Le témoignage «vivant» de Gaston Morisot, qui a accompagné le cinéaste algérien, Djamel Ouahab, sur les lieux du premier essai, est sans équivoque. Ce témoignage accablant d'un «survivant», a été au centre du documentaire La Gerboise Bleue du cinéaste. Le témoignage «vivant» de Gaston Morisot, qui a accompagné le cinéaste algérien, Djamel Ouahab, sur les lieux du premier essai, est sans équivoque. Ce témoignage accablant d'un «survivant», a été au centre du documentaire La Gerboise Bleue du cinéaste. Le 13 février 1960, aux fins fonds du Sahara algérien, plus précisément à Hamoudia, près de Reggane, dans la wilaya d'Adrar, la France procéda à son premier essai atomique, désigné sous le nom de code «Gerboise bleue». Le président français de l'époque, Charles de Gaulle, voulait, coûte que coûte, que la France entre dans le club des pays détenant l'arme atomique, et «Gerboise bleue», — quel doux nom pour des essais nucléaires— eut lieu! Vingt-neuf ans après, des langues se sont déliées sur les conséquences. «Nous avons servi de cobayes humains durant les premiers essais atomiques français à Reggane», a indiqué Gaston Morisot, l'un des militaires français présents sur le site de l'explosion de la première bombe atomique française, le 13 février 1960, près de Reggane. Le témoignage «vivant» de Gaston Morisot, qui a accompagné le cinéaste algérien, Djamel Ouahab, sur les lieux du premier essai, est sans équivoque et sans appel. Ce témoignage accablant et sans appel, d'un «survivant», a été au centre du documentaire La Gerboise Bleue du cinéaste. Il a été présenté en avant-première dans la soirée de lundi à Paris, en présence de parlementaires français et d'un public nombreux. Tout au long de ce film, Djamel Ouahab, caméra au poing, donne la parole aux deux vétérans français, tantôt à la population d'Adrar, tout en étayant ses argumentaires avec des déclarations d'un médecin, d'un juriste, de membres de l'Association des vétérans victimes des essais nucléaires. Les habitants de Reggane parlent eux, d'une véritable nuit d'enfer vécue ce jour-là. Contrairement aux idées reçues, les victimes ne sont pas seulement les habitants des zones où les expériences ont eu lieu, mais se trouvent aussi très loin. "Il y a des possibilités de contamination à plus de 700 kilomètres des régions des essais", assure M. Mansouri, chercheur en génie nucléaire. L'explosion de la bombe atomique — elle était trois fois plus puissante que celle larguée par les Américains sur Hiroshima — a entraîné ce jour-là des pluies noires au Portugal. En tout, l'armée française a procédé à 4 essais aériens et 13 autres souterrains dont le dernier en février 1966. Mais, selon M. Mansouri, d'autres expériences ont eu lieu clandestinement. Il en dénombre au moins une quarantaine sur le site de Hamoudia près de Reggane. Encore aujourd'hui, les lieux sont ouverts aux quatre vents. "Ces régions sont traversées par les nomades", soulignera M. Mansouri. Par ailleurs, il précisera en ajoutant que les équipements ayant servi aux essais ont été enfouis sous les lieux. Au gré de l'érosion, ils ont réapparu et constituent des sources de radiation importantes. Le nombre de victimes des essais nucléaires français en Algérie augmente inexorablement, souvent dans l'anonymat. À ce jour, aucune liste n'est établie. L'absence de dépistage et d'archives sanitaires occulte les innombrables maladies comme le cancer et les décès entraînés par les radiations. S. B. Le 13 février 1960, aux fins fonds du Sahara algérien, plus précisément à Hamoudia, près de Reggane, dans la wilaya d'Adrar, la France procéda à son premier essai atomique, désigné sous le nom de code «Gerboise bleue». Le président français de l'époque, Charles de Gaulle, voulait, coûte que coûte, que la France entre dans le club des pays détenant l'arme atomique, et «Gerboise bleue», — quel doux nom pour des essais nucléaires— eut lieu! Vingt-neuf ans après, des langues se sont déliées sur les conséquences. «Nous avons servi de cobayes humains durant les premiers essais atomiques français à Reggane», a indiqué Gaston Morisot, l'un des militaires français présents sur le site de l'explosion de la première bombe atomique française, le 13 février 1960, près de Reggane. Le témoignage «vivant» de Gaston Morisot, qui a accompagné le cinéaste algérien, Djamel Ouahab, sur les lieux du premier essai, est sans équivoque et sans appel. Ce témoignage accablant et sans appel, d'un «survivant», a été au centre du documentaire La Gerboise Bleue du cinéaste. Il a été présenté en avant-première dans la soirée de lundi à Paris, en présence de parlementaires français et d'un public nombreux. Tout au long de ce film, Djamel Ouahab, caméra au poing, donne la parole aux deux vétérans français, tantôt à la population d'Adrar, tout en étayant ses argumentaires avec des déclarations d'un médecin, d'un juriste, de membres de l'Association des vétérans victimes des essais nucléaires. Les habitants de Reggane parlent eux, d'une véritable nuit d'enfer vécue ce jour-là. Contrairement aux idées reçues, les victimes ne sont pas seulement les habitants des zones où les expériences ont eu lieu, mais se trouvent aussi très loin. "Il y a des possibilités de contamination à plus de 700 kilomètres des régions des essais", assure M. Mansouri, chercheur en génie nucléaire. L'explosion de la bombe atomique — elle était trois fois plus puissante que celle larguée par les Américains sur Hiroshima — a entraîné ce jour-là des pluies noires au Portugal. En tout, l'armée française a procédé à 4 essais aériens et 13 autres souterrains dont le dernier en février 1966. Mais, selon M. Mansouri, d'autres expériences ont eu lieu clandestinement. Il en dénombre au moins une quarantaine sur le site de Hamoudia près de Reggane. Encore aujourd'hui, les lieux sont ouverts aux quatre vents. "Ces régions sont traversées par les nomades", soulignera M. Mansouri. Par ailleurs, il précisera en ajoutant que les équipements ayant servi aux essais ont été enfouis sous les lieux. Au gré de l'érosion, ils ont réapparu et constituent des sources de radiation importantes. Le nombre de victimes des essais nucléaires français en Algérie augmente inexorablement, souvent dans l'anonymat. À ce jour, aucune liste n'est établie. L'absence de dépistage et d'archives sanitaires occulte les innombrables maladies comme le cancer et les décès entraînés par les radiations. S. B.