A l'avant-dernier jour du Festival national du théâtre professionnel, la troupe de Sidi Bel-Abbès est entrée en compétition. A l'avant-dernier jour du Festival national du théâtre professionnel, la troupe de Sidi Bel-Abbès est entrée en compétition. Au septième jour de compétition, les lauréats de l'édition de l'année dernière étaient tenus d'apporter une touche d'originalité au Festival. Et le moins que l'on puisse dire à l'issue de la représentation de Noun, c'est que Sidi Bel-Abbès a fait le choix de la différence à l'égard des sept pièces qui avaient été jouées jusque-là. Noun est une pièce où il est difficile de retrouver les repères du théâtre habituel. Le rideau se lève sur quatre personnages sommairement vêtus qui s'écroulent dans un décor dont les éléments, d'un blanc immaculé, sont tout aussi rudimentaires. Les personnages entreprennent, un par un, des soliloques où chacun livre son histoire, sa substance mémorielle déchirante. Il n'y a rien qui semble les lier, sauf la recherche d'un certain "Noun", une sorte de mystère qui semble être le temps, l'espace, ou un autre personnage. La pièce progresse ainsi dans un trouble volontaire de plus en plus contrariant, jusqu'à l'apparition de "Noun". Par le dialogue qui s'installe, on comprend que Noun est l'auteur d'une histoire dont les personnages sont ceux-là même qui sont présents sur scène (c'est du moins une des interprétations qu'on pourrait faire de la pièce). Passé de l'autre côté (à travers une très belle configuration scénique, dans une sorte de naissance symbolique), l'auteur, qui n'arrive plus à faire progresser son récit, a affaire à la révolte de ses personnages. On peut deviner désormais que la trame de la pièce est peut-être la gestation de la pièce elle-même ; on assiste à une globale mise en abîme, à «l'histoire d'une écriture». Les éléments qui étaient jusque-là incompris et incommodants recouvrent leur sens. La scène serait le brouillon de la pièce même qui est en train de se jouer, ce qui explique pourquoi le décor et les personnages sont encore à un stade basique ; tout est blanc et attend d'être maculé par l'encre de l'écrivant. L'auteur s'insère peu à peu dans le palier de ses personnages et la pièce se réintègre au premier degré dans une longue chorégraphie finale. Au-delà du texte vigoureux et de la trame insolite de H'mida Ayachi, la mise en scène de Azzedinne Abbar, la scénographie de Abderrahmane Zaâboubi et la chorégraphie de Slimane Habess font de Noun une autre preuve de l'homogénéité de «l'équipe» de Sidi Bel-Abbès. Le seul reproche qu'on pourrait faire à la pièce, c'est le manque de gestion du dévoilement de l'intrigue ; la conspiration des éléments est quasi impossible à deviner avant les derniers moments, ce qui a valu à la troupe le retrait de quelques spectateurs. Au septième jour de compétition, les lauréats de l'édition de l'année dernière étaient tenus d'apporter une touche d'originalité au Festival. Et le moins que l'on puisse dire à l'issue de la représentation de Noun, c'est que Sidi Bel-Abbès a fait le choix de la différence à l'égard des sept pièces qui avaient été jouées jusque-là. Noun est une pièce où il est difficile de retrouver les repères du théâtre habituel. Le rideau se lève sur quatre personnages sommairement vêtus qui s'écroulent dans un décor dont les éléments, d'un blanc immaculé, sont tout aussi rudimentaires. Les personnages entreprennent, un par un, des soliloques où chacun livre son histoire, sa substance mémorielle déchirante. Il n'y a rien qui semble les lier, sauf la recherche d'un certain "Noun", une sorte de mystère qui semble être le temps, l'espace, ou un autre personnage. La pièce progresse ainsi dans un trouble volontaire de plus en plus contrariant, jusqu'à l'apparition de "Noun". Par le dialogue qui s'installe, on comprend que Noun est l'auteur d'une histoire dont les personnages sont ceux-là même qui sont présents sur scène (c'est du moins une des interprétations qu'on pourrait faire de la pièce). Passé de l'autre côté (à travers une très belle configuration scénique, dans une sorte de naissance symbolique), l'auteur, qui n'arrive plus à faire progresser son récit, a affaire à la révolte de ses personnages. On peut deviner désormais que la trame de la pièce est peut-être la gestation de la pièce elle-même ; on assiste à une globale mise en abîme, à «l'histoire d'une écriture». Les éléments qui étaient jusque-là incompris et incommodants recouvrent leur sens. La scène serait le brouillon de la pièce même qui est en train de se jouer, ce qui explique pourquoi le décor et les personnages sont encore à un stade basique ; tout est blanc et attend d'être maculé par l'encre de l'écrivant. L'auteur s'insère peu à peu dans le palier de ses personnages et la pièce se réintègre au premier degré dans une longue chorégraphie finale. Au-delà du texte vigoureux et de la trame insolite de H'mida Ayachi, la mise en scène de Azzedinne Abbar, la scénographie de Abderrahmane Zaâboubi et la chorégraphie de Slimane Habess font de Noun une autre preuve de l'homogénéité de «l'équipe» de Sidi Bel-Abbès. Le seul reproche qu'on pourrait faire à la pièce, c'est le manque de gestion du dévoilement de l'intrigue ; la conspiration des éléments est quasi impossible à deviner avant les derniers moments, ce qui a valu à la troupe le retrait de quelques spectateurs.