A un mois du second tour des élections présidentielles au Zimbabwe, les ténors de l'opposition accusent le gouvernement de Robert Mugabe de vouloir les liquider physiquement. C'est d'ailleurs le principal motif invoqué par Morgan Tsvangirai pour ne pas rentrer à Harare. Une attitude qui risque de coûter cher au leader du Mouvement pour le changement démocratique. Son crédit peut être sérieusement entamé auprès de ses sympathisants. A un mois du second tour des élections présidentielles au Zimbabwe, les ténors de l'opposition accusent le gouvernement de Robert Mugabe de vouloir les liquider physiquement. C'est d'ailleurs le principal motif invoqué par Morgan Tsvangirai pour ne pas rentrer à Harare. Une attitude qui risque de coûter cher au leader du Mouvement pour le changement démocratique. Son crédit peut être sérieusement entamé auprès de ses sympathisants. «Ils tuent des gens depuis 1980 et les services de renseignement militaire de Mugabe ont établi une liste de 36 à 40 personnes à abattre», a déclaré Tendai Biti, le secrétaire général du MDC, lors d'une visite au Kenya. «En tête de liste, figurent notre leader, Morgan Tsvangirai, moi-même et notre porte-parole, Nelson Chamisa», a-t-il poursuivi. Le bras droit de Tsvangirai explique le modus operendi de ce complot dénoncé par le MDC : «Nous savons qu'il y a un groupe de quelque 18 tireurs du renseignement militaire chargés de tuer notre leader et certains d'entre nous. Mais nous ne nous laisserons pas intimider», a-t-il lancé en guise de défi au pouvoir en place. Ce dernier a nié en bloc l'existence de ce genre de complot. C'est du moins la position défendue par l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF) du président Robert Mugabe. Reste que pour les analystes de la scène politique zimbabwéenne, l'attitude de Morgan Tsvangirai et de Tendai Biti peut, au contraire, profiter au parti au pouvoir. Leur refus de rentrer au Zimbabwe, avec cette accusation de complot contre leurs personnes, laisse le champ libre au ZANU-PF pour engranger des dividendes lors de cet entre-deux tours crucial. Le MDC, privé de ses chefs, et se lançant dans une stratégie de victimisation au lieu d'une offensive auprès de la population zimbabwéenne risque de se couper de sa base. Celle-ci peut, à terme, accuser le chef du MDC de courir derrière les lauriers de la victoire au prix d'une aliénation croissante de la base. Autre accusation du MDC à l'encontre du ZANU-PF, l'épuration électorale. Le MDC accuse les autorités d'orchestrer des violences à grande échelle contre les populations rurales pour les dissuader de voter en faveur de l'opposition. Il fait état de plus d'une trentaine de ses sympathisants tués par des partisans de Mugabe, qui réplique, en reprochant à l'opposition de semer la terreur. Le Zanu-PF a enregistré des résultats particulièrement mauvais dans les campagnes, jusque-là considérées comme des fiefs du régime, mais affectées depuis plusieurs années par une chute de la production agricole due à des sécheresses répétées et à une réforme agraire menée dans la précipitation et la violence. Des violences qui semblent suivre les Zimbabwéens même dans leur exil. En Afrique du Sud, des milliers d'immigrés, en particulier des Zimbabwéens, fuient leurs maisons dans la panique à Johannesburg, après des attaques xénophobes qui ont gagné les pauvres quartiers de la ville, faisant au moins 22 morts depuis une semaine. «Ils tuent des gens depuis 1980 et les services de renseignement militaire de Mugabe ont établi une liste de 36 à 40 personnes à abattre», a déclaré Tendai Biti, le secrétaire général du MDC, lors d'une visite au Kenya. «En tête de liste, figurent notre leader, Morgan Tsvangirai, moi-même et notre porte-parole, Nelson Chamisa», a-t-il poursuivi. Le bras droit de Tsvangirai explique le modus operendi de ce complot dénoncé par le MDC : «Nous savons qu'il y a un groupe de quelque 18 tireurs du renseignement militaire chargés de tuer notre leader et certains d'entre nous. Mais nous ne nous laisserons pas intimider», a-t-il lancé en guise de défi au pouvoir en place. Ce dernier a nié en bloc l'existence de ce genre de complot. C'est du moins la position défendue par l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF) du président Robert Mugabe. Reste que pour les analystes de la scène politique zimbabwéenne, l'attitude de Morgan Tsvangirai et de Tendai Biti peut, au contraire, profiter au parti au pouvoir. Leur refus de rentrer au Zimbabwe, avec cette accusation de complot contre leurs personnes, laisse le champ libre au ZANU-PF pour engranger des dividendes lors de cet entre-deux tours crucial. Le MDC, privé de ses chefs, et se lançant dans une stratégie de victimisation au lieu d'une offensive auprès de la population zimbabwéenne risque de se couper de sa base. Celle-ci peut, à terme, accuser le chef du MDC de courir derrière les lauriers de la victoire au prix d'une aliénation croissante de la base. Autre accusation du MDC à l'encontre du ZANU-PF, l'épuration électorale. Le MDC accuse les autorités d'orchestrer des violences à grande échelle contre les populations rurales pour les dissuader de voter en faveur de l'opposition. Il fait état de plus d'une trentaine de ses sympathisants tués par des partisans de Mugabe, qui réplique, en reprochant à l'opposition de semer la terreur. Le Zanu-PF a enregistré des résultats particulièrement mauvais dans les campagnes, jusque-là considérées comme des fiefs du régime, mais affectées depuis plusieurs années par une chute de la production agricole due à des sécheresses répétées et à une réforme agraire menée dans la précipitation et la violence. Des violences qui semblent suivre les Zimbabwéens même dans leur exil. En Afrique du Sud, des milliers d'immigrés, en particulier des Zimbabwéens, fuient leurs maisons dans la panique à Johannesburg, après des attaques xénophobes qui ont gagné les pauvres quartiers de la ville, faisant au moins 22 morts depuis une semaine.