La poésie de Maram El Masri est limpide même quand elle trouble, on voit la poétesse impériale face aux mots qu'elle dompte, La traduction de Brahim Tazaghart respecte le texte original presque à la lettre. La poésie de Maram El Masri est limpide même quand elle trouble, on voit la poétesse impériale face aux mots qu'elle dompte, La traduction de Brahim Tazaghart respecte le texte original presque à la lettre. C'est un événement de taille dans la littérature amazighe qui s'enrichit, grâce à une traduction très fidèle de Brahim Tazaghart, au contact de la poésie arabe contemporaine. Brahim Tazaghart fait également œuvre d'éditeur ; c'est le premier ouvrage des toutes jeunes éditions Tira. L'ouvrage est d'une bonne qualité technique, d'un format de poche élégant. La maquette est sobre avec juste ce qu'il faut comme indications. Du travail de professionnels. Il nous livre la version arabe et sa traduction en tamazight. La poésie de Maram El Masri, c'est: «Qui toque à ma porte Qui ? J'ai poussé la poussière de ma solitude Sous mon tapis de prière J'ai arrangé mon sourire J'ai ouvert.» Désarmante de simplicité, cette poésie ! Et aussi profonde que tous les océans mis les uns sur les autres ! Parfois dérangeante, humblement mais fermement dérangeante, presque blasphématoire ; angéliquement satanique : «Le désir m'embrase Et mes yeux s'illuminent Je range la morale Dans le tiroir le plus proche Je me vêts de Satan Et voile les yeux de mes anges gardiens Pour un Baiser.» La couleur blanche revient souvent ici, hyperbolique, symbole de pureté comme si l'amour, même rouge, n'a pas à rougir… Mais la cerise ? Rouge sang, ce fruit – jamais défendu – qui évoque souplement l'érotisme. Sensualité timide, peureuse, d'autres fois : «Angoisse Comme une gazelle à ta voracité Aime-moi en silence Et laisse-moi Avec des questions. Même les peines sont blanches, les carreaux blancs sont toujours immaculés ; et cette cerise perdue dans une immensité de marbre blanc… La poésie de Maram El Masri est limpide même quand elle trouble, on voit la poétesse impériale face aux mots qu'elle dompte, deux mots simples s'entrechoquent et donnent une atmosphère, une émotion qui échappent à tous les dictionnaires et ne peuvent habiter qu'en l'être humain, et encore faut-il qu'il soit sensible. La traduction de Brahim Tazaghart respecte le texte original presque à la lettre, comme pour ne rien enlever à la magie du vers. Mais ce sont justement des vers qui invitent à la transgression, à la rébellion et on aurait voulu que Brahim se laisse aller et viole ce texte désorientant de simplicité, jusqu'à nous rendre jaloux de cette facilité hautement poétique qui coule de la plume, des lèvres plutôt, de Maram El Masri. Le livre que nous offrent les éditions Tira se lit comme on boit de l'eau fraîche ; on a envie de déclamer et de dire : «Venez voir, écoutez!» Maram El Masri est née en 1962 à Lattaquié, en Syrie. Elle vit actuellement en France. Son premier recueil sort en 1984. Il faut attendre 1997 pour voir un autre recueil, Cerise rouge sur carreaux blancs qui obtient le Prix Adonis l'année suivante. En 2007, paraît son troisième recueil «Je te regarderai» primé par le Prix Poucetta. "Taknisya zeggaghen Ghef wagens amellal" De Maram El Masri Traduction Brahim Tazaghart Editions Tira, Béjaia 234 pages, 350 D.A. C'est un événement de taille dans la littérature amazighe qui s'enrichit, grâce à une traduction très fidèle de Brahim Tazaghart, au contact de la poésie arabe contemporaine. Brahim Tazaghart fait également œuvre d'éditeur ; c'est le premier ouvrage des toutes jeunes éditions Tira. L'ouvrage est d'une bonne qualité technique, d'un format de poche élégant. La maquette est sobre avec juste ce qu'il faut comme indications. Du travail de professionnels. Il nous livre la version arabe et sa traduction en tamazight. La poésie de Maram El Masri, c'est: «Qui toque à ma porte Qui ? J'ai poussé la poussière de ma solitude Sous mon tapis de prière J'ai arrangé mon sourire J'ai ouvert.» Désarmante de simplicité, cette poésie ! Et aussi profonde que tous les océans mis les uns sur les autres ! Parfois dérangeante, humblement mais fermement dérangeante, presque blasphématoire ; angéliquement satanique : «Le désir m'embrase Et mes yeux s'illuminent Je range la morale Dans le tiroir le plus proche Je me vêts de Satan Et voile les yeux de mes anges gardiens Pour un Baiser.» La couleur blanche revient souvent ici, hyperbolique, symbole de pureté comme si l'amour, même rouge, n'a pas à rougir… Mais la cerise ? Rouge sang, ce fruit – jamais défendu – qui évoque souplement l'érotisme. Sensualité timide, peureuse, d'autres fois : «Angoisse Comme une gazelle à ta voracité Aime-moi en silence Et laisse-moi Avec des questions. Même les peines sont blanches, les carreaux blancs sont toujours immaculés ; et cette cerise perdue dans une immensité de marbre blanc… La poésie de Maram El Masri est limpide même quand elle trouble, on voit la poétesse impériale face aux mots qu'elle dompte, deux mots simples s'entrechoquent et donnent une atmosphère, une émotion qui échappent à tous les dictionnaires et ne peuvent habiter qu'en l'être humain, et encore faut-il qu'il soit sensible. La traduction de Brahim Tazaghart respecte le texte original presque à la lettre, comme pour ne rien enlever à la magie du vers. Mais ce sont justement des vers qui invitent à la transgression, à la rébellion et on aurait voulu que Brahim se laisse aller et viole ce texte désorientant de simplicité, jusqu'à nous rendre jaloux de cette facilité hautement poétique qui coule de la plume, des lèvres plutôt, de Maram El Masri. Le livre que nous offrent les éditions Tira se lit comme on boit de l'eau fraîche ; on a envie de déclamer et de dire : «Venez voir, écoutez!» Maram El Masri est née en 1962 à Lattaquié, en Syrie. Elle vit actuellement en France. Son premier recueil sort en 1984. Il faut attendre 1997 pour voir un autre recueil, Cerise rouge sur carreaux blancs qui obtient le Prix Adonis l'année suivante. En 2007, paraît son troisième recueil «Je te regarderai» primé par le Prix Poucetta. "Taknisya zeggaghen Ghef wagens amellal" De Maram El Masri Traduction Brahim Tazaghart Editions Tira, Béjaia 234 pages, 350 D.A.