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Un challenge pour Boukerzaza
La communication gouvernementale
Publié dans Le Midi Libre le 05 - 09 - 2007

Il inaugurera aujourd'hui à 10h 00 au CIP (Centre international de presse) les conférences de presse hebdomadaires pour expliquer les choix et les décisions du gouvernement.
Il inaugurera aujourd'hui à 10h 00 au CIP (Centre international de presse) les conférences de presse hebdomadaires pour expliquer les choix et les décisions du gouvernement.
Ce n'est pas un exercice de tout repos, que celui de porte-parole. Et M. Boukerzaza n'aura pas la tâche facile. Mais gageons que l'homme, rompu aux réunions houleuses de l'UNJA, saura relever le défi. Pour un effet surprise, c'en est vraiment un. De toutes les mesures annoncées par le chef du gouvernement au cours de sa conférence de presse, celle qui concerne des points de presse hebdomadaires est un aveu que la communication gouvernementale souffre d'un déficit congénital et auquel est urgent d'apporter des correctifs.
C'est vrai que pendant près de deux mois, le gouvernement était absent, ouvrant la voie à toutes les rumeurs alarmistes. Le prix de la pomme de terre grimpe, le lait a manqué sur les étals, le bidon d'huile de cinq litres a connu trois augmentations de prix successives, et c'est la porte ouverte à toutes les supputations. La rentrée serait chaude disait-on. Le front social est en ébullition. Toutes les interprétations sont possibles et tous les paris ont été lancés. Le gouvernement est sur la corde raide.
Il est demandé au ministre de la Communication rien moins que de pallier cette carence du gouvernement, qui se plaît à faire dans la rétention de l'information. Et M. Boukerzaza est forcément en première ligne. C'est à lui qu'il est demandé de descendre dans la mine et d'aller au charbon, en compagnie du ministre qui aurait présenté son rapport en conseil de gouvernement
La tâche ne sera pas aisée, loin s'en faut. D'abord parce que, et c'est le métier, les journalistes posent rarement des questions convenues à l'avance. Ils essaient toujours de prêcher le faux pour avoir le vrai. Posant moins de questions sur le contenu de la réunion du Conseil des ministres que sur les affaires et les scandales, mettant souvent en difficulté le vis-à-vis.
L'homme des situations
La dernière fois que la télévision avait pris une décision, c'était pour ne plus retransmettre les débats à l'Assemblée populaire nationale, ce qui fait que désormais on voit des députés lever la main pour adopter des lois, sans jamais donner au téléspectateur la possibilité de savoir de quoi il s'agit.
Des porte-parole du gouvernement, en Algérie, il n'y eut pas beaucoup. La dernière à avoir occupé ce poste fut madame Khalida Toumi, du temps où Ali Benflis était chef du gouvernement. Elle coiffait à l'époque les départements de la communication, de la culture et celui de porte-parole. Quelques points de presse furent organisés, mais en plein scandale Khalifa, elle fut souvent mise à mal par les journalistes qui voulaient toujours en savoir plus.
M. Boukerzaza se débrouillera-t-il mieux ? D'abord, on sait que l'homme est discret, mais cela ne l'empêche pas d'être pragmatique, et d'avoir été pendant longtemps à la tête de l'UNJA l'a habitué à gérer les situations compliquées.
Il lui sera demandé bien sûr de bien connaître le dossier discuté en Conseil des ministres sur le bout des doigts, même s'il sera secondé par le ministre concerné, mais surtout d'avoir du doigté pour rebondir sur les questions gênantes des journalistes, toujours soucieux d'avoir des chiffres sur tout, et qui ont leurs propres sources d'informations. Quand ils posent une question à un ministre, c'est généralement pour faire des recoupements.
On sait tous que la rétention de l'information est une tare congénitale des régimes dictatoriaux, et que dans la mesure où l'on veut édifier un Etat de droit, il faut commencer par faire dans la transparence.
Les journalistes, et donc l'opinion publique elle-même, ne veulent pas être baladés comme des bambins par des responsables qui bottent en touche, mais plutôt d'avoir des réponses à des questions précises, ce qui leur permet de se faire une idée de la manière dont sont gérées les affaires de la cité.
Les rumeurs qui ont meublé le vide estival ne sont pas nées du hasard. Au contraire, elles répondaient à une situation presque explosive. Des prix en augmentations constantes, surtout ceux des produits de première nécessité, certes ; mais aussi un Exécutif en vacances, sans service minimum, dirions-nous. Il n'en fallait pas plus pour que des rumeurs sur l'état de santé du président soient distillées et lancées comme des ballons sondes, toutes aussi alarmistes les unes que les autres, laissant supposer une vacance du pouvoir, et des luttes au plus haut niveau de l'Etat pour occuper le terrain.
On a vu néanmoins qu'il suffisait d'une conférence de presse du chef du gouvernement pour désamorcer une crise latente. Eh oui, au tout début il y a le verbe. Les sociétés humaines sont régies par la communication, et les meilleurs leaders politiques gouvernent par la parole, par le verbe. Et cela est encore plus vrai dans une société quasi patriarcale où la tradition orale règne en maître. Il faut parler, et une bonne émission de télévision vaut mille discours. Mao disait : «Une image vaut mille mots», et la télévision en Algérie remplit ce double rôle, puisqu'elle allie la parole et l'image. Pour s'adresser à la population, il n'y a pas mieux.
Une communication
institutionnelle
Cela dit, il est clair qu'en plus de ces rencontres hebdomadaires avec les journalistes, le gouvernement devrait réfléchir à une meilleure communication institutionnelle pour être toujours en phase avec la population et les événements. On vit dans une période mondialisée, où lorsqu'on zappe, on peut obtenir les meilleures chaînes de télévision du monde, et l'on voit des présidents et des ministres et des leaders de partis débattre dans un esprit contradictoire et en toute transparence des sujets abordés par les journalistes. L'Algérie, où la présence des chaînes satellitaires est l'une des plus importantes au monde, ne peut rester en marge de ce mouvement planétaire. Tout est en train d'évoluer à un rythme incroyable, et notre pays observe ce mouvement avec une pointe d'envie. Pourquoi pas nous, se dit-il ? Le fait que les élections présidentielles françaises aient coïncidé avec les législatives en Algérie a montré la différence entre les deux systèmes politiques. Certes, l'Algérie n'est pas la France, deux-cents ans séparent les deux démocraties. En France tout a commencé en 1789 et en Algérie cela n'a commencé qu'en 1962 ; pour ne pas dire, pour ce qui est du pluralisme et de la liberté d'expression, qu'en 1990. Mais n'empêche, cela ne justifie pas la langue de bois et le ronronnement de satisfaction.
Abderrezak Boukerzaza, qui n'est pas né de la dernière pluie, sait certainement le défi qui l'attend. Il s'agit pour lui
de communiquer tout en laissant aux journalistes le soin d'interpréter les choses à leur manière, car si l'information est sacrée, le commentaire, lui, est libre. C'est la base même de la liberté d'expression. Cela dit, la déclaration de M. Belkhadem comporte en fait une double annonce. Les rencontres avec la presse viendront sanctionner les réunions du Conseil du gouvernement, cela veut dire que l'Exécutif va se retrousser les manches et qu'il se mettra au travail. C'est toujours rassurant de savoir que le gouvernement s'occupe de la gestion des affaires de la cité et des grands dossiers de l'heure.
Lorsqu'on y regarde de près, on voit bien que si les chantiers lancés par le président de la République dans le cadre du plan de consolidation de la croissance marchent plutôt bien, il n'en est pas de même pour ce qui est de la vie quotidienne des citoyens. Notamment avec toutes ces augmentations des prix enregistrées ces dernières semaines. Ce qui fait dire à certains que l'Algérie est un peuple pauvre dans un pays riche. Ce qui n'est pas une simple boutade, ni même litote. C'est la réalité des choses.
Redonner confiance aux Algériens
A ce niveau, il est clair que la communication gouvernementale aura pour tâche principale de faire renaître la confiance entre le gouvernement et les populations, pour les rassurer sur le pouvoir d'achat, la création d'emplois, le règlement de la crise du logement, la prise en charge de la santé et de l'éducation des enfants.
Les syndromes néphrétiques détectés à Sidi Bel Abbès et la typhoïde de Djelfa sont des sujets d'inquiétude pour la population, d'autant plus que le gouvernement n'a pas été trop prolixe là-dessus, laissant se développer et se répandre toutes sortes de théories, alors que des explications rationnelles existent. Si Alger a été classée bonne dernière par une enquête britannique, par rapport aux autres capitales du monde, cela veut dire qu'il reste non seulement beaucoup à faire pour redonner à Alger son lustre d'antant, mais aussi pour redonner confiance aux Algériens, en ville comme à la campagne, en leur faisant aimer leur pays par des actes et par des mots.
Ce n'est pas un exercice de tout repos, que celui de porte-parole. Et M. Boukerzaza n'aura pas la tâche facile. Mais gageons que l'homme, rompu aux réunions houleuses de l'UNJA, saura relever le défi. Pour un effet surprise, c'en est vraiment un. De toutes les mesures annoncées par le chef du gouvernement au cours de sa conférence de presse, celle qui concerne des points de presse hebdomadaires est un aveu que la communication gouvernementale souffre d'un déficit congénital et auquel est urgent d'apporter des correctifs.
C'est vrai que pendant près de deux mois, le gouvernement était absent, ouvrant la voie à toutes les rumeurs alarmistes. Le prix de la pomme de terre grimpe, le lait a manqué sur les étals, le bidon d'huile de cinq litres a connu trois augmentations de prix successives, et c'est la porte ouverte à toutes les supputations. La rentrée serait chaude disait-on. Le front social est en ébullition. Toutes les interprétations sont possibles et tous les paris ont été lancés. Le gouvernement est sur la corde raide.
Il est demandé au ministre de la Communication rien moins que de pallier cette carence du gouvernement, qui se plaît à faire dans la rétention de l'information. Et M. Boukerzaza est forcément en première ligne. C'est à lui qu'il est demandé de descendre dans la mine et d'aller au charbon, en compagnie du ministre qui aurait présenté son rapport en conseil de gouvernement
La tâche ne sera pas aisée, loin s'en faut. D'abord parce que, et c'est le métier, les journalistes posent rarement des questions convenues à l'avance. Ils essaient toujours de prêcher le faux pour avoir le vrai. Posant moins de questions sur le contenu de la réunion du Conseil des ministres que sur les affaires et les scandales, mettant souvent en difficulté le vis-à-vis.
L'homme des situations
La dernière fois que la télévision avait pris une décision, c'était pour ne plus retransmettre les débats à l'Assemblée populaire nationale, ce qui fait que désormais on voit des députés lever la main pour adopter des lois, sans jamais donner au téléspectateur la possibilité de savoir de quoi il s'agit.
Des porte-parole du gouvernement, en Algérie, il n'y eut pas beaucoup. La dernière à avoir occupé ce poste fut madame Khalida Toumi, du temps où Ali Benflis était chef du gouvernement. Elle coiffait à l'époque les départements de la communication, de la culture et celui de porte-parole. Quelques points de presse furent organisés, mais en plein scandale Khalifa, elle fut souvent mise à mal par les journalistes qui voulaient toujours en savoir plus.
M. Boukerzaza se débrouillera-t-il mieux ? D'abord, on sait que l'homme est discret, mais cela ne l'empêche pas d'être pragmatique, et d'avoir été pendant longtemps à la tête de l'UNJA l'a habitué à gérer les situations compliquées.
Il lui sera demandé bien sûr de bien connaître le dossier discuté en Conseil des ministres sur le bout des doigts, même s'il sera secondé par le ministre concerné, mais surtout d'avoir du doigté pour rebondir sur les questions gênantes des journalistes, toujours soucieux d'avoir des chiffres sur tout, et qui ont leurs propres sources d'informations. Quand ils posent une question à un ministre, c'est généralement pour faire des recoupements.
On sait tous que la rétention de l'information est une tare congénitale des régimes dictatoriaux, et que dans la mesure où l'on veut édifier un Etat de droit, il faut commencer par faire dans la transparence.
Les journalistes, et donc l'opinion publique elle-même, ne veulent pas être baladés comme des bambins par des responsables qui bottent en touche, mais plutôt d'avoir des réponses à des questions précises, ce qui leur permet de se faire une idée de la manière dont sont gérées les affaires de la cité.
Les rumeurs qui ont meublé le vide estival ne sont pas nées du hasard. Au contraire, elles répondaient à une situation presque explosive. Des prix en augmentations constantes, surtout ceux des produits de première nécessité, certes ; mais aussi un Exécutif en vacances, sans service minimum, dirions-nous. Il n'en fallait pas plus pour que des rumeurs sur l'état de santé du président soient distillées et lancées comme des ballons sondes, toutes aussi alarmistes les unes que les autres, laissant supposer une vacance du pouvoir, et des luttes au plus haut niveau de l'Etat pour occuper le terrain.
On a vu néanmoins qu'il suffisait d'une conférence de presse du chef du gouvernement pour désamorcer une crise latente. Eh oui, au tout début il y a le verbe. Les sociétés humaines sont régies par la communication, et les meilleurs leaders politiques gouvernent par la parole, par le verbe. Et cela est encore plus vrai dans une société quasi patriarcale où la tradition orale règne en maître. Il faut parler, et une bonne émission de télévision vaut mille discours. Mao disait : «Une image vaut mille mots», et la télévision en Algérie remplit ce double rôle, puisqu'elle allie la parole et l'image. Pour s'adresser à la population, il n'y a pas mieux.
Une communication
institutionnelle
Cela dit, il est clair qu'en plus de ces rencontres hebdomadaires avec les journalistes, le gouvernement devrait réfléchir à une meilleure communication institutionnelle pour être toujours en phase avec la population et les événements. On vit dans une période mondialisée, où lorsqu'on zappe, on peut obtenir les meilleures chaînes de télévision du monde, et l'on voit des présidents et des ministres et des leaders de partis débattre dans un esprit contradictoire et en toute transparence des sujets abordés par les journalistes. L'Algérie, où la présence des chaînes satellitaires est l'une des plus importantes au monde, ne peut rester en marge de ce mouvement planétaire. Tout est en train d'évoluer à un rythme incroyable, et notre pays observe ce mouvement avec une pointe d'envie. Pourquoi pas nous, se dit-il ? Le fait que les élections présidentielles françaises aient coïncidé avec les législatives en Algérie a montré la différence entre les deux systèmes politiques. Certes, l'Algérie n'est pas la France, deux-cents ans séparent les deux démocraties. En France tout a commencé en 1789 et en Algérie cela n'a commencé qu'en 1962 ; pour ne pas dire, pour ce qui est du pluralisme et de la liberté d'expression, qu'en 1990. Mais n'empêche, cela ne justifie pas la langue de bois et le ronronnement de satisfaction.
Abderrezak Boukerzaza, qui n'est pas né de la dernière pluie, sait certainement le défi qui l'attend. Il s'agit pour lui
de communiquer tout en laissant aux journalistes le soin d'interpréter les choses à leur manière, car si l'information est sacrée, le commentaire, lui, est libre. C'est la base même de la liberté d'expression. Cela dit, la déclaration de M. Belkhadem comporte en fait une double annonce. Les rencontres avec la presse viendront sanctionner les réunions du Conseil du gouvernement, cela veut dire que l'Exécutif va se retrousser les manches et qu'il se mettra au travail. C'est toujours rassurant de savoir que le gouvernement s'occupe de la gestion des affaires de la cité et des grands dossiers de l'heure.
Lorsqu'on y regarde de près, on voit bien que si les chantiers lancés par le président de la République dans le cadre du plan de consolidation de la croissance marchent plutôt bien, il n'en est pas de même pour ce qui est de la vie quotidienne des citoyens. Notamment avec toutes ces augmentations des prix enregistrées ces dernières semaines. Ce qui fait dire à certains que l'Algérie est un peuple pauvre dans un pays riche. Ce qui n'est pas une simple boutade, ni même litote. C'est la réalité des choses.
Redonner confiance aux Algériens
A ce niveau, il est clair que la communication gouvernementale aura pour tâche principale de faire renaître la confiance entre le gouvernement et les populations, pour les rassurer sur le pouvoir d'achat, la création d'emplois, le règlement de la crise du logement, la prise en charge de la santé et de l'éducation des enfants.
Les syndromes néphrétiques détectés à Sidi Bel Abbès et la typhoïde de Djelfa sont des sujets d'inquiétude pour la population, d'autant plus que le gouvernement n'a pas été trop prolixe là-dessus, laissant se développer et se répandre toutes sortes de théories, alors que des explications rationnelles existent. Si Alger a été classée bonne dernière par une enquête britannique, par rapport aux autres capitales du monde, cela veut dire qu'il reste non seulement beaucoup à faire pour redonner à Alger son lustre d'antant, mais aussi pour redonner confiance aux Algériens, en ville comme à la campagne, en leur faisant aimer leur pays par des actes et par des mots.


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