Mettre fin à ses jours sous le poids d'une réalité trop dure est devenu une conduite extrême de plus en plus adoptée par les Algériens. Plus de 177 suicides ont été enregistrés l'année dernière par les services de la police, alors que 129 suicidés ont été recensés par la Gendarmerie nationale. Mettre fin à ses jours sous le poids d'une réalité trop dure est devenu une conduite extrême de plus en plus adoptée par les Algériens. Plus de 177 suicides ont été enregistrés l'année dernière par les services de la police, alors que 129 suicidés ont été recensés par la Gendarmerie nationale. Le suicide est en constante augmentation depuis 2005 où 114 cas ont été dénombrés, 169 en 2006 et 177 en 2007. La courbe ascendante de ce fléau sociétal témoigne de l'alarmante situation dans laquelle subsiste la population algérienne. Stress, dépression nerveuse, chômage, crise de logement, malvie sont entre autres causes qui précipitent les âmes fragilisées par un vécu accablant dans les gouffres du désespoir. Pourquoi se suicide-on ? Comment déceler les signes précurseurs d'un éventuel passage à l'acte ? Qui sont les personnes les plus exposées au risque suicidaire ? Le contexte socioéconomique est-il imputable ? Peut-on parler d'un vrai travail de sensibilisation ayant pour visée d'emmener la société civile à prendre plus conscience des risques que les sujets vulnérables encourent ? Les conditions d'existence de la jeune génération en proie aux fléaux et aux maux les plus déchirants n'est-elle pas responsable du désespoir que ressent cette frange de la société qui, se sentant exclue, sur la marge de la société, choisit l'issue fatale ? Mme S. Ferhat, psychologue clinicienne affirme que la santé mentale des Algériens est en nette détérioration. Le suicide, à son avis, n'est qu'un aspect de la déchéance humaine. «Je m'occupe depuis plus de 18 ans de la prise en charge psychologique des malades atteints de pathologies psychiatriques diverses. Schizophrénie, dépression, paranoïa, trouble bipolaire, névroses traumatiques. Nombreux aussi sont les cas que j'ai accompagnés en thérapie après un suicide raté et qui semblaient avoir perdu totalement espoir en la vie. Je ne saurais parler de santé mentale fragile sans évoquer la sombre décennie noire qui a endeuillé la population et dont les suites directes sont une explosion des maladies psychiatriques et des psychotrauma. La fragilité des malades souvent stigmatisés par la société après avoir perdu leur statut social à cause de la maladie est frappante. Elles traversent lors de leur pathologie, des phases sensibles lors desquelles elles sont envahies par des idées suicidaires. Pour ces personnes malades, les possibilités du passage à l'acte suicidaire sont élevées et notre rôle est de prévenir toute conduite risquée en suivant de près la progression de la maladie et en appelant l'entourage des malades à plus de vigilance», affirme Mme Ferhat. Selon notre interlocutrice, une grande partie des suicidés sont des individus atteints de pathologies psychiatriques parfois non-diagnostiquées. D'après la psychologue, les tranches sociales les plus exposées au risque suicidaire sont : Les dépressifs dont les symptômes de la maladie passent souvent inaperçus, les adolescents en plein crise identitaire, repliés sur eux-mêmes et mutiques, les fonctionnaires exposés à un contexte professionnel stressant, les individus atteints de pathologie psychiatrique dont la schizophrénie et les âmes fragilisées par des conditions de vie précaire, dont le présent est chargé de tourmentes et le futur incertain. «La malvie qui, contrairement au discours chimérique sur une éventuelle disparition de la pauvreté en Algérie, d'une amélioration des conditions de vie, gagne de plus en plus la population algérienne est l'une des causes principales de l'expansion du suicide», déclare Mme Ferhat. Le suicide reste un sérieux problème de santé publique qui mérite un profond travail de terrain, selon notre interlocutrice. La prévention par la sensibilisation, l'amélioration des conditions d'existence de la population sont deux pas incontournables dans l'élaboration d'une stratégie nationale de lutte contre ce fléau. Le suicide est en constante augmentation depuis 2005 où 114 cas ont été dénombrés, 169 en 2006 et 177 en 2007. La courbe ascendante de ce fléau sociétal témoigne de l'alarmante situation dans laquelle subsiste la population algérienne. Stress, dépression nerveuse, chômage, crise de logement, malvie sont entre autres causes qui précipitent les âmes fragilisées par un vécu accablant dans les gouffres du désespoir. Pourquoi se suicide-on ? Comment déceler les signes précurseurs d'un éventuel passage à l'acte ? Qui sont les personnes les plus exposées au risque suicidaire ? Le contexte socioéconomique est-il imputable ? Peut-on parler d'un vrai travail de sensibilisation ayant pour visée d'emmener la société civile à prendre plus conscience des risques que les sujets vulnérables encourent ? Les conditions d'existence de la jeune génération en proie aux fléaux et aux maux les plus déchirants n'est-elle pas responsable du désespoir que ressent cette frange de la société qui, se sentant exclue, sur la marge de la société, choisit l'issue fatale ? Mme S. Ferhat, psychologue clinicienne affirme que la santé mentale des Algériens est en nette détérioration. Le suicide, à son avis, n'est qu'un aspect de la déchéance humaine. «Je m'occupe depuis plus de 18 ans de la prise en charge psychologique des malades atteints de pathologies psychiatriques diverses. Schizophrénie, dépression, paranoïa, trouble bipolaire, névroses traumatiques. Nombreux aussi sont les cas que j'ai accompagnés en thérapie après un suicide raté et qui semblaient avoir perdu totalement espoir en la vie. Je ne saurais parler de santé mentale fragile sans évoquer la sombre décennie noire qui a endeuillé la population et dont les suites directes sont une explosion des maladies psychiatriques et des psychotrauma. La fragilité des malades souvent stigmatisés par la société après avoir perdu leur statut social à cause de la maladie est frappante. Elles traversent lors de leur pathologie, des phases sensibles lors desquelles elles sont envahies par des idées suicidaires. Pour ces personnes malades, les possibilités du passage à l'acte suicidaire sont élevées et notre rôle est de prévenir toute conduite risquée en suivant de près la progression de la maladie et en appelant l'entourage des malades à plus de vigilance», affirme Mme Ferhat. Selon notre interlocutrice, une grande partie des suicidés sont des individus atteints de pathologies psychiatriques parfois non-diagnostiquées. D'après la psychologue, les tranches sociales les plus exposées au risque suicidaire sont : Les dépressifs dont les symptômes de la maladie passent souvent inaperçus, les adolescents en plein crise identitaire, repliés sur eux-mêmes et mutiques, les fonctionnaires exposés à un contexte professionnel stressant, les individus atteints de pathologie psychiatrique dont la schizophrénie et les âmes fragilisées par des conditions de vie précaire, dont le présent est chargé de tourmentes et le futur incertain. «La malvie qui, contrairement au discours chimérique sur une éventuelle disparition de la pauvreté en Algérie, d'une amélioration des conditions de vie, gagne de plus en plus la population algérienne est l'une des causes principales de l'expansion du suicide», déclare Mme Ferhat. Le suicide reste un sérieux problème de santé publique qui mérite un profond travail de terrain, selon notre interlocutrice. La prévention par la sensibilisation, l'amélioration des conditions d'existence de la population sont deux pas incontournables dans l'élaboration d'une stratégie nationale de lutte contre ce fléau.