Achevée lundi à minuit, la campagne électorale a été l'occasion pour les six candidats de rivaliser en termes d'inventivité. Au milieu de ces improvisations qui s'apparentaient même parfois à un amateurisme, le staff du candidat Bouteflika a compté sur un esprit de créativité pour séduire davantage l'électorat. Achevée lundi à minuit, la campagne électorale a été l'occasion pour les six candidats de rivaliser en termes d'inventivité. Au milieu de ces improvisations qui s'apparentaient même parfois à un amateurisme, le staff du candidat Bouteflika a compté sur un esprit de créativité pour séduire davantage l'électorat. Le temps d'une campagne électorale, le candidat à sa propre succession, Abdelaziz Bouteflika, a eu à révéler, 19 jours durant, sa feuille de route pour le prochain quinquennat qui, avise-t-il, ne saurait se dissocier du bilan de la décennie écoulée. Dans la totalité des 16 discours prononcés durant cette période où il a enchaîné meetings et rencontres de proximité à travers 33 wilayas, M. Bouteflika n'a pas lésiné sur les termes pour convaincre les Algériens d' «opter pour la continuité». Marquant la dissimilitude avec ses campagnes pour les 1er et 2e mandats de 1999 et 2004, le candidat a choisi, pour cette fois-ci, de tenir des rencontres à thèmes. Toutefois, même s'il aimait pigmenter ses propos de quelques chapitres sortant de l'usuel, selon les sujets abordés, il n'en demeure pas moins que la réconciliation nationale, le respect de l'identité nationale et la nécessité de se diriger en masse aux urnes constituaient le pivot de ses allocutions. La paix civile : une priorité nationale La restauration de la paix civile est considérée par le candidat Bouteflika comme étant une exigence qu'il n'hésite pas à ériger au rang de priorité nationale indispensable permettant de pouvoir se vouer à d'autres défis de développement devant être relevés. «J'axerais mes efforts sur le rétablissement de la paix aussi longtemps que subsisteront ces foyers de tension et ces poches de subversion», aimait-il à marteler. Le candidat qui ne manque pas de flatter les retombées positives de sa politique de réconciliation nationale qu'il a initiée, affiche clairement sa détermination à mener cette politique en ouvrant les portes devant les «égarés voulant revenir sur le droit chemin», mais tout en continuant à mener une lutte antiterroriste acharnée. D'ailleurs, pour lui, il n'est pas question d'«abdiquer face à ceux qui persistent dans la voie de la terreur et de la dévastation». M. Bouteflika n'a manqué, durant tous ses discours, aucune occasion pour vilipender les personnes ayant été à l'origine de la crise auxquelles il a lancé un message dès le troisième jour de la campagne à partir de Tlemcen à travers lequel se percevait en filigrane un niet catégorique pour leur éventuel retour réclamé sur la scène politique. «Certaines parties me reprochent de ne pas avoir permis à des personnes de réinvestir la scène nationale comme si de rien n'était, je dis tout de suite que je ne peux pas me permettre une pareille chose, d'autant plus que j'ai eu déjà le cran auparavant de demander au peuple de pardonner. Je ne peux plus pousser plus la loin la compréhension de mes concitoyens», lance-t-il. Une telle suggestion, le candidat la qualifie d'«audacieuse». «Hier, ils ont déstabilisé le pays et aujourd'hui ils veulent revenir. C'est quoi cette mascarade ?» s'interroge le candidat. C'est à partir de Tiaret qu'il va encore plus loin en exigeant des dits responsables une repentance publique. Le mal qu'ils ont causé au pays n'étant pas des moindres, le candidat met en exergue l'obligation qui leur est faite de «présenter des excuses publiques au peuple que vous avez traumatisé en le nuisant cruellement et en ternissant l'image du pays à l'étranger». Le «pardon» réclamé par M Bouteflika viendra, même si partiellement, corriger «les fautes commises dans le passé par ces responsables politiques» et dont les conséquences ont été dangereusement néfastes pour l'Algérie. Le peuple a certes accepté d'accueillir des repentis dans la société mais, en contrepartie, leur «leaders doivent admettre au grand jour leurs bévues». L'Islam, notre religion depuis des lustres M. Bouteflika a également saisi l'opportunité offerte par sa tournée électorale pour faire des mises au point ayant trait à la mauvaise connotation attribuée faussement à notre religion. Tout en soustrayant l'Algérie de l'international terroriste, le candidat a martelé que «personne ne peut prétendre nous donner des leçon en terme d'islam à nous qui avons hérité de notre religion directement des mains des compagnons du prophète QSSSL». «Notre islam n'est pas importé et nous ne permettrons jamais qu'il soit travesti (…) il est grand temps de savoir faire la part des choses entre la stricte pratique de la religion et sa dénaturalisation avant son instrumentalisation à des fins politiques», avertit-il. Criant haut et fort le rite salafiste auquel appartient l'Algérie, M. Bouteflika tient à le détacher de la mauvaise compréhension lui étant prêtée actuellement «que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur du pays». «Que vous a fait notre pays pour lui infliger un pareil sort au nom de l'islam ?», s'interrogeait le candidat à partir de Ouargla. Ceci d'autant plus que «la carte de l'utilisation de l'islam à des fins politiques est complètement révolue». Amazigh ! Amazigh ! Amazigh ! Comme c'est le cas à chaque fois qu'il veut appuyer une idée qui lui tient le plus à cœur, le candidat Bouteflika ne manque pas de répéter à trois fois la majorité des phrases où il évoque l'origine amazigh des Algériens. «J'ai eu à constater moult mauvaises compréhensions concernant nos origines. Je ne le dirai jamais assez : nous sommes tous des Amazigh ! Amazigh ! Amazigh que l'islam a arabisés», avait-t-il martelé depuis le début de la campagne électorale entamée à partir de Batna. D'ailleurs, c'est dans la wilaya de Tizi-Ouzou que le candidat a respiré une véritable bouffée d'oxygène au vu de l'accueil qu'il y a reçu qui lui fera même reconnaître «avoir pu recharger mes batteries à partir de cette ville et pouvoir continuer ma campagne en disant que l'Algérie se porte bien». Il dit même pouvoir «mourir tranquille» maintenant qu'il sait que l'«unité nationale est intacte». «Après la leçon des habitants de Tizi-Ouzou, je peux dire à ceux qui parlent de fissure dans les rangs des Algériens que cette fissure n'est ailleurs que dans vos têtes», clame-t-il. Votez même à bulletin blanc ! La «chute» de tous les discours qu'il prononçait, M. Bouteflika l'a consacrée à lancer un appel aux Algériens pour aller voter en masse le 9 avril pour, notamment, «donner des leçons à ceux qui prétendent que les Algériens se désintéressent de l'avenir du pays.» Donnant même parfois l'impression de mener campagne pour ses adversaires, le candidat indépendant s'attarde sur la «diversité du choix» présenté aux Algériens. «Si Vous voulez la continuité dites-le, dans le cas contraire, vous devez saisir l'occasion qui vous est présentée pour changer; d'autres que moi se présentent à cette élection, votez pour eux», affirmait-il. Il a en outre insisté sur la nécessité que le prochain président jouisse du soutien de la majorité écrasante du peuple sans quoi, sa légitimité serait incomplète. C'est dans la capitale que M. Bouteflika a clôturé cette campagne dans un meeting dédié à 100% aux jeunes sur lesquels il compte «pour mener l'Algérie à bon port» Présence massive de représentants de média Plus d'une centaine de journalistes et de photographes ont assuré la couverture médiatique des différents déplacements du candidat indépendant dans des conditions favorisées par le staff de communication dirigé par M. Bouchouareb, directeur de communication à la direction de campagne de Abdelaziz Bouteflika . Un discours et deux bains de foule Durant la majorité des jours de la campagne électorale, le candidat Bouteflika a choisi de procéder par un même scénario. Lequel consiste à se rendre dans deux wilayas par jour en prononçant un discours, généralement dans la première ville visitée dans la journée, en plus d'un bain de foule dans chacune d'entre elles. En effet, le staff de campagne a choisi, sur demande du candidat, de donner une grande importance aux accueils populaires pour mettre en évidence le terrain déjà conquis au vue de la grande affluence des citoyens. Les hommages à l'ANP Dans la majorité de ses interventions, le candidat Bouteflika n'a pas manqué de rendre un vibrant hommage aux services de sécurité mais aussi et surtout à l'ANP sans laquelle «l'Etat se serait complètement écroulé» «Je ne dis pas que l'ANP est parfaite, mais nous avons l'obligation de lui rendre hommage et surtout l'aimer avec ses défauts car en dépit de certains dépassements commis, ce corps a su éviter le pire pour la Nation», affirmait-il. S. H. Le temps d'une campagne électorale, le candidat à sa propre succession, Abdelaziz Bouteflika, a eu à révéler, 19 jours durant, sa feuille de route pour le prochain quinquennat qui, avise-t-il, ne saurait se dissocier du bilan de la décennie écoulée. Dans la totalité des 16 discours prononcés durant cette période où il a enchaîné meetings et rencontres de proximité à travers 33 wilayas, M. Bouteflika n'a pas lésiné sur les termes pour convaincre les Algériens d' «opter pour la continuité». Marquant la dissimilitude avec ses campagnes pour les 1er et 2e mandats de 1999 et 2004, le candidat a choisi, pour cette fois-ci, de tenir des rencontres à thèmes. Toutefois, même s'il aimait pigmenter ses propos de quelques chapitres sortant de l'usuel, selon les sujets abordés, il n'en demeure pas moins que la réconciliation nationale, le respect de l'identité nationale et la nécessité de se diriger en masse aux urnes constituaient le pivot de ses allocutions. La paix civile : une priorité nationale La restauration de la paix civile est considérée par le candidat Bouteflika comme étant une exigence qu'il n'hésite pas à ériger au rang de priorité nationale indispensable permettant de pouvoir se vouer à d'autres défis de développement devant être relevés. «J'axerais mes efforts sur le rétablissement de la paix aussi longtemps que subsisteront ces foyers de tension et ces poches de subversion», aimait-il à marteler. Le candidat qui ne manque pas de flatter les retombées positives de sa politique de réconciliation nationale qu'il a initiée, affiche clairement sa détermination à mener cette politique en ouvrant les portes devant les «égarés voulant revenir sur le droit chemin», mais tout en continuant à mener une lutte antiterroriste acharnée. D'ailleurs, pour lui, il n'est pas question d'«abdiquer face à ceux qui persistent dans la voie de la terreur et de la dévastation». M. Bouteflika n'a manqué, durant tous ses discours, aucune occasion pour vilipender les personnes ayant été à l'origine de la crise auxquelles il a lancé un message dès le troisième jour de la campagne à partir de Tlemcen à travers lequel se percevait en filigrane un niet catégorique pour leur éventuel retour réclamé sur la scène politique. «Certaines parties me reprochent de ne pas avoir permis à des personnes de réinvestir la scène nationale comme si de rien n'était, je dis tout de suite que je ne peux pas me permettre une pareille chose, d'autant plus que j'ai eu déjà le cran auparavant de demander au peuple de pardonner. Je ne peux plus pousser plus la loin la compréhension de mes concitoyens», lance-t-il. Une telle suggestion, le candidat la qualifie d'«audacieuse». «Hier, ils ont déstabilisé le pays et aujourd'hui ils veulent revenir. C'est quoi cette mascarade ?» s'interroge le candidat. C'est à partir de Tiaret qu'il va encore plus loin en exigeant des dits responsables une repentance publique. Le mal qu'ils ont causé au pays n'étant pas des moindres, le candidat met en exergue l'obligation qui leur est faite de «présenter des excuses publiques au peuple que vous avez traumatisé en le nuisant cruellement et en ternissant l'image du pays à l'étranger». Le «pardon» réclamé par M Bouteflika viendra, même si partiellement, corriger «les fautes commises dans le passé par ces responsables politiques» et dont les conséquences ont été dangereusement néfastes pour l'Algérie. Le peuple a certes accepté d'accueillir des repentis dans la société mais, en contrepartie, leur «leaders doivent admettre au grand jour leurs bévues». L'Islam, notre religion depuis des lustres M. Bouteflika a également saisi l'opportunité offerte par sa tournée électorale pour faire des mises au point ayant trait à la mauvaise connotation attribuée faussement à notre religion. Tout en soustrayant l'Algérie de l'international terroriste, le candidat a martelé que «personne ne peut prétendre nous donner des leçon en terme d'islam à nous qui avons hérité de notre religion directement des mains des compagnons du prophète QSSSL». «Notre islam n'est pas importé et nous ne permettrons jamais qu'il soit travesti (…) il est grand temps de savoir faire la part des choses entre la stricte pratique de la religion et sa dénaturalisation avant son instrumentalisation à des fins politiques», avertit-il. Criant haut et fort le rite salafiste auquel appartient l'Algérie, M. Bouteflika tient à le détacher de la mauvaise compréhension lui étant prêtée actuellement «que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur du pays». «Que vous a fait notre pays pour lui infliger un pareil sort au nom de l'islam ?», s'interrogeait le candidat à partir de Ouargla. Ceci d'autant plus que «la carte de l'utilisation de l'islam à des fins politiques est complètement révolue». Amazigh ! Amazigh ! Amazigh ! Comme c'est le cas à chaque fois qu'il veut appuyer une idée qui lui tient le plus à cœur, le candidat Bouteflika ne manque pas de répéter à trois fois la majorité des phrases où il évoque l'origine amazigh des Algériens. «J'ai eu à constater moult mauvaises compréhensions concernant nos origines. Je ne le dirai jamais assez : nous sommes tous des Amazigh ! Amazigh ! Amazigh que l'islam a arabisés», avait-t-il martelé depuis le début de la campagne électorale entamée à partir de Batna. D'ailleurs, c'est dans la wilaya de Tizi-Ouzou que le candidat a respiré une véritable bouffée d'oxygène au vu de l'accueil qu'il y a reçu qui lui fera même reconnaître «avoir pu recharger mes batteries à partir de cette ville et pouvoir continuer ma campagne en disant que l'Algérie se porte bien». Il dit même pouvoir «mourir tranquille» maintenant qu'il sait que l'«unité nationale est intacte». «Après la leçon des habitants de Tizi-Ouzou, je peux dire à ceux qui parlent de fissure dans les rangs des Algériens que cette fissure n'est ailleurs que dans vos têtes», clame-t-il. Votez même à bulletin blanc ! La «chute» de tous les discours qu'il prononçait, M. Bouteflika l'a consacrée à lancer un appel aux Algériens pour aller voter en masse le 9 avril pour, notamment, «donner des leçons à ceux qui prétendent que les Algériens se désintéressent de l'avenir du pays.» Donnant même parfois l'impression de mener campagne pour ses adversaires, le candidat indépendant s'attarde sur la «diversité du choix» présenté aux Algériens. «Si Vous voulez la continuité dites-le, dans le cas contraire, vous devez saisir l'occasion qui vous est présentée pour changer; d'autres que moi se présentent à cette élection, votez pour eux», affirmait-il. Il a en outre insisté sur la nécessité que le prochain président jouisse du soutien de la majorité écrasante du peuple sans quoi, sa légitimité serait incomplète. C'est dans la capitale que M. Bouteflika a clôturé cette campagne dans un meeting dédié à 100% aux jeunes sur lesquels il compte «pour mener l'Algérie à bon port» Présence massive de représentants de média Plus d'une centaine de journalistes et de photographes ont assuré la couverture médiatique des différents déplacements du candidat indépendant dans des conditions favorisées par le staff de communication dirigé par M. Bouchouareb, directeur de communication à la direction de campagne de Abdelaziz Bouteflika . Un discours et deux bains de foule Durant la majorité des jours de la campagne électorale, le candidat Bouteflika a choisi de procéder par un même scénario. Lequel consiste à se rendre dans deux wilayas par jour en prononçant un discours, généralement dans la première ville visitée dans la journée, en plus d'un bain de foule dans chacune d'entre elles. En effet, le staff de campagne a choisi, sur demande du candidat, de donner une grande importance aux accueils populaires pour mettre en évidence le terrain déjà conquis au vue de la grande affluence des citoyens. Les hommages à l'ANP Dans la majorité de ses interventions, le candidat Bouteflika n'a pas manqué de rendre un vibrant hommage aux services de sécurité mais aussi et surtout à l'ANP sans laquelle «l'Etat se serait complètement écroulé» «Je ne dis pas que l'ANP est parfaite, mais nous avons l'obligation de lui rendre hommage et surtout l'aimer avec ses défauts car en dépit de certains dépassements commis, ce corps a su éviter le pire pour la Nation», affirmait-il. S. H.