A l'invitation de l'association des journalistes algériens de France, Gilles Catoire maire socialiste de Clichy-La-Garenne, Azzouz Begag ancien ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances, Mohamed Mechmech porte-parole de l'association Aclefeu à Clichy -sous-Bois, Mouloud Aounit porte-parole du MRAP et Fabien Jobard sociologue du CNRS ont présenté mercredi à Paris leurs analyses de la situation des banlieues françaises après les dernières révoltes en région parisienne. Les conférenciers ont tenté de répondre à la délicate question de l'efficacité des politiques d'intégration des populations dans les quartiers dits sensibles. Begag ouvrira le débat en rappelant ses positions qui lui ont valu son poste au gouvernement, lors des émeutes des banlieues en 2005 : «Je m'étais déjà opposé à la sémantique guerrière de Nicolas Sarkozy alors ministre de l'Intérieur» dira t-il. Sarkozy, selon Begag, avait fait de l'immigration et des banlieues son cheval de bataille électorales pour aller chercher les voix des Français, notamment les électeurs du Front National (extrême droite), «en souffrance non en raison des immigrés qui égorgent les moutons dans la baignoire, mais en souffrance de logement, d'un emploi». «Cette haine dans sa bouche», continue Begag, «a eu un écho effroyable dans les banlieues». Les populations dans ces quartiers imprégnées de la tradition orale sont très «sensibles aux mots». «Cet homme», (faisant référence à Sarkozy), est aujourd'hui président de la République mais continue dans sa rhétorique insultante car après le terme de «racaille», c'est en termes de «voyoucratie» qu'il évoque les derniers événements de Villiers- le- Bel». Pour Begag, la démarche de Sarkozy relève de la provocation et il citera dans ce sens la création du ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale. Poursuivant dans le même registre, Begag affirmera : «Tout le monde sait ce que l'immigration signifie pour la majorité des Français musulmans et africains. Ce n'est pas fortuit, selon l'ancien ministre, si le Président Sarkozy parle d'excision, de polygamie et de mouton égorgé dans la baignoire quand il parle d'immigration. Concernant les tracts distribués par la police dans les banlieues pour retrouver les auteurs de tirs sur des policiers, il estime que c'est un appel à la délation entre citoyens et une autre action contre le rétablissement de la confiance entre jeunes et police. Sur le même sujet, Mouloud Aounit dira que s'il est exclu de justifier que l'on mette en joue un policier, il est tout aussi condamnable de lancer un appel à la délation. Au risque de faire dans la provocation, lance Aounit «je dirai qu'il est injustifiable de brûler une école ou une bibliothèque mais il est possible de les reconstruire, on ne peut reconstruire, par contre, la vie des jeunes morts dans la collision de leur moto contre un véhicule de police». Justice et vérité sur ce qui s'est réellement passé à Villiers-le-Bel sont une nécessité absolue pour apaiser les esprits. La logique actuelle est malheureusement, pour Aounit, dans le prolongement irresponsable du gouvernement français. Relatant son travail sur le terrain en banlieue, il insiste sur la demande de respect des jeunes «l'expression qui revient souvent dans les cités est : nous ne sommes pas des moins que rien». Mais selon le conférencier, Sarkozy n'a pas tenu compte de ce besoin de considération car après les émeutes il a rendu visite aux policiers d'abord puis «a convoqué les familles à l'Elysée». La courtoisie et le respect, continue Aounit, auraient voulu qu'il se déplace pour voir les gens chez eux dans leur épreuve. Sa hiérarchie des priorités consiste apparemment à glorifier d'abord la police et de conclure que le gouvernement est atteint «d'une crampe mentale qui l'empêche de tirer des leçons des révoltes passées». Même constat de Mechmech qui dénonce le discours de Sarkozy sur la «sécurité» car il continue de stigmatiser la «voyoucratie» des banlieues et révèle l'instrumentalisation politique de la police contre les jeunes. Le maire de Clichy- La- Garenne plaidera, pour sa part, pour une police de proximité et des relais entre les institutions et les jeunes. Partenariat et dialogue sont pour lui les meilleures voies pour montrer du respect aux jeunes et de les impliquer dans la vie de la cité. La démarche du gouvernement est, pour lui aussi, risquée et consiste «à souffler sur le feu». Le sociologue confirmera que la police est souvent un instrument politique, une police qui est pourtant le premier et souvent le seul interlocuteur des jeunes dans les banlieues. Il estime néanmoins que la violence n'est pas uniquement la résultante du chômage car les études ont démontré que dans d'autres pays européens comme l'Allemagne et la Grande-Bretagne notamment, des banlieues pauvres et de populations diverses existent sans pour autant connaître la même tension. A l'invitation de l'association des journalistes algériens de France, Gilles Catoire maire socialiste de Clichy-La-Garenne, Azzouz Begag ancien ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances, Mohamed Mechmech porte-parole de l'association Aclefeu à Clichy -sous-Bois, Mouloud Aounit porte-parole du MRAP et Fabien Jobard sociologue du CNRS ont présenté mercredi à Paris leurs analyses de la situation des banlieues françaises après les dernières révoltes en région parisienne. Les conférenciers ont tenté de répondre à la délicate question de l'efficacité des politiques d'intégration des populations dans les quartiers dits sensibles. Begag ouvrira le débat en rappelant ses positions qui lui ont valu son poste au gouvernement, lors des émeutes des banlieues en 2005 : «Je m'étais déjà opposé à la sémantique guerrière de Nicolas Sarkozy alors ministre de l'Intérieur» dira t-il. Sarkozy, selon Begag, avait fait de l'immigration et des banlieues son cheval de bataille électorales pour aller chercher les voix des Français, notamment les électeurs du Front National (extrême droite), «en souffrance non en raison des immigrés qui égorgent les moutons dans la baignoire, mais en souffrance de logement, d'un emploi». «Cette haine dans sa bouche», continue Begag, «a eu un écho effroyable dans les banlieues». Les populations dans ces quartiers imprégnées de la tradition orale sont très «sensibles aux mots». «Cet homme», (faisant référence à Sarkozy), est aujourd'hui président de la République mais continue dans sa rhétorique insultante car après le terme de «racaille», c'est en termes de «voyoucratie» qu'il évoque les derniers événements de Villiers- le- Bel». Pour Begag, la démarche de Sarkozy relève de la provocation et il citera dans ce sens la création du ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale. Poursuivant dans le même registre, Begag affirmera : «Tout le monde sait ce que l'immigration signifie pour la majorité des Français musulmans et africains. Ce n'est pas fortuit, selon l'ancien ministre, si le Président Sarkozy parle d'excision, de polygamie et de mouton égorgé dans la baignoire quand il parle d'immigration. Concernant les tracts distribués par la police dans les banlieues pour retrouver les auteurs de tirs sur des policiers, il estime que c'est un appel à la délation entre citoyens et une autre action contre le rétablissement de la confiance entre jeunes et police. Sur le même sujet, Mouloud Aounit dira que s'il est exclu de justifier que l'on mette en joue un policier, il est tout aussi condamnable de lancer un appel à la délation. Au risque de faire dans la provocation, lance Aounit «je dirai qu'il est injustifiable de brûler une école ou une bibliothèque mais il est possible de les reconstruire, on ne peut reconstruire, par contre, la vie des jeunes morts dans la collision de leur moto contre un véhicule de police». Justice et vérité sur ce qui s'est réellement passé à Villiers-le-Bel sont une nécessité absolue pour apaiser les esprits. La logique actuelle est malheureusement, pour Aounit, dans le prolongement irresponsable du gouvernement français. Relatant son travail sur le terrain en banlieue, il insiste sur la demande de respect des jeunes «l'expression qui revient souvent dans les cités est : nous ne sommes pas des moins que rien». Mais selon le conférencier, Sarkozy n'a pas tenu compte de ce besoin de considération car après les émeutes il a rendu visite aux policiers d'abord puis «a convoqué les familles à l'Elysée». La courtoisie et le respect, continue Aounit, auraient voulu qu'il se déplace pour voir les gens chez eux dans leur épreuve. Sa hiérarchie des priorités consiste apparemment à glorifier d'abord la police et de conclure que le gouvernement est atteint «d'une crampe mentale qui l'empêche de tirer des leçons des révoltes passées». Même constat de Mechmech qui dénonce le discours de Sarkozy sur la «sécurité» car il continue de stigmatiser la «voyoucratie» des banlieues et révèle l'instrumentalisation politique de la police contre les jeunes. Le maire de Clichy- La- Garenne plaidera, pour sa part, pour une police de proximité et des relais entre les institutions et les jeunes. Partenariat et dialogue sont pour lui les meilleures voies pour montrer du respect aux jeunes et de les impliquer dans la vie de la cité. La démarche du gouvernement est, pour lui aussi, risquée et consiste «à souffler sur le feu». Le sociologue confirmera que la police est souvent un instrument politique, une police qui est pourtant le premier et souvent le seul interlocuteur des jeunes dans les banlieues. Il estime néanmoins que la violence n'est pas uniquement la résultante du chômage car les études ont démontré que dans d'autres pays européens comme l'Allemagne et la Grande-Bretagne notamment, des banlieues pauvres et de populations diverses existent sans pour autant connaître la même tension.