à côté des cinéastes reconnus mondialement, — comme Abbas Kiarostami, Mohsen Makhmalbaf ou Dariush Mehrjui—, notamment à Cannes, le cinéma iranien est devenu une école. à côté des cinéastes reconnus mondialement, — comme Abbas Kiarostami, Mohsen Makhmalbaf ou Dariush Mehrjui—, notamment à Cannes, le cinéma iranien est devenu une école. Outre un montage poétique en hommage au chantre Lounis Ait Menguellat et une vente dédicace de l'écrivain et ancien ministre français Aziz Begag, les festivaliers ont le loisir de découvrir une facette des cinémas marocain et iranien. Le cinéma iranien existe-t-il ? Ou bien la révolution khomeyniste a-t-elle tout balayé sur son passage ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, l'Ayatollah Khomeyni n'a pas cherché à étouffer le cinéma, loin de là. Pour reprendre Javier Martin et Nader Takmil Homayoun, in le Monde diplomatique de septembre 2003, on peut dire que, en quelques mois, le nouveau régime impose toute une série de règles non écrites : la sympathie du spectateur ne doit jamais aller au criminel ou à celui qui a péché ; les trafics de drogue ne doivent jamais être présentés ; le mariage et la famille doivent être respectés ; l'adultère ne doit pas être évoqué ; les gestes suggestifs sont prohibés ; hommes et femmes ne peuvent plus se toucher (même entre mari et femme) ; les sujets «vulgaires» ou «désagréables» doivent être évités ; le blasphème est strictement interdit ; les religieux ne peuvent être dépeints comme des personnages comiques ou malhonnêtes... Les contraintes ne pèsent pas seulement sur le scénario mais aussi sur l'organisation des tournages. Faut-il, par exemple, avoir des maquilleurs des deux sexes pour être sûr qu'il n'y ait pas de contact illicite ? Bien vu. C'est qu'à côté des cinéastes reconnus mondialement, — comme Abbas Kiarostami, Mohsen Makhmalbaf ou Dariush Mehrjui—, notamment à Cannes, mais aussi dans d'autres villes, en Europe comme ailleurs, le cinéma iranien est devenu une école. On entend ici et là dire que l'Iran est un pays de vieille civilisation, et que malgré la censure imposée par un régime strict et des brigades des gardiens de la révolution qui ne tolèrent pas les écarts, il existe des traditions dans les différentes sphères de la culture. En ce qui concerne plus précisément le cinéma, on doit savoir qu'il existe tout un réseau de salles de cinéma pour la projection des films produits. Et pour ce qui est de la production, elle est prise en charge par des fondations publiques et privées qui accordent aux réalisateurs des subventions. Les films qui sont rentabilisés commercialement permettent à la machine de tourner, quant à ceux qui ne réalisent pas recettes au niveau de la diffusion en salles, ils se voient dédommagés par un concours financier public. Ainsi donc, après l'Irlande 2005, le jury du festival continue de visionner les films en compétition. R. M. Outre un montage poétique en hommage au chantre Lounis Ait Menguellat et une vente dédicace de l'écrivain et ancien ministre français Aziz Begag, les festivaliers ont le loisir de découvrir une facette des cinémas marocain et iranien. Le cinéma iranien existe-t-il ? Ou bien la révolution khomeyniste a-t-elle tout balayé sur son passage ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, l'Ayatollah Khomeyni n'a pas cherché à étouffer le cinéma, loin de là. Pour reprendre Javier Martin et Nader Takmil Homayoun, in le Monde diplomatique de septembre 2003, on peut dire que, en quelques mois, le nouveau régime impose toute une série de règles non écrites : la sympathie du spectateur ne doit jamais aller au criminel ou à celui qui a péché ; les trafics de drogue ne doivent jamais être présentés ; le mariage et la famille doivent être respectés ; l'adultère ne doit pas être évoqué ; les gestes suggestifs sont prohibés ; hommes et femmes ne peuvent plus se toucher (même entre mari et femme) ; les sujets «vulgaires» ou «désagréables» doivent être évités ; le blasphème est strictement interdit ; les religieux ne peuvent être dépeints comme des personnages comiques ou malhonnêtes... Les contraintes ne pèsent pas seulement sur le scénario mais aussi sur l'organisation des tournages. Faut-il, par exemple, avoir des maquilleurs des deux sexes pour être sûr qu'il n'y ait pas de contact illicite ? Bien vu. C'est qu'à côté des cinéastes reconnus mondialement, — comme Abbas Kiarostami, Mohsen Makhmalbaf ou Dariush Mehrjui—, notamment à Cannes, mais aussi dans d'autres villes, en Europe comme ailleurs, le cinéma iranien est devenu une école. On entend ici et là dire que l'Iran est un pays de vieille civilisation, et que malgré la censure imposée par un régime strict et des brigades des gardiens de la révolution qui ne tolèrent pas les écarts, il existe des traditions dans les différentes sphères de la culture. En ce qui concerne plus précisément le cinéma, on doit savoir qu'il existe tout un réseau de salles de cinéma pour la projection des films produits. Et pour ce qui est de la production, elle est prise en charge par des fondations publiques et privées qui accordent aux réalisateurs des subventions. Les films qui sont rentabilisés commercialement permettent à la machine de tourner, quant à ceux qui ne réalisent pas recettes au niveau de la diffusion en salles, ils se voient dédommagés par un concours financier public. Ainsi donc, après l'Irlande 2005, le jury du festival continue de visionner les films en compétition. R. M.