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Le Carrefour de l'insalubrité
Gare routière du Caroubier
Publié dans Le Midi Libre le 25 - 08 - 2007

A l'intérieur de la gare, le constat est tout bonnement alarmant. Le manque d'hygiène et d'entretien est révoltant. Au vu et au su de tout le monde, les restaurants et gargotes achalandent leurs produits sur des étalages sans prendre le soin de les recouvrir.
A l'intérieur de la gare, le constat est tout bonnement alarmant. Le manque d'hygiène et d'entretien est révoltant. Au vu et au su de tout le monde, les restaurants et gargotes achalandent leurs produits sur des étalages sans prendre le soin de les recouvrir.
Située entre les deux routes nationales (la Moutonnière) et l'autoroute Est (menant vers l'aéroport), la gare routière du Caroubier constitue un point de ralliement pour des centaines de milliers de voyageurs en provenance ou en partance pour diverses directions. La multitude de locaux commerciaux, estaminets, gargotes et restaurants dont certains ne répondent pas aux normes d'hygiène, attirent non seulement les voyageurs mais également nombre d'employés exerçant au sein d'entreprises avoisinantes ainsi que des dragueurs, des délinquants et autres prostituées en quête de potentielles proies. Au sein de cette gare centrale qui draine entre 14.000 et 21.000 voyageurs par jour, la sécurité est assurée par des policiers et agents de sécurité (ainsi que caméras vidéo). Si ces derniers notent «l'absence de vols et d'agressions», les voyageurs et autres citoyens fréquentant les lieux disent le contraire, en indiquant que «des agressions et vols sont commis quotidiennement». Toutefois, le manque d'hygiène et d'entretien au niveau de cette infrastructure et de périphérie est révoltant. L'état des lieux scandaleux contraste avec la propreté des lieux au sein des bureaux de la SOGRAL, en charge de la gestion et de l'exploitation de cette gare. Durant la nuit et avec la fermeture entre 22h00 et 03h00 du matin, les alentours se transforment en lieux de refuge aux SDF à la recherche de sécurité et de chaleur.
Désordre et insécurité
Nous sommes un mercredi, fin de semaine. L'affluence de voyageurs est au top. A l'approche de la gare nous sommes frappés par l'épaisse poussière que dégagent certains endroits non bitumés du site. Sous les yeux des policiers en faction, une foule dispersée occupe les quais réservés aux cars. Des familles «bouffées» par l'impatience de voir les cars où leurs proches, sont, çà et là, assis sur les quais. Terrassés par la fatigue, d'autres sont allongés à même le sol. Les taxis clandestins, en dehors de l'enceinte, racolent des clients. Tout près de là, des vendeurs à l'étalage proposent une multitude de produits. A l'entrée de la gare, les voyageurs de divers endroits du pays sont soumis au contrôle des bagages par des agents vêtus de gilets sous les lentilles de caméras vidéo de surveillance dont les images sont enregistrées par un agent à l'intérieur du poste de contrôle et de prévention. «Cela paraît insuffisant mais nous comptons acquérir un scanner prochainement» indique M. Alioui, directeur de la SOGRAL, répondant à une question relative aux insuffisances en matière de contrôle. A ce sujet, il faut dire qu'au vu du nombre auquel sont astreints les agents (entre 14.000 et 21.000 voyageurs jours et 450 départs quotidiens), la mission qui leur est assignée n'est pas du tout aisée. A l'intérieur de la gare, le constat est tout bonnement alarmant. Le manque d'hygiène et d'entretien est révoltant. Au vu et au su de tout le monde, les restaurants et gargotes achalandent leurs produits sur des étalages sans prendre le soin de les recouvrir. La grande surface de la gare est plongée dans l'obscurité du fait de l'absence d'éclairage. Seuls les rayons de lumière du jour pénétrant au travers des baies vitrées éclairent un tant soit peu les espaces. Une cacophonie musicale assourdissante diffusée par les propriétaires de commerces et le bruit répercuté par la toiture métallique qui menace de s'effondrer donnent des frissons. Les écrans d'affichage des horaires des départs et arrivées sont hors-service. En dépit de la présence de corbeilles installées en divers endroits, le sol est parsemé de chewing-gum et autres détritus comme la chique et les mégots de cigarettes. Des employés très mal vêtus nettoient le sol à l'aide de serpillières. Des flaques d'eau dont l'odeur et la couleur provoquent la répulsion, sont visibles en divers endroits. L'absence d'aire d'attente et l'insuffisance de chaises poussent les voyageurs à s'asseoir n'importe où. Même les escaliers menant à l'étage supérieur sont détériorés par les voyageurs. Idem sur les quais où les voyageurs, à défaut de bancs, s'asseyent à même le sol. Les valises servent souvent de banc aux vieux et moins vieux. Au vu de l'insalubrité qui prévaut, le civisme n'a pas droit de cité. Sur ce volet, le directeur nous informe que «ces tâches sont du ressort d'un prestataire de service», ajoutant que «le manque de civisme des citoyens est un facteur aggravant». «Est-ce possible que les pouvoirs publics puissent accorder un marché d'une telle importance à une entreprise qui n'a pas les moyens et capacités d'entretenir les lieux ? » se sont interrogés quelques citoyens et employés de la SOGRAL. S'agissant de la sécurité des personnes, les rixes sont quotidiennes. Les agents de sécurité ne le cachent pas. «Nous intervenons tous les jours, car il ne se passe pas un jours sans assister à des rixes entre des citoyens et la majeure partie des cas arrivent sur les quais» affirme Kechai, responsable de la sécurité qui précise que «le racolage des voyageurs par les transporteurs en est souvent l'origine». Sur la question des vols et des agressions, le responsable, de même que les agents de sécurité, affirment que «un seul cas de vol de voiture a été signalé et les services de police ont immédiatement arrêté l'auteur qui a été transféré vers la sûreté de daïra d'Hussein-Dey». De leur côté, des citoyens affirment le contraire : «Tous les jours, des familles et des individus sont agressés et délestés de leurs biens par des délinquants armés de couteaux. Les pick-pockets pullulent» affirme un voyageur qui avoue en avoir été victime et qui, à demi-mot, «insinue la complicité entre les voleurs et certains agents».
Des prestations
et des questions
Les policiers à l'intérieur du seul poste de police, refusent de nous informer sur la question et nous «vident» très poliment et subtilement en nous mettant en contact avec les responsables de la sécurité qui nous informent que «le dispositif de sécurité est tellement draconien que même les participants aux semaines culturelles entrant dans le cadre des festivités d'Alger capitale de la culture arabe font l'objet de fouilles exhaustives». «Quand nous avons découvert des fusils de chasse qui, en fait, étaient destinés à tirer des salves de baroud lors des festivités, nous étions dans l'obligation de le signaler aux services de sécurité» indique ce responsable qui ajoute que «plusieurs cas de port d'armes blanches prohibées ont été enregistrés par les agents lesquels ont, instantanément avisé les services de police». Dans la périphérie de cette gare, le constat est aussi alarmant. Les quelques endroits non bitumés et non visibles sont devenus des dépotoirs. La nuit, ces espaces deviennent des lieux de prédilection des prostitués (hommes et femmes), SDF, vagabonds et autres aliénés. Dès la fermeture de cette gare routière, de 22h00 à 03h00 du matin, les espaces attenants à cette infrastructure ne sont plus sécurisés et les voyageurs devant prendre les premiers départs de bus, sont contraints d'assurer leur propre sécurité, bien que des patrouilles de police soient effectuées. A ce sujet et à l'instar des gares routières à travers le monde, il serait souhaitable que celle du Caroubier soit accompagnée d'infrastructures d'hébergement ainsi que de banques. A ce sujet, il est à se demander pourquoi le seul local des postes et télécommunications à l'intérieur de cette gare a été fermé. «Pour permettre aux multiservices de fructifier leurs activités» répondent la plupart des citoyens.
Le grand nombre de départs vers de multiples directions assurés par cette gare centrale durant la journée et la nuit indique clairement que cette infrastructure est, de loin, la plus importante à Alger et en Algérie. Une réalité qui nous conduit à nous interroger sur la négligence outrageante en matière d'hygiène et d'entretien de la part des responsables concernés. Selon les statistiques fournies par la SOGRAL en charge de la gestion (prévention et exploitation), cette gare a enregistrée le flux de pas moins de 485.567 voyageurs durant le mois de juillet de cette année et pas moins de 2 674 715 durant les sept premiers mois de cette année soit 87 549 services (départs). Ce qui revient à dire que cette gare routière a atteint une moyenne de 12.507 départs/jour. Durant l'année précédente, cette même entreprise (SOGRAL) sous tutelle du ministère du Transport a atteint un nombre impressionnant de voyageurs et de départs. En effet, 4 489 418 voyageurs ont été transportés jusqu'à leurs destinations au terme des 137 489 services. Cette gare fait face à des pics durant la saison estivale et plus spécialement durant les jours précédant les week-ends. Il est à signaler que la SOGRAL (SPA au capital social de 90 000 000 DA) s'est dotée de deux nouvelles gares à Jijel et Aïn-Temouchent. Les transporteurs privés liés à la SOGRAL par une convention d'une durée de deux années, sont tenus de respecter les horaires et le stationnement. Pour veiller au respect de ces règles, des régulateurs établissent des rapports quotidiens. Il convient de signaler que sur les 260 employés par la société, 80 d'entre eux assurent la prévention en coordination avec les services de police, 150 sont destinés à l'exploitation (billetterie et autres) et les 30 restants assurent les travaux administratifs. Au même titre que les transporteurs, les taxis sont conventionnés et conditionnés par un règlement coercitif, c'est-à-dire réprimant toute forme de dépassement. « On a beau prendre des mesures, nous sommes toujours à la merci des chauffeurs de taxi qui imposent les tarifs à leur mesure», affirme une femme visiblement en colère, qui ajoute : «Bien qu'on ait déposé plainte auprès des responsables, nous continuons à subir le diktat de ces chauffeurs». Sur une moyenne de 680 départs jour, les régions de l'Est sont prédominantes. La ville de Tizi-Ouzou, à elle seule, est desservie quotidiennement par 250 départs. Un nombre nettement inférieur à celui destiné aux régions de l'Ouest pour lesquelles sont affectés environ 82 départs/jour, tandis que 60 autres sont en partance vers des régions de la côte Ouest (Cherchell etc.). Le Sud, quant à lui, est desservi par 90 départs/jour. Le grand nombre de départs enregistré est loin d'être assimilé à la mauvaise qualité des prestataires, en l'occurrence les bus. En effet, si certains de ces bus offrent le confort, d'autres, dont l'aspect extérieur laisse à désirer, n'offrent aucune commodité. «Bien souvent des bus tombent en panne en cours de route, et dans ce cas, nous sommes pénalisés» déclarent un groupe de jeunes contraints de faire un long trajet hebdomadairement et qui laissent entendre que «durant le trajet et contrairement au principe universel faisant du client le roi, dans le car, ce sont les chauffeurs et les receveurs qui font la loi».
Située entre les deux routes nationales (la Moutonnière) et l'autoroute Est (menant vers l'aéroport), la gare routière du Caroubier constitue un point de ralliement pour des centaines de milliers de voyageurs en provenance ou en partance pour diverses directions. La multitude de locaux commerciaux, estaminets, gargotes et restaurants dont certains ne répondent pas aux normes d'hygiène, attirent non seulement les voyageurs mais également nombre d'employés exerçant au sein d'entreprises avoisinantes ainsi que des dragueurs, des délinquants et autres prostituées en quête de potentielles proies. Au sein de cette gare centrale qui draine entre 14.000 et 21.000 voyageurs par jour, la sécurité est assurée par des policiers et agents de sécurité (ainsi que caméras vidéo). Si ces derniers notent «l'absence de vols et d'agressions», les voyageurs et autres citoyens fréquentant les lieux disent le contraire, en indiquant que «des agressions et vols sont commis quotidiennement». Toutefois, le manque d'hygiène et d'entretien au niveau de cette infrastructure et de périphérie est révoltant. L'état des lieux scandaleux contraste avec la propreté des lieux au sein des bureaux de la SOGRAL, en charge de la gestion et de l'exploitation de cette gare. Durant la nuit et avec la fermeture entre 22h00 et 03h00 du matin, les alentours se transforment en lieux de refuge aux SDF à la recherche de sécurité et de chaleur.
Désordre et insécurité
Nous sommes un mercredi, fin de semaine. L'affluence de voyageurs est au top. A l'approche de la gare nous sommes frappés par l'épaisse poussière que dégagent certains endroits non bitumés du site. Sous les yeux des policiers en faction, une foule dispersée occupe les quais réservés aux cars. Des familles «bouffées» par l'impatience de voir les cars où leurs proches, sont, çà et là, assis sur les quais. Terrassés par la fatigue, d'autres sont allongés à même le sol. Les taxis clandestins, en dehors de l'enceinte, racolent des clients. Tout près de là, des vendeurs à l'étalage proposent une multitude de produits. A l'entrée de la gare, les voyageurs de divers endroits du pays sont soumis au contrôle des bagages par des agents vêtus de gilets sous les lentilles de caméras vidéo de surveillance dont les images sont enregistrées par un agent à l'intérieur du poste de contrôle et de prévention. «Cela paraît insuffisant mais nous comptons acquérir un scanner prochainement» indique M. Alioui, directeur de la SOGRAL, répondant à une question relative aux insuffisances en matière de contrôle. A ce sujet, il faut dire qu'au vu du nombre auquel sont astreints les agents (entre 14.000 et 21.000 voyageurs jours et 450 départs quotidiens), la mission qui leur est assignée n'est pas du tout aisée. A l'intérieur de la gare, le constat est tout bonnement alarmant. Le manque d'hygiène et d'entretien est révoltant. Au vu et au su de tout le monde, les restaurants et gargotes achalandent leurs produits sur des étalages sans prendre le soin de les recouvrir. La grande surface de la gare est plongée dans l'obscurité du fait de l'absence d'éclairage. Seuls les rayons de lumière du jour pénétrant au travers des baies vitrées éclairent un tant soit peu les espaces. Une cacophonie musicale assourdissante diffusée par les propriétaires de commerces et le bruit répercuté par la toiture métallique qui menace de s'effondrer donnent des frissons. Les écrans d'affichage des horaires des départs et arrivées sont hors-service. En dépit de la présence de corbeilles installées en divers endroits, le sol est parsemé de chewing-gum et autres détritus comme la chique et les mégots de cigarettes. Des employés très mal vêtus nettoient le sol à l'aide de serpillières. Des flaques d'eau dont l'odeur et la couleur provoquent la répulsion, sont visibles en divers endroits. L'absence d'aire d'attente et l'insuffisance de chaises poussent les voyageurs à s'asseoir n'importe où. Même les escaliers menant à l'étage supérieur sont détériorés par les voyageurs. Idem sur les quais où les voyageurs, à défaut de bancs, s'asseyent à même le sol. Les valises servent souvent de banc aux vieux et moins vieux. Au vu de l'insalubrité qui prévaut, le civisme n'a pas droit de cité. Sur ce volet, le directeur nous informe que «ces tâches sont du ressort d'un prestataire de service», ajoutant que «le manque de civisme des citoyens est un facteur aggravant». «Est-ce possible que les pouvoirs publics puissent accorder un marché d'une telle importance à une entreprise qui n'a pas les moyens et capacités d'entretenir les lieux ? » se sont interrogés quelques citoyens et employés de la SOGRAL. S'agissant de la sécurité des personnes, les rixes sont quotidiennes. Les agents de sécurité ne le cachent pas. «Nous intervenons tous les jours, car il ne se passe pas un jours sans assister à des rixes entre des citoyens et la majeure partie des cas arrivent sur les quais» affirme Kechai, responsable de la sécurité qui précise que «le racolage des voyageurs par les transporteurs en est souvent l'origine». Sur la question des vols et des agressions, le responsable, de même que les agents de sécurité, affirment que «un seul cas de vol de voiture a été signalé et les services de police ont immédiatement arrêté l'auteur qui a été transféré vers la sûreté de daïra d'Hussein-Dey». De leur côté, des citoyens affirment le contraire : «Tous les jours, des familles et des individus sont agressés et délestés de leurs biens par des délinquants armés de couteaux. Les pick-pockets pullulent» affirme un voyageur qui avoue en avoir été victime et qui, à demi-mot, «insinue la complicité entre les voleurs et certains agents».
Des prestations
et des questions
Les policiers à l'intérieur du seul poste de police, refusent de nous informer sur la question et nous «vident» très poliment et subtilement en nous mettant en contact avec les responsables de la sécurité qui nous informent que «le dispositif de sécurité est tellement draconien que même les participants aux semaines culturelles entrant dans le cadre des festivités d'Alger capitale de la culture arabe font l'objet de fouilles exhaustives». «Quand nous avons découvert des fusils de chasse qui, en fait, étaient destinés à tirer des salves de baroud lors des festivités, nous étions dans l'obligation de le signaler aux services de sécurité» indique ce responsable qui ajoute que «plusieurs cas de port d'armes blanches prohibées ont été enregistrés par les agents lesquels ont, instantanément avisé les services de police». Dans la périphérie de cette gare, le constat est aussi alarmant. Les quelques endroits non bitumés et non visibles sont devenus des dépotoirs. La nuit, ces espaces deviennent des lieux de prédilection des prostitués (hommes et femmes), SDF, vagabonds et autres aliénés. Dès la fermeture de cette gare routière, de 22h00 à 03h00 du matin, les espaces attenants à cette infrastructure ne sont plus sécurisés et les voyageurs devant prendre les premiers départs de bus, sont contraints d'assurer leur propre sécurité, bien que des patrouilles de police soient effectuées. A ce sujet et à l'instar des gares routières à travers le monde, il serait souhaitable que celle du Caroubier soit accompagnée d'infrastructures d'hébergement ainsi que de banques. A ce sujet, il est à se demander pourquoi le seul local des postes et télécommunications à l'intérieur de cette gare a été fermé. «Pour permettre aux multiservices de fructifier leurs activités» répondent la plupart des citoyens.
Le grand nombre de départs vers de multiples directions assurés par cette gare centrale durant la journée et la nuit indique clairement que cette infrastructure est, de loin, la plus importante à Alger et en Algérie. Une réalité qui nous conduit à nous interroger sur la négligence outrageante en matière d'hygiène et d'entretien de la part des responsables concernés. Selon les statistiques fournies par la SOGRAL en charge de la gestion (prévention et exploitation), cette gare a enregistrée le flux de pas moins de 485.567 voyageurs durant le mois de juillet de cette année et pas moins de 2 674 715 durant les sept premiers mois de cette année soit 87 549 services (départs). Ce qui revient à dire que cette gare routière a atteint une moyenne de 12.507 départs/jour. Durant l'année précédente, cette même entreprise (SOGRAL) sous tutelle du ministère du Transport a atteint un nombre impressionnant de voyageurs et de départs. En effet, 4 489 418 voyageurs ont été transportés jusqu'à leurs destinations au terme des 137 489 services. Cette gare fait face à des pics durant la saison estivale et plus spécialement durant les jours précédant les week-ends. Il est à signaler que la SOGRAL (SPA au capital social de 90 000 000 DA) s'est dotée de deux nouvelles gares à Jijel et Aïn-Temouchent. Les transporteurs privés liés à la SOGRAL par une convention d'une durée de deux années, sont tenus de respecter les horaires et le stationnement. Pour veiller au respect de ces règles, des régulateurs établissent des rapports quotidiens. Il convient de signaler que sur les 260 employés par la société, 80 d'entre eux assurent la prévention en coordination avec les services de police, 150 sont destinés à l'exploitation (billetterie et autres) et les 30 restants assurent les travaux administratifs. Au même titre que les transporteurs, les taxis sont conventionnés et conditionnés par un règlement coercitif, c'est-à-dire réprimant toute forme de dépassement. « On a beau prendre des mesures, nous sommes toujours à la merci des chauffeurs de taxi qui imposent les tarifs à leur mesure», affirme une femme visiblement en colère, qui ajoute : «Bien qu'on ait déposé plainte auprès des responsables, nous continuons à subir le diktat de ces chauffeurs». Sur une moyenne de 680 départs jour, les régions de l'Est sont prédominantes. La ville de Tizi-Ouzou, à elle seule, est desservie quotidiennement par 250 départs. Un nombre nettement inférieur à celui destiné aux régions de l'Ouest pour lesquelles sont affectés environ 82 départs/jour, tandis que 60 autres sont en partance vers des régions de la côte Ouest (Cherchell etc.). Le Sud, quant à lui, est desservi par 90 départs/jour. Le grand nombre de départs enregistré est loin d'être assimilé à la mauvaise qualité des prestataires, en l'occurrence les bus. En effet, si certains de ces bus offrent le confort, d'autres, dont l'aspect extérieur laisse à désirer, n'offrent aucune commodité. «Bien souvent des bus tombent en panne en cours de route, et dans ce cas, nous sommes pénalisés» déclarent un groupe de jeunes contraints de faire un long trajet hebdomadairement et qui laissent entendre que «durant le trajet et contrairement au principe universel faisant du client le roi, dans le car, ce sont les chauffeurs et les receveurs qui font la loi».


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