Les biocarburants font d'ores et déjà peser une menace sur l'alimentation de la planète. D'un autre côté, ils ont besoin de surfaces de cultures de plus en plus grandes et, par conséquent, entraîneraient la destruction des forêts qui sont le poumon de la planète. Les biocarburants font d'ores et déjà peser une menace sur l'alimentation de la planète. D'un autre côté, ils ont besoin de surfaces de cultures de plus en plus grandes et, par conséquent, entraîneraient la destruction des forêts qui sont le poumon de la planète. La dernière conférence de Bali, en Indonésie, consacrée au réchauffement climatique et aux émissions de gaz à effet de serre, a jeté une lumière crue sur les dangers qui menacent la planète. On a vu le secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, faire le forcing pour arracher un compromis acceptable, passant plusieurs nuits blanches entre les différentes commissions et les délégations aux points de vue inconciliables. L'Administration Bush, sur le point de quitter la Maison-Blanche, continue de refuser de signer le protocole de Kyoto, alors que le démocrate Al Gore, prix Nobel de la paix, est venu prêcher la bonne parole : il est clair que si les démocrates l'emportent aux Etats-Unis, beaucoup de choses vont changer. Les républicains eux-mêmes savent que la position de blocage actuelle de l'Administration Bush ne peut pas durer. Il faut trouver au plus vite des compromis acceptables pour sauver la planète d'une catastrophe écologique plus ou moins proche. Du reste, les dégâts causés par le cyclone Katerina à la Nouvelle Orléans, n'ont pas manqué de tirer la sonnette d'alarme et de pointer du doigt les ratés d'une gestion de la planète au pifomètre ; jusqu'à ce jour, près de 30% des sinistrés n'ont pas encore été relogés. Gageons que les Américains, qui sont pionniers en tout, sauront relever le défi de la menace écologique. Tout auréolé de son prix Nobel, Al Gore est devenu une icône, une sorte de mère Théresa de la défense de l'environnement. Dans le même temps, nous savons tous que les réserves de pétrole ne sont pas inépuisables. On s'approche inexorablement de l'heure fatidique où il faudra bien se résoudre à trouver des énergies de substitution. Pour des pays comme l'Algérie, la question est encore plus cruciale, puisque les ventes d'hydrocarbures assurent plus de 95% de nos recettes en devises. On se retrouve un peu dans la position peu confortable de cet âne de Buridan, qui fut incapable de choisir entre deux nourritures qu'on lui présentait, et qui finit par mourir de faim et de soif. Pour l'Algérie, la fin des richesses pétrolières sera, un peu, comme la mort de la poule aux œufs d'or. Malgré des ressources naturelles inestimables dont la nature a doté ce beau pays, on n'a pas su jusqu'à présent valoriser les potentialités existantes. Alors que dans la plupart des pays du monde, on a su tirer profit des possibilités offertes par le développement durable, en Algérie, on reste prisonniers de schémas mis en place tout au long des décennies passées et qui sont centrés sur l'importation de biens et services, au détriment des compétences nationales, qu'elles soient naturelles, culturelles ou humaines. Cela dit, il faut bien se préparer à l'après pétrole. Les spécialistes disent qu'en on a encore pour une bonne trentaine d'années. M. Chakib Khelil, est plus optimiste. Les recherches encore et les découvertes successives nous garantissent, dit-il, quelques décennies de plus. Pourtant, ce n'est pas une décennie de plus ou de moins qui changera grand-chose. On ne sera peut-être plus là, mais avons-nous le droit d'hypothéquer l'avenir des générations futures. Si le pétrole doit bien être épuisé un jour, c'est maintenant qu'il faut songer aux énergies de substitution. Les énergies renouvelables en questions Dans les pays développés, on a deux fers sur le feu. D'un côté, on veut bien profiter de la période où le pétrole est encore abondant et assez bon marché, quoi que ! Et de l‘autre, on multiplie les recherches pour trouver d'autres sources d'énergie. On teste l'éolienne. Le vent est disponible en quantité suffisante. Certains pays espèrent arriver à produire des capacités équivalent à, au moins, 10% des besoins en énergie. On estime tout de même que les éoliennes défigurent l'environnement. Leur alignement donquichotesque dans les paysages n'est pas très esthétique. Leur fabrication elle-même est source de gaspillage écologique. Mais bon ! On s'y fait, et à défaut de grives, on se contente de merles ! En France, depuis le Grenelle de l'environnement, on propose de construire des logements et des bâtiments, en mesure de produire leur propre énergie. C'est certainement l'une des mesures les plus séduisantes de ce début du troisième millénaire. L'autre direction dans laquelle se font les recherches, n'est autre que celle des biocarburants. Les Brésiliens fabriquent de l‘éthanol à partir de la canne à sucre. Les Américains comptent plus sur le maïs. Dans un cas comme dans l'autre, cela se fait au détriment de cultures indispensables à l'alimentation des populations, comme le blé ou le soja. Par ailleurs, les besoins de plus en plus grands en canne à sucre et en soja, amènent plusieurs pays à pratiquer une politique de déforestation annonciatrice, là aussi, d'une catastrophe écologique à plus ou moins long terme. On estime que tous les jours, l'équivalent d'un terrain de football en forêt part en fumée. Bien qu'ils fassent baisser les prix de la facture énergétique, et qu'ils soient plus propres pour ce qui est des émissions de gaz à effet de serre, ces biocarburants ne sont pas sans danger pour le devenir de la planète. D'un côté, les biocarburants font d'ores et déjà peser une menace sur l'alimentation de la planète. D'un autre côté, ils ont besoin de surfaces de cultures de plus en plus grandes et, par conséquent, entraîneraient la destruction des forêts qui sont le poumon de la planète, comme chacun sait. Le nucléaire ? C'est une énergie à prendre avec des pincettes. Alors que les Allemands y mettent une croix, les Français, eux, en font la promotion. Le problème qui se pose là aussi pour l'environnement est énorme. Pour l'instant, on ne sait pas quoi faire des déchets. Sans parler des risques d'explosion, comme cela est déjà arrivé à Tchernobyl, en Ukraine. L'Algérie a fait son choix En Algérie, on est un peu dans une période charnière, mais l'option énergie solaire semble avoir les faveurs des décideurs. Cependant, on est loin du compte, à en croire Siffedine Labed, directeur de recherche et chef de département Etudes et innovations technologiques au centre de développement des énergies renouvelables (CDER), qui affirme que jusqu'à ce jour on n'a pas mis en valeur nos ressources, que ce soit dans le domaine de l'agriculture ou dans celui de l'industrie. C'est le modèle allemand qui est le plus prisé. D'où l'intérêt de la conférence tenue en Algérie par M. Andreas Hergenroether, directeur de la chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie qui assure que le ministère allemand de l'économie a initié un programme de soutien aux entreprises allemandes désireuses d'activer dans ce domaine en Algérie. Une étude prospective réalisée par l'agence spatiale allemande indique que l'Algérie dispose d'un potentiel d'énergie thermonucléaire de plus de 164,44 TWh par an, et de plus de 13,90 TWh par an d'énergie photovoltaïque. Vu que la consommation actuelle, à base de pétrole et de gaz, n'est que de 25 TWh environ, il faut s'attendre à ce qu'elle double d'ici à 2020. Pour Mme Aicha Adamou, responsable au NEAL (New Energy Algeria), l'objectif de l'Algérie est de produire 500 MW d'électricité à partir de 2010, pour atteindre 1.000 MW en 2015 avec une part d'exportation de 400 MW. Programme ambitieux s'il en est, dont la concrétisation a commencé avec la construction d'une centrale hybride (solaire-gaz) d'une capacité de 150 MW à Hassi R'mel. Les Allemands considèrent que le Sahara est une réserve d'électricité solaire pour l'Allemagne. "D'ici à 2050, estiment les responsables allemands, les importations en provenance d'Afrique du Nord pourraient couvrir 15 % de la demande allemande en électricité". Mais là aussi, il y a un problème écologique. Si, comme on l'a précisé, les panneaux solaires qui seront installés au Sahara auront à occuper un millième du territoire, on se heurtera certainement à un problème d'un autre genre, semblable à celui des éoliennes. Pendant ce temps, on annonce qu'un câble électrique de 3.000 km sera établi entre l'Algérie et la ville allemande d'Auchen, pour transporter l'énergie électrique produite à partir du solaire. Quoi qu'il en soit, en l'état actuel des choses, on peu dire que l'avenir de la planète n'est pas rose. C'est le moins qu'on puisse dire. R. M. La dernière conférence de Bali, en Indonésie, consacrée au réchauffement climatique et aux émissions de gaz à effet de serre, a jeté une lumière crue sur les dangers qui menacent la planète. On a vu le secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, faire le forcing pour arracher un compromis acceptable, passant plusieurs nuits blanches entre les différentes commissions et les délégations aux points de vue inconciliables. L'Administration Bush, sur le point de quitter la Maison-Blanche, continue de refuser de signer le protocole de Kyoto, alors que le démocrate Al Gore, prix Nobel de la paix, est venu prêcher la bonne parole : il est clair que si les démocrates l'emportent aux Etats-Unis, beaucoup de choses vont changer. Les républicains eux-mêmes savent que la position de blocage actuelle de l'Administration Bush ne peut pas durer. Il faut trouver au plus vite des compromis acceptables pour sauver la planète d'une catastrophe écologique plus ou moins proche. Du reste, les dégâts causés par le cyclone Katerina à la Nouvelle Orléans, n'ont pas manqué de tirer la sonnette d'alarme et de pointer du doigt les ratés d'une gestion de la planète au pifomètre ; jusqu'à ce jour, près de 30% des sinistrés n'ont pas encore été relogés. Gageons que les Américains, qui sont pionniers en tout, sauront relever le défi de la menace écologique. Tout auréolé de son prix Nobel, Al Gore est devenu une icône, une sorte de mère Théresa de la défense de l'environnement. Dans le même temps, nous savons tous que les réserves de pétrole ne sont pas inépuisables. On s'approche inexorablement de l'heure fatidique où il faudra bien se résoudre à trouver des énergies de substitution. Pour des pays comme l'Algérie, la question est encore plus cruciale, puisque les ventes d'hydrocarbures assurent plus de 95% de nos recettes en devises. On se retrouve un peu dans la position peu confortable de cet âne de Buridan, qui fut incapable de choisir entre deux nourritures qu'on lui présentait, et qui finit par mourir de faim et de soif. Pour l'Algérie, la fin des richesses pétrolières sera, un peu, comme la mort de la poule aux œufs d'or. Malgré des ressources naturelles inestimables dont la nature a doté ce beau pays, on n'a pas su jusqu'à présent valoriser les potentialités existantes. Alors que dans la plupart des pays du monde, on a su tirer profit des possibilités offertes par le développement durable, en Algérie, on reste prisonniers de schémas mis en place tout au long des décennies passées et qui sont centrés sur l'importation de biens et services, au détriment des compétences nationales, qu'elles soient naturelles, culturelles ou humaines. Cela dit, il faut bien se préparer à l'après pétrole. Les spécialistes disent qu'en on a encore pour une bonne trentaine d'années. M. Chakib Khelil, est plus optimiste. Les recherches encore et les découvertes successives nous garantissent, dit-il, quelques décennies de plus. Pourtant, ce n'est pas une décennie de plus ou de moins qui changera grand-chose. On ne sera peut-être plus là, mais avons-nous le droit d'hypothéquer l'avenir des générations futures. Si le pétrole doit bien être épuisé un jour, c'est maintenant qu'il faut songer aux énergies de substitution. Les énergies renouvelables en questions Dans les pays développés, on a deux fers sur le feu. D'un côté, on veut bien profiter de la période où le pétrole est encore abondant et assez bon marché, quoi que ! Et de l‘autre, on multiplie les recherches pour trouver d'autres sources d'énergie. On teste l'éolienne. Le vent est disponible en quantité suffisante. Certains pays espèrent arriver à produire des capacités équivalent à, au moins, 10% des besoins en énergie. On estime tout de même que les éoliennes défigurent l'environnement. Leur alignement donquichotesque dans les paysages n'est pas très esthétique. Leur fabrication elle-même est source de gaspillage écologique. Mais bon ! On s'y fait, et à défaut de grives, on se contente de merles ! En France, depuis le Grenelle de l'environnement, on propose de construire des logements et des bâtiments, en mesure de produire leur propre énergie. C'est certainement l'une des mesures les plus séduisantes de ce début du troisième millénaire. L'autre direction dans laquelle se font les recherches, n'est autre que celle des biocarburants. Les Brésiliens fabriquent de l‘éthanol à partir de la canne à sucre. Les Américains comptent plus sur le maïs. Dans un cas comme dans l'autre, cela se fait au détriment de cultures indispensables à l'alimentation des populations, comme le blé ou le soja. Par ailleurs, les besoins de plus en plus grands en canne à sucre et en soja, amènent plusieurs pays à pratiquer une politique de déforestation annonciatrice, là aussi, d'une catastrophe écologique à plus ou moins long terme. On estime que tous les jours, l'équivalent d'un terrain de football en forêt part en fumée. Bien qu'ils fassent baisser les prix de la facture énergétique, et qu'ils soient plus propres pour ce qui est des émissions de gaz à effet de serre, ces biocarburants ne sont pas sans danger pour le devenir de la planète. D'un côté, les biocarburants font d'ores et déjà peser une menace sur l'alimentation de la planète. D'un autre côté, ils ont besoin de surfaces de cultures de plus en plus grandes et, par conséquent, entraîneraient la destruction des forêts qui sont le poumon de la planète, comme chacun sait. Le nucléaire ? C'est une énergie à prendre avec des pincettes. Alors que les Allemands y mettent une croix, les Français, eux, en font la promotion. Le problème qui se pose là aussi pour l'environnement est énorme. Pour l'instant, on ne sait pas quoi faire des déchets. Sans parler des risques d'explosion, comme cela est déjà arrivé à Tchernobyl, en Ukraine. L'Algérie a fait son choix En Algérie, on est un peu dans une période charnière, mais l'option énergie solaire semble avoir les faveurs des décideurs. Cependant, on est loin du compte, à en croire Siffedine Labed, directeur de recherche et chef de département Etudes et innovations technologiques au centre de développement des énergies renouvelables (CDER), qui affirme que jusqu'à ce jour on n'a pas mis en valeur nos ressources, que ce soit dans le domaine de l'agriculture ou dans celui de l'industrie. C'est le modèle allemand qui est le plus prisé. D'où l'intérêt de la conférence tenue en Algérie par M. Andreas Hergenroether, directeur de la chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie qui assure que le ministère allemand de l'économie a initié un programme de soutien aux entreprises allemandes désireuses d'activer dans ce domaine en Algérie. Une étude prospective réalisée par l'agence spatiale allemande indique que l'Algérie dispose d'un potentiel d'énergie thermonucléaire de plus de 164,44 TWh par an, et de plus de 13,90 TWh par an d'énergie photovoltaïque. Vu que la consommation actuelle, à base de pétrole et de gaz, n'est que de 25 TWh environ, il faut s'attendre à ce qu'elle double d'ici à 2020. Pour Mme Aicha Adamou, responsable au NEAL (New Energy Algeria), l'objectif de l'Algérie est de produire 500 MW d'électricité à partir de 2010, pour atteindre 1.000 MW en 2015 avec une part d'exportation de 400 MW. Programme ambitieux s'il en est, dont la concrétisation a commencé avec la construction d'une centrale hybride (solaire-gaz) d'une capacité de 150 MW à Hassi R'mel. Les Allemands considèrent que le Sahara est une réserve d'électricité solaire pour l'Allemagne. "D'ici à 2050, estiment les responsables allemands, les importations en provenance d'Afrique du Nord pourraient couvrir 15 % de la demande allemande en électricité". Mais là aussi, il y a un problème écologique. Si, comme on l'a précisé, les panneaux solaires qui seront installés au Sahara auront à occuper un millième du territoire, on se heurtera certainement à un problème d'un autre genre, semblable à celui des éoliennes. Pendant ce temps, on annonce qu'un câble électrique de 3.000 km sera établi entre l'Algérie et la ville allemande d'Auchen, pour transporter l'énergie électrique produite à partir du solaire. Quoi qu'il en soit, en l'état actuel des choses, on peu dire que l'avenir de la planète n'est pas rose. C'est le moins qu'on puisse dire. R. M.