Il semble que l'heure des bilans a sonné à l'occasion du 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le sida organisée cette année pour la vingtième fois. Mais, cette année encore, de l'avis de plusieurs membres associatifs engagés dans la lutte contre le sida les bilans ne sont pas aussi réjouissants ? Il semble que l'heure des bilans a sonné à l'occasion du 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le sida organisée cette année pour la vingtième fois. Mais, cette année encore, de l'avis de plusieurs membres associatifs engagés dans la lutte contre le sida les bilans ne sont pas aussi réjouissants ? Ils sont des milliers aujourd'hui, enfants, jouvenceaux, adultes et femmes enceintes à lutter contre le syndrome de l'immunodéficience acquise. Des tranches sociétales ciblées par le sida, véritable menace qui pèse sur la santé publique en Algérie. Combien sont-ils exactement ? Les chiffres avancés par le ministère de la santé reflètent-ils réellement l'ampleur du phénomène ? Quels sont les soucis majeurs des séropositifs algériens ? Les politiques nationales de lutte contre le sida ont-elles portées leurs fruits ? Qu'en est-il de l'accès au traitement et de la couverture sociale de la pathologie ? Répondre à ces questions semble être un impératif incontournable pour évaluer la condition des sidéens en Algérie ? A ce propos, M. Othmane Bourouba, coordinateur d'Aids Algérie, contacté par nos soins, n'a pas manqué de dresser un bilan exhaustif de la situation des séropositifs en Algérie. Une situation encore loin d'être reluisante «malgré les efforts consentis par l'état algérien, les associations caritatives, les ONG et les autres organismes chargées de la lutte et de la prévention contre le sida», nous dira-t-il. Sur un autre chapitre, questionné sur l'efficacité de la stratégie nationale de lutte contre le sida adopté par l'état algérien en 2007 et qui s'étale jusqu'à 2011, élaboré, explique-t-il, sur la base d'une évaluation massive de la situation des séropositifs, M. Bourouba estime que la politique existe certes, mais qu'elle n'est pas encore efficiente dans la lutte contre le sida. «Les objectifs que nous nous sommes tracés à travers cette politique nationale de lutte contre le sida qui a vu la participation de plusieurs institutions, associations et ONG engagées dans la lutte contre le sida, ne sont pas encore atteints et ce, souligne-t-il, en raison du manque de coordination de l'ensemble des activités visant à faire aboutir cette stratégie». Par ailleurs, le coordinateur de Aids Algérie, signale que le dépistage continue à représenter un véritable frein dans la lutte contre le sida. Et pour cause, malgré l'existence de 56 et 60 centres de dépistages sur le territoire national, l'anonymat des bilans du VIH, les personnes n'ont encore pas cette culture de dépistage. «De peur d'être confronté à l'amer réalité, plusieurs préfèrent ignorer leur maladie, ce qui n'est pas sans conséquence», continue-t-il. En outre, la discrimination face à laquelle sont exposés les malades atteints de VIH est un problème majeur et commun à tous. Pour notre interlocuteur, la ségrégation dont sont victimes les sidéens est de l'apanage d'individus et non d'institutions. Appuyant ces déclarations par le décret ministériel qui stipule que toute personne séropositive a le droit de bénéficier d'une prise en charge médicale dans la dignité dans toutes les institutions publiques ou privées. Tout manquement à cet arrêté est lourdement sanctionné. Sur la question de l'accès au traitement (la trithérapie) pour les séropositifs, il signale que tout malade vivant avec le VIH a le doit au traitement qui est disponible au niveau des institutions sanitaires. «L'état couvre totalement les frais du traitement des séropositifs. Les problèmes autrefois signalés étaient en rapport avec la rupture du stock et non à l'accès au traitement qui est ouvert à tous», insiste-t-il. Toujours sur la même lancée, notre interlocuteur, interrogé sur le problème de couverture sociale dont se plaingnent les séropositifs, M. Bourouba s'est montré prudent, expliquant que l'état couvre totalement le coût de la prise en charge de la pathologie de tous les malades, ce qui fait que les patients ne déboursent aucune sommes pour le traitement. La sensibilisation de la société civile aux dangers du sida reste quant à elle, selon M. Bourouba, insuffisante. «La sensibilisation est la première mesure de lutte contre le sida. Pour porter ses fruits, elle doit être mener tout au long de l'année, viser toutes les tranches sociétales, avoir pour théâtre la société, l'école et même le foyer», dit-il. Avant d'ajouter, que la sensibilisation est l'affaire de tous et que l'éducation algérienne devra s'investir dans la lutte contre le sida en sensibilisant les jeunes aux périls du VIH. Sur un autre chapitre, le port du préservatif représente encore un enjeu de la lutte contre le sida. Le coordinateur de aids Algérie insiste sur le fait que plus de 40 % de la jeunesse algérienne potentiellement exposée au sida ignore le mode d'emploi du préservatif et ce, malgré les campagnes de sensibilisation massives. «En l'absence de vaccin, le préservatif reste l'unique moyen de prévention contre le sida», insiste-t-il. Evaluant la situation des sidéens en Algérie, M. Othmane Bourouba déclare que sur le plan médical, la prise en charge a nettement évolué. «Par contre, c'est au niveau de la prévention et de l'accompagnement psychosocial que le plus long chemin reste à faire», signale-t-il. Enfin, M. Bourouba déclare que la meilleure façon de ne pas souffrir du sida reste donc, encore et toujours de s'en protéger. Avec, en premier lieu, l'utilisation de préservatifs dans le cadre de rapports sexuels avec des partenaires occasionnels. Pour rappel, l'association aids Algérie a été créée en 1990, à l'origine pour lutter contre la toxicomanie. C'est en 1995 qu'elle introduit la question du VIH/SIDA, vu une situation «un petit peu alarmante» L'association s'occupe surtout de «prévention et de sensibilisation mais aussi de plaidoyer, d'action de lutte contre la stigmatisation en matière d'intégration des personnes vivant avec le VIH au sein de la société algérienne, afin de lutter contre la discrimination à l'égard de ces personnes. D. S. Ils sont des milliers aujourd'hui, enfants, jouvenceaux, adultes et femmes enceintes à lutter contre le syndrome de l'immunodéficience acquise. Des tranches sociétales ciblées par le sida, véritable menace qui pèse sur la santé publique en Algérie. Combien sont-ils exactement ? Les chiffres avancés par le ministère de la santé reflètent-ils réellement l'ampleur du phénomène ? Quels sont les soucis majeurs des séropositifs algériens ? Les politiques nationales de lutte contre le sida ont-elles portées leurs fruits ? Qu'en est-il de l'accès au traitement et de la couverture sociale de la pathologie ? Répondre à ces questions semble être un impératif incontournable pour évaluer la condition des sidéens en Algérie ? A ce propos, M. Othmane Bourouba, coordinateur d'Aids Algérie, contacté par nos soins, n'a pas manqué de dresser un bilan exhaustif de la situation des séropositifs en Algérie. Une situation encore loin d'être reluisante «malgré les efforts consentis par l'état algérien, les associations caritatives, les ONG et les autres organismes chargées de la lutte et de la prévention contre le sida», nous dira-t-il. Sur un autre chapitre, questionné sur l'efficacité de la stratégie nationale de lutte contre le sida adopté par l'état algérien en 2007 et qui s'étale jusqu'à 2011, élaboré, explique-t-il, sur la base d'une évaluation massive de la situation des séropositifs, M. Bourouba estime que la politique existe certes, mais qu'elle n'est pas encore efficiente dans la lutte contre le sida. «Les objectifs que nous nous sommes tracés à travers cette politique nationale de lutte contre le sida qui a vu la participation de plusieurs institutions, associations et ONG engagées dans la lutte contre le sida, ne sont pas encore atteints et ce, souligne-t-il, en raison du manque de coordination de l'ensemble des activités visant à faire aboutir cette stratégie». Par ailleurs, le coordinateur de Aids Algérie, signale que le dépistage continue à représenter un véritable frein dans la lutte contre le sida. Et pour cause, malgré l'existence de 56 et 60 centres de dépistages sur le territoire national, l'anonymat des bilans du VIH, les personnes n'ont encore pas cette culture de dépistage. «De peur d'être confronté à l'amer réalité, plusieurs préfèrent ignorer leur maladie, ce qui n'est pas sans conséquence», continue-t-il. En outre, la discrimination face à laquelle sont exposés les malades atteints de VIH est un problème majeur et commun à tous. Pour notre interlocuteur, la ségrégation dont sont victimes les sidéens est de l'apanage d'individus et non d'institutions. Appuyant ces déclarations par le décret ministériel qui stipule que toute personne séropositive a le droit de bénéficier d'une prise en charge médicale dans la dignité dans toutes les institutions publiques ou privées. Tout manquement à cet arrêté est lourdement sanctionné. Sur la question de l'accès au traitement (la trithérapie) pour les séropositifs, il signale que tout malade vivant avec le VIH a le doit au traitement qui est disponible au niveau des institutions sanitaires. «L'état couvre totalement les frais du traitement des séropositifs. Les problèmes autrefois signalés étaient en rapport avec la rupture du stock et non à l'accès au traitement qui est ouvert à tous», insiste-t-il. Toujours sur la même lancée, notre interlocuteur, interrogé sur le problème de couverture sociale dont se plaingnent les séropositifs, M. Bourouba s'est montré prudent, expliquant que l'état couvre totalement le coût de la prise en charge de la pathologie de tous les malades, ce qui fait que les patients ne déboursent aucune sommes pour le traitement. La sensibilisation de la société civile aux dangers du sida reste quant à elle, selon M. Bourouba, insuffisante. «La sensibilisation est la première mesure de lutte contre le sida. Pour porter ses fruits, elle doit être mener tout au long de l'année, viser toutes les tranches sociétales, avoir pour théâtre la société, l'école et même le foyer», dit-il. Avant d'ajouter, que la sensibilisation est l'affaire de tous et que l'éducation algérienne devra s'investir dans la lutte contre le sida en sensibilisant les jeunes aux périls du VIH. Sur un autre chapitre, le port du préservatif représente encore un enjeu de la lutte contre le sida. Le coordinateur de aids Algérie insiste sur le fait que plus de 40 % de la jeunesse algérienne potentiellement exposée au sida ignore le mode d'emploi du préservatif et ce, malgré les campagnes de sensibilisation massives. «En l'absence de vaccin, le préservatif reste l'unique moyen de prévention contre le sida», insiste-t-il. Evaluant la situation des sidéens en Algérie, M. Othmane Bourouba déclare que sur le plan médical, la prise en charge a nettement évolué. «Par contre, c'est au niveau de la prévention et de l'accompagnement psychosocial que le plus long chemin reste à faire», signale-t-il. Enfin, M. Bourouba déclare que la meilleure façon de ne pas souffrir du sida reste donc, encore et toujours de s'en protéger. Avec, en premier lieu, l'utilisation de préservatifs dans le cadre de rapports sexuels avec des partenaires occasionnels. Pour rappel, l'association aids Algérie a été créée en 1990, à l'origine pour lutter contre la toxicomanie. C'est en 1995 qu'elle introduit la question du VIH/SIDA, vu une situation «un petit peu alarmante» L'association s'occupe surtout de «prévention et de sensibilisation mais aussi de plaidoyer, d'action de lutte contre la stigmatisation en matière d'intégration des personnes vivant avec le VIH au sein de la société algérienne, afin de lutter contre la discrimination à l'égard de ces personnes. D. S.