La quatrième édition du Festival international de Tin- Hinane se déroulera du 13 au 14 mars prochain à Tamanrasset. Organisé comme chaque année par l'association des amis de l'Ahaggar, ce rendez-vous qui célèbre la mythique reine des Touareg, Tin-Hinane-, est plutôt centré sur le tourisme et le folklore des hommes bleus. Au menu de cette manifestation présentée comme culturelle, des conférences scientifiques sur la femme, un concours de la reine Tin-Hinane, le concours de la plus grande Tagla (galette traditionnelle des Touareg), un concours pour l'élection de Miss Ahaggar et une exposition artisanale …Le tout sera élaboré sur fond de soirées folkloriques et musicales et des visites de sites touristiques. Pour l'association des amis de l'Ahaggar, cette manifestation constitue “ le plus important rendez-vous de femmes algériennes et étrangères ”. Selon les organisateurs, le nombre de femmes invitées à prendre part à cette manifestation dépasse les 3 000. Elles seront là pour différentes activités culturelles dont les concours de miss. Pas moins de 29 pays arabes, africains et européens, 30 journalistes, 120 représentants du mouvement associatif et de la société civile ainsi que les troupes folkloriques de plusieurs wilayas, seront également attendus à cette grande fête qui célèbre une contrée, une femme symbole. Selon les amis de l'Ahaggar, l'objectif de cette manifestation est de préserver le tombeau de la reine Tin-Hinane en tant que monument historique et touristique, promouvoir le patrimoine culturel et touristique de l'Ahaggar, et créer des espaces d'échanges entre les différentes cultures du monde. Par ailleurs, l'association en charge des préparatifs du festival a lancé un appel à toutes les personnes concernées à “prendre part au sauvetage du festival Tin-Hinane”, ajoutant, comme elle le fait à chaque édition, qu'elle trouve des difficultés en matière de financement. Qui est Tin-Hinane ? Les Touareg, ces hommes bleus ou plutôt ces hommes au sang bleu, fonctionnent encore selon un système matrimonial, qui donne liberté, respect et commande à la femme. Tin-Hinane selon la légende orale, est “ la mère de tous les Touareg.” Femme énigmatique, son existence a été révélée par une tradition orale alors que son nom évoque, “celle qui vient de loin ” ou encore “ celle qui se déplace. ” Elle est aussi la fondatrice du peuple targui. Selon les récits oraux, cette femme aurait était “ irrésistiblement belle, grande, au visage sans défaut, au teint clair, aux yeux immenses et ardents, au nez fin, l'ensemble évoquant la femme, la beauté et l'autorité ”. Lorsqu'elle est arrivée dans le Hoggar, “ elle venait de loin ”, indique son nom. Les chercheurs ont localisé cette origine chez les (Berbères) du Tafilalet, une contrée présaharienne du sud marocain qui devait être plus verdoyante qu'aujourd'hui. Pourquoi quitta-t-elle ces lieux ? Personne ne peut le dire. Au IVe siècle, le nord de l'Afrique, et en particulier la Numidie, est dominé par la puissance romaine qui a adopté la religion chrétienne à laquelle s'est converti l'empereur Constantin. Cette Numidie, dont le nom pourrait venir de nomade, est alors le théâtre de révoltes contre le pouvoir romain. Diverses tribus circulent entre la côte méditerranéenne et les régions plus au sud, colportant non seulement des produits divers mais aussi des informations. Quelques membres de la tribu marocaine des Bérâbers, avec Tin-Hinan, ont-ils quitté la région pour des raisons de conviction ou politiques ? Première hypothèse. Autre hypothèse : un conflit personnel au sein de la famille ou de la tribu qui aurait incité Tin-Hinane à fuir loin de son milieu d'origine. Une femme intelligente, une femme d'autorité qui prend la décision de partir... pourquoi pas ? C'est ainsi qu'avait commencé son périple qui l'a conduit jusqu'à Abalessa la capitale du Hoggar où elle s'était établie avec une servante. Personne ne peut encore dire qui fut son époux –la société touarègue garde que les patronymes féminins-. Mais selon les chercheurs, celui-ci aurait été soit dignitaire dans Abalessa ou roi comme elle.