Le président du Conseil national consultatif pour la promotion et la préservation des droits de l'Homme (CNCPPDH), Me. Farouk Ksentini, a qualifié, hier, d' «inacceptable» la pénalisation des tentatives de jeunes algériens de traverser la mer en transgressant les procédures légales. Réagissant à l'adoption, hier, par les députés de l'APN, de la loi amendée et complétée portant code pénal, l'avocat, dans une déclaration au «Midi Libre», s'est dit étonné de cette décision. Ladite loi amandée inclut désormais, cette infraction, appelée communément dans le jargon algérien «El harga», «Certes, le reste des amendements de cette loi a été bien accueilli par notre Conseil, mais sincèrement je ne vois aucune utilité à intégrer dans les dispositions du code pénal ce phénomène», affirme-t-il. Pour lui, le jeune qui «prend le large avec des moyens de fortune, se fait beaucoup plus de mal à lui qu'à la société». Une raison pour laquelle, explique Me Ksentini, il aurait plutôt fallu s'attaquer à «la source en réglant, du moins partiellement, les problèmes qui poussent ces jeunes, souvent au détriment de leur vie, à chercher refuge sous d'autres cieux». «Ces dizaines de jeunes qui tentent de traverser la méditerranée dans des conditions déplorables sont plutôt des victimes et non pas des criminels ou des malfaiteurs», dira-t-il. Pour le président du CNCPPDH, «la peine, pour ce délit, devrait être limitée, juste à une amende symbolique». Ce phénomène très symptomatique d'un mal de vivre aigu chez les jeunes algériens, devrait pousser, selon l'avocat, les autorités à «créer des centres de loisirs et de divertissement qui permettent aux jeunes de se distraire». A part, se mettre en face de la télévision, ils n'ont aucun endroit pour se défouler». A côté de cela, il faudra bien évidemment créer des postes d'emploi puisque «l'oisiveté générée par le chômage est souvent un facteur déclenchant de cette envie de partir ailleurs» «Ces jeunes ont un mal de vivre et leur départ, souvent suicidaire, reflète un total désespoir», insiste-t-il encore.De plus même s' «ils parviennent à traverser la mer, les conditions de vie de l'autre côté de la méditerranée ne sont pas du tout meilleures mais plutôt et souvent, bien pires que ce qu'elles étaient ici». Ceci, dans la mesure où «nos jeunes se retrouvent souvent sans papiers, sans abris et pour couronner le tout ils sont expulsés en fin de parcours». «Au lieu de pénaliser ces actes je pense qu'il faudrait plutôt entamer de larges campagnes de sensibilisation et leur expliquer la nécessité de rester ici, en leur améliorant, parallèlement, les conditions de vie» affirme Me Ksentini. Faute de visa, ce phénomène des « harragas » a, rappelons-le, fait son apparition durant l'année 2006 dans l'ouest algérien. Depuis, plusieurs jeunes ont tenté de rejoindre des pays d'Europe, souvent l'Espagne, à bord d'embarcations de fortune, munis d'un gilet de sauvetage et de quelques vivres. Malheureusement, souvent ces tentatives de traversée se terminent, pour ces jeunes, au fond de la mer ou devant un tribunal. En revanche, les passeurs qui encaissent, par personne, approximativement 160.000 DA (le prix d'une mort généralement inéluctable), courrent toujours ! S. H. Le président du Conseil national consultatif pour la promotion et la préservation des droits de l'Homme (CNCPPDH), Me. Farouk Ksentini, a qualifié, hier, d' «inacceptable» la pénalisation des tentatives de jeunes algériens de traverser la mer en transgressant les procédures légales. Réagissant à l'adoption, hier, par les députés de l'APN, de la loi amendée et complétée portant code pénal, l'avocat, dans une déclaration au «Midi Libre», s'est dit étonné de cette décision. Ladite loi amandée inclut désormais, cette infraction, appelée communément dans le jargon algérien «El harga», «Certes, le reste des amendements de cette loi a été bien accueilli par notre Conseil, mais sincèrement je ne vois aucune utilité à intégrer dans les dispositions du code pénal ce phénomène», affirme-t-il. Pour lui, le jeune qui «prend le large avec des moyens de fortune, se fait beaucoup plus de mal à lui qu'à la société». Une raison pour laquelle, explique Me Ksentini, il aurait plutôt fallu s'attaquer à «la source en réglant, du moins partiellement, les problèmes qui poussent ces jeunes, souvent au détriment de leur vie, à chercher refuge sous d'autres cieux». «Ces dizaines de jeunes qui tentent de traverser la méditerranée dans des conditions déplorables sont plutôt des victimes et non pas des criminels ou des malfaiteurs», dira-t-il. Pour le président du CNCPPDH, «la peine, pour ce délit, devrait être limitée, juste à une amende symbolique». Ce phénomène très symptomatique d'un mal de vivre aigu chez les jeunes algériens, devrait pousser, selon l'avocat, les autorités à «créer des centres de loisirs et de divertissement qui permettent aux jeunes de se distraire». A part, se mettre en face de la télévision, ils n'ont aucun endroit pour se défouler». A côté de cela, il faudra bien évidemment créer des postes d'emploi puisque «l'oisiveté générée par le chômage est souvent un facteur déclenchant de cette envie de partir ailleurs» «Ces jeunes ont un mal de vivre et leur départ, souvent suicidaire, reflète un total désespoir», insiste-t-il encore.De plus même s' «ils parviennent à traverser la mer, les conditions de vie de l'autre côté de la méditerranée ne sont pas du tout meilleures mais plutôt et souvent, bien pires que ce qu'elles étaient ici». Ceci, dans la mesure où «nos jeunes se retrouvent souvent sans papiers, sans abris et pour couronner le tout ils sont expulsés en fin de parcours». «Au lieu de pénaliser ces actes je pense qu'il faudrait plutôt entamer de larges campagnes de sensibilisation et leur expliquer la nécessité de rester ici, en leur améliorant, parallèlement, les conditions de vie» affirme Me Ksentini. Faute de visa, ce phénomène des « harragas » a, rappelons-le, fait son apparition durant l'année 2006 dans l'ouest algérien. Depuis, plusieurs jeunes ont tenté de rejoindre des pays d'Europe, souvent l'Espagne, à bord d'embarcations de fortune, munis d'un gilet de sauvetage et de quelques vivres. Malheureusement, souvent ces tentatives de traversée se terminent, pour ces jeunes, au fond de la mer ou devant un tribunal. En revanche, les passeurs qui encaissent, par personne, approximativement 160.000 DA (le prix d'une mort généralement inéluctable), courrent toujours ! S. H.