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UNE RESERVE BIOSPHERE
PARC NATIONAL DU DJURDJURA
Publié dans Le Midi Libre le 29 - 08 - 2007

Parmi ces espaces classés, le parc national du Djurdjura se compte parmi les plus importants espaces naturels et forestiers à l'échelle nationale.
Parmi ces espaces classés, le parc national du Djurdjura se compte parmi les plus importants espaces naturels et forestiers à l'échelle nationale.
Depuis l'indépendance du pays, l'Etat algérien n'a cessé d'évoluer en termes de protection des sites naturels et autres réserves biosphères. Cette option avait ainsi été confirmée et mise en pratique depuis l'avènement du décret de 1983 portant sur la création des différents parcs nationaux. Parmi ces espaces classés, le parc national du Djurdjura compte parmi les plus importants espaces naturels et forestiers à l'échelle nationale. Cependant et en dépit des mesures réglementaires prises, il se trouve que ce parc naturel est confronté à une multitude de difficultés inhérentes aux moyens mis à la disposition de l'administration en charge de sa gestion. Ainsi, le peu de moyens humains et matériels mis en œuvre par les pouvoirs publics pour assurer sa préservation et répondre de façon efficace aux exigences qu'imposent ses caractéristiques de milieu naturel influe de façon négative sur son évolution.
On constate que, depuis la création de ce parc, en vertu du décret n°83/460 du 23 juillet 1983, ce vaste territoire compris entre les wilayas de Tizi-Ouzou et Bouira et couvrant une superficie estimée à 18.500 ha dont une vingtaine de communes, ne cesse de poser avec acuité la problématique de sa gestion d'autant que les menaces qui pèsent sur l'environnement prennent davantage de l'ampleur à l'intérieur même de ses frontières et dans les zones périphériques comprenant des populations humaines et, de là, une intense activité dont les retombées s'avèrent parfois néfastes. Cela même qui ne manque pas de mettre en évidence certains impératifs de développement socioéconomique des zones de montagne et leur contraste, sinon leur opposition par rapport au besoin de défense du patrimoine naturel logiquement protégés. Le fait que le parc du Djurdjura soit inscrit parmi les zones protégées de la planète par l'Unesco, ce qui lui a valu l'insigne honneur d'intégrer le réseau mondial des réserves biosphères (M.A.B), signifié en date du 15.12.1997, ne règle pas tout à fait le problème. D'autre part, cela ne manque pas pour autant de mettre les responsables de cet organisme devant de nouveaux défis, notamment en ce qui concerne les travaux de recherche qui s'ajouteront aux différentes tâches déjà pénibles consistant en la défense pure et simple du patrimoine faunistique et floristique mis à rude épreuve.
En effet, et selon plusieurs recommandations émises et auxquelles nous avons eu accès, les responsables de ce parc ne perdent pas de vue l'importance de ce patrimoine humanitaire. Ce qui les conduit à soulever les questions inhérentes à la gestion de cet espace, tout en faisant l'inventaire des difficultés rencontrées au quotidien. S'il ne règle pas pour autant le problème, il demeure important de souligner qu'il signifie une prise de conscience salutaire et par là un effort sans cesse grandissant qui plaide toutefois à l'optimisme. Ainsi et dans un document que nous nous sommes procuré, réalisé par des cadres de cet organisme, les rédacteurs avancent sans ambages qu'«un parc n'est pas seulement un espace où les éléments naturels activent, c'est aussi un territoire plus ou moins anthropisé, où vivent des populations, où existent une dynamique socioéconomique, où interviennent d'autres secteurs et services», pour ajouter que «l'écologie, la flore, la faune, les paysages ne sont que quelques aspects de la gestion d'un parc qui nécessairement doivent intégrer et associer les autres éléments et facteurs sociaux, économiques et culturels, qui interviennent dans le territoire du parc. Il s'agit d'en contrôler la dynamique, de la moduler, parce qu'elle risque de nuire au parc et à la mission qui lui est assignée». Ce qui soulève l'épineuse question de savoir comment arriver à mettre en synergie les efforts des uns et des autres et faire en sorte que le développement humain n'empiète pas sur l'impératif de préservation de la nature. Les différents secteurs d'activité doivent agir en concertation pour développer une certaine complémentarité et faire en sorte que l'aspect naturel perdure au moment où l'on y intègre de nouvelles commodités qui ne sont pas forcément traditionnelles ou rudimentaires.
Développement global
et souci d'évolution
Assurer l'interconnexion entre les impératifs de développement et ceux de la préservation pure et simple de l'espace naturel — garant d'un environnement saint — n'est pas chose aisée, assurent des spécialistes. Pour la plupart de ceux consultés, il est évident qu'il y a là une relation complexe pour ne pas dire antagoniste, qui, au lieu de créer une association active liant les efforts conjugués par les différents acteurs socioéconomiques, tend à creuser un faussé large entre ces deux finalités évoluant sur la même longueur, mais comme des lignes droites et parallèles. La relation de complémentarité étant avérée, on demeure dans l'étroitesse des différentes considérations qui, au lieu de se compléter, tendent à s'opposer indubitablement. L'absence d'harmonie dans la gestion, le manque sinon l'absence d'engagement de la part des collectivités locales — dont les APC réduites à leur plus simple expression d'existence avec un fardeau assez lourd de préoccupations relevant purement de l'organique — ainsi que des autres services des secteurs censés contribuer à l'essor des activités diverses permises à l'intérieur du territoire du parc, se pose ainsi comme l'un des handicaps qui mettent la direction devant le fait accompli d'une dégradation patente due parfois aux différents projets initiés ça et là par les pouvoirs publics à tous les niveaux. Là, on est appelés malheureusement à constater que les agents (administration comprise) sont réduits au rôle combien réducteur de simple gardiens du temple sans aucune influence sur les décisions qui concernent tout ou une partie du territoire sous leur responsabilité. A titre illustratif, l'affaire du parc d'El-Kala, qui allait être privé d'une bonne partie de son territoire en raison, bien sûr, d'un projet du gouvernement lancé tambour battant, l'autoroute Est-Ouest en l'occurence. Pourtant, selon la réglementation en vigueur, le champ d'intervention du parc est tellement vaste qu'il porte sur divers activités. Dans certains cas, il se les dispute à d'autres secteurs plus spécialisés, qui dans le cadre de leurs compétences interviennent à tous les niveaux, y compris dans les zones que compte le parc naturel. On cite entre autres les différents services réceptacles qui, en vertu de la mise en œuvre des différents projets d'utilité publique, se trouvent inévitablement confrontés aux exigences des terrains concernés, dont celles inhérentes au respect des normes d'intervention dans des zones naturelles protégées. C'est le cas des secteurs des forêts, de l'agriculture et des travaux publics, pour ne citer que ceux-là. Dans un tel environnement, aux multiples interventions, la mission de la direction du parc ne se limite pas à la seule préservation des richesses naturelles et paysagères. Elle concerne également le patrimoine culturel local et, par extension, le développement des zones rurales. En plus, le parc constitue indubitablement un support pratique aux activités scientifiques, pédagogiques, de sensibilisation, d'initiation et de découverte de la nature et des richesses qu'elle renferme. Une confluence qui, en dépit de l'absence d'un centre de recherche spécialisé en son sein, demeure un élément moteur pour la découverte, qui ne doit pas laisser indifférents les départements de la recherche scientifique compétents en la matière. Pour revenir au document cité plus en haut, les rédacteurs suggèrent, exposé des motifs à l'appui, la création d'un organe de coordination et d'orientation des activités des secteurs intervenant à l'intérieur et/ou dans les zones environnantes du parc. Selon les mêmes recommandations, cet organe va venir remplacer le conseil d'orientation prévu dans les statuts du parc et qui n'a pratiquement jamais joué le rôle qui lui est assigné pour raison d'insuffisance. D'ailleurs, on note qu'à travers le temps et pour cause de ces imperfections, les problèmes d'incommodité des projets initiés ont fait leur apparition. La cause de ces incommodités relèvent initialement des visions souvent étroites des responsables des différents secteurs intervenant qui, en privilégiant l'aspect purement économique des projets initiés, perdent de vue l'importance du lieu d'implantation de leurs projets. Ainsi, et sans études d'impact au préalable, on a vu des projets lancés dans des zones qui, pourtant, plaident pour plus d'attention. Un fait marquant selon les rédacteurs du document précité: «Le parc a été considéré comme un espace que l'on investit selon des modalités qui ignorent la nécessité de préserver la nature ; donc selon des préoccupations strictement sectorielles.» Ce qui, dans certains cas, a suscité une forte réaction de la part de la direction du parc ayant abouti à l'annulation pure et simple de certains projets et à l'arrêt de travaux en phase de réalisation. Il y a lieu de constater, ces derniers temps, que certains responsables des secteurs d'intervention, ayant pris l'habitude de prendre en considération les recommandations des responsables du parc en matière de mise en œuvre et/ou de méthode à suivre quant il s'agit de projets basés dans le territoire du parc, paraissent avoir pris conscience. On cite le cas du projet de modernisation de la RN30 traversant le mont du Djurdjura et reliant la wilaya de Bouira à celle de Tizi-Ouzou via le col de Tizi-n'Kouillal. Là, des mesures préventives auraient été observées quant la préservation des caractéristiques de route de montagne concernant la partie montagneuse comprise dans le cadre de la troisième tranche de ce projet.
Nécessité de privilégier
le naturel au socioéconomique
En matière de protection de l'environnement, sur le plan organisationnel et de lutte permanente, la direction du parc est loin d'une performance pouvant couvrir un tel espace naturel exposé à une diversité incommensurable de menaces. Ainsi, certains points, au demeurant sensibles, doivent être cités. Pour un regard plus objectif sur les défis que pose la gestion d'un tel organisme. Citons d'abord les ressources hydriques dont la préservation se pose de façon antagoniste entre les besoins de consommation des populations humaines riveraines et ceux de la faune qui occupe cet espace naturel.
Tout projet d'exploitation et d'adduction des différentes sources d'eau se trouvant à l'intérieur du parc devra tenir compte de cette réalité du terrain. Malheureusement, il nous a été permis de constater que c'est le contraire qui se produit.
A titre d'exemple, la plupart des sources, notamment celles situées sur le versant sud, ont été exploitées sans laisser le minimum requis indispensable à la survie des populations animales, qui subissent, plus particulièrement les singes magot, une fragilisation dangereuse.
Sur ce, ceux qui protestent quand ces bêtes viennent saborder leurs vergers, doivent se rappeler qu'ils les ont en premier privées de leur source de vie : l'eau.
Les autres projets de réalisation de routes et autres infrastructures touristiques, culturelles et sportives à l'intérieur du parc devront faire avec la règle de rétention qui, en tout état de cause, consacre la primauté du naturel sur le socioéconomique. On a certes constaté que certains projets de réalisation de routes, aires de jeu et autres infrastructures ont été stoppés pour plusieurs raisons d'incommodités. Un effort d'investissement au sein même du territoire du parc n'est pas à négliger puisqu'il y a bien des projets contribuant à développer des dynamiques socioéconomiques aussi bien rentables que protectrices de la nature. Entre autres, on est tenté de relever l'importance du secteur agro-sylvo-pastoral qui, compte tenu des potentialités qu'il recèle, est à même de créer des richesses considérables et par là une solution médiane prenant en compte les problèmes socioéconomiques qui se posent dans les zones montagneuses et l'impératif de préservation de l'aspect naturel du territoire.
D'autre part, l'agriculture de montagne représente l'un des créneaux les plus créatifs, qui sans porter atteinte à l'environnement naturel contribue à lutter contre la paupérisation des populations locales.
Pourvu que les règles de base de l'agro-écologie consistant en l'utilisation des méthodes de valorisation du patrimoine végétal local soient respectées de façon rigoureuse.
En plus activités qui n'entrent pas forcément dans le cadre de la promotion du patrimoine naturel du parc dont, à titre d'exemple, celui du tourisme qui offre plusieurs variantes adaptables. Ce dernier, quand il est exercé de manière à ce qu'il réponde positivement aux exigences de préservation de l'environnement, demeure l'un des supports économiques les plus cruciaux du parc. Toutefois, des mesures préventives doivent être impérativement observées pour s'assurer que les infrastructures hôtelières installées à l'intérieur du parc, soient respectueuses de l'environnement, des valeurs culturelles locales et ayant un effet dynamisant sur les activités exercées par les populations locales. On lit dans le document cité : «La construction des unités hôtelières discrètes et de dimension réduite qui reflètent dans leurs fonctions le patrimoine culturel local par leur aspect architectural qui doit être fidèle au modèle local, la fourniture de prestations qui soient conformes aux valeurs locales, par exemple les traditions culinaires».
L'industrie peut être également développée aisément dans les zones périphériques du parc, pourvu qu'elle soit respectueuse de l'environnement. Pour peu qu'elle soit non polluante et en rapport avec l'agriculture, il faut l'encourager et la mettre en valeur pour assurer un développement durable, assurent des spécialistes. Les responsables du parc, quant à eux, ajoutent la condition qui consiste en le fait que l'industrie dans les zones limitrophes du parc doit être «peu consommatrice d'eau pour éviter la concurrence avec les milieux naturels. Sans pour autant occulter les possibilités qu'offrent les industries à la technologie élémentaire ou utilisant les techniques traditionnelles».
Depuis l'indépendance du pays, l'Etat algérien n'a cessé d'évoluer en termes de protection des sites naturels et autres réserves biosphères. Cette option avait ainsi été confirmée et mise en pratique depuis l'avènement du décret de 1983 portant sur la création des différents parcs nationaux. Parmi ces espaces classés, le parc national du Djurdjura compte parmi les plus importants espaces naturels et forestiers à l'échelle nationale. Cependant et en dépit des mesures réglementaires prises, il se trouve que ce parc naturel est confronté à une multitude de difficultés inhérentes aux moyens mis à la disposition de l'administration en charge de sa gestion. Ainsi, le peu de moyens humains et matériels mis en œuvre par les pouvoirs publics pour assurer sa préservation et répondre de façon efficace aux exigences qu'imposent ses caractéristiques de milieu naturel influe de façon négative sur son évolution.
On constate que, depuis la création de ce parc, en vertu du décret n°83/460 du 23 juillet 1983, ce vaste territoire compris entre les wilayas de Tizi-Ouzou et Bouira et couvrant une superficie estimée à 18.500 ha dont une vingtaine de communes, ne cesse de poser avec acuité la problématique de sa gestion d'autant que les menaces qui pèsent sur l'environnement prennent davantage de l'ampleur à l'intérieur même de ses frontières et dans les zones périphériques comprenant des populations humaines et, de là, une intense activité dont les retombées s'avèrent parfois néfastes. Cela même qui ne manque pas de mettre en évidence certains impératifs de développement socioéconomique des zones de montagne et leur contraste, sinon leur opposition par rapport au besoin de défense du patrimoine naturel logiquement protégés. Le fait que le parc du Djurdjura soit inscrit parmi les zones protégées de la planète par l'Unesco, ce qui lui a valu l'insigne honneur d'intégrer le réseau mondial des réserves biosphères (M.A.B), signifié en date du 15.12.1997, ne règle pas tout à fait le problème. D'autre part, cela ne manque pas pour autant de mettre les responsables de cet organisme devant de nouveaux défis, notamment en ce qui concerne les travaux de recherche qui s'ajouteront aux différentes tâches déjà pénibles consistant en la défense pure et simple du patrimoine faunistique et floristique mis à rude épreuve.
En effet, et selon plusieurs recommandations émises et auxquelles nous avons eu accès, les responsables de ce parc ne perdent pas de vue l'importance de ce patrimoine humanitaire. Ce qui les conduit à soulever les questions inhérentes à la gestion de cet espace, tout en faisant l'inventaire des difficultés rencontrées au quotidien. S'il ne règle pas pour autant le problème, il demeure important de souligner qu'il signifie une prise de conscience salutaire et par là un effort sans cesse grandissant qui plaide toutefois à l'optimisme. Ainsi et dans un document que nous nous sommes procuré, réalisé par des cadres de cet organisme, les rédacteurs avancent sans ambages qu'«un parc n'est pas seulement un espace où les éléments naturels activent, c'est aussi un territoire plus ou moins anthropisé, où vivent des populations, où existent une dynamique socioéconomique, où interviennent d'autres secteurs et services», pour ajouter que «l'écologie, la flore, la faune, les paysages ne sont que quelques aspects de la gestion d'un parc qui nécessairement doivent intégrer et associer les autres éléments et facteurs sociaux, économiques et culturels, qui interviennent dans le territoire du parc. Il s'agit d'en contrôler la dynamique, de la moduler, parce qu'elle risque de nuire au parc et à la mission qui lui est assignée». Ce qui soulève l'épineuse question de savoir comment arriver à mettre en synergie les efforts des uns et des autres et faire en sorte que le développement humain n'empiète pas sur l'impératif de préservation de la nature. Les différents secteurs d'activité doivent agir en concertation pour développer une certaine complémentarité et faire en sorte que l'aspect naturel perdure au moment où l'on y intègre de nouvelles commodités qui ne sont pas forcément traditionnelles ou rudimentaires.
Développement global
et souci d'évolution
Assurer l'interconnexion entre les impératifs de développement et ceux de la préservation pure et simple de l'espace naturel — garant d'un environnement saint — n'est pas chose aisée, assurent des spécialistes. Pour la plupart de ceux consultés, il est évident qu'il y a là une relation complexe pour ne pas dire antagoniste, qui, au lieu de créer une association active liant les efforts conjugués par les différents acteurs socioéconomiques, tend à creuser un faussé large entre ces deux finalités évoluant sur la même longueur, mais comme des lignes droites et parallèles. La relation de complémentarité étant avérée, on demeure dans l'étroitesse des différentes considérations qui, au lieu de se compléter, tendent à s'opposer indubitablement. L'absence d'harmonie dans la gestion, le manque sinon l'absence d'engagement de la part des collectivités locales — dont les APC réduites à leur plus simple expression d'existence avec un fardeau assez lourd de préoccupations relevant purement de l'organique — ainsi que des autres services des secteurs censés contribuer à l'essor des activités diverses permises à l'intérieur du territoire du parc, se pose ainsi comme l'un des handicaps qui mettent la direction devant le fait accompli d'une dégradation patente due parfois aux différents projets initiés ça et là par les pouvoirs publics à tous les niveaux. Là, on est appelés malheureusement à constater que les agents (administration comprise) sont réduits au rôle combien réducteur de simple gardiens du temple sans aucune influence sur les décisions qui concernent tout ou une partie du territoire sous leur responsabilité. A titre illustratif, l'affaire du parc d'El-Kala, qui allait être privé d'une bonne partie de son territoire en raison, bien sûr, d'un projet du gouvernement lancé tambour battant, l'autoroute Est-Ouest en l'occurence. Pourtant, selon la réglementation en vigueur, le champ d'intervention du parc est tellement vaste qu'il porte sur divers activités. Dans certains cas, il se les dispute à d'autres secteurs plus spécialisés, qui dans le cadre de leurs compétences interviennent à tous les niveaux, y compris dans les zones que compte le parc naturel. On cite entre autres les différents services réceptacles qui, en vertu de la mise en œuvre des différents projets d'utilité publique, se trouvent inévitablement confrontés aux exigences des terrains concernés, dont celles inhérentes au respect des normes d'intervention dans des zones naturelles protégées. C'est le cas des secteurs des forêts, de l'agriculture et des travaux publics, pour ne citer que ceux-là. Dans un tel environnement, aux multiples interventions, la mission de la direction du parc ne se limite pas à la seule préservation des richesses naturelles et paysagères. Elle concerne également le patrimoine culturel local et, par extension, le développement des zones rurales. En plus, le parc constitue indubitablement un support pratique aux activités scientifiques, pédagogiques, de sensibilisation, d'initiation et de découverte de la nature et des richesses qu'elle renferme. Une confluence qui, en dépit de l'absence d'un centre de recherche spécialisé en son sein, demeure un élément moteur pour la découverte, qui ne doit pas laisser indifférents les départements de la recherche scientifique compétents en la matière. Pour revenir au document cité plus en haut, les rédacteurs suggèrent, exposé des motifs à l'appui, la création d'un organe de coordination et d'orientation des activités des secteurs intervenant à l'intérieur et/ou dans les zones environnantes du parc. Selon les mêmes recommandations, cet organe va venir remplacer le conseil d'orientation prévu dans les statuts du parc et qui n'a pratiquement jamais joué le rôle qui lui est assigné pour raison d'insuffisance. D'ailleurs, on note qu'à travers le temps et pour cause de ces imperfections, les problèmes d'incommodité des projets initiés ont fait leur apparition. La cause de ces incommodités relèvent initialement des visions souvent étroites des responsables des différents secteurs intervenant qui, en privilégiant l'aspect purement économique des projets initiés, perdent de vue l'importance du lieu d'implantation de leurs projets. Ainsi, et sans études d'impact au préalable, on a vu des projets lancés dans des zones qui, pourtant, plaident pour plus d'attention. Un fait marquant selon les rédacteurs du document précité: «Le parc a été considéré comme un espace que l'on investit selon des modalités qui ignorent la nécessité de préserver la nature ; donc selon des préoccupations strictement sectorielles.» Ce qui, dans certains cas, a suscité une forte réaction de la part de la direction du parc ayant abouti à l'annulation pure et simple de certains projets et à l'arrêt de travaux en phase de réalisation. Il y a lieu de constater, ces derniers temps, que certains responsables des secteurs d'intervention, ayant pris l'habitude de prendre en considération les recommandations des responsables du parc en matière de mise en œuvre et/ou de méthode à suivre quant il s'agit de projets basés dans le territoire du parc, paraissent avoir pris conscience. On cite le cas du projet de modernisation de la RN30 traversant le mont du Djurdjura et reliant la wilaya de Bouira à celle de Tizi-Ouzou via le col de Tizi-n'Kouillal. Là, des mesures préventives auraient été observées quant la préservation des caractéristiques de route de montagne concernant la partie montagneuse comprise dans le cadre de la troisième tranche de ce projet.
Nécessité de privilégier
le naturel au socioéconomique
En matière de protection de l'environnement, sur le plan organisationnel et de lutte permanente, la direction du parc est loin d'une performance pouvant couvrir un tel espace naturel exposé à une diversité incommensurable de menaces. Ainsi, certains points, au demeurant sensibles, doivent être cités. Pour un regard plus objectif sur les défis que pose la gestion d'un tel organisme. Citons d'abord les ressources hydriques dont la préservation se pose de façon antagoniste entre les besoins de consommation des populations humaines riveraines et ceux de la faune qui occupe cet espace naturel.
Tout projet d'exploitation et d'adduction des différentes sources d'eau se trouvant à l'intérieur du parc devra tenir compte de cette réalité du terrain. Malheureusement, il nous a été permis de constater que c'est le contraire qui se produit.
A titre d'exemple, la plupart des sources, notamment celles situées sur le versant sud, ont été exploitées sans laisser le minimum requis indispensable à la survie des populations animales, qui subissent, plus particulièrement les singes magot, une fragilisation dangereuse.
Sur ce, ceux qui protestent quand ces bêtes viennent saborder leurs vergers, doivent se rappeler qu'ils les ont en premier privées de leur source de vie : l'eau.
Les autres projets de réalisation de routes et autres infrastructures touristiques, culturelles et sportives à l'intérieur du parc devront faire avec la règle de rétention qui, en tout état de cause, consacre la primauté du naturel sur le socioéconomique. On a certes constaté que certains projets de réalisation de routes, aires de jeu et autres infrastructures ont été stoppés pour plusieurs raisons d'incommodités. Un effort d'investissement au sein même du territoire du parc n'est pas à négliger puisqu'il y a bien des projets contribuant à développer des dynamiques socioéconomiques aussi bien rentables que protectrices de la nature. Entre autres, on est tenté de relever l'importance du secteur agro-sylvo-pastoral qui, compte tenu des potentialités qu'il recèle, est à même de créer des richesses considérables et par là une solution médiane prenant en compte les problèmes socioéconomiques qui se posent dans les zones montagneuses et l'impératif de préservation de l'aspect naturel du territoire.
D'autre part, l'agriculture de montagne représente l'un des créneaux les plus créatifs, qui sans porter atteinte à l'environnement naturel contribue à lutter contre la paupérisation des populations locales.
Pourvu que les règles de base de l'agro-écologie consistant en l'utilisation des méthodes de valorisation du patrimoine végétal local soient respectées de façon rigoureuse.
En plus activités qui n'entrent pas forcément dans le cadre de la promotion du patrimoine naturel du parc dont, à titre d'exemple, celui du tourisme qui offre plusieurs variantes adaptables. Ce dernier, quand il est exercé de manière à ce qu'il réponde positivement aux exigences de préservation de l'environnement, demeure l'un des supports économiques les plus cruciaux du parc. Toutefois, des mesures préventives doivent être impérativement observées pour s'assurer que les infrastructures hôtelières installées à l'intérieur du parc, soient respectueuses de l'environnement, des valeurs culturelles locales et ayant un effet dynamisant sur les activités exercées par les populations locales. On lit dans le document cité : «La construction des unités hôtelières discrètes et de dimension réduite qui reflètent dans leurs fonctions le patrimoine culturel local par leur aspect architectural qui doit être fidèle au modèle local, la fourniture de prestations qui soient conformes aux valeurs locales, par exemple les traditions culinaires».
L'industrie peut être également développée aisément dans les zones périphériques du parc, pourvu qu'elle soit respectueuse de l'environnement. Pour peu qu'elle soit non polluante et en rapport avec l'agriculture, il faut l'encourager et la mettre en valeur pour assurer un développement durable, assurent des spécialistes. Les responsables du parc, quant à eux, ajoutent la condition qui consiste en le fait que l'industrie dans les zones limitrophes du parc doit être «peu consommatrice d'eau pour éviter la concurrence avec les milieux naturels. Sans pour autant occulter les possibilités qu'offrent les industries à la technologie élémentaire ou utilisant les techniques traditionnelles».


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