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Les candidats à la présidentielle
Publié dans Le Midi Libre le 04 - 03 - 2009


Abdelaziz Bouteflika, Le rassembleur
A 72, ans Abdelaziz Bouteflika est à lui seul une encyclopédie de l'histoire contemporaine de l'Algérie. Témoin oculaire d'une bonne partie des évènements de la Révolution algérienne, il sera après l'indépendance un acteur direct dans le retour de l'Algérie sur la scène internationale. Né le 2 mars 1937, M. Abdelaziz Bouteflika a milité très tôt pour la cause nationale. A peine a-t-il achevé ses études secondaires, il rejoint les rangs de l'ALN en 1956 au sein de laquelle il est chargé d'une double mission de contrôleur général de la wilaya V avant d'être affecté aux frontières méridionales du pays pour commander le «front du Mali ». Il rentre, en 1961, clandestinement en France dans le cadre d'une mission de contact avec les leaders historiques détenus à Aulnoy. Après l'indépendance, il est devenu à 25 ans le membre le plus jeune du premier gouvernement en occupant le poste de ministre de la Jeunesse, des Sports et du Tourisme. Il sera également membre de l'Assemblée législative en 1963 et sera nommé, la même année, au poste de ministre des Affaires étrangères. En 1964, il est élu par le congrès du Front de libération nationale en qualité de membre de Comité central et membre du Bureau politique. Il a amplement participé au «réajustement révolutionnaire» qui verra l'instauration du Conseil de la Révolution sous la présidence de Houari Boumediene. Il est ensuite nommé au poste de ministre des Affaires étrangères où il mènera jusqu'en 1979, une action diplomatique qui vaudra à l'Algérie un prestige, un rayonnement et une influence qui établirent notre pays comme un des leaders du tiers-monde. Grand chevronné des affaires diplomatiques, il est très tôt devenu l'interlocuteur recherché des grandes puissances en étant perçu comme le défenseur de la promotion des causes justes à travers le monde. Parmi ses exploits d'alors figurent notamment l'important rôle qu'il a joué pour l'unification des rangs arabes lors du sommet de Khartoum de 1967, puis lors de la guerre d'Octobre 1973 contre Israël. Sur le plan interne, M. Bouteflika a réussi à instaurer des relations de bon voisinage et de fraternité avec les pays limitrophes et a contribué à l'échec de l'embargo contre notre pays suite à la nationalisation des hydrocarbures. Il rentre de plain-pied dans les annales de l'histoire de l'Algérie indépendante en présidant la 29ème session de l'Assemblée générale des Nations où il donne la parole à feu Yasser Arafat. En 1978, à la mort du président Boumediene et en sa qualité de plus proche compagnon du défunt il prononce l'oraison funèbre. Après les évènements d'Octobre 88, il est signataire de la «motion des 18» et est élu membre du Comité central du FLN en 1989. Il décline toutes les propositions qui lui sont soumises, même celle liée à une éventuelle accession au poste de chef de l'Etat en 1994. Quatre ans plus tard, il fait part de sa décision de se présenter, en qualité de candidat indépendant, à l'élection présidentielle anticipée d'avril 1999. Abdelaziz Bouteflika est élu Président de la République le 15 avril 1999. Escomptant avoir les «coudées franches», il s'exprimera de cette façon : «Je refuse d'être le trois-quarts d'un président». M. Bouteflika ouvre tout de suite après son élection plusieurs fronts. Il s'attaque aux secteurs de la justice, de l'éducation et même de l'Etat en installant des commissions de réforme. Bien sûr, l'ossature de son programme était celle du recouvrement de la paix. Il orchestre brillamment une Concorde civile qu'il fera développer dès sa réélection en 2004 pour un second mandat en Réconciliation nationale. Il décide de «continuer son œuvre» en se portant candidat pour briguer un troisième mandat à l'occasion des élections d'avril prochain avec à son actif le bilan d'une décennie d'intense labeur. S. H.
Louisa Hanoune, La femme au verbe direct
Issue d'une famille pauvre des montagnes de Jijel, Mme Louisa Hanoune est née le 7 avril 1954. En pleine Guerre de Libération elle a dû fuir avec toute sa famille vers la ville d'Annaba après que la maison de ses parents eût été plastiquée par l'armée française. Sa famille n'avait emporté avec elle qu'un quinquet de fortune en plus de quelques objets de l'époque. Un triste souvenir qui fera d'elle une fois grande une grande collectionneuse de lampes à pétrole.
A l'indépendance, Mme Louisa Hanoune est la première femme de sa famille à aller à l'école. «J'étais convaincu, que c'est ce droit à l'instruction qui allait complètement modifier la place, la représentation des femmes dans notre société», martèle-t-elle jusqu'à présent. Un droit pour lequel, une fois devenue pubère, elle devra âprement se battre y compris au sein de sa propre famille.
Après avoir obtenu le baccalauréat, elle poursuit des études de droit à l'université d'Annaba. Vite emportée par «l'effervescence socialiste» de l'Algérie nouvellement indépendante, Louisa Hanoune entame toutes les démarches possibles à l'époque pour forger sa conscience politique. «Tout le pays bruissait encore de la guerre de Libération, tout le monde parlait de socialisme, de justice, de progrès. L'Algérie était à la pointe du combat anti-impérialiste… On était complètement solidaires des Palestiniens, leur cause était la nôtre. On était contre l'apartheid en Afrique du Sud, on parlait du Vietnam, j'ai grandi comme toute notre génération dans cette atmosphère militante, de combat», avoue-t-elle plus tard.
Sous les affres du parti unique, Louisa Hanoune milite dans des groupes féministes qui manifestent contre le Code de la famille, adopté à l'époque par l'Assemblée populaire algérienne en 1984. Elle devient ensuite membre d'un parti clandestin d'extrême-gauche qui est l'Organisation socialiste des travailleurs (OST). Ce farouche militantisme lui vaudra cher et lui a fait payer au prix fort sa liberté. En effet, elle est arrêtée en 1986 et passera six mois à la prison de Berrouaghia. Son chef d'accusation était celui «collé» à tous les militants hors des rangs FLN de l'époque. Il s'agit d'«atteinte à la sécurité de l'Etat et constitution d'association illégale». Après l'avènement du pluralisme politique en 1989, suite aux évènements sanglants d'Octobre 88, Hanoune fait partie des fondateurs du Parti des Travailleurs dont elle a toujours été le porte-parole avant d'être élue en 2007 au poste de secrétaire générale de ce même parti.
En 2000, elle est la première femme algérienne candidate à l'élection où elle a obtenu 1 % des suffrages exprimés soit 101.630 voix. Ceci ne la décourage nullement et la pousse même à aller d'avantage de l'avant pour se porter, une nouvelle fois candidate à l'élection présidentielle d'avril prochain.
S. H.
Moussa Touati, L'homme de la revanche
M. Moussa Touati est né en1953 à Beni Slimane, dans la région de Médéa. Il poursuit ses études secondaires en 1969 et 1972 à Benghazi, puis à Damas. Il s'engage dans les rangs de l'Armée populaire nationale en 1972 pour une durée de 5 années avant de quitter ce corps pour intégrer la Douane en 1977. Un emploi qu'il ne gardera pas longtemps puisqu'en 1980 il opte pour devenir un fonctionnaire de police.
En 1988, il crée, aux côtés de «plusieurs amis de parcours», l'Organisation nationale des enfants de chouhada après avoir fait le choix de quitter, une année auparavant, les rangs du FLN. Il crée, en 1992, la Coordination nationale des enfants de chouhada (CNE) dont il deviendra président durant près de 7 ans. M. Moussa Touati a ensuite fondé le Front national algérien (FNA) en 1999. Se portant candidat pour l'élection présidentielle en 2004, il sera recalé faute d'avoir pu décrocher le parrainage en termes de signatures nécessaires. Il fera alors le choix de faire campagne pour Ali Benflis
Parti de rien, sans bagage ni réseaux d'influence, le patron du plus jeune parti du pays est actuellement la troisième force politique du pays pour être maintenant présidentiable.
Actuellement, il compte 1.578 élus locaux, 277 régionaux et 16 députés à l'Assemblée populaire nationale. « Nous sommes le parti des zawaliya», aime à dire M. Touati. C'est d'ailleurs avec ce genre de formule qu'il a réussi à drainer beaucoup de monde derrière lui.
S. H.
Ali fawzi Rebaine, Le téméraire
Ce n'est pas la première fois que M. Fawzi Rebaine est candidat à l'élection présidentielle. Il avait déjà créé la surprise en participant au sprint final en 2004. Opticien de profession, il est né le 24 janvier 1955 à Alger. M. Ali Fawzi Rebaine était membre fondateur du l'Association des fils et filles de Chahid de la wilaya d'Alger en février 1985. Et il est, durant la même année, membre Fondateur de la première ligue des Droits de l'homme en juin 1985. Il est arrêté le 05 juillet 1985 pour atteinte à la sûreté de l'Etat et constitution d'association illégale et il sera condamné à 13ans de prison à Lambèse (Batna). Il est libéré le 26 avril 1987 après une grâce présidentielle. Il préside l'association des fils et filles de Chahid de la Willaya d'Alger jusqu'au mois de mars 1990. Il est également membre Fondateur du Comité national contre la torture, suite aux évènements du 5 octobre 1988. Il sera plus tard, l'un des membres fondateurs et secrétaire général du parti de Ahd 54, le 27Avril 1991. Il sera réélu secrétaire général du Parti au congrès des 5 et 6 mai 1988. Un poste auquel il a également été reconduit lors du congrès d'avril 2002.
S. H.
Mohamed Saïd, Le journaliste diplomate
L'ancien membre fondateur et secrétaire général, porte-parole du Mouvement Wafa (non agréé), Mohamed Saïd, de son vrai nom Mohand-Oussaïd Belaïd, est l'un des six candidats à la candidature à l'élection présidentielle qui a passé l'examen du Conseil constitutionnel. Issu d'une famille nombreuse du village de Bouadnane, perché sur les contreforts des monts du Djurdjura (Tizi-Ouzou), le candidat Mohamed Saïd a vu le jour le 20 janvier 1947. Il entre très tôt dans le monde du travail, il est correspondant du quotidien régional en langue française An Nasr (1965-1967), tout en poursuivant son cursus universitaire à l'université d'Alger où il décroche une licence en droit public international et un certificat en sciences politiques (1971). Ses premiers pas dans la politique, il les fera en tant que président du Mouvement national des étudiants algériens engagés, durant les années 1968-1969, période de luttes engagées pour l'émancipation des peuples d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie. Il revient durant les années 1968-1974, à ses premiéres amours, le journalisme, à la Télévision nationale, puis rédacteur en chef de la revue ECHABAB. Il consacre une bonne partie de sa carrière professionnelle au monde des médias. Il est successivement, directeur du Centre algérien d'information et de culture à Beyrouth, directeur du quotidien national ECHAAB et enfin Directeur général de l'APS (Algérie Presse Service). Appelé à d'autres fonctions durant les années 1982-1983, il occupe la direction presse-information et sera porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Sa carrière diplomatique qui sera des plus riches vient de commencer. Ministre conseiller près de l'ambassade d'Algérie à Djeddah et représentant de l'Algérie auprès de l'OCI (Organisation de la Conférence Islamique), et il est tout à fait logique qu'il se retrouve ambassadeur dans un pays de la région, le Bahreïn, durant quatre années (1986-1989), avant de rejoindre le siège des AE en tant que ministre plénipotentiaire d'où il fera ses adieux au monde diplomatique qu'il a bien servi de longues années durant. Lors de l'élection présidentielle, il est chef de communication du candidat, le Dr Taleb Ibrahimi, dont on dit qu'il est le bras droit. Les efforts de l'ex-chef de la diplomatie algérienne et de Mohamed Saïd de créer le Mouvement Wafa qui ont fait long feu, ont précipité le retrait de la vie politique de l'ancien ministre des AE, laissant le champ libre au candidat à l'élection présidentielle Mohamed Saïd, d'annoncer le 10 janvier dernier la création du parti Liberté et Justice.
S. B.
Djahid Younsi, La voix des islamistes
Pour le secrétaire général du mouvement El Islah, ce sera une première. Mohamed Djahid Younsi fera ainsi son baptême de feu en tant que prétendant à la magistrature suprême, lui, qui a été, lors de l'élection présidentielle d'avril 1999, directeur de la campagne électorale du candidat Abdallah Djaballah. Natif de la ville de Annaba en 1961, ce candidat, comme diraient certains, a fait du chemin depuis cette dernière date et a gagné des galons puisque, à la faveur de la crise interne qui a secoué le mouvement El Islah et l'éviction de son ex-président, Abdallah Djaballa, Djahid Younsi est devenu l'homme fort de cette formation islamiste et, notamment, depuis le congrés de Ain-Benian en 2005. Figure de proue du mouvement de redressement qui a engagé un bras de fer avec Djaballah et ses partisans au sein d'El Islah, Younsi a, dés son jeune âge, soit vers la fin des années soixante-dix, été déjà séduit par le discours des islamistes.
A l'université de Annaba, ou il préparait un ingéniorat d'état en génie mécanique au début des années quatre-vingts et qui était à l'époque une place forte de la «djamaa islamiya» que dirigeait Djaballah, il fait la connaissance de l'essentiel de l'encadrement de ce qui allait devenir, dés l'ouverture démocratique et l'avènement du multipartisme, le mouvement Ennahda. Lors du 1er congrès de ce parti, en 1994, Djahid Younsi est élu au sein du Conseil consultatif avec, en prime, la responsabilité de «chapeauter » les wilayas du nord constantinois. Djahid Younsi, qui enseignait à l'université de Guelma, plus précisément à l'institut de génie mecanqiue, avant d'en devenir directeur, est détenteur d'un doctorat en robotique obtenu à l'université de Paris. Il dispose aussi d'un DEA , specilalité acoustique, obtenu à l'université Louis pasteur de Strasbourg. Djahid Younsi a été elu, lors des législatives de 1997, député dans la circonscription de Annaba sur la liste du mouvement Ennahda. Il a été réélu pour un deuxième mandat en 2002 à l'APN, mais cette fois ssur la liste du mouvement El Islah.
A. S.
Abdelaziz Bouteflika, Le rassembleur
A 72, ans Abdelaziz Bouteflika est à lui seul une encyclopédie de l'histoire contemporaine de l'Algérie. Témoin oculaire d'une bonne partie des évènements de la Révolution algérienne, il sera après l'indépendance un acteur direct dans le retour de l'Algérie sur la scène internationale. Né le 2 mars 1937, M. Abdelaziz Bouteflika a milité très tôt pour la cause nationale. A peine a-t-il achevé ses études secondaires, il rejoint les rangs de l'ALN en 1956 au sein de laquelle il est chargé d'une double mission de contrôleur général de la wilaya V avant d'être affecté aux frontières méridionales du pays pour commander le «front du Mali ». Il rentre, en 1961, clandestinement en France dans le cadre d'une mission de contact avec les leaders historiques détenus à Aulnoy. Après l'indépendance, il est devenu à 25 ans le membre le plus jeune du premier gouvernement en occupant le poste de ministre de la Jeunesse, des Sports et du Tourisme. Il sera également membre de l'Assemblée législative en 1963 et sera nommé, la même année, au poste de ministre des Affaires étrangères. En 1964, il est élu par le congrès du Front de libération nationale en qualité de membre de Comité central et membre du Bureau politique. Il a amplement participé au «réajustement révolutionnaire» qui verra l'instauration du Conseil de la Révolution sous la présidence de Houari Boumediene. Il est ensuite nommé au poste de ministre des Affaires étrangères où il mènera jusqu'en 1979, une action diplomatique qui vaudra à l'Algérie un prestige, un rayonnement et une influence qui établirent notre pays comme un des leaders du tiers-monde. Grand chevronné des affaires diplomatiques, il est très tôt devenu l'interlocuteur recherché des grandes puissances en étant perçu comme le défenseur de la promotion des causes justes à travers le monde. Parmi ses exploits d'alors figurent notamment l'important rôle qu'il a joué pour l'unification des rangs arabes lors du sommet de Khartoum de 1967, puis lors de la guerre d'Octobre 1973 contre Israël. Sur le plan interne, M. Bouteflika a réussi à instaurer des relations de bon voisinage et de fraternité avec les pays limitrophes et a contribué à l'échec de l'embargo contre notre pays suite à la nationalisation des hydrocarbures. Il rentre de plain-pied dans les annales de l'histoire de l'Algérie indépendante en présidant la 29ème session de l'Assemblée générale des Nations où il donne la parole à feu Yasser Arafat. En 1978, à la mort du président Boumediene et en sa qualité de plus proche compagnon du défunt il prononce l'oraison funèbre. Après les évènements d'Octobre 88, il est signataire de la «motion des 18» et est élu membre du Comité central du FLN en 1989. Il décline toutes les propositions qui lui sont soumises, même celle liée à une éventuelle accession au poste de chef de l'Etat en 1994. Quatre ans plus tard, il fait part de sa décision de se présenter, en qualité de candidat indépendant, à l'élection présidentielle anticipée d'avril 1999. Abdelaziz Bouteflika est élu Président de la République le 15 avril 1999. Escomptant avoir les «coudées franches», il s'exprimera de cette façon : «Je refuse d'être le trois-quarts d'un président». M. Bouteflika ouvre tout de suite après son élection plusieurs fronts. Il s'attaque aux secteurs de la justice, de l'éducation et même de l'Etat en installant des commissions de réforme. Bien sûr, l'ossature de son programme était celle du recouvrement de la paix. Il orchestre brillamment une Concorde civile qu'il fera développer dès sa réélection en 2004 pour un second mandat en Réconciliation nationale. Il décide de «continuer son œuvre» en se portant candidat pour briguer un troisième mandat à l'occasion des élections d'avril prochain avec à son actif le bilan d'une décennie d'intense labeur. S. H.
Louisa Hanoune, La femme au verbe direct
Issue d'une famille pauvre des montagnes de Jijel, Mme Louisa Hanoune est née le 7 avril 1954. En pleine Guerre de Libération elle a dû fuir avec toute sa famille vers la ville d'Annaba après que la maison de ses parents eût été plastiquée par l'armée française. Sa famille n'avait emporté avec elle qu'un quinquet de fortune en plus de quelques objets de l'époque. Un triste souvenir qui fera d'elle une fois grande une grande collectionneuse de lampes à pétrole.
A l'indépendance, Mme Louisa Hanoune est la première femme de sa famille à aller à l'école. «J'étais convaincu, que c'est ce droit à l'instruction qui allait complètement modifier la place, la représentation des femmes dans notre société», martèle-t-elle jusqu'à présent. Un droit pour lequel, une fois devenue pubère, elle devra âprement se battre y compris au sein de sa propre famille.
Après avoir obtenu le baccalauréat, elle poursuit des études de droit à l'université d'Annaba. Vite emportée par «l'effervescence socialiste» de l'Algérie nouvellement indépendante, Louisa Hanoune entame toutes les démarches possibles à l'époque pour forger sa conscience politique. «Tout le pays bruissait encore de la guerre de Libération, tout le monde parlait de socialisme, de justice, de progrès. L'Algérie était à la pointe du combat anti-impérialiste… On était complètement solidaires des Palestiniens, leur cause était la nôtre. On était contre l'apartheid en Afrique du Sud, on parlait du Vietnam, j'ai grandi comme toute notre génération dans cette atmosphère militante, de combat», avoue-t-elle plus tard.
Sous les affres du parti unique, Louisa Hanoune milite dans des groupes féministes qui manifestent contre le Code de la famille, adopté à l'époque par l'Assemblée populaire algérienne en 1984. Elle devient ensuite membre d'un parti clandestin d'extrême-gauche qui est l'Organisation socialiste des travailleurs (OST). Ce farouche militantisme lui vaudra cher et lui a fait payer au prix fort sa liberté. En effet, elle est arrêtée en 1986 et passera six mois à la prison de Berrouaghia. Son chef d'accusation était celui «collé» à tous les militants hors des rangs FLN de l'époque. Il s'agit d'«atteinte à la sécurité de l'Etat et constitution d'association illégale». Après l'avènement du pluralisme politique en 1989, suite aux évènements sanglants d'Octobre 88, Hanoune fait partie des fondateurs du Parti des Travailleurs dont elle a toujours été le porte-parole avant d'être élue en 2007 au poste de secrétaire générale de ce même parti.
En 2000, elle est la première femme algérienne candidate à l'élection où elle a obtenu 1 % des suffrages exprimés soit 101.630 voix. Ceci ne la décourage nullement et la pousse même à aller d'avantage de l'avant pour se porter, une nouvelle fois candidate à l'élection présidentielle d'avril prochain.
S. H.
Moussa Touati, L'homme de la revanche
M. Moussa Touati est né en1953 à Beni Slimane, dans la région de Médéa. Il poursuit ses études secondaires en 1969 et 1972 à Benghazi, puis à Damas. Il s'engage dans les rangs de l'Armée populaire nationale en 1972 pour une durée de 5 années avant de quitter ce corps pour intégrer la Douane en 1977. Un emploi qu'il ne gardera pas longtemps puisqu'en 1980 il opte pour devenir un fonctionnaire de police.
En 1988, il crée, aux côtés de «plusieurs amis de parcours», l'Organisation nationale des enfants de chouhada après avoir fait le choix de quitter, une année auparavant, les rangs du FLN. Il crée, en 1992, la Coordination nationale des enfants de chouhada (CNE) dont il deviendra président durant près de 7 ans. M. Moussa Touati a ensuite fondé le Front national algérien (FNA) en 1999. Se portant candidat pour l'élection présidentielle en 2004, il sera recalé faute d'avoir pu décrocher le parrainage en termes de signatures nécessaires. Il fera alors le choix de faire campagne pour Ali Benflis
Parti de rien, sans bagage ni réseaux d'influence, le patron du plus jeune parti du pays est actuellement la troisième force politique du pays pour être maintenant présidentiable.
Actuellement, il compte 1.578 élus locaux, 277 régionaux et 16 députés à l'Assemblée populaire nationale. « Nous sommes le parti des zawaliya», aime à dire M. Touati. C'est d'ailleurs avec ce genre de formule qu'il a réussi à drainer beaucoup de monde derrière lui.
S. H.
Ali fawzi Rebaine, Le téméraire
Ce n'est pas la première fois que M. Fawzi Rebaine est candidat à l'élection présidentielle. Il avait déjà créé la surprise en participant au sprint final en 2004. Opticien de profession, il est né le 24 janvier 1955 à Alger. M. Ali Fawzi Rebaine était membre fondateur du l'Association des fils et filles de Chahid de la wilaya d'Alger en février 1985. Et il est, durant la même année, membre Fondateur de la première ligue des Droits de l'homme en juin 1985. Il est arrêté le 05 juillet 1985 pour atteinte à la sûreté de l'Etat et constitution d'association illégale et il sera condamné à 13ans de prison à Lambèse (Batna). Il est libéré le 26 avril 1987 après une grâce présidentielle. Il préside l'association des fils et filles de Chahid de la Willaya d'Alger jusqu'au mois de mars 1990. Il est également membre Fondateur du Comité national contre la torture, suite aux évènements du 5 octobre 1988. Il sera plus tard, l'un des membres fondateurs et secrétaire général du parti de Ahd 54, le 27Avril 1991. Il sera réélu secrétaire général du Parti au congrès des 5 et 6 mai 1988. Un poste auquel il a également été reconduit lors du congrès d'avril 2002.
S. H.
Mohamed Saïd, Le journaliste diplomate
L'ancien membre fondateur et secrétaire général, porte-parole du Mouvement Wafa (non agréé), Mohamed Saïd, de son vrai nom Mohand-Oussaïd Belaïd, est l'un des six candidats à la candidature à l'élection présidentielle qui a passé l'examen du Conseil constitutionnel. Issu d'une famille nombreuse du village de Bouadnane, perché sur les contreforts des monts du Djurdjura (Tizi-Ouzou), le candidat Mohamed Saïd a vu le jour le 20 janvier 1947. Il entre très tôt dans le monde du travail, il est correspondant du quotidien régional en langue française An Nasr (1965-1967), tout en poursuivant son cursus universitaire à l'université d'Alger où il décroche une licence en droit public international et un certificat en sciences politiques (1971). Ses premiers pas dans la politique, il les fera en tant que président du Mouvement national des étudiants algériens engagés, durant les années 1968-1969, période de luttes engagées pour l'émancipation des peuples d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie. Il revient durant les années 1968-1974, à ses premiéres amours, le journalisme, à la Télévision nationale, puis rédacteur en chef de la revue ECHABAB. Il consacre une bonne partie de sa carrière professionnelle au monde des médias. Il est successivement, directeur du Centre algérien d'information et de culture à Beyrouth, directeur du quotidien national ECHAAB et enfin Directeur général de l'APS (Algérie Presse Service). Appelé à d'autres fonctions durant les années 1982-1983, il occupe la direction presse-information et sera porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Sa carrière diplomatique qui sera des plus riches vient de commencer. Ministre conseiller près de l'ambassade d'Algérie à Djeddah et représentant de l'Algérie auprès de l'OCI (Organisation de la Conférence Islamique), et il est tout à fait logique qu'il se retrouve ambassadeur dans un pays de la région, le Bahreïn, durant quatre années (1986-1989), avant de rejoindre le siège des AE en tant que ministre plénipotentiaire d'où il fera ses adieux au monde diplomatique qu'il a bien servi de longues années durant. Lors de l'élection présidentielle, il est chef de communication du candidat, le Dr Taleb Ibrahimi, dont on dit qu'il est le bras droit. Les efforts de l'ex-chef de la diplomatie algérienne et de Mohamed Saïd de créer le Mouvement Wafa qui ont fait long feu, ont précipité le retrait de la vie politique de l'ancien ministre des AE, laissant le champ libre au candidat à l'élection présidentielle Mohamed Saïd, d'annoncer le 10 janvier dernier la création du parti Liberté et Justice.
S. B.
Djahid Younsi, La voix des islamistes
Pour le secrétaire général du mouvement El Islah, ce sera une première. Mohamed Djahid Younsi fera ainsi son baptême de feu en tant que prétendant à la magistrature suprême, lui, qui a été, lors de l'élection présidentielle d'avril 1999, directeur de la campagne électorale du candidat Abdallah Djaballah. Natif de la ville de Annaba en 1961, ce candidat, comme diraient certains, a fait du chemin depuis cette dernière date et a gagné des galons puisque, à la faveur de la crise interne qui a secoué le mouvement El Islah et l'éviction de son ex-président, Abdallah Djaballa, Djahid Younsi est devenu l'homme fort de cette formation islamiste et, notamment, depuis le congrés de Ain-Benian en 2005. Figure de proue du mouvement de redressement qui a engagé un bras de fer avec Djaballah et ses partisans au sein d'El Islah, Younsi a, dés son jeune âge, soit vers la fin des années soixante-dix, été déjà séduit par le discours des islamistes.
A l'université de Annaba, ou il préparait un ingéniorat d'état en génie mécanique au début des années quatre-vingts et qui était à l'époque une place forte de la «djamaa islamiya» que dirigeait Djaballah, il fait la connaissance de l'essentiel de l'encadrement de ce qui allait devenir, dés l'ouverture démocratique et l'avènement du multipartisme, le mouvement Ennahda. Lors du 1er congrès de ce parti, en 1994, Djahid Younsi est élu au sein du Conseil consultatif avec, en prime, la responsabilité de «chapeauter » les wilayas du nord constantinois. Djahid Younsi, qui enseignait à l'université de Guelma, plus précisément à l'institut de génie mecanqiue, avant d'en devenir directeur, est détenteur d'un doctorat en robotique obtenu à l'université de Paris. Il dispose aussi d'un DEA , specilalité acoustique, obtenu à l'université Louis pasteur de Strasbourg. Djahid Younsi a été elu, lors des législatives de 1997, député dans la circonscription de Annaba sur la liste du mouvement Ennahda. Il a été réélu pour un deuxième mandat en 2002 à l'APN, mais cette fois ssur la liste du mouvement El Islah.
A. S.


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