La prison de Serkadji, ex-Barberousse, sur les hauteurs d'Alger ''sera bientôt reconvertie en musée dès que la prison de Koléa, actuellement en construction, sera livrée'', a indiqué un responsable au ministère de la Justice. Les travaux de réalisation de cette prison ''connaissent un léger retard, mais ils seront achevés bientôt''', a affirmé . Mokhtar Felioune, directeur général de l'administration pénitentiaire et de l'insertion sociale à l'APS. La prison de Serkadji, ex-Barberousse, sur les hauteurs d'Alger ''sera bientôt reconvertie en musée dès que la prison de Koléa, actuellement en construction, sera livrée'', a indiqué un responsable au ministère de la Justice. Les travaux de réalisation de cette prison ''connaissent un léger retard, mais ils seront achevés bientôt''', a affirmé . Mokhtar Felioune, directeur général de l'administration pénitentiaire et de l'insertion sociale à l'APS. Au mois de décembre dernier, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, avait annoncé que cette prison, tristement célèbre pour avoir été le théâtre de la répression coloniale contre le peuple algérien durant la guerre de Libération, sera fermée et reconvertie ''en musée de la mémoire nationale''. Il avait, lors d'une visite de travail dans la wilaya de Tipasa, précisé que cette prison sera transformée, dans deux à trois mois, en musée. "La prison de Serkadji sera fermée dans deux à trois mois'', a précisé le ministre. ''Il s'agit-là d'un objectif stratégique, lié à la mémoire nationale et à l'histoire de l'Algérie, qui nécessite que les autorités publiques mettent tout en oeuvre, en vue de sa transformation en un musée, dans les plus brefs délais", ajoute-t-il. La prison de Serkadji ''sera remise au ministère des Moudjahidine'' pour devenir ensuite un musée, a expliqué M. Felioune, qui a affirmé que ''le ministère est décidé à transformer cette prison en musée''. Haut lieu de la répression coloniale, la prison de Serkadji avait abrité les pires atrocités avec les exécutions inhumaines des moudjahidine, guillotinés. Des centaines de ''khaouas'' (frères) avaient été emprisonnés dans ses geôles humides, froides, terrifiantes, attendant le petit matin et le moment terrible du bruit glaçant de la guillotine. Il y avait Ahmed Zabana, Abdelkader Ferradj, à la fleur de l'âge, guillotinés le même jour, un certain 19 juin 1956, ou Fernand Yveton, exécuté le 13 février 1957. L'armée française, qui avait le pouvoir absolu à Alger, avait fait guillotiner 58 militants de la cause nationale, dont Saïd Touati, Boualem Rahal ou Taleb Abderrahmane dans la cour de cette prison d'où fusaient des cellules pleines à craquer de moudjahidine un émouvant ''Tahya El Djazair'' (Vive l'Algérie) après chaque exécution. 'C'était un lieu d'atrocités'', se rappelle Z. Oukrine, habitante de La Casbah. ''Zabana était le premier à être guillotiné'', se souvient-elle. Et puis, son ''exécution a été atroce, inhumaine. Il a été en fait exécuté trois fois. Je me rappelle que cette exécution s'est mal déroulée. Après deux tentatives, Zabana était toujours vivant. Alors ministre de la Justice sous le gouvernement Guy Mollet (VIe république), François Mitterrand, sollicité sur ce cas, a refusé de le gracier. Le Chahid Zabana est mort après la troisième et dernière tentative'', se rappelle-t-elle. Site témoin des atrocités de la colonisation Aujourd'hui que la décision d'en faire un musée a été prise par les autorités, Louh a souligné que cette décision obéit un peu aux ''demandes quotidiennes émanant de la part de réalisateurs et cinéastes pour faire des prises de vue, ou filmer au niveau de la prison de Serkadji". Cette prison demeure, selon le Garde des Sceaux, ''parmi les sites témoins des atrocités des crimes du colonialisme". La prison de Serkadji, appelée durant l'époque coloniale ''Barberousse'', du nom de Baba Arroudj, qui avait pris possession et protégé la médina d'Alger contre les visées de Charles Quint avec ses deux frères Kheireddine et Aïssa, a été construite en 1856 sur un ancien fort algérois, près des remparts de la Haute Casbah, dominant le port et au loin la baie de Matifou. Rabah Bitat, Henri Alleg, Djamila Bouhired, Annie Steiner, Zohra Drif, Benyoucef Benkhedda, Abane Ramdane, Moufdhi Zakaria et des centaines de ''frères'' avaient été emprisonnés à Serkadji, tout près de La Casbah, haut lieu à Alger de la résistance du peuple algérien contre l'oppression coloniale. Juste après l'Indépendance, le défunt président, Ahmed Ben Bella, avait fait le projet d'en faire un musée pour les nombreuses inscriptions sur les murs laissées par les martyrs de la révolution. Après une courte période, elle a été donc fermée et classée site historique pour symboliser l'oppression coloniale. La prison Barberousse sera cependant rouverte après 1965 et rebaptisée Serkadji. Et puis 2014 sera l'année de la reconversion de Serkadji en musée ''de la mémoire nationale''. Cette prison sera également une importante halte mémorielle de l'histoire de la guerre de Libération nationale Au mois de décembre dernier, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, avait annoncé que cette prison, tristement célèbre pour avoir été le théâtre de la répression coloniale contre le peuple algérien durant la guerre de Libération, sera fermée et reconvertie ''en musée de la mémoire nationale''. Il avait, lors d'une visite de travail dans la wilaya de Tipasa, précisé que cette prison sera transformée, dans deux à trois mois, en musée. "La prison de Serkadji sera fermée dans deux à trois mois'', a précisé le ministre. ''Il s'agit-là d'un objectif stratégique, lié à la mémoire nationale et à l'histoire de l'Algérie, qui nécessite que les autorités publiques mettent tout en oeuvre, en vue de sa transformation en un musée, dans les plus brefs délais", ajoute-t-il. La prison de Serkadji ''sera remise au ministère des Moudjahidine'' pour devenir ensuite un musée, a expliqué M. Felioune, qui a affirmé que ''le ministère est décidé à transformer cette prison en musée''. Haut lieu de la répression coloniale, la prison de Serkadji avait abrité les pires atrocités avec les exécutions inhumaines des moudjahidine, guillotinés. Des centaines de ''khaouas'' (frères) avaient été emprisonnés dans ses geôles humides, froides, terrifiantes, attendant le petit matin et le moment terrible du bruit glaçant de la guillotine. Il y avait Ahmed Zabana, Abdelkader Ferradj, à la fleur de l'âge, guillotinés le même jour, un certain 19 juin 1956, ou Fernand Yveton, exécuté le 13 février 1957. L'armée française, qui avait le pouvoir absolu à Alger, avait fait guillotiner 58 militants de la cause nationale, dont Saïd Touati, Boualem Rahal ou Taleb Abderrahmane dans la cour de cette prison d'où fusaient des cellules pleines à craquer de moudjahidine un émouvant ''Tahya El Djazair'' (Vive l'Algérie) après chaque exécution. 'C'était un lieu d'atrocités'', se rappelle Z. Oukrine, habitante de La Casbah. ''Zabana était le premier à être guillotiné'', se souvient-elle. Et puis, son ''exécution a été atroce, inhumaine. Il a été en fait exécuté trois fois. Je me rappelle que cette exécution s'est mal déroulée. Après deux tentatives, Zabana était toujours vivant. Alors ministre de la Justice sous le gouvernement Guy Mollet (VIe république), François Mitterrand, sollicité sur ce cas, a refusé de le gracier. Le Chahid Zabana est mort après la troisième et dernière tentative'', se rappelle-t-elle. Site témoin des atrocités de la colonisation Aujourd'hui que la décision d'en faire un musée a été prise par les autorités, Louh a souligné que cette décision obéit un peu aux ''demandes quotidiennes émanant de la part de réalisateurs et cinéastes pour faire des prises de vue, ou filmer au niveau de la prison de Serkadji". Cette prison demeure, selon le Garde des Sceaux, ''parmi les sites témoins des atrocités des crimes du colonialisme". La prison de Serkadji, appelée durant l'époque coloniale ''Barberousse'', du nom de Baba Arroudj, qui avait pris possession et protégé la médina d'Alger contre les visées de Charles Quint avec ses deux frères Kheireddine et Aïssa, a été construite en 1856 sur un ancien fort algérois, près des remparts de la Haute Casbah, dominant le port et au loin la baie de Matifou. Rabah Bitat, Henri Alleg, Djamila Bouhired, Annie Steiner, Zohra Drif, Benyoucef Benkhedda, Abane Ramdane, Moufdhi Zakaria et des centaines de ''frères'' avaient été emprisonnés à Serkadji, tout près de La Casbah, haut lieu à Alger de la résistance du peuple algérien contre l'oppression coloniale. Juste après l'Indépendance, le défunt président, Ahmed Ben Bella, avait fait le projet d'en faire un musée pour les nombreuses inscriptions sur les murs laissées par les martyrs de la révolution. Après une courte période, elle a été donc fermée et classée site historique pour symboliser l'oppression coloniale. La prison Barberousse sera cependant rouverte après 1965 et rebaptisée Serkadji. Et puis 2014 sera l'année de la reconversion de Serkadji en musée ''de la mémoire nationale''. Cette prison sera également une importante halte mémorielle de l'histoire de la guerre de Libération nationale