Dans une conjoncture marquée par des difficultés financières et des insuffisances dans la prise en charge de la demande nationale en énergie électrique, le groupe Sonelgaz a fêté, jeudi dernier, son 40e anniversaire. Dans une conjoncture marquée par des difficultés financières et des insuffisances dans la prise en charge de la demande nationale en énergie électrique, le groupe Sonelgaz a fêté, jeudi dernier, son 40e anniversaire. Cette journée de festivité a permis de retracer tous les accomplissements de la compagnie depuis sa création en 1969, en remplacement de "Electricité et Gaz d'Algérie" (EGA) jusqu'à aujourd'hui. Un parcours semé d'embûches, emprunt de nombreuses transformations et qui a finalement donné lieu à l'existence, aujourd'hui, d'un groupe constitué d'une maison mère et de 39 filiales. Dans l'allocution qu'il a prononcée à l'occasion de cette journée de célébration, le PDG du groupe, Noureddine Bouterfa, a expliqué qu'au lendemain de l'indépendance, les défis à relever étaient énormes étant donné «les retards qui caractérisaient l'Algérie». Les chiffres qu'il a avancés illustrent ces retards en matière d'accès à l'électricité et au gaz puisque à l'indépendance, la puissance de production d'électricité installée était de seulement 548 MW avec un réseau haute tension de 2.906 km de lignes et des réseaux moyenne et basse tension (MT et BT) de 14.542 km et 6.396 km, respectivement. Les clients MT et BT étaient au nombre de 708.062. Pour le gaz, les livraisons étaient destinées essentiellement aux centrales électriques soit 1.991 millions de thermies alors que 533 millions étaient livrées aux distributions publiques. Les clients moyenne et basse pression étaient au nombre de 199.000, alors que les clients haute pression étaient de seulement 3. C'est à partir de 1970 que les premiers plans de développement ont été adoptés et mis en œuvre; ce qui s'est traduit au cours des vingt années suivantes par une puissance électrique installée qui est passée de 626 MW en 1969 à 4.165 MW en 1989 et une évolution du nombre de clients qui est passé de 1.087.569 en 1969 à 3.782. 623 en 1989. Au cours de cette période, le taux d'électrification a évolué de 40% à 83% et le taux de pénétration du gaz de 24,1% à 27,1%. Si la période 1969-1989 a été qualifiée par M. Bouterfa de «success story grâce aux réalisations des infrastructures» qu'elle a connu, les deux décennies suivantes n'allaient pas être aussi réussies. «La crise de 1986 et la décennie noire ont amené un ralentissement de la croissance», a observé le PDG. Pourtant la consommation moyenne des foyers a augmenté passant, notamment, pour l'électricité de 1.370 kwh en 1989 à 2.611 kwh en 2008. La consommation moyenne d'électricité par foyer qui était de 1 % entre 2003 et 2006 est passée à 6 % en 2008, a souligné M. Bouterfa, en précisant dans ce domaine que «la consommation par foyer n'a pas encore atteint son pallier puisqu'elle continue à croître». La problématique du financement La prise en charge de cette croissance constitue aujourd'hui pour Sonalgaz le défi le plus important à relever, compte tenu des difficultés qu'elle connaît pour mobiliser les financements. Si le PDG de la compagnie a éludé cette problématique, le représentant du syndicat est, quant à lui, venu le rappeler. M. Achour Telli, président de la Fédération des travailleurs des industries électriques et gazières, a en effet décrit un tableau noir de la situation que traverse le groupe, en appelant à l'intervention du président de la République. M. Telli s'est dit «inquiet pour Sonelgaz», notamment, en raison de l'endettement du groupe qui cumule «80 milliards de dinars d'emprunts obligataires». Le syndicaliste a reconnu que «si Sonatrach n'avait pas investi dans la production, ça aurait été la catastrophe», ajoutant que «Sonelgaz a besoin de 3 milliards de dollars par an» pour continuer à assurer ses investissements. M. Telli a par ailleurs, souligné les insuffisances en matière de «transport d'électricité», alors qu'en matière de distribution «le manque de terrains au niveau de toutes les wilayas empêche la multiplication des postes de distribution». Pour sauver le groupe, M. Telli a interpellé le président de la République pour que «l'Etat subventionne Sonelgaz», tout en se disant «contre la hausse des tarifs de l'électricité». En dépit des difficultés, M. Bouterfa a indiqué qu'il «y a actuellement près de 600 projets en cours de réalisation et devront d'ici 2013/2015 permettre la mise en service de plus 8.900 MW en moyen de production d'électricité, la transformation du réseau de télécommunication et de transport de l'électricité et la réalisation des infrastructures de transport de gaz qui permettront d'atteindre un taux de pénétration de 50% en 2011» alors, que le taux d'électrification atteint déjà 98%. Les premiers panneaux solaires à partir de 2014 Outre la satisfaction de la demande, M. Bouterfa a indiqué que «l'introduction des énergies renouvelables dans le mix énergétique du pays avec une place particulière pour le solaire, figure parmi les défis majeurs» qui attendent le groupe. Ce dernier «s'est engagé pour l'émergence d'une industrie photovoltaïque en Algérie», a dit M. Bouterfa. Il a cependant, estimé que «le rôle des pouvoirs publics sera déterminent aussi bien en matière de financement que par d'autres mesures organisationnelles et réglementaires». Le PDG de Sonelgaz a, en outre, souligné que «le développement du savoir-faire et d'infrastructures de production pour l'énergie solaire exige une forte synergie entre les laboratoires de recherche, les institutions spécialisées et les entreprises ». Le transfert depuis peu de la Société "Rouiba Eclairage" à Sonelgaz marque, selon M. Bouterfa, «le démarrage d'un ambitieux projet» dont les fruits devraient être perceptibles d'ici 5 ans avec «la production à une échelle industrielle des premiers panneaux solaires totalement algériens à partir de 2014 ». Cette journée de festivité a permis de retracer tous les accomplissements de la compagnie depuis sa création en 1969, en remplacement de "Electricité et Gaz d'Algérie" (EGA) jusqu'à aujourd'hui. Un parcours semé d'embûches, emprunt de nombreuses transformations et qui a finalement donné lieu à l'existence, aujourd'hui, d'un groupe constitué d'une maison mère et de 39 filiales. Dans l'allocution qu'il a prononcée à l'occasion de cette journée de célébration, le PDG du groupe, Noureddine Bouterfa, a expliqué qu'au lendemain de l'indépendance, les défis à relever étaient énormes étant donné «les retards qui caractérisaient l'Algérie». Les chiffres qu'il a avancés illustrent ces retards en matière d'accès à l'électricité et au gaz puisque à l'indépendance, la puissance de production d'électricité installée était de seulement 548 MW avec un réseau haute tension de 2.906 km de lignes et des réseaux moyenne et basse tension (MT et BT) de 14.542 km et 6.396 km, respectivement. Les clients MT et BT étaient au nombre de 708.062. Pour le gaz, les livraisons étaient destinées essentiellement aux centrales électriques soit 1.991 millions de thermies alors que 533 millions étaient livrées aux distributions publiques. Les clients moyenne et basse pression étaient au nombre de 199.000, alors que les clients haute pression étaient de seulement 3. C'est à partir de 1970 que les premiers plans de développement ont été adoptés et mis en œuvre; ce qui s'est traduit au cours des vingt années suivantes par une puissance électrique installée qui est passée de 626 MW en 1969 à 4.165 MW en 1989 et une évolution du nombre de clients qui est passé de 1.087.569 en 1969 à 3.782. 623 en 1989. Au cours de cette période, le taux d'électrification a évolué de 40% à 83% et le taux de pénétration du gaz de 24,1% à 27,1%. Si la période 1969-1989 a été qualifiée par M. Bouterfa de «success story grâce aux réalisations des infrastructures» qu'elle a connu, les deux décennies suivantes n'allaient pas être aussi réussies. «La crise de 1986 et la décennie noire ont amené un ralentissement de la croissance», a observé le PDG. Pourtant la consommation moyenne des foyers a augmenté passant, notamment, pour l'électricité de 1.370 kwh en 1989 à 2.611 kwh en 2008. La consommation moyenne d'électricité par foyer qui était de 1 % entre 2003 et 2006 est passée à 6 % en 2008, a souligné M. Bouterfa, en précisant dans ce domaine que «la consommation par foyer n'a pas encore atteint son pallier puisqu'elle continue à croître». La problématique du financement La prise en charge de cette croissance constitue aujourd'hui pour Sonalgaz le défi le plus important à relever, compte tenu des difficultés qu'elle connaît pour mobiliser les financements. Si le PDG de la compagnie a éludé cette problématique, le représentant du syndicat est, quant à lui, venu le rappeler. M. Achour Telli, président de la Fédération des travailleurs des industries électriques et gazières, a en effet décrit un tableau noir de la situation que traverse le groupe, en appelant à l'intervention du président de la République. M. Telli s'est dit «inquiet pour Sonelgaz», notamment, en raison de l'endettement du groupe qui cumule «80 milliards de dinars d'emprunts obligataires». Le syndicaliste a reconnu que «si Sonatrach n'avait pas investi dans la production, ça aurait été la catastrophe», ajoutant que «Sonelgaz a besoin de 3 milliards de dollars par an» pour continuer à assurer ses investissements. M. Telli a par ailleurs, souligné les insuffisances en matière de «transport d'électricité», alors qu'en matière de distribution «le manque de terrains au niveau de toutes les wilayas empêche la multiplication des postes de distribution». Pour sauver le groupe, M. Telli a interpellé le président de la République pour que «l'Etat subventionne Sonelgaz», tout en se disant «contre la hausse des tarifs de l'électricité». En dépit des difficultés, M. Bouterfa a indiqué qu'il «y a actuellement près de 600 projets en cours de réalisation et devront d'ici 2013/2015 permettre la mise en service de plus 8.900 MW en moyen de production d'électricité, la transformation du réseau de télécommunication et de transport de l'électricité et la réalisation des infrastructures de transport de gaz qui permettront d'atteindre un taux de pénétration de 50% en 2011» alors, que le taux d'électrification atteint déjà 98%. Les premiers panneaux solaires à partir de 2014 Outre la satisfaction de la demande, M. Bouterfa a indiqué que «l'introduction des énergies renouvelables dans le mix énergétique du pays avec une place particulière pour le solaire, figure parmi les défis majeurs» qui attendent le groupe. Ce dernier «s'est engagé pour l'émergence d'une industrie photovoltaïque en Algérie», a dit M. Bouterfa. Il a cependant, estimé que «le rôle des pouvoirs publics sera déterminent aussi bien en matière de financement que par d'autres mesures organisationnelles et réglementaires». Le PDG de Sonelgaz a, en outre, souligné que «le développement du savoir-faire et d'infrastructures de production pour l'énergie solaire exige une forte synergie entre les laboratoires de recherche, les institutions spécialisées et les entreprises ». Le transfert depuis peu de la Société "Rouiba Eclairage" à Sonelgaz marque, selon M. Bouterfa, «le démarrage d'un ambitieux projet» dont les fruits devraient être perceptibles d'ici 5 ans avec «la production à une échelle industrielle des premiers panneaux solaires totalement algériens à partir de 2014 ».