Le président socialiste sortant de Bolivie, Evo Morales, a été réélu trionphalement, dimanche dernier au premier tour, avec plus de 61% de voix. Il a aussi obtenu la majorité absolue au Parlement, ce qui lui ouvre la voie à un contrôle total des institutions du pays, gage selon lui d'une accélération du "changement". Le président socialiste sortant de Bolivie, Evo Morales, a été réélu trionphalement, dimanche dernier au premier tour, avec plus de 61% de voix. Il a aussi obtenu la majorité absolue au Parlement, ce qui lui ouvre la voie à un contrôle total des institutions du pays, gage selon lui d'une accélération du "changement". Morales, élu en 2005 dans les mêmes conditions pour un premier mandat, était ainsi devenu le premier président indien depuis l'indépendance de la Bolivie en 1825. Selon des sondages convergents à la sortie des urnes, sa candidature a gagné une progression de huit points en quatre ans, ce qui atteste de sa grande popularité. Sondages et projections créditent d'ores et déjà le parti de Morales, le Mouvement vers le socialisme MAS), de la majorité absolue qu'il convoitait au Parlement bicaméral, avec 24 ou 25 sièges sur 36 au Sénat. "Cette majorité de plus des deux-tiers des députés et sénateurs nous oblige à accélérer le processus de changement", a lancé Morales dimanche soir à des milliers de partisans en liesse criant, "Evo de Nuevo !" (de nouveau) sous le balcon du Palais présidentiel à La Paz. Ce "changement", a-t-il expliqué, reposera sur la mise en oeuvre de la nouvelle Constitution de janvier 2009 : un texte radical, mais complexe, qui donne une place centrale à l'Etat, aux droits indigènes, à la décentralisation, au contrôle des ressources naturelles. Car lui le champion de la cause indienne, entend aussi rompre avec ceux qui ont gouverné la Bolivie et ses richesses (gaz, minerais), tout en la maintenant parmi les plus pauvres pays d'Amérique latine. Tout cela ajouté à ses critiques contre l'Occident, le rendent suspect aux yeux du monde développé. Or, lui l'Amérindien pauvre, né il y a 50 ans dans un foyer démuni de l'Altiplano, sans eau et sans électricité, est pour 60% des habitants de souche indienne de Bolivie, "un des leurs". C'est lui qui a placé l'Indien oublié et malmené par l'histoire et par les différents gouvernements libéraux au centre de "la refondation indigène" du pays. Pour eux comme pour leur candidat, cette politique qui a réhabilité les Amérindiens, constitue une "deuxième et définitive décolonisation" au cœur de son projet politique. Ce leader a fait ses premières marques dans les années 80-90 en tant que militant syndicaliste dans la région agricole de Chapara puis comme son député. Principal opposant et frondeur sous les présidences libérales, il obtient, après un premier échec en 2002, l'investiture présidentielle à la tete du MAS, suscitant plus d'engouement et d'adhésion qu'aucun président en 50 ans. "Le peuple bolivien a placé un chef indien en première ligne !", a résumé le président venezuelien Hugo Chavez, allié de Morales, en saluant d'avance le résultat bolivien, cette victoire renforçant le bloc de gauche anti-libéral d'Amérique latine. L'Equateur du socialiste Rafael Correa, lui-même réélu en avril, a été le premier à féliciter Morales pour son élection "historique", un "triomphe pour la démocratie bolivienne et de la région". En revanche, l'hégémonie politique qui s'annonce suscite des craintes auprès de l'opposition bolivienne sur de possibles dérives. La majorité absolue du MAS va lui permettre d'amender à sa guise la Constitution, par exemple la limite aux mandats présidentiels, au nombre de deux consécutifs actuellement. Morales lui-même a laissé planer dimanche la possibilité d'un 3e mandat, au-delà de 2015, estimant que sur la base d'une nouvelle Constitution, son deuxième mandat pouvait être considéré "comme une première élection". Le contrôle du Parlement donne enfin au MAS carte blanche pour les nominations dans la justice par exemple. "La polarisation politique continue", a dénoncé dimanche soir Manfred Reyes Villa, le candidat de droite distancé par 25 à 27% de voix. Il a promis de lutter au Parlement dans la "tranchée de la démocratie" contre des abus de pouvoir. Pour l'heure, le "climat tranquille" et "civique" de ces élections générales a été salué par les observateurs de l'Union européenne et de l'Organisation des Etats américains. Ce climat, dû en partie à la résignation d'une frange dure de l'opposition conservatrice, illustre l'apaisement survenu en Bolivie. Il y a un peu plus d'un an, une fronde autonomiste dans l'est prospère du pays, et des violences entre partisans et adversaires de Morales avaient fait des dizaines de morts. Morales, élu en 2005 dans les mêmes conditions pour un premier mandat, était ainsi devenu le premier président indien depuis l'indépendance de la Bolivie en 1825. Selon des sondages convergents à la sortie des urnes, sa candidature a gagné une progression de huit points en quatre ans, ce qui atteste de sa grande popularité. Sondages et projections créditent d'ores et déjà le parti de Morales, le Mouvement vers le socialisme MAS), de la majorité absolue qu'il convoitait au Parlement bicaméral, avec 24 ou 25 sièges sur 36 au Sénat. "Cette majorité de plus des deux-tiers des députés et sénateurs nous oblige à accélérer le processus de changement", a lancé Morales dimanche soir à des milliers de partisans en liesse criant, "Evo de Nuevo !" (de nouveau) sous le balcon du Palais présidentiel à La Paz. Ce "changement", a-t-il expliqué, reposera sur la mise en oeuvre de la nouvelle Constitution de janvier 2009 : un texte radical, mais complexe, qui donne une place centrale à l'Etat, aux droits indigènes, à la décentralisation, au contrôle des ressources naturelles. Car lui le champion de la cause indienne, entend aussi rompre avec ceux qui ont gouverné la Bolivie et ses richesses (gaz, minerais), tout en la maintenant parmi les plus pauvres pays d'Amérique latine. Tout cela ajouté à ses critiques contre l'Occident, le rendent suspect aux yeux du monde développé. Or, lui l'Amérindien pauvre, né il y a 50 ans dans un foyer démuni de l'Altiplano, sans eau et sans électricité, est pour 60% des habitants de souche indienne de Bolivie, "un des leurs". C'est lui qui a placé l'Indien oublié et malmené par l'histoire et par les différents gouvernements libéraux au centre de "la refondation indigène" du pays. Pour eux comme pour leur candidat, cette politique qui a réhabilité les Amérindiens, constitue une "deuxième et définitive décolonisation" au cœur de son projet politique. Ce leader a fait ses premières marques dans les années 80-90 en tant que militant syndicaliste dans la région agricole de Chapara puis comme son député. Principal opposant et frondeur sous les présidences libérales, il obtient, après un premier échec en 2002, l'investiture présidentielle à la tete du MAS, suscitant plus d'engouement et d'adhésion qu'aucun président en 50 ans. "Le peuple bolivien a placé un chef indien en première ligne !", a résumé le président venezuelien Hugo Chavez, allié de Morales, en saluant d'avance le résultat bolivien, cette victoire renforçant le bloc de gauche anti-libéral d'Amérique latine. L'Equateur du socialiste Rafael Correa, lui-même réélu en avril, a été le premier à féliciter Morales pour son élection "historique", un "triomphe pour la démocratie bolivienne et de la région". En revanche, l'hégémonie politique qui s'annonce suscite des craintes auprès de l'opposition bolivienne sur de possibles dérives. La majorité absolue du MAS va lui permettre d'amender à sa guise la Constitution, par exemple la limite aux mandats présidentiels, au nombre de deux consécutifs actuellement. Morales lui-même a laissé planer dimanche la possibilité d'un 3e mandat, au-delà de 2015, estimant que sur la base d'une nouvelle Constitution, son deuxième mandat pouvait être considéré "comme une première élection". Le contrôle du Parlement donne enfin au MAS carte blanche pour les nominations dans la justice par exemple. "La polarisation politique continue", a dénoncé dimanche soir Manfred Reyes Villa, le candidat de droite distancé par 25 à 27% de voix. Il a promis de lutter au Parlement dans la "tranchée de la démocratie" contre des abus de pouvoir. Pour l'heure, le "climat tranquille" et "civique" de ces élections générales a été salué par les observateurs de l'Union européenne et de l'Organisation des Etats américains. Ce climat, dû en partie à la résignation d'une frange dure de l'opposition conservatrice, illustre l'apaisement survenu en Bolivie. Il y a un peu plus d'un an, une fronde autonomiste dans l'est prospère du pays, et des violences entre partisans et adversaires de Morales avaient fait des dizaines de morts.