Alors que la violence dans les établissements éducatifs algériens gagne du terrain, plusieurs spécialistes, notamment des psychologues, insistent sur le caractère dangereux de celle-ci, et dont les répercussions sur le court et le long terme restent désastreuses. A ce propos, Mme Latouï Faïza, psychologue clinicienne, met en lumière l'importance d'adopter une stratégie de lutte contre ce phénomène et d'installer au niveau de chaque structure éducative un psychologue scolaire. Alors que la violence dans les établissements éducatifs algériens gagne du terrain, plusieurs spécialistes, notamment des psychologues, insistent sur le caractère dangereux de celle-ci, et dont les répercussions sur le court et le long terme restent désastreuses. A ce propos, Mme Latouï Faïza, psychologue clinicienne, met en lumière l'importance d'adopter une stratégie de lutte contre ce phénomène et d'installer au niveau de chaque structure éducative un psychologue scolaire. Midi Libre: Qu'entend-on par violence scolaire ? Mme Latoui Faïza: Le terme violence a connu depuis une vingtaine d'années une évolution dans sa définition et sa conception. Spontanément, le sens commun avait tendance à ne voir dans l'expression « violence scolaire » que l'agression physique commise par un élève à l'encontre d'un enseignant. Pourtant, ce n'est là qu'une facette d'une problématique bien plus vaste, que les travaux de sociologie et de psychologie menés dans le domaine des sciences de l'éducation, ont redéfini, en sens divers. On est passé à une conception large de la violence à l'école, intégrant des violences non physiques faites aux individus : insultes, menaces verbales, vandalisme de l'environnement scolaire ou des biens personnels des enseignants. La violence scolaire inclurait donc tous les sévices physiques et psychologiques (coups, insultes, pressions, mépris, brutalités et autres), qu'un enseignant peut infliger à un élève ou le contraire. Quelles peuvent être les conséquences de la violence scolaire sur les enfants? Un acte de violence, même isolé, peut avoir des effets durables et collectifs : la violence prend souvent la forme d'un sentiment d'insécurité personnelle ou générale, vécu non seulement par les victimes mais aussi par les témoins, par effet collatéral d'identification. Plutôt qu'une pure arithmétique trop sélective des actes, la perception du climat scolaire devient dès lors le thermomètre le plus révélateur des menaces qui pèsent sur les individus, qu'ils soient membres de l'équipe éducative ou élèves. L'équilibre psychologique des victimes de violence scolaire se trouve ébranlé. Ces derniers peuvent développer sur le long terme divers conduites dont l'isolement, le mutisme, les troubles du sommeil, de l'appétit, baisse de l'estime de soi. L'on a tendance également à observer un penchant, chez certains, pour l'agressivité. Quelles sont les mesures de prévention contre la violence scolaire ? Sachez d'abord que rien ne justifie la violence. A ce titre, le plaidoyer des enseignants qui avancent les pressions journalières face auxquelles ils sont exposés, ne les déchargent pas de la responsabilité d'être auteurs de violence. Ce qu'il faudrait faire au préalable, c'est d'améliorer les conditions de travail de ces derniers. La surcharge des classes, le chahut des élèves et l'insolence de quelques-uns, sont, entre autres facteurs favorisant le passage à l'acte. Il est important également de sensibiliser la société civile, les élèves et les enseignants au danger de la violence. Recruter des psychologues scolaires au niveau des établissements pour pouvoir prévoir les comportements à risques. Et, enfin, les pouvoirs publics doivent s'impliquer dans la lutte contre la violence à l'école par l'application des lois dissuasives. D. S. Midi Libre: Qu'entend-on par violence scolaire ? Mme Latoui Faïza: Le terme violence a connu depuis une vingtaine d'années une évolution dans sa définition et sa conception. Spontanément, le sens commun avait tendance à ne voir dans l'expression « violence scolaire » que l'agression physique commise par un élève à l'encontre d'un enseignant. Pourtant, ce n'est là qu'une facette d'une problématique bien plus vaste, que les travaux de sociologie et de psychologie menés dans le domaine des sciences de l'éducation, ont redéfini, en sens divers. On est passé à une conception large de la violence à l'école, intégrant des violences non physiques faites aux individus : insultes, menaces verbales, vandalisme de l'environnement scolaire ou des biens personnels des enseignants. La violence scolaire inclurait donc tous les sévices physiques et psychologiques (coups, insultes, pressions, mépris, brutalités et autres), qu'un enseignant peut infliger à un élève ou le contraire. Quelles peuvent être les conséquences de la violence scolaire sur les enfants? Un acte de violence, même isolé, peut avoir des effets durables et collectifs : la violence prend souvent la forme d'un sentiment d'insécurité personnelle ou générale, vécu non seulement par les victimes mais aussi par les témoins, par effet collatéral d'identification. Plutôt qu'une pure arithmétique trop sélective des actes, la perception du climat scolaire devient dès lors le thermomètre le plus révélateur des menaces qui pèsent sur les individus, qu'ils soient membres de l'équipe éducative ou élèves. L'équilibre psychologique des victimes de violence scolaire se trouve ébranlé. Ces derniers peuvent développer sur le long terme divers conduites dont l'isolement, le mutisme, les troubles du sommeil, de l'appétit, baisse de l'estime de soi. L'on a tendance également à observer un penchant, chez certains, pour l'agressivité. Quelles sont les mesures de prévention contre la violence scolaire ? Sachez d'abord que rien ne justifie la violence. A ce titre, le plaidoyer des enseignants qui avancent les pressions journalières face auxquelles ils sont exposés, ne les déchargent pas de la responsabilité d'être auteurs de violence. Ce qu'il faudrait faire au préalable, c'est d'améliorer les conditions de travail de ces derniers. La surcharge des classes, le chahut des élèves et l'insolence de quelques-uns, sont, entre autres facteurs favorisant le passage à l'acte. Il est important également de sensibiliser la société civile, les élèves et les enseignants au danger de la violence. Recruter des psychologues scolaires au niveau des établissements pour pouvoir prévoir les comportements à risques. Et, enfin, les pouvoirs publics doivent s'impliquer dans la lutte contre la violence à l'école par l'application des lois dissuasives. D. S.