Le Conseil de gouvernement a examiné hier le plan d'orientation de réaménagement du tourisme et l'avant-projet de loi relatif aux règles visant à mettre fin aux constructions inachevées, ainsi que le projet de décret exécutif portant sur les nouvelles conditions d'accession au logement social. L'information a été donnée par le ministre de la Communication, Rachid Boukerzaza, lors du point de presse hebdomadaire, au Centre international de presse (CIP) d'Alger. Accompagné de son homologue de l'Habitat, Noureddine Moussa, le porte-parole du gouvernement a rappelé que le premier projet fait partie des 16 plans d'orientation qui s'inscrivent dans le cadre de la réalisation du plan national d'aménagement du territoire à l'horizon 2025 (SNAT 2025). “Le Conseil de gouvernement a décidé de poursuivre le débat autour de ce projet”, a-t-il déclaré, en précisant qu'un tel plan d'orientation “confirme” l'importance du secteur du tourisme. L'essentiel à retenir est “comment rendre le tourisme, un secteur qui contribue réellement au développement national”, a-t-il ajouté, non sans signaler que la part de ce secteur dans l'économie, aujourd'hui de 1,6% à 1,7%, doit passer à 3% en 2015. Concernant le second texte, il a estimé qu'il s'attaque aux “causes” des dysfonctionnements observés dans le domaine urbanistique et tend à rehausser “l'image” de l'Algérie. Quant au projet sur les conditions d'accession au logement social, M. Boukerzaza a révélé qu'il élargit la participation aux couches moyennes. La parole a été ensuite cédée au ministre de l'Habitat, M. Moussa qui a annoncé qu'en matière d'habitat et d'urbanisme, il faut aller vers la réalisation d'une carte nationale de l'habitat et d'une carte nationale de l'acte de construire, en affirmant que “c'est la première fois qu'il y a un projet qui exige un permis d'achèvement de la construction”. Un projet qui introduira également “le certificat de conformité” dans le cadre de travaux par tranches, où le délai de construction (et de régularisation de la situation) ne dépassera pas 5 ans. “Toutes les constructions non achevées à la date de promulgation de la (nouvelle) loi seront concernées par cette dernière”, a soutenu l'intervenant, en indiquant que la nouvelle loi touchera d'autres types de constructions, à l'exemple des habitations construites “sans permis de construire”, celles appartenant au domaine privé national qui sont occupées par des gens ne possédant pas de permis de construire ou encore les constructions illicites. De l'avis du ministre, cette “loi exceptionnelle de la réconciliation” permettra à la fois de régler les situations insolites, de combler les vides juridiques et de maîtriser le secteur lui-même. Pour ce qui est du projet relatif au Logement social locatif (LSL), il a rappelé que parmi les critères d'accession retenus, le LSL concernera les citoyens dont le salaire ne dépasse pas les 24 000 DA (et non plus seulement ceux dont la paye est inférieure à 12 000 DA). Dans ce cadre, il a promis que “40% de ces logements iront aux demandeurs âgés de moins de 40 ans”. La rencontre d'hier a permis aux deux ministres de s'exprimer sur d'autres sujets. Interpellé sur l'attentat suicide d'hier commis à Thénia, M. Boukerzaza a fait part d'un bilan de 2 morts, 23 blessés et des destructions d'habitations mettant 20 familles dans la rue. “Nous ne savons pas si le kamikaze est un homme ou une femme”, a affirmé le ministre de la Communication. Enfin, concernant la loi spécifique aux journalistes, en cours d'élaboration, il a soutenu qu'elle sera fin prête d'ici à la fin février 2008. De son côté, M. Moussa s'est expliqué sur le programme AADL, assurant que l'agence est maintenant en charge de la livraison de 55 000 logements, à l'échelle nationale. Exceptés des “cas exceptionnels”, le ministère de l'Habitat n'est tenu par aucun engagement vis-à-vis des citoyens inscrits comme étant “éligibles dans un programme futur”, a-t-il précisé. Il a aussi noté qu'il revient à présent à la Cnep de prendre en charge la construction des logements. H. Ameyar