Depuis près de vingt ans, on ne parle plus de polio, ni de rougeole, ni de bien d'autres maladies infectieuses de l'enfant qui étaient un vrai problème de santé publique en Algérie. Ceci grâce au programme national de vaccination, appliqué par les services du ministère de la Santé, en étroite collaboration avec d'autres organismes et institutions tels que le ministère de l'Education nationale. Les familles aussi s'impliquent et c'est bien l'une des raisons de la réussite de ce programme qui, malgré certaines perturbations signalées à différentes périodes de l'année, finit par aboutir. La raison en est simple : il ne faut pas jouer avec la santé des petits enfants. C'est un engagement des pouvoirs publics.Si ce programme réussit, c'est aussi parce qu'il y a un véritable travail d'information et de sensibilisation à tous les niveaux. La communication dans ce domaine est réelle, effective et ses résultats sont concrets. Chaque année, les autorités concernées lancent des campagnes via la télévision et la radio et à travers les structures de santé et les établissements scolaires. Au niveau des structures de santé, particulièrement dans les PMI, un personnel médical et paramédical accueille les parents et les informe sur tout ce qui est vaccin et moyen de prévention contre telle ou telle maladie. Les parents demandent et s'informent. Ils ne veulent pas se retrouver avec des enfants malades, des personnes handicapées qui seront une vraie charge pour eux et pour toute la société. Une grande charge pour l'Etat, devrions-nous le souligner. Donc, si une mère ou un parent, de façon générale, ne fait pas vacciner son enfant à temps, c'est à elle ou à lui qu'en incombe l'entière responsabilité. Des problèmes pourraient survenir dans les régions enclavées du pays -et c'est à ce niveau justement qu'il faut renforcer le travail d'information et améliorer la distribution du produit- mais, globalement, les choses se passent normalement. Le travail des unités de dépistage scolaire (UDS) est aussi à saluer dans ce domaine. Malgré les moyens limités dont elles disposent, ces unités font le tour des établissements scolaires, sensibilisent les parents et les enseignants et recensent les enfants devant subir le vaccin. Dernièrement, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbes, a demandé l'échange du stock algérien de vaccins de grippe H1N1 (4,5 millions de doses) contre des vaccins pour enfants. Le laboratoire Glaxo Klein Smith, fournisseur du vaccin, avait proposé de l'échanger contre un vaccin du col de l'utérus mais le ministre algérien a décliné cette offre, arguant de «la controverse qui entoure son efficacité». Optant ainsi pour les vaccins pour enfants, le ministre a confirmé l'engagement des autorités algériennes à protéger la santé des enfants. D'autant que, a rappelé Ould Abbes, le taux de croissance en Algérie est en augmentation et qu'il faut prendre les dispositions nécessaires pour prendre en charge les nouveau-nés. Selon le ministre, le nombre des naissances était de 630 000 en 2008. Il est passé à 840 000 en 2010. Les années à venir connaîtront de nouvelles augmentations. C'est à partir de ce constat que des orientations ont été données pour renforcer la lutte contre les maladies de l'enfant, veiller à la bonne application du programme national de vaccination, développer les PMI et les doter des moyens humains et nécessaires… En somme, être près de l'enfant. Encore une fois, les parents ont un rôle capital dans la protection de la santé de leur enfant. Ils doivent être au fait de tous les développements en matière de vaccination et autre. K. M.