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«Les terroristes d'El-Qaïda disposent aujourd'hui de plus de moyens»
Mohamed Issami, journaliste spécialisé dans la question du terrorisme en Algérie
Publié dans Le Midi Libre le 21 - 08 - 2008

Midi Libre : A peine une semaine après l'attentat de Zemmouri, deux autres attentats viennent d'être perpétrés, en moins de 24 heures, successivement aux Issers dans wilaya de Boumerdès, et à Bouira. Quelle lecture faites-vous de cette recrudescence terroriste ?
Avant cette recrudescence, on a connu une période d'accalmie. Et, depuis les premières années du terrorisme, les périodes d'accalmie sont toujours suivies d'attentats terroristes successifs. Ce qui explique donc cette recrudescence. Les terroristes profitent de ces périodes de retrait pour bien préparer leurs coups les plus importants. Les terroristes ont recours à ces actes pour deux raisons essentielles : primo pour frapper l'imagination publique et installer un climat de terreur, secundo pour galvaniser le moral de leurs troupes. Souvenez-vous que vers la fin l'année dernière (2007), de juillet à décembre, le pays a enregistré 4 attentats à la bombe, alors que cette année, rien que pour la période allant de juillet dernier à ce jour, les terroristes ont perpétré au moins 5 attentats. Et ça ne va s'arrêter. Car, faut-il le souligner, cette année le GSPC, créé le 14 septembre 1998, célébrera son dixième anniversaire qui, de surcroit, coïncide avec le Ramadhan, le mois ‘'fétiche'' des islamistes. Au cours de ce même mois, le GSPC célébrera également le deuxième anniversaire de son allégeance à la nébuleuse El-Qaïda, en septembre 2006. Toutefois, il faut souligner qu'il n'a plus les capacités de l'année dernière lorsqu'il a pu perpétrer, au début de 2007, 18 et 12 attentats simultanés. Ils sont actuellement acculés par les forces de sécurité.
La capitale est plus au moins épargnée par le terrorisme, par rapport aux trois wilayas limitrophes, Boumerdes, Tizi-Ouzou et Bouira qui, elles, vivent l'enfer. Comment expliquez-vous cette situation?
Quand on parle du GSPC, il faut d'abord savoir que la création de ce groupe terroriste, en 1998, a été une initiative de cette région, la Kabylie, désignée Zone 2. Lors du découpage de l'époque, cette zone allait de l'est d'Alger jusqu'à Bejaia, (passant par Tizi-Ouzou, Boumerdès et Bouira). Cette région est donc le berceau du GSPC. Les terroristes y connaissent tous les coins et recoins. Ils connaissent même la mentalité des gens de cette région. C'est tout ce potentiel dont ne dispose pas le GSPC ailleurs qui explique le fait que la Kabylie est plus touchée par le phénomène terroriste par rapport à la Capitale. C'est la région la plus chaude. Outre l'important dispositif sécuritaire quadrillant la capitale, le GSPC ne dispose du même potentiel.
Les pouvoirs publics qualifient ces attentats d'actes isolés. Ce qui renseigne sur la faiblesse du réseau terroriste. Partagez-vous cette analyse ?
En tant qu'observateur, je constate qu'à l'heure actuelle nous devons plus concevoir le GPSP comme nous l'avions connu en 2006. Car, ce groupe ne se proclame plus de cette dénomination. N'avait-il pas déclaré officiellement, dans un communiqué, en 2006, qu'il se proclame désormais, Al-Qaïda aux pays du Maghreb. Comme il l'a d'ailleurs fait en 1998, lorsqu'il s'est démarqué du GIA. D'où, je m'interroge aujourd'hui : pourquoi continue t-on à l'appeler toujours GSPC ? Je pense que si l'on continue à le percevoir de cette manière, cela va nous tromper davantage. Car, aujourd'hui, même si les individus qui le compose sont les mêmes, ils n'obéissent plus à la même logique. Donc, si on continue à les percevoir comme avant, on dirait qu'on a toujours à faire au même terrorisme local des années 1990. Or, actuellement, les terroristes ne consultent plus leurs ‘'Emirs'', comme c'était le cas à cette époque, mais ils se réfèrent plutôt au chef d'El-Qaïda, Ben-Laden. Ce qui, en conclusion, nous impose aujourd'hui de revoir même la méthode de la lutte anti-terroriste. Car si la lutte anti-terroriste fut dans un temps passé, ‘'le gendarme et le voleur'', de nos jours, cette théorie n'a plus lieu d'être. Les forces de sécurité continuent à faire cavalier seul dans la lutte contre le terrorisme, alors que les terroristes d'El-Qaïda disposent aujourd'hui de plus de moyens.Indépendamment des moyens logistiques, ils disposent, par exemple, de canaux d'informations tels les sites Internet. Mais, existe-t-il un seul site de lutte anti-terroriste ?
Faut-il donc renoncer à la politique de la réconciliation nationale?
Ecoutez, pour nous, toute action qui peut contribuer concrètement et efficacement à réduire, voire à décompresser les maquis, ne doit qu'être la bienvenue.
Qu'on le veuille ou non, à l'instar de toutes les politiques de réconciliation, dont la loi de Belaïd Abdeslam de 1993, la loi de la Rahma en 1996, la Concorde civile de 1999, et la charte pour la réconciliation en 2006 devraient être une arme de guerre dans la main de la lutte anti-terroriste. Mais lorsque l'on ne respecte pas les échéances fixées, ces politiques perdent de leur crédibilité. Comment l'ennemi pourrait respecter une quelconque politique si nous même nous ne la respectons pas ?
Midi Libre : A peine une semaine après l'attentat de Zemmouri, deux autres attentats viennent d'être perpétrés, en moins de 24 heures, successivement aux Issers dans wilaya de Boumerdès, et à Bouira. Quelle lecture faites-vous de cette recrudescence terroriste ?
Avant cette recrudescence, on a connu une période d'accalmie. Et, depuis les premières années du terrorisme, les périodes d'accalmie sont toujours suivies d'attentats terroristes successifs. Ce qui explique donc cette recrudescence. Les terroristes profitent de ces périodes de retrait pour bien préparer leurs coups les plus importants. Les terroristes ont recours à ces actes pour deux raisons essentielles : primo pour frapper l'imagination publique et installer un climat de terreur, secundo pour galvaniser le moral de leurs troupes. Souvenez-vous que vers la fin l'année dernière (2007), de juillet à décembre, le pays a enregistré 4 attentats à la bombe, alors que cette année, rien que pour la période allant de juillet dernier à ce jour, les terroristes ont perpétré au moins 5 attentats. Et ça ne va s'arrêter. Car, faut-il le souligner, cette année le GSPC, créé le 14 septembre 1998, célébrera son dixième anniversaire qui, de surcroit, coïncide avec le Ramadhan, le mois ‘'fétiche'' des islamistes. Au cours de ce même mois, le GSPC célébrera également le deuxième anniversaire de son allégeance à la nébuleuse El-Qaïda, en septembre 2006. Toutefois, il faut souligner qu'il n'a plus les capacités de l'année dernière lorsqu'il a pu perpétrer, au début de 2007, 18 et 12 attentats simultanés. Ils sont actuellement acculés par les forces de sécurité.
La capitale est plus au moins épargnée par le terrorisme, par rapport aux trois wilayas limitrophes, Boumerdes, Tizi-Ouzou et Bouira qui, elles, vivent l'enfer. Comment expliquez-vous cette situation?
Quand on parle du GSPC, il faut d'abord savoir que la création de ce groupe terroriste, en 1998, a été une initiative de cette région, la Kabylie, désignée Zone 2. Lors du découpage de l'époque, cette zone allait de l'est d'Alger jusqu'à Bejaia, (passant par Tizi-Ouzou, Boumerdès et Bouira). Cette région est donc le berceau du GSPC. Les terroristes y connaissent tous les coins et recoins. Ils connaissent même la mentalité des gens de cette région. C'est tout ce potentiel dont ne dispose pas le GSPC ailleurs qui explique le fait que la Kabylie est plus touchée par le phénomène terroriste par rapport à la Capitale. C'est la région la plus chaude. Outre l'important dispositif sécuritaire quadrillant la capitale, le GSPC ne dispose du même potentiel.
Les pouvoirs publics qualifient ces attentats d'actes isolés. Ce qui renseigne sur la faiblesse du réseau terroriste. Partagez-vous cette analyse ?
En tant qu'observateur, je constate qu'à l'heure actuelle nous devons plus concevoir le GPSP comme nous l'avions connu en 2006. Car, ce groupe ne se proclame plus de cette dénomination. N'avait-il pas déclaré officiellement, dans un communiqué, en 2006, qu'il se proclame désormais, Al-Qaïda aux pays du Maghreb. Comme il l'a d'ailleurs fait en 1998, lorsqu'il s'est démarqué du GIA. D'où, je m'interroge aujourd'hui : pourquoi continue t-on à l'appeler toujours GSPC ? Je pense que si l'on continue à le percevoir de cette manière, cela va nous tromper davantage. Car, aujourd'hui, même si les individus qui le compose sont les mêmes, ils n'obéissent plus à la même logique. Donc, si on continue à les percevoir comme avant, on dirait qu'on a toujours à faire au même terrorisme local des années 1990. Or, actuellement, les terroristes ne consultent plus leurs ‘'Emirs'', comme c'était le cas à cette époque, mais ils se réfèrent plutôt au chef d'El-Qaïda, Ben-Laden. Ce qui, en conclusion, nous impose aujourd'hui de revoir même la méthode de la lutte anti-terroriste. Car si la lutte anti-terroriste fut dans un temps passé, ‘'le gendarme et le voleur'', de nos jours, cette théorie n'a plus lieu d'être. Les forces de sécurité continuent à faire cavalier seul dans la lutte contre le terrorisme, alors que les terroristes d'El-Qaïda disposent aujourd'hui de plus de moyens.Indépendamment des moyens logistiques, ils disposent, par exemple, de canaux d'informations tels les sites Internet. Mais, existe-t-il un seul site de lutte anti-terroriste ?
Faut-il donc renoncer à la politique de la réconciliation nationale?
Ecoutez, pour nous, toute action qui peut contribuer concrètement et efficacement à réduire, voire à décompresser les maquis, ne doit qu'être la bienvenue.
Qu'on le veuille ou non, à l'instar de toutes les politiques de réconciliation, dont la loi de Belaïd Abdeslam de 1993, la loi de la Rahma en 1996, la Concorde civile de 1999, et la charte pour la réconciliation en 2006 devraient être une arme de guerre dans la main de la lutte anti-terroriste. Mais lorsque l'on ne respecte pas les échéances fixées, ces politiques perdent de leur crédibilité. Comment l'ennemi pourrait respecter une quelconque politique si nous même nous ne la respectons pas ?


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