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Un tournant majeur dans l'existence
La mise en retraite
Publié dans Le Midi Libre le 02 - 03 - 2008

Tout comme l'enfance et l'adolescence, la retraite est un détour capital dans la vie de l'individu. Cette période est génératrice d'angoisse, de peur et d'appréhension.
Tout comme l'enfance et l'adolescence, la retraite est un détour capital dans la vie de l'individu. Cette période est génératrice d'angoisse, de peur et d'appréhension.
Bouelem. F, un homme âgé de 64 ans souffre depuis trois mois de sérieux malaises psychiques et relationnels qui poussent son épouse à se plaindre de son changement radical de comportement. En effet, ce monsieur, autrefois tellement dynamique, heureux et bon vivant, n'est aujourd'hui que les ruines d'un homme qui vit au jour le jour et qui a perdu goût à la vie. Il ne manifeste aucun symptôme de maladie organique et son état prête à s'interroger sur la genèse de son changement. Le mal de cet homme, après investigation, s'est élucidé. Il ne s'agit pas d'un trouble organique, encore moins d'un trouble psychologique, mais d'un état d'âme dans lequel l'a plongé sa future retraite. Une décision qui va certainement le plonger dans une oisiveté obligatoire. Il n'admet pas que sa vie puisse s'achever aussi rapidement et que dorénavant, il ne sera plus capable d'être actif et deviendra même dépendant de ses enfants qui, eux, ont déjà volé de leurs propres ailes.
Cependant, la retraite est-elle synonyme d'oisiveté ? Prendre sa retraite veut-il forcément dire que la personne n'a plus rien à offrir à ceux qui l'entourent ? La retraite est-elle un appel à la sédentarité ?
Tout comme l'enfance et l'adolescence, la retraite est un détour capital dans la vie de l'individu. Cette période est génératrice d'angoisse, de peur et d'appréhension. La personne qui s'apprête à prendre sa retraite ressent intérieurement une douleur intense qu'elle seule peut comprendre. Elle élabore un inventaire de sa vie, contemple son passé défilé sous ses yeux, se plaint du présent et redoute le futur porteur de craintes.
Le vécu du retraité
La question existentielle pressante qui s'impose à la personne lors de cette épreuve concerne son utilité dans la vie. La retraite étant synonyme souvent chez l'individu comme une suspension de la vie. Le retraité se préoccupe de sa place dans la société maintenant qu'il n'est plus actif. Le travail permet à la personne de se rassurer sur son utilité. Quand on travail et qu'une famille dépend de nous, nous ressentons toute l'importance que les autres nous accordent. Subvenir aux besoins de sa famille est synonyme de toute supériorité. Or, lorsqu'on est à la retraite, les fondements de notre existence sont remis en question. Personne ne dépend financièrement du retraité, et parfois, lui-même, est pris en charge par sa famille. Ce changement de rôle peu significatif pour l'entourage affecte profondément le retraité.
La retraite, témoignant d'une rupture brusque entre l'individu et la vie professionnelle, est perçue par la personne comme la limite entre l'activité et la passivité et plus profondément entre la vie et la mort. La retraite signifie à la personne que sa période d'utilité est terminée. Cette idée, dure à supporter, altère le fonctionnement psychologique de l'individu, le plongeant dans un état de tristesse sévère.
Un vieillissement à vitesse variable
La retraite n'est pas synonyme de vieillissement car beaucoup de personnes retraitées sont encore capables de s'occuper adéquatement d'eux-mêmes. La retraite ne doit donc pas être systématiquement relié au processus de vieillissement dont la survenue diffère d'une personne à l'autre. Il est important de prendre conscience de son vieillissement : il ne sert à rien de se le cacher, et mieux vaut sans doute le connaître si l'on veut s'y adapter, le compenser, le corriger. Ce que nous perdons en premier, c'est notre capacité à faire des progrès, et cela passe inaperçu, car seuls les sportifs de haut niveau, qui ont été au bout de leur marge de progression, peuvent y être confrontés. Le vieillissement touche ensuite notre aptitude à exécuter les capacités maximales, celles que dans la vie courante nous utilisons rarement. Nous vieillissons donc sans nous en apercevoir, et nous ne devenons conscients que lorsque le vieillissement est à un stade très avancé. Nous ne prenons conscience de ces déficiences qu'en fonction des difficultés qui en sont les conséquences : la baisse de notre performance dans tel ou tel domaine. Le vieillissement physique se révèle à nous comme s'il était brutal. Il s'ensuit qu'il survient toujours sur un sujet qui n'y était pas préparé, et que le deuil qu'il doit alors élaborer est d'autant plus difficile.
La psychologie de la retraite
La retraite engendre une douleur profonde à la personne. Ce n'est pas le fait de cesser l'activité professionnelle en lui-même qui est responsable de cet état, mais plutôt la prise de conscience du processus de vieillissement qui se déclenche insidieusement. Ce vieillissement est pour chacun synonyme de perte, et c'est cela qui le rend douloureux. Il va falloir abandonner cet idéal de toute-puissance, de croissance indéfinie, que tout homme peut éprouver jusqu'à sa maturité.
La personne estime marcher à petits pas vers la mort qui est une fin inévitable et tant redoutée. Au cours de cette période, le retraité se centralise sur ses peurs et son angoisse et n'a, par conséquent, plus le temps de vivre pleinement sa vie. C'est ce qui explique la baisse de l'espérance de vie fréquente chez les personnes qui s'apprêtent à partir en retraite.
Le passage à la retraite engendre une blessure narcissique plus ou moins importante et contraint le sujet à faire le deuil d'une certaine image de lui-même d'où la nécessité d'une prise en charge psychologique. L'apport du psychologue ne peut être que bénéfique puisqu'il permet à la personne d'accepter les changements qui s'opèrent sur son corps ainsi que les changements sociaux, afin de mieux vivre cette étape inévitable. La retraite reste une étape importante dans la vie de l'être et nécessite dans le cas de certaines personnes une assistance psychologique et morale afin d'être bien vécu. La prise de conscience par l'entourage de la fragilité de la structure des vieilles personnes peut contribuer dans leur adaptation à une étape de vie inéluctable.
Bouelem. F, un homme âgé de 64 ans souffre depuis trois mois de sérieux malaises psychiques et relationnels qui poussent son épouse à se plaindre de son changement radical de comportement. En effet, ce monsieur, autrefois tellement dynamique, heureux et bon vivant, n'est aujourd'hui que les ruines d'un homme qui vit au jour le jour et qui a perdu goût à la vie. Il ne manifeste aucun symptôme de maladie organique et son état prête à s'interroger sur la genèse de son changement. Le mal de cet homme, après investigation, s'est élucidé. Il ne s'agit pas d'un trouble organique, encore moins d'un trouble psychologique, mais d'un état d'âme dans lequel l'a plongé sa future retraite. Une décision qui va certainement le plonger dans une oisiveté obligatoire. Il n'admet pas que sa vie puisse s'achever aussi rapidement et que dorénavant, il ne sera plus capable d'être actif et deviendra même dépendant de ses enfants qui, eux, ont déjà volé de leurs propres ailes.
Cependant, la retraite est-elle synonyme d'oisiveté ? Prendre sa retraite veut-il forcément dire que la personne n'a plus rien à offrir à ceux qui l'entourent ? La retraite est-elle un appel à la sédentarité ?
Tout comme l'enfance et l'adolescence, la retraite est un détour capital dans la vie de l'individu. Cette période est génératrice d'angoisse, de peur et d'appréhension. La personne qui s'apprête à prendre sa retraite ressent intérieurement une douleur intense qu'elle seule peut comprendre. Elle élabore un inventaire de sa vie, contemple son passé défilé sous ses yeux, se plaint du présent et redoute le futur porteur de craintes.
Le vécu du retraité
La question existentielle pressante qui s'impose à la personne lors de cette épreuve concerne son utilité dans la vie. La retraite étant synonyme souvent chez l'individu comme une suspension de la vie. Le retraité se préoccupe de sa place dans la société maintenant qu'il n'est plus actif. Le travail permet à la personne de se rassurer sur son utilité. Quand on travail et qu'une famille dépend de nous, nous ressentons toute l'importance que les autres nous accordent. Subvenir aux besoins de sa famille est synonyme de toute supériorité. Or, lorsqu'on est à la retraite, les fondements de notre existence sont remis en question. Personne ne dépend financièrement du retraité, et parfois, lui-même, est pris en charge par sa famille. Ce changement de rôle peu significatif pour l'entourage affecte profondément le retraité.
La retraite, témoignant d'une rupture brusque entre l'individu et la vie professionnelle, est perçue par la personne comme la limite entre l'activité et la passivité et plus profondément entre la vie et la mort. La retraite signifie à la personne que sa période d'utilité est terminée. Cette idée, dure à supporter, altère le fonctionnement psychologique de l'individu, le plongeant dans un état de tristesse sévère.
Un vieillissement à vitesse variable
La retraite n'est pas synonyme de vieillissement car beaucoup de personnes retraitées sont encore capables de s'occuper adéquatement d'eux-mêmes. La retraite ne doit donc pas être systématiquement relié au processus de vieillissement dont la survenue diffère d'une personne à l'autre. Il est important de prendre conscience de son vieillissement : il ne sert à rien de se le cacher, et mieux vaut sans doute le connaître si l'on veut s'y adapter, le compenser, le corriger. Ce que nous perdons en premier, c'est notre capacité à faire des progrès, et cela passe inaperçu, car seuls les sportifs de haut niveau, qui ont été au bout de leur marge de progression, peuvent y être confrontés. Le vieillissement touche ensuite notre aptitude à exécuter les capacités maximales, celles que dans la vie courante nous utilisons rarement. Nous vieillissons donc sans nous en apercevoir, et nous ne devenons conscients que lorsque le vieillissement est à un stade très avancé. Nous ne prenons conscience de ces déficiences qu'en fonction des difficultés qui en sont les conséquences : la baisse de notre performance dans tel ou tel domaine. Le vieillissement physique se révèle à nous comme s'il était brutal. Il s'ensuit qu'il survient toujours sur un sujet qui n'y était pas préparé, et que le deuil qu'il doit alors élaborer est d'autant plus difficile.
La psychologie de la retraite
La retraite engendre une douleur profonde à la personne. Ce n'est pas le fait de cesser l'activité professionnelle en lui-même qui est responsable de cet état, mais plutôt la prise de conscience du processus de vieillissement qui se déclenche insidieusement. Ce vieillissement est pour chacun synonyme de perte, et c'est cela qui le rend douloureux. Il va falloir abandonner cet idéal de toute-puissance, de croissance indéfinie, que tout homme peut éprouver jusqu'à sa maturité.
La personne estime marcher à petits pas vers la mort qui est une fin inévitable et tant redoutée. Au cours de cette période, le retraité se centralise sur ses peurs et son angoisse et n'a, par conséquent, plus le temps de vivre pleinement sa vie. C'est ce qui explique la baisse de l'espérance de vie fréquente chez les personnes qui s'apprêtent à partir en retraite.
Le passage à la retraite engendre une blessure narcissique plus ou moins importante et contraint le sujet à faire le deuil d'une certaine image de lui-même d'où la nécessité d'une prise en charge psychologique. L'apport du psychologue ne peut être que bénéfique puisqu'il permet à la personne d'accepter les changements qui s'opèrent sur son corps ainsi que les changements sociaux, afin de mieux vivre cette étape inévitable. La retraite reste une étape importante dans la vie de l'être et nécessite dans le cas de certaines personnes une assistance psychologique et morale afin d'être bien vécu. La prise de conscience par l'entourage de la fragilité de la structure des vieilles personnes peut contribuer dans leur adaptation à une étape de vie inéluctable.


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