Le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, estime que même si les coups et blessures sont considérés comme un délit condamné par une peine allant jusqu'à 10 années de prison, cela reste insuffisant. Il propose à cet effet d'introduire une loi permettant d'enclencher une procédure judiciaire sur simple témoignage du voisinage. « Pour lutter de manière efficace contre la violence dont est victime la femme, il est impératif d'instaurer des dispositions légales, pénales strictes suivies d'une application rigoureuse », a souligné hier maître Farouk Ksentini. Pour le juriste, « porter la main sur une femme doit être assorti d'une circonstance aggravante comme c'est le cas chez nos voisins en Tunisie », qualifiant la violence contre la femme de « violation de ses droits fondamentaux à la vie, à la sécurité et à la dignité et constitue un délit intolérable et déshonorant ». Maître Ksentini estime en outre nécessaire de faire comprendre « au mâle, que c'est mal d'utiliser la violence contre les femmes ». Ceci en notant au sujet du rôle des associations dans la sensibilisation que « la majorité a une coloration religieuse et toutes, comme la société et le code de la famille, donnent un statut inférieur à la femme ».