La naissance d'un enfant handicapé est un véritable traumatisme pour la famille, particulièrement pour les parents. C'est la réaction à la nouvelle qui détermine l'avenir de cet enfant. Mais, faut-il le rappeler ,cette réaction dépend du niveau de conscience des parents de la différence de leur enfant, de son acceptation ou non en tant que partie intégrante de la famille et sa prise en charge sociale. La naissance d'un enfant handicapé est un véritable traumatisme pour la famille, particulièrement pour les parents. C'est la réaction à la nouvelle qui détermine l'avenir de cet enfant. Mais, faut-il le rappeler ,cette réaction dépend du niveau de conscience des parents de la différence de leur enfant, de son acceptation ou non en tant que partie intégrante de la famille et sa prise en charge sociale. En Algérie, les enfants handicapés font partie de notre quotidien. On les voit partout. Dans les bus, dans la rue, à proximité des écoles spécialisées. Ils peuvent être trisomiques, handicapés moteur ou mental, aveugles, sourds ou muets. Au-delà des chiffres que les structures concernées pourraient avancer en la matière, une question plus profonde s'impose, celle de la manière dont vivent ces parents le handicap de leur enfant. Acceptent-ils le fait ? Qu'éprouvent-ils pour ce gosse ? Sont-ils assistés dans leur tâche par des associations ou des spécialistes ? Avoir un enfant handicapé, un fardeau Nombre de parents d'enfants handicapés sont livrés à eux-mêmes. Le cas de cette mère dont le fils était atteint d'un retard mental profond et qui se retrouvait terriblement perdu en est le témoignage. Son gosse avait 18 ans et l'on refusait de l'accueillir dans une quelconque structure eu égard à son âge. La pauvre mère était donc désemparée, livrée à elle-même, mais décidée à ne pas lâcher prise. Karima est à son tour la mère d'une fille âgée de 15 ans. La maman nous raconte comment, depuis la naissance de sa fille, elle n'avait rien pu décelé d'anormal. «Au fur et à mesure qu'elle avançait dans l'âge, j'ai découvert qu'elle n'étais pas comme les autres enfants. Elle ne parlait point avec nous, se repliée sur elle et s'enfermait dans sa chambre pour parler à ses poupées», raconte-t-elle péniblement. Karima nous livre son pénible parcours auprès des spécialistes, psychiatres et psychologues, qui étaient en incapacité de déceler sa pathologie. «Les uns disaient qu'elle était autiste, d'autres affirmaient son atteint d'une schizophrénie précoce, ou d'un trouble de comportement avec provocation », explique-t-elle. La maman affirme avoir dépensé des années à courir d'un médecin à un autre. Aujourd'hui, la jeunette est en âge critique. Elle est extrêmement agressive, fugue souvent. Face à ce vécu, la mère, veuve de surcroît, se retrouve dans une totale confusion. «Dieu me pardonne, mais il m'arrive de désirer qu'elle disparaisse. Je me sens impuissante », avoue-t-elle. Farida, de son côté, ne fait pas exception à la règle. Cette femme qui ne s'attendait point à avoir un enfant handicapé a fini par vivre la douloureuse épreuve. «Quand je rencontrais dans la rue des enfants handicapés, je manifestais ma compassion à l'égard de la famille, sans penser un seul instant pouvoir être à leur place», explique Farida secrétaire qui vient de mettre au monde son premier enfant. Dès la naissance, le père du petit Imad s'est douté que son enfant présente un retard mental. Certains symptômes ne trompent pas. Les parents, la peur au ventre, se sont dirigés vers un laboratoire d'analyses de chromosomes pour en avoir le cœur net. «Les résultats sont tomber sur nous comme la foudre. Notre enfant souffrait d'un retard mental et nous savions pertinemment ce que cela pouvait induire», souligne Farida. Et d'ajouter que quand elle avait apprit que son bébé avait un retard mental, tout s'était effondré autour d'elle. «Je voyais la vie en noir. Il a fallu enterrer tous les rêves planifiés pour mon fils. Face à ce destin, j'ai éprouvé un sentiment d'injustice. Je me voyais confrontée à l'inconnu », confie Farida qui, une fois le choc passé, ne s'est pas laissée aller au désespoir. Aujourd'hui, elle n'hésite pas à chercher une solution au handicap de son fils en prenant conseil auprès des associations et centres de rééducation. L'action sociale, un impératif Avoir un enfant handicapé est souvent un drame pour beaucoup de familles. La situation s'aggrave lorsqu'il s'agit du premier bébé. Le handicap continue à être considéré comme une «infamie». Nombre de parents le vivent difficilement, emmenant cette catégorie marginalisée à vivre en réclusion, croyant qu'elle est une tare, comme l'exprime une maman dont le fils est handicapé. Cependant, rares sont les couples bien informés ou préparés à accueillir un enfant pareil. Aujourd'hui, certaines associations s'efforcent d'apporter un soutien moral aux mamans en leur donnant des conseils. Pour F. Latouï, psychologue au sein du centre de prise en charge des inadaptés mentaux à El Harrach, «la maman a besoin d'un soutien moral, surtout au cours des premiers mois, pour avoir le courage d'assumer et de poursuivre son pénible périple». Pour la spécialiste, il serait impératif que les associations qui se chargent de la prise en charge des enfants handicapés, s'occupent aussi des parents. Initier, en ce sens, des rencontres en groupes de parents d'enfants handicapés, permettrait à ces derniers de comprendre qu'ils ne sont pas seuls. Par ailleurs, Mme F. Latouï, met en exergue le manque d'infrastructures de prise en charge des enfants handicapés ainsi que la défaillance de l'accompagnement psychologique des parents. «Il est urgent d'axer nos efforts sur l'accompagnement des parents, car l'enfant handicapé évolue au sein de la famille qui est unique habilité à favoriser son insertion ou au contraire renforcer sa rupture avec la société», ajoute-t-elle. Enfin, il est à souligner que des associations qui s'occupent de l'accompagnement psychologique des parents existent et activent sur terrain pour promouvoir la condition des handicapés en Algérie. D. S. En Algérie, les enfants handicapés font partie de notre quotidien. On les voit partout. Dans les bus, dans la rue, à proximité des écoles spécialisées. Ils peuvent être trisomiques, handicapés moteur ou mental, aveugles, sourds ou muets. Au-delà des chiffres que les structures concernées pourraient avancer en la matière, une question plus profonde s'impose, celle de la manière dont vivent ces parents le handicap de leur enfant. Acceptent-ils le fait ? Qu'éprouvent-ils pour ce gosse ? Sont-ils assistés dans leur tâche par des associations ou des spécialistes ? Avoir un enfant handicapé, un fardeau Nombre de parents d'enfants handicapés sont livrés à eux-mêmes. Le cas de cette mère dont le fils était atteint d'un retard mental profond et qui se retrouvait terriblement perdu en est le témoignage. Son gosse avait 18 ans et l'on refusait de l'accueillir dans une quelconque structure eu égard à son âge. La pauvre mère était donc désemparée, livrée à elle-même, mais décidée à ne pas lâcher prise. Karima est à son tour la mère d'une fille âgée de 15 ans. La maman nous raconte comment, depuis la naissance de sa fille, elle n'avait rien pu décelé d'anormal. «Au fur et à mesure qu'elle avançait dans l'âge, j'ai découvert qu'elle n'étais pas comme les autres enfants. Elle ne parlait point avec nous, se repliée sur elle et s'enfermait dans sa chambre pour parler à ses poupées», raconte-t-elle péniblement. Karima nous livre son pénible parcours auprès des spécialistes, psychiatres et psychologues, qui étaient en incapacité de déceler sa pathologie. «Les uns disaient qu'elle était autiste, d'autres affirmaient son atteint d'une schizophrénie précoce, ou d'un trouble de comportement avec provocation », explique-t-elle. La maman affirme avoir dépensé des années à courir d'un médecin à un autre. Aujourd'hui, la jeunette est en âge critique. Elle est extrêmement agressive, fugue souvent. Face à ce vécu, la mère, veuve de surcroît, se retrouve dans une totale confusion. «Dieu me pardonne, mais il m'arrive de désirer qu'elle disparaisse. Je me sens impuissante », avoue-t-elle. Farida, de son côté, ne fait pas exception à la règle. Cette femme qui ne s'attendait point à avoir un enfant handicapé a fini par vivre la douloureuse épreuve. «Quand je rencontrais dans la rue des enfants handicapés, je manifestais ma compassion à l'égard de la famille, sans penser un seul instant pouvoir être à leur place», explique Farida secrétaire qui vient de mettre au monde son premier enfant. Dès la naissance, le père du petit Imad s'est douté que son enfant présente un retard mental. Certains symptômes ne trompent pas. Les parents, la peur au ventre, se sont dirigés vers un laboratoire d'analyses de chromosomes pour en avoir le cœur net. «Les résultats sont tomber sur nous comme la foudre. Notre enfant souffrait d'un retard mental et nous savions pertinemment ce que cela pouvait induire», souligne Farida. Et d'ajouter que quand elle avait apprit que son bébé avait un retard mental, tout s'était effondré autour d'elle. «Je voyais la vie en noir. Il a fallu enterrer tous les rêves planifiés pour mon fils. Face à ce destin, j'ai éprouvé un sentiment d'injustice. Je me voyais confrontée à l'inconnu », confie Farida qui, une fois le choc passé, ne s'est pas laissée aller au désespoir. Aujourd'hui, elle n'hésite pas à chercher une solution au handicap de son fils en prenant conseil auprès des associations et centres de rééducation. L'action sociale, un impératif Avoir un enfant handicapé est souvent un drame pour beaucoup de familles. La situation s'aggrave lorsqu'il s'agit du premier bébé. Le handicap continue à être considéré comme une «infamie». Nombre de parents le vivent difficilement, emmenant cette catégorie marginalisée à vivre en réclusion, croyant qu'elle est une tare, comme l'exprime une maman dont le fils est handicapé. Cependant, rares sont les couples bien informés ou préparés à accueillir un enfant pareil. Aujourd'hui, certaines associations s'efforcent d'apporter un soutien moral aux mamans en leur donnant des conseils. Pour F. Latouï, psychologue au sein du centre de prise en charge des inadaptés mentaux à El Harrach, «la maman a besoin d'un soutien moral, surtout au cours des premiers mois, pour avoir le courage d'assumer et de poursuivre son pénible périple». Pour la spécialiste, il serait impératif que les associations qui se chargent de la prise en charge des enfants handicapés, s'occupent aussi des parents. Initier, en ce sens, des rencontres en groupes de parents d'enfants handicapés, permettrait à ces derniers de comprendre qu'ils ne sont pas seuls. Par ailleurs, Mme F. Latouï, met en exergue le manque d'infrastructures de prise en charge des enfants handicapés ainsi que la défaillance de l'accompagnement psychologique des parents. «Il est urgent d'axer nos efforts sur l'accompagnement des parents, car l'enfant handicapé évolue au sein de la famille qui est unique habilité à favoriser son insertion ou au contraire renforcer sa rupture avec la société», ajoute-t-elle. Enfin, il est à souligner que des associations qui s'occupent de l'accompagnement psychologique des parents existent et activent sur terrain pour promouvoir la condition des handicapés en Algérie. D. S.