La canicule qui a touché le pays fin août a engendré une hausse de la consommation de l'électricité. La puissance moyenne appelée (PMA) a atteint un nouveau record de 7.718 mégawatts (MW) le 24 août à 20h30, en hausse de 6% par rapport à la PMA maximale enregistrée le 27 juillet 2009 à 21h45, a indiqué merecredi dernier la Sonelgaz. Cette hausse est provoquée notamment par l'utilisation des climatiseurs. La consommation moyenne en électricité par foyer qui évoluait de moins de 1% entre 2003 et 2006, a fait un bond à 3,5% en 2007 pour atteindre près de 6% en 2008, a ajouté Sonelgaz. "Ce qui peut s'expliquer par l'accès des foyers au bien-être de la climatisation", a-t-elle expliqué. Le groupe public a noté également que la demande en l'électricité est désormais plus importante en été qu'en hiver. "La PMA été dépasse une nouvelle fois la PMA hiver en 2009/2010 de plus de 7,7%. La PMA hiver de 7.163 MW avait été enregistrée le 10 janvier 2010", selon Sonelgaz. L'utilisation des climatiseurs en été a induit une hausse de la consommation de l'énergie électrique les matinées en raison de la hausse des températures. La Sonelgaz a indiqué que la puissance électrique installée est passée de 568 MW en 1962 à plus de 11.325 MW à fin avril 2010. L'essentiel de cette puissance (8.439 MW) est généré par les centrales de la Société de production de l'électricité (SPE), filiale du Groupe Sonelgaz. Huit nouvelles centrales électriques, d'une puissance totale de près de 5.000 MW, viendront d'ici 2015 consolider le réseau interconnecté du nord du pays. Une capacité additionnelle d'environ 4.500 MW sera réalisée sur la période 2016-2020. D'ici 2020, la puissance installée du parc de production dans le sud passera de 465 MW à 768 MW. Une capacité additionnelle de l'ordre de 365 MW en énergie solaire sera installée par SPE à horizon 2020 à raison de 10 MW en 2013 et 50 MW par an à partir de 2014. Un déclassement d'un parc vétuste, totalisant une puissance d'environ 2.000 MW, est envisagé sur la période 2010-2020. Ce plan de développement nécessitera une enveloppe totale d'environ 1.800 milliards de dinars dont plus de 85% représentent les investissements à la charge de SPE. Il faut savoir dans ce contexte qu'avec l'amélioration du niveau de vie, les habitudes de consommation de l'énergie électrique ont changé, à travers notamment une explosion du marché des réfrigérateurs-congélateurs, des appareils multimédia, de la TV et, surtout, de la climatisation. Dés lors, les coupures brusques et soudaines redeviennent un cauchemar pour les Algériens. Des manifestations de protestations ont même eu lieu en juin et juillet derniers contre les coupures d'électricité dans certaines régions du pays, notamment dans le sud-est. Il est vrai que ces coupures de l'énergie électrique faisaient suite à de violentes tempêtes qui avaient sérieusement touché le réseau électrique, parfois complètement détruit. Pourtant, la production nationale est, selon un bilan de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG), très importante. En 2009, elle a atteint les 42,77 Téra Watt heure (1.000 GWh ou 1 million de Mg), soit une hausse de 7% par rapport à 2008. Et, sur les 42,77 TWH, le plus gros de cette production a été assuré par la Société algérienne de production d'électricité (SPE), filiale du groupe Sonelgaz, avec une part de 62%, selon la CREG. Les 38% restants sont partagés entre quatre sociétés de production : Sharikat Kahraba Skikda (15%), Sharikat Kahraba Hadjret En Nouss (wilaya de Tipaza) avec 10%, Sharikat Kahraba Berrouaghia (Médéa) avec 7% et Kahrama (Oran), avec 6%. Parallèlement, la capacité totale installée en 2009 a augmenté de 3.078 mégawatts (MW) pour atteindre 11.324 MW, dont 10.834 MW sur le réseau interconnecté. Depuis quelques années, Sonelgaz a réalisé un gros effort d'investissements pour augmenter davantage la capacité de production de l'électricité, dans un contexte national de hausse constante de la demande, et interne marqué par une raréfaction des sources de financement. Le taux d'électrification national est de 98%, alors que pour le gaz de ville il est de 44%. Pour autant, les problèmes de distribution ne seront pas éliminés "d'un coup de baguette magique", selon les responsables de Sonelgaz. Le P-DG du groupe, M.Nouredine Bouterfa est catégorique : la distribution de l'énergie électrique connaît quelques difficultés, et reconnaît que les coupures affecteront encore des pans entiers du réseau national. Lors d'un point de presse organisé la semaine dernière à Alger, il a été très clair : les problèmes de distribution d'électricité qui affectent plusieurs wilayas du pays, persisteront "si des contraintes ne sont pas levées, notamment la difficulté d'accès au foncier pour réaliser de nouveaux postes de distribution". "L'accès au foncier pour construire de nouveaux postes de distribution est devenu un véritable parcours du combattant" pour les sociétés de distribution, a-t-il affirmé. En plus, il y a les oppositions de tiers pour l'obtention des droits de passage des lignes électriques, retardant la concrétisation des projets de renforcement de la distribution d'électricité. "La distribution ne pourra être remise en ordre que si tout l'environnement joue le jeu, le problème de l'alimentation en électricité n'est pas le seul fait des sociétés de la distribution car l'espace n'appartient pas à ces sociétés mais aux collectivités locales", a-t-il ajouté. Et, en plein mois d'août, c'était le 24 du mois qui coïncidait avec le 13é jour du mois de ramadhan, la consommation en énergie électrique de l'Algérie enregistre un bond vers 20h30 qui a atteint 7.718 MW contre 7.280 MW enregistré le 27 juillet 2009, soit une hausse de 6%. Selon M.Bouterfa, la perturbation de la distribution de l'électricité, observée pendant cet été, a été également causée par de nombreux facteurs, notamment la rupture des conducteurs moyenne tension suite aux intempéries, ainsi que par la surcharge des lignes due à des demandes exceptionnelles. Globalement, les coupures d'électricité affectent chaque jour près de 1.000 à 3.000 foyers à travers le territoire national. Et, aux grands problèmes, les grands moyens : le groupe compte investir à l'orée 2020 quelque 465 mds de DA pour installer une capacité de production de 375 MW en photovoltaïque et en éolien. Mais, le gros des investissements va porter sur l'augmentation de l'offre d'énergie électrique classique. Le groupe devrait ainsi investir 3,3 milliards (mds) de dollars (241 mds de DA) en 2010, soit le même niveau d'investissements consentis en 2009 (240 mds de DA). Le montage financier de ce programme d'investissement sera assuré à hauteur de 70% par les banques, à 20,7% par l'Etat et à 9% par les clients. Pour autant, Sonelgaz traverse une période difficile, marquée par une augmentation de ses dettes, et un manque préoccupant de sources de financement, alors que le groupe n'a pas été autorisé par l'Etat à augmenter les tarifs de l'électricité et du gaz.