1 % en mars. Ce qui compte, c'est l'objectif de 1,6% fixé d'ici à fin 2016 : s'il devait être abaissé, un nouveau stimulus monétaire serait inévitable. Toute la question est de savoir comment la BCE compte réagir. Une campagne massive de rachats d'actifs à l'américaine semblerait exagérée. Une action sur le principal taux directeur ? Elle pourrait s'accompagner d'un passage en négatif du taux rémunérant les dépôts bancaires au guichet de la BCE, actuellement de 0 %. Mario Draghi, interrogé, est resté évasif.