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Pour quelques dinars…
ECRIVAINS publics
Publié dans Le Midi Libre le 08 - 04 - 2009

Une profession qui avait ses lettres de noblesse du temps de la colonisation et lors des quelques années qui ont suivies. En effet la plus grande tranche de la société algérienne était analphabète à l'époque. En ces temps on faisait appel aux écrivains publics pour rédiger plaintes, lettres aux pères ou maris exilés outre-mer, ils étaient un peu les confesseurs de ceux qui faisaient appel à eux et qui s'émerveillaient de voir les mots exprimés apparaitre sous forme de signes cabalistiques sur le papier, ou encore les doigts agiles sur le clavier de la machine à écrire qui était, pour eux, le summum de la thechnologie. Aujourd'hui ils sont regroupés, derrière le siège de la Casoral du 1er-Novembre où ils continuent de pianoter sur les touches de leurs machines de musées, offrant leurs services pour la rédaction, surtout, des couriers officiels, car il faut l'admettre l'éducation nationale en Algérie, même si elle ne récolte pas tous les suffrages, a contribué à ce que les Algériens sachent au moins lire et écrire. Les citoyens qui font appel à eux pour les courriers officiels se déclarent satisfaits de leurs prestations et ne peuvent envisager l'idée de ne plus les voir sur les lieux.
Devant le bureau de poste de Kouba nous avons remarqué deux de ces écrivains, ils remplissent chèques, mandats et réclamations contre quelques dizaines de dinars. Ils arrivent le matin sur les lieux avec sous le bras un tabouret pliable, une chemise cartonnée, remplie d'on ne sait quels mystérieux documents, et qui placée sur leurs genous leur sert de sous-main. Ils ont une clientèle fidèle avec laquelle ils échangent des nouvelles sur leur santé, s'enquièrent du petit dernier, déplorent, bien sûr, la cherté de la vie et autres politesses.
Ils restent là toute la journée, quel est le chiffre de leur maigre «recette»? Arrivent-ils à vivre décemment? Ils se contentent de répondre, «El hamdoullilah», mais il suffit de jeter un regard sur leur mise pour voir qu'ils sont loin de rouler sur l'or. Ils font pourtant tout pour donner le change : vieux complet, l'indispensable cravate sur un col de chemise élimé ils espèrent faire illusion. ils ne font de pause parfois que pour siroter un café, le soir venu ils remisent leurs stylos, replient leurs tabourets avec la satisfaction du devoir accompli.
Une profession qui avait ses lettres de noblesse du temps de la colonisation et lors des quelques années qui ont suivies. En effet la plus grande tranche de la société algérienne était analphabète à l'époque. En ces temps on faisait appel aux écrivains publics pour rédiger plaintes, lettres aux pères ou maris exilés outre-mer, ils étaient un peu les confesseurs de ceux qui faisaient appel à eux et qui s'émerveillaient de voir les mots exprimés apparaitre sous forme de signes cabalistiques sur le papier, ou encore les doigts agiles sur le clavier de la machine à écrire qui était, pour eux, le summum de la thechnologie. Aujourd'hui ils sont regroupés, derrière le siège de la Casoral du 1er-Novembre où ils continuent de pianoter sur les touches de leurs machines de musées, offrant leurs services pour la rédaction, surtout, des couriers officiels, car il faut l'admettre l'éducation nationale en Algérie, même si elle ne récolte pas tous les suffrages, a contribué à ce que les Algériens sachent au moins lire et écrire. Les citoyens qui font appel à eux pour les courriers officiels se déclarent satisfaits de leurs prestations et ne peuvent envisager l'idée de ne plus les voir sur les lieux.
Devant le bureau de poste de Kouba nous avons remarqué deux de ces écrivains, ils remplissent chèques, mandats et réclamations contre quelques dizaines de dinars. Ils arrivent le matin sur les lieux avec sous le bras un tabouret pliable, une chemise cartonnée, remplie d'on ne sait quels mystérieux documents, et qui placée sur leurs genous leur sert de sous-main. Ils ont une clientèle fidèle avec laquelle ils échangent des nouvelles sur leur santé, s'enquièrent du petit dernier, déplorent, bien sûr, la cherté de la vie et autres politesses.
Ils restent là toute la journée, quel est le chiffre de leur maigre «recette»? Arrivent-ils à vivre décemment? Ils se contentent de répondre, «El hamdoullilah», mais il suffit de jeter un regard sur leur mise pour voir qu'ils sont loin de rouler sur l'or. Ils font pourtant tout pour donner le change : vieux complet, l'indispensable cravate sur un col de chemise élimé ils espèrent faire illusion. ils ne font de pause parfois que pour siroter un café, le soir venu ils remisent leurs stylos, replient leurs tabourets avec la satisfaction du devoir accompli.


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