"Caramel" de Nadine Labaki, sur les écrans le 15 août en France, dresse le portrait de cinq femmes libanaises, magnifiquement incarnées par des actrices non professionnelles, dans un film drôle et touchant sélectionné en mai à la Quinzaine des réalisateurs, section parallèle du festival de Cannes. A Beyrouth, Layale, Nisrine, Rima, Jamale et Rose se croisent, bavardent ou travaillent à l'institut de beauté "Si Belle", où l'on pratique l'épilation au caramel dans une douce atmosphère de complicité féminine. Layale (Nadine Labaki) se consume d'amour pour un homme marié dont elle attend fébrilement les appels et Nisrine (Yasmine Al Masri) prépare son mariage musulman avec anxiété car elle n'est plus vierge, tandis qu'une belle cliente plonge Rima (Joanna Moukarzel) dans une rêverie teintée de désir. De son côté Jamale (Gisèle Aouad) tente de masquer les rides creusées par l'âge, tandis que Rose (Siham Haddad) vit de petits travaux de couture, en veillant tendrement sur une sœur âgée au bord de la folie. Au fil des journées semées de confidences, de fous rires et de pleurs, ces cinq femmes affrontent les petits déboires quotidiens et font des choix déterminants pour leur avenir. Bien écrit et filmé avec sensibilité, ce premier film de Nadine Labaki, 33 ans - qui interprète avec grâce le rôle de Layale -, fait affleurer les contradictions de la vie des femmes libanaises. Si les héroïnes de "Caramel" travaillent, s'habillent et se maquillent à l'occidentale, elles n'en doivent pas moins respecter des tabous encore prégnants au Liban, tels que l'homosexualité ou la sexualité avant le mariage. Se faire recoudre l'hymen avant les noces est une pratique "très représentative de la société libanaise", laquelle a tendance à "toujours privilégier l'apparence, avec la peur de ne pas correspondre au modèle", estime Nadine Labaki. "Chez les musulmans comme chez les chrétiens, la virginité reste une valeur", soulignait-elle à Cannes. Tantôt léger et tantôt grave, le film est empreint du regard humaniste et tendre posé par sa réalisatrice sur les femmes de son pays, généreuses et volontaires, et capables de s'entraider dans les coups durs. Selon la cinéaste, "Caramel" porte "un message : en dépit de l'opposition entre les différentes religions, réactivées par la guerre, la cohabitation et la coexistence sont naturelles". Formée à l'université Saint-Joseph de Beyrouth, dont elle est diplômée en études audiovisuelles, Nadine Labaki a réalisé un court-métrage "11 rue Pasteur", ainsi que des publicités et des clips musicaux pour de célèbres chanteuses du Moyen-Orient, avant de tourner "Caramel". Le scénario du film a été développé avec le concours du Festival de Cannes, qui a accueilli la réalisatrice en résidence à Paris, parmi une douzaine d'autres jeunes cinéastes du monde entier qui remportent la bourse chaque année, pendant quatre mois en 2004. "Caramel" de Nadine Labaki, sur les écrans le 15 août en France, dresse le portrait de cinq femmes libanaises, magnifiquement incarnées par des actrices non professionnelles, dans un film drôle et touchant sélectionné en mai à la Quinzaine des réalisateurs, section parallèle du festival de Cannes. A Beyrouth, Layale, Nisrine, Rima, Jamale et Rose se croisent, bavardent ou travaillent à l'institut de beauté "Si Belle", où l'on pratique l'épilation au caramel dans une douce atmosphère de complicité féminine. Layale (Nadine Labaki) se consume d'amour pour un homme marié dont elle attend fébrilement les appels et Nisrine (Yasmine Al Masri) prépare son mariage musulman avec anxiété car elle n'est plus vierge, tandis qu'une belle cliente plonge Rima (Joanna Moukarzel) dans une rêverie teintée de désir. De son côté Jamale (Gisèle Aouad) tente de masquer les rides creusées par l'âge, tandis que Rose (Siham Haddad) vit de petits travaux de couture, en veillant tendrement sur une sœur âgée au bord de la folie. Au fil des journées semées de confidences, de fous rires et de pleurs, ces cinq femmes affrontent les petits déboires quotidiens et font des choix déterminants pour leur avenir. Bien écrit et filmé avec sensibilité, ce premier film de Nadine Labaki, 33 ans - qui interprète avec grâce le rôle de Layale -, fait affleurer les contradictions de la vie des femmes libanaises. Si les héroïnes de "Caramel" travaillent, s'habillent et se maquillent à l'occidentale, elles n'en doivent pas moins respecter des tabous encore prégnants au Liban, tels que l'homosexualité ou la sexualité avant le mariage. Se faire recoudre l'hymen avant les noces est une pratique "très représentative de la société libanaise", laquelle a tendance à "toujours privilégier l'apparence, avec la peur de ne pas correspondre au modèle", estime Nadine Labaki. "Chez les musulmans comme chez les chrétiens, la virginité reste une valeur", soulignait-elle à Cannes. Tantôt léger et tantôt grave, le film est empreint du regard humaniste et tendre posé par sa réalisatrice sur les femmes de son pays, généreuses et volontaires, et capables de s'entraider dans les coups durs. Selon la cinéaste, "Caramel" porte "un message : en dépit de l'opposition entre les différentes religions, réactivées par la guerre, la cohabitation et la coexistence sont naturelles". Formée à l'université Saint-Joseph de Beyrouth, dont elle est diplômée en études audiovisuelles, Nadine Labaki a réalisé un court-métrage "11 rue Pasteur", ainsi que des publicités et des clips musicaux pour de célèbres chanteuses du Moyen-Orient, avant de tourner "Caramel". Le scénario du film a été développé avec le concours du Festival de Cannes, qui a accueilli la réalisatrice en résidence à Paris, parmi une douzaine d'autres jeunes cinéastes du monde entier qui remportent la bourse chaque année, pendant quatre mois en 2004.