Ayloum, un point d'eau situé à 60 km de Timiaouin où s'est déroulée la fête du dromadaire, est enserré entre des collines aux flancs ravinés par l'érosion du temps.C'est aussi un site historique qui renferme des tombeaux funéraires des B'Ni H'Lal d'une particularité étrange. La région est aride et les populations se sont mise à l'élevage adapté au climat. En parcourant ce vaste désert , on y trouve un Saint homme qui est vénéré par la population targuie. Notre repoter s'y est rendu et nous en conte l'histoire. Ayloum, un point d'eau situé à 60 km de Timiaouin où s'est déroulée la fête du dromadaire, est enserré entre des collines aux flancs ravinés par l'érosion du temps.C'est aussi un site historique qui renferme des tombeaux funéraires des B'Ni H'Lal d'une particularité étrange. La région est aride et les populations se sont mise à l'élevage adapté au climat. En parcourant ce vaste désert , on y trouve un Saint homme qui est vénéré par la population targuie. Notre repoter s'y est rendu et nous en conte l'histoire. En ce début de matinée et à la veille du nouvel an, il fait bon à Timiaouin, localité située à quelque 800 km du chef-lieu de wilaya, Adrar, et à 570 km de Tamanrasset, qui s'est vue offrir l'opportunité d'organiser la treizième édition de la fête du chameau. Un événement qui se déroulait depuis douze ans au chef-lieu de daïra Bordj Badji Mokhtar, 150 km plus au nord de Timiaouin. Pour cette édition, les autorités de cette bourgade ont fait des pieds et des mains pour décrocher le quitus des hauts responsables de la wilaya d'Adrar qui leur permet d'exaucer le rêve de leurs administrés, à plus forte raison que la majorité des éleveurs de chameaux de la région sont concentrés à Timiaouin. Une «méprise» qu'ils se sont efforcés de corriger au bout de douze ans d'efforts. En attendant le 24 décembre, jour de l'ouverture de cette manifestation, nous sommes conviés par les autorités communales à visiter deux sites historiques de cette vaste région désertique. Ils sont tous deux localisés au sud de cette cité pauvre et dénuée de ressources. C'est à bord d'un 4x4 tout-terrain que nous entamions le voyage. Destination, le lieu dit «Ayloum», à 60 km de Timiaouin et 18 km au sud de Tinzaouatine. Un endroit balayé, ce jour, par des vents de sable assez violent et froid. Nous sommes sur un lieu du bassin de Tanezrouft, constitué, selon des récits, par des alluvions entraînées par des fleuves qui lorsqu'ils avaient de l'eau, il y a bien longtemps, coulaient vers le sud-ouest. Il n'y a que très peu de massifs de dunes à la surface du bassin de Tanezrouft. Le sol est parfois rocailleux avec une mince pellicule de sable, mais souvent aussi d'alluvions très meubles. Les tombeaux des B'ni H'lal A Ayloum, enserré entre des collines aux flancs ravinés par le soleil et l'érosion éolienne, se trouvent des sites historiques qui se distinguent par leurs dimensions. Ce sont des tombeaux funéraires des B'ni H'lal en référence, nous dit-on, à leur orientation à la lune. Les tombes mesurent 6 m de long, et sont rondes et murées par des pierres à hauteur de quelque 40 à 60 cm, sans doute pour que des animaux ne puissent pas déterrer le cadavre. Autre particularité étrange. Au-delà de leur dimension, les morts ont été enterrés debout et avec tous les effets personnels leur appartenant (tabac, métal précieux et argent). Une dimension hors du commun. Elles datent d'avant l'apparition de l'Islam. Elles se caractérisent aussi par deux signes, deux lettres : le mim et le noûn. Ce qui se traduit en langue Targui, le Tifina, en eau ou humain et âme. Mais les avis sont partagés. «Il n'est pas évident que c'est la présence de l'eau qui caractérise la consonne mim», nous explique Brahim Edouari, ingénieur des Travaux Publics à Tamanrasset et qui a eu à se pencher sur la genèse de ce site, arguant qu' «on trouve de l'eau dans toutes les zones humides du grand Sahara et même dans les zones arides». Il y va de son argumentaire. Ce sont, selon lui, des symboles qu'on n'arrive pas à traduire et on les trouve dans toute la région. «Des fouilles ont mis à jour des ossements humains et d'animaux», nous révèle-t-il, mais il est incapable de déterminer la datation de ces sépultures. «Je pense que ces monuments date des différentes étapes de l'Histoire», a-t-il fini par avancer en confiant que d'après des avis de sociologues et d'ethnologues qu'il a eu à côtoyer au cours de leurs recherches, «cette population est récente, des centaines d'années tout au plus». Il reste pour lui que «cette population est homogène et s'est adaptée au climat de la région». Une région sahélo-sahélienne qui se caractérise par des pluies tropicales, de juillet à septembre. Les années de sècheresse, les populations se déplacent vers le nord du Mali, ce qui de l'avis de notre guide d'un jour que «le Sahara a connu sur une large période de l'Histoire, de différents peuplements sur des millénaires. Chaque peuplade a ramené sa culture et ses cultes». Dans l'ancien temps, poursuit notre interlocuteur, la région était humide, mais il s'inscrit en faux contre l'affirmation que le Sahara était une mer. Cette région, explique-t-il, «baignait sur un vaste réseau hydrographique, la vallée du Tilemsi qui drainait les eaux vers le fleuve Niger qui prenait sa source du Fouta Jalon,(Guinée)». En tout état de cause, il est une chose sûre. Les populations qui ont peuplé ces vastes contrées arides se sont mises à l'élevage adapté au climat qui souvent se distingue par parcimonie en pluie. «Cette année, il a plu ce qui est bon signe pour les éleveurs de la région qui sont restées sur place», dit-il un ton qui laisse transparaître son bonheur. «Mais si la sécheresse s'étale sur deux ans, il n'y a plus rien pour alimenter les animaux», confie-t-il et la transhumance repart vers les lieux de pâturage. Cet un éternel combat que livrent à la nature ces peuplades venues d'horizons différents mais soudées par une solidarité à toutes épreuves et sans failles. Plus au Nord à quelque km de là, c'est un autre lieu historique que nous eûmes le loisir de visiter. Un lieu de pélérinage Seul dans cette immensité du désert, repose le saint homme Khamadinne Wan Ighi Arghan ou Khamadine de la vallée jaune. Il est visité, tous les jours que Dieu fait, par de nombreuses personnes venues parfois de très loin, Adrar, Tamanrasset. Il a cette particularité d'être le seul Saint Touareg dans toute la vaste étendue de ce territoire aride. Une particularité qui fait que toute la population Targui vient lui rendre visite. Il est enterré sur ce lieu depuis approximativement deux siècles, nous révèle un édile de la commune de Timiaouin. Aux alentours plusieurs autres tombes anonymes et en haut d'une petite colline, un cercle muré de pierre. «C'est un lieu de méditation», nous explique un autre élu communal. Plusieurs membres targuis qui nous accompagnaient ont profité de l'occasion pour pénétrer, pieds nus, dans ce cercle et s'installer en position de méditation, tournés vers la Qibla. Elle dure quelques minutes où l'âme est tournée vers Dieu le Tout-Puissant. Peu après c'est le tombeau du Saint homme, vénéré depuis des années qui reçoit la visite d'un personnage, un nomade. C'est un Targui venu à dos de chameau qui s'installe sur les lieux. Il est venu d'un campement, situé à quelques 60 km de là. Il est difficile de déterminer son âge, tel qu'il était, arborant un chèche qui lui couvrait pratiquement tout le visage. En langue targuie, traduit par nos accompagnateurs, il explique qu'il va demeurer sur ce lieu durant trois jours. Trois jours à méditer et à réciter des versets du Saint Coran. Pour ses besoins, alimentation et eau, il n'a pas à se faire du souci. Sur place, dans une petite masure, basse, faite avec des matériaux de la région, bois, branchages et peaux d'animaux, il y a des ustensiles de cuisine pour faire la popote, du bois sec pour la cuisson et quelques denrées alimentaires, laissés exprés par les précédents visiteurs pour être utilisés par les nouveaux arrivants. L'eau est ramenée par camion citerne de l'APC de Timiaouin et stockée dans un réservoir en métal, près du mausolée du Saint Homme. La légendaire hospitalité La solidarité joue pleinement son rôle dans cette contrée. «Pas plus tard qu'il y a quelques semaines, j'ai ramené deux moutons que j'ai égorgés sur place et j'ai séché la viande au soleil pour que les gens de passage puissent trouver de quoi manger durant leur séjour», confie l'ingénieur des Travaux Publics de Tam qui nous révèle que dans la région, il n'y a pas de zaouia. Dans ce terroir, les écoles coraniques sont ambulantes», dit-il. Il y a selon lui, dix campements de nomades dans les environs où il suffit durant la saison des pluies de creuser un mètre de profondeur pour trouver de l'eau. Il fait froid sur ces montagnes d'Adrar des Ifforas qui culmine à 600 m. Un vent de nord/est souffle. Ce sont les derniers contreforts avant le Sahel (Mali). On est dans la saison de l'Irhad (21 décembre), période de froid et de vent. Aussitôt débarqué, l'homme au chameau, venu du fin fond du désert, après des ablutions, se dirige vers le tombeau du Saint homme pour des louanges à Dieu le Tout-Puissant et implorer sa Miséricorde. S. B. En ce début de matinée et à la veille du nouvel an, il fait bon à Timiaouin, localité située à quelque 800 km du chef-lieu de wilaya, Adrar, et à 570 km de Tamanrasset, qui s'est vue offrir l'opportunité d'organiser la treizième édition de la fête du chameau. Un événement qui se déroulait depuis douze ans au chef-lieu de daïra Bordj Badji Mokhtar, 150 km plus au nord de Timiaouin. Pour cette édition, les autorités de cette bourgade ont fait des pieds et des mains pour décrocher le quitus des hauts responsables de la wilaya d'Adrar qui leur permet d'exaucer le rêve de leurs administrés, à plus forte raison que la majorité des éleveurs de chameaux de la région sont concentrés à Timiaouin. Une «méprise» qu'ils se sont efforcés de corriger au bout de douze ans d'efforts. En attendant le 24 décembre, jour de l'ouverture de cette manifestation, nous sommes conviés par les autorités communales à visiter deux sites historiques de cette vaste région désertique. Ils sont tous deux localisés au sud de cette cité pauvre et dénuée de ressources. C'est à bord d'un 4x4 tout-terrain que nous entamions le voyage. Destination, le lieu dit «Ayloum», à 60 km de Timiaouin et 18 km au sud de Tinzaouatine. Un endroit balayé, ce jour, par des vents de sable assez violent et froid. Nous sommes sur un lieu du bassin de Tanezrouft, constitué, selon des récits, par des alluvions entraînées par des fleuves qui lorsqu'ils avaient de l'eau, il y a bien longtemps, coulaient vers le sud-ouest. Il n'y a que très peu de massifs de dunes à la surface du bassin de Tanezrouft. Le sol est parfois rocailleux avec une mince pellicule de sable, mais souvent aussi d'alluvions très meubles. Les tombeaux des B'ni H'lal A Ayloum, enserré entre des collines aux flancs ravinés par le soleil et l'érosion éolienne, se trouvent des sites historiques qui se distinguent par leurs dimensions. Ce sont des tombeaux funéraires des B'ni H'lal en référence, nous dit-on, à leur orientation à la lune. Les tombes mesurent 6 m de long, et sont rondes et murées par des pierres à hauteur de quelque 40 à 60 cm, sans doute pour que des animaux ne puissent pas déterrer le cadavre. Autre particularité étrange. Au-delà de leur dimension, les morts ont été enterrés debout et avec tous les effets personnels leur appartenant (tabac, métal précieux et argent). Une dimension hors du commun. Elles datent d'avant l'apparition de l'Islam. Elles se caractérisent aussi par deux signes, deux lettres : le mim et le noûn. Ce qui se traduit en langue Targui, le Tifina, en eau ou humain et âme. Mais les avis sont partagés. «Il n'est pas évident que c'est la présence de l'eau qui caractérise la consonne mim», nous explique Brahim Edouari, ingénieur des Travaux Publics à Tamanrasset et qui a eu à se pencher sur la genèse de ce site, arguant qu' «on trouve de l'eau dans toutes les zones humides du grand Sahara et même dans les zones arides». Il y va de son argumentaire. Ce sont, selon lui, des symboles qu'on n'arrive pas à traduire et on les trouve dans toute la région. «Des fouilles ont mis à jour des ossements humains et d'animaux», nous révèle-t-il, mais il est incapable de déterminer la datation de ces sépultures. «Je pense que ces monuments date des différentes étapes de l'Histoire», a-t-il fini par avancer en confiant que d'après des avis de sociologues et d'ethnologues qu'il a eu à côtoyer au cours de leurs recherches, «cette population est récente, des centaines d'années tout au plus». Il reste pour lui que «cette population est homogène et s'est adaptée au climat de la région». Une région sahélo-sahélienne qui se caractérise par des pluies tropicales, de juillet à septembre. Les années de sècheresse, les populations se déplacent vers le nord du Mali, ce qui de l'avis de notre guide d'un jour que «le Sahara a connu sur une large période de l'Histoire, de différents peuplements sur des millénaires. Chaque peuplade a ramené sa culture et ses cultes». Dans l'ancien temps, poursuit notre interlocuteur, la région était humide, mais il s'inscrit en faux contre l'affirmation que le Sahara était une mer. Cette région, explique-t-il, «baignait sur un vaste réseau hydrographique, la vallée du Tilemsi qui drainait les eaux vers le fleuve Niger qui prenait sa source du Fouta Jalon,(Guinée)». En tout état de cause, il est une chose sûre. Les populations qui ont peuplé ces vastes contrées arides se sont mises à l'élevage adapté au climat qui souvent se distingue par parcimonie en pluie. «Cette année, il a plu ce qui est bon signe pour les éleveurs de la région qui sont restées sur place», dit-il un ton qui laisse transparaître son bonheur. «Mais si la sécheresse s'étale sur deux ans, il n'y a plus rien pour alimenter les animaux», confie-t-il et la transhumance repart vers les lieux de pâturage. Cet un éternel combat que livrent à la nature ces peuplades venues d'horizons différents mais soudées par une solidarité à toutes épreuves et sans failles. Plus au Nord à quelque km de là, c'est un autre lieu historique que nous eûmes le loisir de visiter. Un lieu de pélérinage Seul dans cette immensité du désert, repose le saint homme Khamadinne Wan Ighi Arghan ou Khamadine de la vallée jaune. Il est visité, tous les jours que Dieu fait, par de nombreuses personnes venues parfois de très loin, Adrar, Tamanrasset. Il a cette particularité d'être le seul Saint Touareg dans toute la vaste étendue de ce territoire aride. Une particularité qui fait que toute la population Targui vient lui rendre visite. Il est enterré sur ce lieu depuis approximativement deux siècles, nous révèle un édile de la commune de Timiaouin. Aux alentours plusieurs autres tombes anonymes et en haut d'une petite colline, un cercle muré de pierre. «C'est un lieu de méditation», nous explique un autre élu communal. Plusieurs membres targuis qui nous accompagnaient ont profité de l'occasion pour pénétrer, pieds nus, dans ce cercle et s'installer en position de méditation, tournés vers la Qibla. Elle dure quelques minutes où l'âme est tournée vers Dieu le Tout-Puissant. Peu après c'est le tombeau du Saint homme, vénéré depuis des années qui reçoit la visite d'un personnage, un nomade. C'est un Targui venu à dos de chameau qui s'installe sur les lieux. Il est venu d'un campement, situé à quelques 60 km de là. Il est difficile de déterminer son âge, tel qu'il était, arborant un chèche qui lui couvrait pratiquement tout le visage. En langue targuie, traduit par nos accompagnateurs, il explique qu'il va demeurer sur ce lieu durant trois jours. Trois jours à méditer et à réciter des versets du Saint Coran. Pour ses besoins, alimentation et eau, il n'a pas à se faire du souci. Sur place, dans une petite masure, basse, faite avec des matériaux de la région, bois, branchages et peaux d'animaux, il y a des ustensiles de cuisine pour faire la popote, du bois sec pour la cuisson et quelques denrées alimentaires, laissés exprés par les précédents visiteurs pour être utilisés par les nouveaux arrivants. L'eau est ramenée par camion citerne de l'APC de Timiaouin et stockée dans un réservoir en métal, près du mausolée du Saint Homme. La légendaire hospitalité La solidarité joue pleinement son rôle dans cette contrée. «Pas plus tard qu'il y a quelques semaines, j'ai ramené deux moutons que j'ai égorgés sur place et j'ai séché la viande au soleil pour que les gens de passage puissent trouver de quoi manger durant leur séjour», confie l'ingénieur des Travaux Publics de Tam qui nous révèle que dans la région, il n'y a pas de zaouia. Dans ce terroir, les écoles coraniques sont ambulantes», dit-il. Il y a selon lui, dix campements de nomades dans les environs où il suffit durant la saison des pluies de creuser un mètre de profondeur pour trouver de l'eau. Il fait froid sur ces montagnes d'Adrar des Ifforas qui culmine à 600 m. Un vent de nord/est souffle. Ce sont les derniers contreforts avant le Sahel (Mali). On est dans la saison de l'Irhad (21 décembre), période de froid et de vent. Aussitôt débarqué, l'homme au chameau, venu du fin fond du désert, après des ablutions, se dirige vers le tombeau du Saint homme pour des louanges à Dieu le Tout-Puissant et implorer sa Miséricorde. S. B.