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La légende de Tin Hinan
Sites et monuments historiques d'Algérie
Publié dans Le Midi Libre le 09 - 01 - 2009

Tin Hinan, la reine mythique des Touareg Ahaggar n'a pas livré tous ses secrets. Le monument funéraire dans lequel reposerait la sépulture est gardé. Notre reporter s'est rendu sur les lieux lors de la fête du dromadaire à Timiaouin où un guide bienveillant l'a conduit sur le site historique que vénèrent les Touareg.
Tin Hinan, la reine mythique des Touareg Ahaggar n'a pas livré tous ses secrets. Le monument funéraire dans lequel reposerait la sépulture est gardé. Notre reporter s'est rendu sur les lieux lors de la fête du dromadaire à Timiaouin où un guide bienveillant l'a conduit sur le site historique que vénèrent les Touareg.
Nous étions, un groupe de gens de la presse écrite, à Timiaouin, pour les besoins d'un reportage sur la fête du dromadaire qui a eu lieu dans cette localité, distante du chef-lieu de wilaya, Adrar, de 800 km. Après quelques jours passés dans cette bourgade perdue dans l'immensité du désert, vers 11h 30, nous nous dirigeâmes vers Tamanrasset, notre prochaine escale, à 570 km plus au nord de cette ville. Plus de 12 km de pistes sur un terrain sablonneux; le guide targui, avec son 4x4 tout terrain, semblait au début du voyage, sûr de lui, connaissant parfaitement les moindres recoins et chaque pierre qui longe notre parcours pour nous amener à bon port. Après avoir bivouaqué plus de deux fois au cours de notre chemin et vécu une péripétie digne des aventuriers, nous arrivâmes enfin à Abalessa, à 70 km de Tamanrasset.
Trop fatigué pour poursuivre le périple, notre guide nous propose de passer la nuit dans cette localité, elle aussi perdue dans les vastes étendues de sable. Proposition vite acceptée par tous les voyageurs. Au petit matin, nous découvrîmes la générosité des gens du Sud du pays. Café et lait chaud, du pain frais et du fromage en portion nous étaient servis pour notre petit-déjeuner. Ce repas matinal nous a permis de reprendre quelques forces pour poursuivre notre périple sur la vaste contrée du désert du Tanezrouft. Une petite surprise nous attendait. Le guide qui nous accompagnait nous a confiés à un de ses proches, habitant Abalessa, pour nous faire visiter la ville, le temps de réparer son 4x4 qui avait subi quelques ennuis mécaniques au cours du trajet.
La visite guidée
Notre accompagnateur, connaissant notre profession, se dirigea tout droit, sans même nous demander notre avis, vers un site historique, situé à quelques encablures de la sortie nord de la ville. L'endroit est sous la surveillance d'un gardien; aucune mention indiquant la nature du site n'est portée à la connaissance du public à l'entrée, barrée par une grande porte métallique cadenassée. Le surveillant des lieux a bien voulu nous ouvrir la porte pour que nous puissions visiter le monument. Il s'agit du monument funéraire de Tin Hinan, reine mythique des Touareg Ahaggar, figure légendaire et incontournable de l'identité berbère. C'est en décembre 1925 qu'a été fouillée la sépulture du monument qui n'a pas fini aujourd'hui de livrer tous ses secrets. Il a été mis au jour un squelette humain paré de bijoux et accompagné d'un riche mobilier archéologique. Squelette masculin ou féminin, le sexe du personnage reste un mystères.
Le doute hante encore aujourd'hui l'esprit des scientifiques. La question que nous avons posée au gardien, l'a franchement étonné. Pour lui, il n'y a pas de doute. Il nous montre une grande photo, accrochée au mur du musée, représentant des ossements humains orné de bijoux. Un homme ne peut porter pareils bijoux, atteste-il. Les personnes âgées de la ville sont du même avis. Il reste que la vérité scientifique les déroute parfois. Elles s'en tiennent fermement au mythe et à la légende de Tin Hinan, la berbère. Les traditions des Kel Ahaggar (Touaregs), rapportent qu'à une certaine époque ancienne, deux femmes berbères sont arrivées dans l'Ahaggar venant de Tafilalet (Maroc), l'une noble et l'autre vassale, Takama. Tin Hinan a eu une fille et Takama deux. Tin Hinan, celle du voyage, la nomade, la migrante est représentée partout chez les Touareg sous forme d'une femme légendaire. Elle symbolise un modèle structural particulièrement chez les groupes ou un système de filiation matrilinéaire.
D'ailleurs, le chef suprême des Touareg, Amenokal des Kels Ahaggar a justifié par sa parenté à l'ancêtre Tin Hinan dont le mythe est perpétuel. Le monument de Tin Hinan occupe le sommet d'une colline au confluent des oueds Tifirt et Abalessa. Il est unique dans tout le Sahara central, disent les spécialistes. Il se distingue par ses dimensions ( 26,25 m de grand axe et 23,75 m de petit axe ) et par ses structures complexes, chambres déambulatoires et chouchets. Le tracé de l'enceinte du monument est piriforme et ses dimensions différentes et comprend la chambre funéraire. Plus de 15 siècles après sa disparition, elle remplit son univers de fantasmes et aiguise bien des curiosités scientifiques. 82 ans après la découverte du tombeau, les «doutes» sur l'identité réelle du personnage inhumé ne cessent de triturer l'esprit de la communauté scientifique.
Des incertitudes que des chercheurs du Centre national des recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) appellent à dissiper. De nouvelles fouilles et des tests ADN s'imposent, selon eux, pour identifier le squelette découvert en 1925. Grand reporter et explorateur, Félix Dubois (1862-1945) était le premier sur les lieux en 1903 bien avant les premières fouilles entamées en 1925 par la «mission» franco-américaine conduite par Maurice Reygasse (directeur du musée de préhistoire et d'ethnographie du Bardo) et l'Américain, le comte de Prorok. Une mission qui fera longuement sensation vu la valeur et l'importance de la découverte.
Tin Hinan, Félix Dubois. Tin Hinan, la «reine mère» des Touareg Ahaggar, venait de renaître de ses cendres. Les deux archéologues découvriront dans la chambre d'inhumation le squelette attribué par la suite à Tin Hinan. Les ossements reposaient, d'après les premières descriptions faites par Reygasse, sur les restes d'un lit en bois sculpté. Le squelette en bon état de conservation était couché sur le dos, orienté vers l'est, les jambes et les bras légèrement fléchis et la tête coiffée de plumes d'autruche. 15 bracelets en or et en argent, des perles d'antimoine, des perles de métal, un anneau et une feuille d'or, des perles rouges, blanches et colorées, des graines de collier, deux poinçons en fer et autres objets précieux et moins précieux ont été découverts sur et autour du squelette.
Le trésor funéraire
Des bijoux d'inspiration sahélienne, selon les spécialistes et un trésor funéraire d'une valeur inestimable, pesant 7 kilos d'or. Une telle découverte ne laissa personne indifférent. Le comte de Prorok s'est arrangé, d'après Reygasse, pour obtenir discrètement de Paris les autorisations nécessaires pour transférer le squelette et les objets funéraires aux Etats-Unis. Officiellement pour les présenter dans les universités US.Des chercheurs pour Camps crieront au «vol». Sa chevauchée à l'ouest, Tin Hinan l'effectuera sous l'appellation «d'Eve du Sahara» que de Prorok lui choisira. La reine berbère sillonnera en post-mortem plusieurs Etats dont celui de New York. Et ce n'est que suite aux «vives protestations» des autorités coloniales que le trésor d'Abalessa a été restitué au musée du Bardo.
De nouvelles fouilles nous permettront de savoir si celles-ci avaient été islamisées, disent ces spécialistes. Ce qui renvoie à une toute autre époque le règne de Tin Hinan. La légende n'en est pas moins belle pour autant. Le père de Foucault — qui recueillera au début du siècle les récits des Touareg de l'Ahaggar — rapportait la légende sublimée de Tin Hinan. C'est celle d'une femme venue avec sa servante, Takama de sa lointaine contrée du Tafilalt, sud du Maroc, soumettre les Isabaten, la population autochtone qui vivait dans l'Atakor, et fonder son royaume sur la voie des caravanes. Autrement, on n'en sait que peu de choses sur elle, sur son vécu ou son règne. Peut-être, faudrait-il juste se satisfaire du souvenir exalté d'une femme du désert qui en a fait une légende. S. B.
Nous étions, un groupe de gens de la presse écrite, à Timiaouin, pour les besoins d'un reportage sur la fête du dromadaire qui a eu lieu dans cette localité, distante du chef-lieu de wilaya, Adrar, de 800 km. Après quelques jours passés dans cette bourgade perdue dans l'immensité du désert, vers 11h 30, nous nous dirigeâmes vers Tamanrasset, notre prochaine escale, à 570 km plus au nord de cette ville. Plus de 12 km de pistes sur un terrain sablonneux; le guide targui, avec son 4x4 tout terrain, semblait au début du voyage, sûr de lui, connaissant parfaitement les moindres recoins et chaque pierre qui longe notre parcours pour nous amener à bon port. Après avoir bivouaqué plus de deux fois au cours de notre chemin et vécu une péripétie digne des aventuriers, nous arrivâmes enfin à Abalessa, à 70 km de Tamanrasset.
Trop fatigué pour poursuivre le périple, notre guide nous propose de passer la nuit dans cette localité, elle aussi perdue dans les vastes étendues de sable. Proposition vite acceptée par tous les voyageurs. Au petit matin, nous découvrîmes la générosité des gens du Sud du pays. Café et lait chaud, du pain frais et du fromage en portion nous étaient servis pour notre petit-déjeuner. Ce repas matinal nous a permis de reprendre quelques forces pour poursuivre notre périple sur la vaste contrée du désert du Tanezrouft. Une petite surprise nous attendait. Le guide qui nous accompagnait nous a confiés à un de ses proches, habitant Abalessa, pour nous faire visiter la ville, le temps de réparer son 4x4 qui avait subi quelques ennuis mécaniques au cours du trajet.
La visite guidée
Notre accompagnateur, connaissant notre profession, se dirigea tout droit, sans même nous demander notre avis, vers un site historique, situé à quelques encablures de la sortie nord de la ville. L'endroit est sous la surveillance d'un gardien; aucune mention indiquant la nature du site n'est portée à la connaissance du public à l'entrée, barrée par une grande porte métallique cadenassée. Le surveillant des lieux a bien voulu nous ouvrir la porte pour que nous puissions visiter le monument. Il s'agit du monument funéraire de Tin Hinan, reine mythique des Touareg Ahaggar, figure légendaire et incontournable de l'identité berbère. C'est en décembre 1925 qu'a été fouillée la sépulture du monument qui n'a pas fini aujourd'hui de livrer tous ses secrets. Il a été mis au jour un squelette humain paré de bijoux et accompagné d'un riche mobilier archéologique. Squelette masculin ou féminin, le sexe du personnage reste un mystères.
Le doute hante encore aujourd'hui l'esprit des scientifiques. La question que nous avons posée au gardien, l'a franchement étonné. Pour lui, il n'y a pas de doute. Il nous montre une grande photo, accrochée au mur du musée, représentant des ossements humains orné de bijoux. Un homme ne peut porter pareils bijoux, atteste-il. Les personnes âgées de la ville sont du même avis. Il reste que la vérité scientifique les déroute parfois. Elles s'en tiennent fermement au mythe et à la légende de Tin Hinan, la berbère. Les traditions des Kel Ahaggar (Touaregs), rapportent qu'à une certaine époque ancienne, deux femmes berbères sont arrivées dans l'Ahaggar venant de Tafilalet (Maroc), l'une noble et l'autre vassale, Takama. Tin Hinan a eu une fille et Takama deux. Tin Hinan, celle du voyage, la nomade, la migrante est représentée partout chez les Touareg sous forme d'une femme légendaire. Elle symbolise un modèle structural particulièrement chez les groupes ou un système de filiation matrilinéaire.
D'ailleurs, le chef suprême des Touareg, Amenokal des Kels Ahaggar a justifié par sa parenté à l'ancêtre Tin Hinan dont le mythe est perpétuel. Le monument de Tin Hinan occupe le sommet d'une colline au confluent des oueds Tifirt et Abalessa. Il est unique dans tout le Sahara central, disent les spécialistes. Il se distingue par ses dimensions ( 26,25 m de grand axe et 23,75 m de petit axe ) et par ses structures complexes, chambres déambulatoires et chouchets. Le tracé de l'enceinte du monument est piriforme et ses dimensions différentes et comprend la chambre funéraire. Plus de 15 siècles après sa disparition, elle remplit son univers de fantasmes et aiguise bien des curiosités scientifiques. 82 ans après la découverte du tombeau, les «doutes» sur l'identité réelle du personnage inhumé ne cessent de triturer l'esprit de la communauté scientifique.
Des incertitudes que des chercheurs du Centre national des recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) appellent à dissiper. De nouvelles fouilles et des tests ADN s'imposent, selon eux, pour identifier le squelette découvert en 1925. Grand reporter et explorateur, Félix Dubois (1862-1945) était le premier sur les lieux en 1903 bien avant les premières fouilles entamées en 1925 par la «mission» franco-américaine conduite par Maurice Reygasse (directeur du musée de préhistoire et d'ethnographie du Bardo) et l'Américain, le comte de Prorok. Une mission qui fera longuement sensation vu la valeur et l'importance de la découverte.
Tin Hinan, Félix Dubois. Tin Hinan, la «reine mère» des Touareg Ahaggar, venait de renaître de ses cendres. Les deux archéologues découvriront dans la chambre d'inhumation le squelette attribué par la suite à Tin Hinan. Les ossements reposaient, d'après les premières descriptions faites par Reygasse, sur les restes d'un lit en bois sculpté. Le squelette en bon état de conservation était couché sur le dos, orienté vers l'est, les jambes et les bras légèrement fléchis et la tête coiffée de plumes d'autruche. 15 bracelets en or et en argent, des perles d'antimoine, des perles de métal, un anneau et une feuille d'or, des perles rouges, blanches et colorées, des graines de collier, deux poinçons en fer et autres objets précieux et moins précieux ont été découverts sur et autour du squelette.
Le trésor funéraire
Des bijoux d'inspiration sahélienne, selon les spécialistes et un trésor funéraire d'une valeur inestimable, pesant 7 kilos d'or. Une telle découverte ne laissa personne indifférent. Le comte de Prorok s'est arrangé, d'après Reygasse, pour obtenir discrètement de Paris les autorisations nécessaires pour transférer le squelette et les objets funéraires aux Etats-Unis. Officiellement pour les présenter dans les universités US.Des chercheurs pour Camps crieront au «vol». Sa chevauchée à l'ouest, Tin Hinan l'effectuera sous l'appellation «d'Eve du Sahara» que de Prorok lui choisira. La reine berbère sillonnera en post-mortem plusieurs Etats dont celui de New York. Et ce n'est que suite aux «vives protestations» des autorités coloniales que le trésor d'Abalessa a été restitué au musée du Bardo.
De nouvelles fouilles nous permettront de savoir si celles-ci avaient été islamisées, disent ces spécialistes. Ce qui renvoie à une toute autre époque le règne de Tin Hinan. La légende n'en est pas moins belle pour autant. Le père de Foucault — qui recueillera au début du siècle les récits des Touareg de l'Ahaggar — rapportait la légende sublimée de Tin Hinan. C'est celle d'une femme venue avec sa servante, Takama de sa lointaine contrée du Tafilalt, sud du Maroc, soumettre les Isabaten, la population autochtone qui vivait dans l'Atakor, et fonder son royaume sur la voie des caravanes. Autrement, on n'en sait que peu de choses sur elle, sur son vécu ou son règne. Peut-être, faudrait-il juste se satisfaire du souvenir exalté d'une femme du désert qui en a fait une légende. S. B.


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